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Brille-moi dessus soleil: Préface du Dr Edwige Antier
Brille-moi dessus soleil: Préface du Dr Edwige Antier
Brille-moi dessus soleil: Préface du Dr Edwige Antier
Livre électronique149 pages2 heures

Brille-moi dessus soleil: Préface du Dr Edwige Antier

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À propos de ce livre électronique

Comment une mère de famille divorcée et ses deux enfants décide-t-elle de quitter une vie parisienne confortable pour partir s’installer en Afrique ? Quelle malheureuse circonstance l’oblige-t-elle à retourner en France ? Comment donc livrer plusieurs batailles en même temps pour tenter de survivre ? Ce livre nous offre un témoignage émouvant de la force et de la résilience d’une mère. Il illustre les défis auxquels les mères célibataires peuvent être confrontées, ainsi que les sacrifices qu’elles sont prêtes à faire pour leurs enfants.


À PROPOS DE L'AUTRICE

Kadi Traoré est chef d’entreprise, diplômée d’un master en communication de Sciences Po Paris et titulaire d’un master de droit privé à l’Université Panthéon-Assas.

LangueFrançais
ÉditeurPublishroom
Date de sortie25 oct. 2023
ISBN9782384547012
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    Aperçu du livre

    Brille-moi dessus soleil - Kadi Traoré

    Préface

    Si toutes les larmes des mères coulent chez la pédiatre, Kadija en est la quintessence, lumineuse et sombre, toujours digne, même dévastée. D’un mariage qui lui apporte « tout pour être heureuse », tant est tue la fréquence des dépressions postnatales, jusqu’à la tragédie dans les couloirs où les petits malades poussent leurs perfusions.Son amour de louve porte Hanna vers la guérison.

    De la mère en Afrique à la Maison des parents à Gustave-Roussy, la force est transmise de femme en femme. Tisanes locales ou pèlerinage à Lourdes, les ressorts de toutes les cultures aident à repousser le destin.

    Tant adorée par sa grand-mère toute de générosité, tant poussée vers l’excellence académique par sa mère, Kadija donne à sa fille cette dignité joyeuse qui transforme les larmes en perles de vie.

    Tous les jours, depuis l’alerte du confrère au Bénin que je n’oublierai jamais, tu t’es battue, Hanna, pour terrasser cette si mal nommée « tu-meurs », dont tu as tellement raison, nous devons changer le nom.

    Quelle émotion de te voir aujourd’hui, jeune fille magnifique qui s’élance vers tes études internationales, portée par l’héritage de force, d’intelligence, d’amour et de fierté des femmes de ta lignée.

    Dr Edwige Antier, pédiatre et femme politique

    À la mémoire de Noémie, Noé, Nada,

    Alem, Pierre, Juliette, Maya, Eugénie, Kenny,

    Shahinaz et d’autres petits anges partis trop tôt.

    À la mémoire de mon très cher ami, M D-Weill

    Ce livre est dédié à mes enfants qui m’émerveillent

    chaque jour, et à mes sœurs et frères,

    qui sont les meilleurs qu’on puisse avoir.

    Tire-moi dessus avec tes mots,

    Saigne-moi donc avec tes yeux,

    Tue-moi avec ta haine, mais

    Pourtant, comme l’air, je m’élèverai.

    Maya Angelou

    Avant-propos

    La maladie bouleverse l’existence alors qu’on la croyait immuable. Elle efface nombre de certitudes, mais nous ramène aussi à l’essentiel : la valeur de chaque jour qui passe, de chaque instant, de tous ces petits bonheurs auxquels on ne prêtait plus attention. Aucun d’entre nous n’a conscience de sa propre force avant qu’elle ne soit mise à l’épreuve. Voir la mort de près développe notre boulimie de tout : vivre, dans l’urgence, rire, exprimer sa joie, la volonté d’être là le lendemain.

    Je n’arrête pas de pleurer et pourtant huit ans ont passé. La peur de replonger dans un passé surréaliste me tenaille. 2013, 2014 et 2015 furent pour moi des années sombres, à jamais gravées dans ma mémoire. Je dois me résoudre à retirer mon armure afin de rentrer dans ce manège infernal qui me propulsera en arrière. Suis-je trop superstitieuse ? Ma vie est à présent sereine, paisible et m’immerger à nouveau dans le passé me terrifie, comme si celui -ci allait me rattraper. L’annonce en février 2020 de la guérison de ma fille, de mon bébé, m’incite enfin à coucher cette aventure sur le papier.

    « Si vous traversez l’enfer, continuez d’avancer ». Cette phrase de Winston Churchill collée à côté du miroir dans la salle de bains de notre appartement au Bénin m’avait donné du courage pour surmonter mon divorce. J’étais loin d’imaginer sa portée dans ma vie.

    Chapitre 1

    Retour en terre d’Afrique

    Mes enfants et moi atterrîmes pleins d’espoir au Bénin. La France, nos galères, la course incessante après le bus ou le métro, la pile interminable de factures, l’éternelle mauvaise humeur des gens, sans parler du stress, tout cela était derrière nous désormais. Une aventure extraordinaire était sur le point de commencer, j’en étais convaincue.

    J’étais enfin de retour sur ma terre africaine, où je rêvais de vivre depuis des mois, à la suite de mon divorce. J’étais légère, heureuse, détendue, insouciante, même si je pressentais que notre installation ne serait pas de tout repos. Je devrais gérer les discussions houleuses avec ma famille, qui ne comprenait pas ma séparation d’avec un homme, « si gentil, si aimant » et encore moins mon déménagement en Afrique, étant donné que ni mes enfants ni moi-même, n’étions habitués au mode de vie béninois. Ma mère était très déçue de voir une autre de ses filles divorcer. Aurais-je dû rester dans un mariage qui ne me convenait plus, au mépris de ma santé, par peur de déplaire à ma famille ? Mes relations avec mes proches s’avéraient donc tendues. Mais peu m’importait, je profitais de mon retour au pays natal, comme dans le si beau livre d’Aimé Césaire, Cahier d’un retour au pays natal.

    Rien ne pouvait alors me décourager ! La chaleur étouffante, les moustiques qui nous souhaitèrent la bienvenue en nous trouant la peau partout, la difficulté de trouver une nounou sérieuse, les nombreuses coupures d’eau et d’électricité. Et mes enfants qui ne s’habituaient pas à la nourriture et hurlaient au moindre goût un peu épicé. C’était à se demander ce que nous étions venus faire dans une pareille fournaise ! Qu’importe ! Il fallait que ça marche, car la France était derrière moi. Plus jamais je ne vivrais à Paris ! Et si je devais retourner un jour là-bas, ce serait à Marseille, ma ville natale, et nulle part ailleurs !

    À Cotonou, capitale économique du Bénin, notre confortable appartement était situé dans un quartier résidentiel à proximité de l’école française que fréquentaient mes enfants. J’avais embauché une merveilleuse nounou prénommée Martine, un adorable chauffeur, Jean, et un travail m’attendait au sein du département communication d’une prestigieuse banque étrangère installée en Afrique. J’avais prévu de faire des allers-retours une fois par mois entre la France et le Bénin, car j’avais été acceptée à Sciences Po Paris pour y faire un master exécutif de communication. Après mon divorce, j’avais décidé de reprendre mes études, de me reconstruire, me réinventer tout simplement. J’en étais très fière ! Je devais avoir cours durant une semaine de manière intensive. J’aurais l’esprit tranquille, sachant que mes enfants seraient entourés par ma famille pendant mon absence. Que demander de plus ?

    Notre nouvelle vie se mettait progressivement en place sous les meilleurs auspices Nous avions fini par nous habituer aux coupures d’eau et d’électricité. Seuls les plats épicés rebutaient encore mes enfants ! À part ça, nous étions heureux d’être ensemble. Jusqu’à cette nuit fatidique où, mon fils me réveilla vers deux heures du matin. Il souffrait de vomissements et de diarrhées. Je pensais aussitôt à une gastro. Je le soignai et le remis au lit. Une heure plus tard, ce fut au tour de ma fille. Maux de ventre, diarrhées et vomissements également. Je posai donc le même diagnostic.

    Le matin, en la lavant, je la trouvai un peu plus faible que d’habitude. Je décidai alors d’emmener mes enfants consulter le médecin de l’ambassade de France, qui soignait également les expatriés. Il examina rapidement mon fils et me dit que tout allait bien, que la gastro serait guérie dès le lendemain. Il ausculta ensuite ma fille, palpa son ventre et sentit une petite boule à gauche. Il me rassura : cela ne pouvait être qu’un kyste bénin. Déjà très inquiète, je l’étais encore plus à cause de ma nosophobie. Le docteur me suggéra alors de lui faire passer une échographie. Un radiologue, ami de la famille, nous reçut le jour même sans rendez-vous. Il me signifia de manière franche que ma petite Hanna avait certainement une tumeur. Bien que mon cerveau avait du mal à assimiler la nouvelle, je prévins immédiatement Charles, mon ex-mari et père de mes enfants, qui vivait toujours à Paris. En réponse, il m’accusa d’avoir ensorcelé Hanna. Il prétendit que j’avais dû faire du mal aux gens là-bas et qu’ils m’avaient en retour lancé des sortilèges vaudous qui avaient atteint notre fille. Consternée par autant de haine, je ne comprenais ni ses attaques ni ses insultes . À moitié assommée par la nouvelle, en larmes, j’avais Hanna dans la voiture, mais je n’osais rien avouer .

    En ce 26 novembre 2013, tous mes rêves de stabilité s’effondrèrent. Adieu à notre vie bien organisée à Cotonou, mes études à Sciences Po et notre sérénité ! Trois jours après la terrible nouvelle, ma petite princesse et moi étions dans l’avion pour Paris. Le cœur meurtri, je laissai mon fils de neuf ans, Noah, sous la surveillance de ma famille, lui promettant que l’on reviendrait rapidement. Charles avait finalement repris ses esprits et appelé la pédiatre, le docteur Edwige Antier, qui suivait nos enfants depuis leur naissance. Elle avait alors envoyé les résultats à l’hôpital Gustave Roussy de Villejuif et nous avait recommandé de rentrer en France dès que possible.

    Qu’avais-je fait pour en arriver là ? Était-ce une punition du ciel, parce que j’avais toujours été privilégiée ? Je ne parvenais même plus à pleurer, j’étais en état de choc.

    L’éventualité d’une maladie que ma fille pourrait avoir me renvoyait au déséquilibre que j’avais connu lorsque ma grand-mère tomba malade.

    Chapitre 2

    Le vide laissé par Abiba

    « Il y a quelque chose de plus fort que la mort, c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »

    Jean d’Ormesson

    Dans l’avion qui nous transportait vers Paris, Hanna et moi, je ressentais à nouveau un tiraillement au cœur. L’A840 me ramenait en arrière, vers un passé récent où je ne trouvais plus ma place, vers un lieu vide de sens à présent pour moi.

    Aussi loin que je m’en souvienne, j’avais commencé à ressentir ce vide lorsque ma grand-mère était tombée malade, à l’été 2010. Je me rappelle encore avec émotion du voyage que nous avions entrepris au Bénin, quatre ans auparavant, lorsque Hanna n’avait qu’un mois et Noah deux ans. Je voulais absolument qu’ils reçoivent les prières de ma grand-mère, sorte de bénédiction ou rite initiatique ?

    Cet été 2010, nous étions alors en vacances avec les enfants à Marseille, ma ville de cœur. Impossible pour moi d’être sereine, ma grand-mère était malade et cela me rendait anxieuse. Chaque jour qui passait semblait interminable, et je priais dans tous les lieux de culte que je trouvais sur mon chemin.

    À Marseille, j’allais donc prier dans les églises alentour, en quête d’un réconfort divin, mais surtout à Notre-Dame de la Garde. Les marches abruptes qui menaient à son sommet semblaient interminables, mais je les gravissais avec ardeur, portée par l’angoisse qui me rongeait. Là-haut, face à la majestueuse Vierge qui trônait, je m’agenouillais humblement, implorant sa grâce pour sauver ma chère grand-mère.

    Ma grand-mère vivait au Bénin. Convaincue qu’elle guérirait, je n’avais pas fait le voyage jusque là-bas. En vérité, aurais-je supporté de la voir dans cet état ? Je souhaitais qu’elle vienne se faire soigner en France, mais elle était trop faible pour prendre l’avion.

    Ma grand-mère était ma reine, l’amour de ma vie tant notre relation était profonde, fusionnelle et magique. Elle ne fut pas seulement importante pour moi, mais aussi pour tous les membres de ma famille. Pas un jour ne passe sans que je ne

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