Perversité Sur Mesure (L'Intégrale): Perversité Sur Mesure, #4
Par Analia Noir
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À propos de ce livre électronique
Découvrez dans cette intégrale les tomes 1,2 et 3 de la trilogie !
Le créateur de mode à succès Sasha Moneyworth est engagé pour créer un costume pour le très riche magnat des médias Armand Devereux, mais il découvre que ce qu'il souhaite vraiment c'est un costume bien particulier, en cuir, pour des soirées particulièrement… perverses.
Mais il veut surtout une chance de le séduire. Il le rejoint dans son penthouse chic et sulfureux, où se cache son sanctuaire personnel, avec l'idée de prendre sa revanche sur la vie et de le rendre fou de désir pour lui… entre jeux dangereux, initiation et maîtrise de l'autre… qui gagnera la partie ?
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Aperçu du livre
Perversité Sur Mesure (L'Intégrale) - Analia Noir
Le créateur de mode à succès Sasha Moneyworth est engagé pour créer un costume pour le très riche magnat des médias Armand Devereux, mais il découvre que ce qu’il souhaite vraiment c’est un costume bien particulier, en cuir, pour des soirées particulièrement... perverses.
Mais il veut surtout une chance de le séduire. Il le rejoint dans son penthouse chic et sulfureux, où se cache son sanctuaire personnel, avec l’idée de prendre sa revanche sur la vie et de le rendre fou de désir pour lui... entre jeux dangereux, initiation et maîtrise de l'autre... qui gagnera la partie ?
––––––––
Devereux. Armand Devereux. Il y a des gens qui croient à la chance, d’autres qui croient à la malchance, certains qui croient aux deux, et d’autres encore qui rejettent leur possibilité comme des facteurs indépendants de leur volonté. Parmi ces derniers, il y a ceux qui se laissent aller aux hasards, qui disent des choses comme « la roue tourne toujours », ou « ce serait trop exagéré », et qui supposent implicitement que l’aléatoire est quelque chose qui se mesure, qui s’auto-régule, qui n’a pas besoin d’être surveillé. Il y a aussi ceux qui veulent tout maîtriser, analyser chaque possibilité et forger leur destin par leurs propres mains – ou plus exactement, par leurs propres cerveaux – et qui refusent donc de se laisser dominer par ces facteurs « indépendants de leur volonté ». Qui préfèrent les détruire, puisqu’ils ne peuvent les soumettre.
Sasha connaissait tous ces types de personnes, et se plaisait à se dire qu’il n’appartenait à aucun d’entre eux, que son corps-à-corps avec le destin se faisait en toute connaissance de ce qu’il pouvait ou ne pouvait pas faire, que c’était lui le meilleur navigateur de la chance. Et maintenant, il cherchait à comprendre à quelle catégorie appartenait Armand Devereux.
Les informations biographiques défilaient sur sa tablette, tandis que Paris défilait derrière, exposée par l’ascenseur transparent à ses yeux indifférents. 1m85, tête de requin séduisant, premier de la classe et de l’équipe de foot en même temps, le type énervant quoi. Pour se placer à la tête de tellement de chaînes de télé, de médias web et d’agences de presse – le nouveau réseau social produit par sa compagnie multimédia promettait même de supplanter Facebook et Twitter en même temps – Devereux avait largement bénéficié de la fortune et de l’influence de son père, l’amiral Devereux, mais il avait pour ça dû aller à l’encontre de ses souhaits. Donc, quelqu’un qui avait su exploiter les privilèges procurés par sa naissance, mais qui en avait fait ce qu’il désirait, plutôt que de se modeler sur l’exemple qu’on aurait voulu pour lui. Il appartenait donc en tout cas à la catégorie de gens capables de prendre leur sort en mains, en dépit de sa chance. S’il avait conscience de cette dernière ou non, ça restait à voir. Étant donné le moule dans lequel cet homme avait été taillé, quelle subtilité du costume faudrait-il employer pour se harnacher le mieux possible à son corps ?
Rangeant sa tablette dans sa mallette avant que l’ascenseur n’atteigne le sommet, Sasha se mit à tripoter le mètre ruban et le petit appareil photo dans sa poche, jouant avec les boutons et les rebords. Il ne savait pas trop si la demande express de Devereux que ce soit lui, en personne, qui s’occupe du travail de conception était un coup de chance, ou une conséquence des efforts fournis toute sa vie durant. Très certainement les deux.
Les portes de l’ascenseur s’ouvrirent, révélant le colossal bureau dans lequel Devereux siégeait. Depuis la cabine, Sasha ne pouvait encore distinguer que le dos de son fauteuil. En franchissant l’entrée, il sut que sa chance demeurait à saisir.
Moneyworth. Sasha Moneyworth. Son nom était intéressant : il semblait qu’il l’avait inventé lui-même à la première agence de mode à laquelle il avait postulé, sans diplôme ni aucune qualification, un autre petit crétin en slim surgi de nulle part, mais sans même un véritable nom de famille. « Moneyworth ». « La valeur de son argent ». Ce n’était pas un nom, c’était un pseudo. Un slogan. Un prototype caricatural de self-made man, dont on se dit qu’il y a forcément un défaut, une forme d’activité illégale, des horreurs légales mais tout aussi dommageable pour l’image, ou tout simplement un bon vieux scandale sexuel. C’est très facile d’entacher la légende d’un homme devenu riche à la sueur de son soi-disant propre front, vu que ça n’existe pas, et pourtant Sasha Moneyworth venait de pénétrer dans le bureau d’Armand, en chair et en fiction.
Ce dernier fit tourner son fauteuil pour observer le visiteur sans lui adresser la parole, comme s’il regardait un objet. Ça faisait toujours son petit effet sur ceux qui faisaient le long chemin jusqu’à son bureau, les intelligents comme les imbéciles, les actionnaires comme les politiciens. Ils oscillaient entre la gêne de ne pas savoir quoi faire, quoi dire ni où s’asseoir vu qu’il n’y avait pas d’autre chaise, et une frustration devant l’humiliation, que seuls les plus crétins exprimaient parfois, sans se rendre compte qu’ils achevaient ainsi de donner le symbole du pouvoir à Armand.
Sasha Moneyworth, lui, opta pour un petit sourire. Tandis qu’Armand le fixait depuis son bureau, les doigts en pyramide et sans lui avoir dit « Bonjour », « Bonsoir » ou quoi que ce fût, il demeurait immobile au centre de la pièce, sa mallette suspendue à l’une des mains qu’il tenait dans son dos. Si beaucoup de cravates de toutes les teintes passaient par le bureau d’Armand Devereux, la rouge de Moneyworth se glissait dans le col en V d’un gilet bordeaux, sans manches et assez inhabituel. Chemise immaculée, ceinture, jean assez élégant – pas un slim, Dieu merci – il semblait inévitable qu’une raie lustrée et ancestrale coiffe ce vieil homme avant l’heure, mais son visage rasé de près était pourtant surmonté d’une tignasse noire et désordonnée. Agréable et arrogant. Une mine à croquer, un sourire à gifler. Bon choix.
Armand le fixa ainsi pendant quelques minutes, avant de comprendre que pour une fois, il avait trouvé quelqu’un de suffisamment patient et avec plus de temps à perdre que lui à jouer à ce petit jeu.
- Monsieur Moneyworth, énonça-t-il comme un simple constat.
- Monsieur Devereux. Vous avez souhaité que je vienne m’occuper de vous en personne, me voici.
- Je le vois bien, monsieur Moneyworth, rétorqua Armand avec une pointe d’agacement. Commençons, si vous le voulez bien.
- Monsieur Devereux... puis-je... ?
- Oui ?, répondit Armand en se levant de son fauteuil.
- Puis-je vous demander pourquoi vous avez fait une demande si... particulière ? Et si coûteuse, bien sûr.
- J’ai bâti mon succès seul parce que... parce que je suis le meilleur, Sasha, en tout cas dans ce que je fais, expliqua Armand en avançant droit sur son visiteur sans lui demander la permission de l’appeler par son prénom. Vous avez fait la même chose dans votre domaine, j’en conclus que vous y êtes, vous aussi, le meilleur. Et je ne veux que ce que je peux avoir de meilleur, comme tout le monde. Donc, je vous veux vous. Allons-y.
- Ma foi, ça se tient, Monsieur Devereux. Déshabillez-vous, si vous le voulez bien.
Devereux obtempéra sans un mot, le visage fermé, et commença à déboutonner sa chemise.
- Monsieur Devereux...
- Oui ?
- C’est votre veston qu’il faut que vous enleviez, précisa Sasha en retenant une grimace amusée.
- Ah... oui, évidemment.
L’homme d’affaires obéit, docile. Sortant son mètre ruban et son appareil, Sasha se mit à tourner autour de son sujet, observant les courbes, les masses, les articulations chaudes qui transparaissaient sous le tissu. Les gradations du mètre passaient le long des épaules de Devereux comme un serpent ayant décidé de se nicher dans une statue, et même en sachant que son client avait bien précisé dans le mail que les détails spécifiques de ses demandes ne seraient communiqués qu’en privé, Sasha fit durer la prise de mesures autant qu’il le pouvait afin de réfléchir à l’avance à ce qui conviendrait le mieux. Devereux avait été clair : il