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Le Pacifique au « siècle asiatique »: Outre-Terre, #60
Le Pacifique au « siècle asiatique »: Outre-Terre, #60
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Livre électronique741 pages8 heures

Le Pacifique au « siècle asiatique »: Outre-Terre, #60

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À propos de ce livre électronique

Le numéro double 60-61, Le Pacifique au « siècle asiatique », dirigé par Adrien Rodd, rédacteur en chef (édition anglaise) de la revue Outre-Terre et directeur scientifique invité des numéros 58–59 et 60-61 est une traduction de The Pacific in the 'Asian Century'.

Ce numéro s'articule autour de trois axes :

  1. Les enjeux du « siècle asiatique » et des relations avec l'Asie du point de vue des États océaniens, et notamment des petits États insulaires en développement.
     
  2. Les perspectives actuelles sur les motivations et les actions concrètes de la Chine dans le Pacifique-Sud.
     
  3. Les réponses apportées par les puissances occidentales à l'influence croissante de la Chine en Océanie, par l'angle d'une concurrence diplomatique.dans la région.
LangueFrançais
ÉditeurGhazipur
Date de sortie25 févr. 2022
ISBN9781916005983
Le Pacifique au « siècle asiatique »: Outre-Terre, #60

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    Aperçu du livre

    Le Pacifique au « siècle asiatique » - Adrien Rodd

    Couverture de l'epub

    Outre-Terre

    Revue européenne de géopolitique

    N° 60-61, 2022/1

    Le Pacifique au « siècle asiatique »

    Copyright

    © Ghazipur, 2022

    ISBN numérique : 9781916005983

    Composition numérique : 2023

    http://www.ghazipur-publications.website/

    Cette œuvre est protégée par le droit d’auteur et strictement réservée à l’usage privé du client. Toute reproduction ou diffusion au profit de tiers, à titre gratuit ou onéreux, de tout ou partie de cette œuvre est strictement interdite et constitue une contrefaçon prévue par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle. L’éditeur se réserve le droit de poursuivre toute atteinte à ses droits de propriété intellectuelle devant les juridictions civiles ou pénales.

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    Table des matières

    Le Pacifique au « siècle asiatique »

    Adrien Rodd

    Rédacteur en chef (édition anglaise), Outre-Terre

    Directeur scientifique invité, no 58 – 59, 60 - 61

    maître de conférences en civilisation américaine à l’université Sorbonne-Nouvelle et membre du Centre de Recherche sur le Monde anglophone (CREW). Sa recherche porte sur la politique étrangère des présidences Eisenhower, Obama et Trump, ainsi que sur les politiques américaines d’aide au développement aux XXe et XXIe siècles.

    Lorsque l’on évoque les intérêts, les tensions ou les opportunités géostratégiques de l’Asie-Pacifique ou de la région indopacifique, l’Asie retient en général davantage l’attention que les petits États et territoires du Pacifique insulaire, ou même que l’Australie. L’expression de « siècle asiatique », née dans les années 1980, l’exprime bien : ce sont les économies industrialisées de l’Asie, s’appuyant en partie sur un marché intérieur fait d’une large classe moyenne en pleine croissance, qui pèseront ensemble plus de la moitié du PIB mondial vers 2050. Et justement, l’Asie en ce début du XXI ème  siècle est un enjeu également du point de vue des divers gouvernements océaniens. Ce numéro se concentre sur les différentes modalités des relations qu’entretient le monde océanien avec l’Asie orientale, ainsi que sur les réactions que ces relations engendrent parmi les puissances occidentales.

    Cerner l’Océanie

    L’anglais est langue de gouvernement dans la totalité des États indépendants d’Océanie, et les anglophones parlent peu d’Oceania. Ils préfèrent se penser comme constituant the Pacific, un ensemble d’îles dont les intellectuels tels que le tongano-fidjien Epeli Hauʻofa aimaient à dire qu’elles sont reliées plutôt que séparées par le vaste océan qu’elles partagent. De manière plus prosaïque, on admet communément que l’Océanie est cette région composée de quatre grands espaces géoculturels et linguistiques.

    Les premiers hommes arrivent il y a environ 50 000 ans, depuis l’Asie. Le hasard de la géographie fait que la plus grande masse terrestre de ce qu’on appelle aujourd’hui l’Océanie est la région la plus proche de terres asiatiques. Ces premiers colons s’installent ainsi en Nouvelle-Guinée et en Australie, qui à cette date ne forment qu’un seul continent. Au cours des millénaires qui suivent, ils peuplent l’ensemble de cette très grande île, et se séparent en centaines de communautés indépendantes, parlant des centaines de langues différentes mais apparentées et conservant des relations d’échanges commerciaux. Ce sont les ancêtres des Papous de Nouvelle-Guinée et des Aborigènes d’Australie.

    Bien plus tard, il y a quelques 4 000 ans, de nouveaux colons asiatiques atteignent la Nouvelle-Guinée. Ce sont les Austronésiens, dont les ancêtres viennent de Taïwan. Ils se mélangent aux Papous dans les régions côtières de Nouvelle-Guinée et les îles proches à l’est et au nord-est, puis leurs descendants entreprennent peu à peu l’un des exploits les plus remarquables de la préhistoire de l’humanité : l’exploration et la première colonisation des îles éparses du Pacifique. Ils peuplent ce qui est aujourd’hui les Salomon, le Vanuatu et la Nouvelle-Calédonie et, il y a quelques 3 000 ans, ils atteignent les Fidji, après des voyages de plusieurs centaines de kilomètres en haute mer. Leurs descendants, à leur tour, peuplent les Tonga et les Samoa puis explorent, découvrent et colonisent la myriade de petites îles du Pacifique oriental et équatorial. Ils atteignent l’île de Pâques, à l’extrême-est, et les îles Hawaii, à l’extrême-nord, vers le IVe siècle de notre ère. La Nouvelle-Zélande est la dernière partie du Pacifique à être peuplée, vers le XIIIe siècle, par des colons venus d’îles plus au nord et qui deviendront les Maoris.

    On distingue communément aujourd’hui quatre espaces géoculturels et linguistiques. L’immense espace peuplé par les Austronésiens se sépare ainsi en trois. On appelle « Mélanésie » les archipels de l’ouest, proches de l’Australie. Ce sont des territoires aux coutumes et modes d’organisation sociale assez variés, et avec une très grande densité linguistique : Le Vanuatu, avec ses quelques 110 langues autochtones pour 275 000 habitants, est le pays au monde ayant le plus de langues par habitant, tandis qu’en Papouasie-Nouvelle-Guinée on compte à peu près 800 langues autochtones – plus que tout autre pays. Les territoires mélanésiens sont plus grands que ceux des autres archipels d’Océanie, et ont davantage de ressources naturelles. Mais c’est aussi la région la plus pauvre d’Océanie aujourd’hui, avec un faible indice de développement humain, et un faible développement en termes d’infrastructures et de services publics essentiels. Les États mélanésiens sont ceux qui ont connu le plus d’instabilité et de violences depuis leur indépendance. Les Australiens au début du XXIe siècle qualifiaient la Mélanésie d’« arc d’instabilité » à leur frontière, ce qui en a fait une zone d’intérêt stratégique importante que l’Australie a à cœur de sécuriser et de stabiliser. Le long de l’Équateur, on trouve la « Micronésie ». Comme son nom l’indique, ce sont des ensembles d’îles beaucoup plus petites. Leurs sols sont les plus pauvres d’Océanie, et leur potentiel de développement économique autonome est très faible. La majeure partie de cette région était sous souveraineté des États-Unis d’Amérique jusqu’à la fin du XXe siècle, et les États qui en résultent sont restés très dépendants de cette ancienne puissance de tutelle. L’influence de la Chine est moindre ici qu’elle ne l’est plus au sud, et d’ailleurs trois des cinq États souverains de Micronésie entretiennent des relations diplomatiques avec Taïwan, et non avec la Chine populaire.

    La Polynésie est l’espace le plus vaste, recouvrant le centre et l’est du Pacifique-Sud, et montant jusqu’à Hawaii très au nord. Malgré son étendue, c’est la région d’Océanie la plus homogène en termes culturels et linguistiques. Les langues polynésiennes sont de proches parentes, et les structures sociales et les coutumes autochtones précoloniales se ressemblaient également, s’articulant autour de hiérarchies héréditaires. C’est une zone immense, mais les terres émergées sont très petites. La Nouvelle-Zélande, qui historiquement est polynésienne, représente à elle seule près de 90 % des terres de cet ensemble. Il n’y a que trois autres États pleinement souverains en Polynésie : les Tonga, les Samoa, et les Tuvalu, dont l’influence internationale est infime. Les autres territoires de Polynésie demeurent sous la souveraineté de nations occidentales – notamment bien sûr la Polynésie française pour la France, et les Samoa américaines pour les États-Unis.

    Enfin, à l’extrême sud-ouest du Pacifique, on trouve les sociétés autochtones pré-austronésiennes : les Papous, principalement dans les Hautes-Terres montagneuses et fortement boisées de l’intérieur de la Nouvelle-Guinée, et les Aborigènes australiens. Ce qui signifie d’ailleurs que l’Australie est culturellement distincte du reste de l’Océanie. Contrairement à la Nouvelle-Zélande, dont les gouvernements successifs en ce XXIe siècle aiment à rappeler la parenté polynésienne, le lien culturel et historique présenté comme motivation pour l’implication diplomatique et économique de la Nouvelle-Zélande dans la région.

    Ce numéro

    Ce numéro de la revue Outre-Terre s’articule autour de trois axes. Le premier aborde les enjeux du « siècle asiatique » et des relations avec l’Asie du point de vue des États océaniens, et notamment des petits États insulaires en développement. Tim Harcourt explique ainsi l’histoire des relations commerciales et diplomatiques de l’Australie avec l’Asie : l’ouverture au commerce avec le Japon dans les années 1950 puis avec la Chine dans les années 1970, celle-ci s’accompagnant de la fin de la « politique de l’Australie blanche » datant de 1901. Il explicite le contexte des décisions des dirigeants politiques australiens successifs, à mesure que l’Australie s’ancre délibérément dans la région Asie-Pacifique et répond aux opportunités et aux enjeux du « siècle asiatique ». Mark Rolls examine le rapport de la Nouvelle-Zélande, partenaire de dialogue de l'ASEAN (Association des nations de l'Asie du Sud-Est), aux coopérations internationales de cette dernière en matière de sécurité régionale. Il souligne qu'alors que la rivalité sino-américaine devient source de tensions accrues en Asie orientale, le gouvernement néo-zélandais souhaite renforcer sa coopération avec l'ASEAN, et soutient la volonté de celle-ci d'être l'articulation centrale du nouveau concept d'espace « indopacifique ». Xinyuan Dai et Joshua Holmes explicitent la faiblesse des institutions économiques régionales de l’Asie-Pacifique, arguant que celle-ci a d’abord facilité la mise en place de l'accord commercial transpacifique (TPP), puis, avec le repli américain, a permis un espace important aux initiatives régionales chinoises. Joanna Siekiera développe l’idée d’un régionalisme océanien des États insulaires en développement, qui serait renforcé par les relations croissantes de ces États avec l’Asie. Ronald May, enfin, nous plonge dans les enjeux de part et d’autre de la seule frontière terrestre entre Océanie et Asie : celle qui sépare l’État indépendant de Papouasie-Nouvelle-Guinée et les territoires papous sous souveraineté indonésienne. Si l’Indonésie se propose aujourd’hui d’être un partenaire du développement des petits États insulaires océaniens, c’est pour museler les critiques de ceux-ci sur la répression indonésienne des aspirations papoues à l’auto-détermination, et sur les violations indonésiennes des droits de l’homme dans ces provinces. À la charnière géographique entre l’Asie du Sud-Est et le Pacifique insulaire, les États mélanésiens sont ainsi amenés à choisir entre leur solidarité panmélanésienne avec les Papous d’Indonésie ou bien les opportunités économiques qu’offre ce géant de l’Asie proche.

    Le deuxième axe s’intéresse aux perspectives actuelles sur les motivations et les actions concrètes de la Chine dans le Pacifique-Sud. Sébastien Goulard présente tout d’abord ce qu’est la « Nouvelle Route de la Soie » du président chinois Xi Jinping telle qu’elle se déploie depuis peu en Océanie. Tewfik Hamel propose une perspective générale sur l’évolution de la stratégie militaire de la République populaire de Chine, avant que Jean-Paul Maréchal ne s’intéresse à la « diplomatie climatique » de la Chine, grande puissance fortement responsable d’émissions de gaz à effets de serre mais qui courtise de petits États insulaires au moyen de promesses d’un partenariat « vert ». Il interroge ainsi le degré de pertinence de la « solution chinoise » au changement climatique pour ces petits États en développement. Alexandre Dayant offre une analyse précise des données relatives aux aides au développement fournies aux petits États insulaires par les États partenaires, asiatiques ou occidentaux. Il s’agit d’interroger ici la crainte exprimée en Occident que l'influence chinoise sur les petits États océaniens puisse être consolidée par une « diplomatie du piège de la dette », qui contraindrait les États endettés à des concessions, diplomatiques ou autres, au bénéfice de la Chine, principale nouvelle actrice de la région océanienne ces quinze dernières années. Et Henryk Szadziewski examine plus précisément l’effet qu’a sur l’image de la Chine l’échec de certains de ses projets d’infrastructures aux Fidji.

    Enfin, le dernier axe de ce numéro aborde les réponses apportées par les puissances occidentales à l’influence croissante de la Chine en Océanie, par l’angle d’une concurrence diplomatique dans la région. Adrien Rodd propose un aperçu général des rivalités diplomatiques sino-occidentales dans le Pacifique-Sud, montrant les avantages dont dispose la Chine en matière de relations avec les États océaniens, sans qu’elle ne puisse toutefois espérer, à court ou moyen terme, supplanter le rôle régional essentiel de l’Australie. Kendra Roddis et Alexander Tan analysent et comparent les modalités, la réception et l’efficacité de la « diplomatie de la défense » exercée respectivement par la Chine, l’Australie et la Nouvelle-Zélande auprès des États insulaires océaniens en développement. Ils démontrent que, si cette compétition est en soi généralement bénéfique pour les États récipiendaires, la Nouvelle-Zélande, le plus petit des trois États donateurs, parvient à cibler le mieux ses actions au regard de ses propres intérêts régionaux. Christian Lechervy analyse dans le détail l’importance que revêt la zone micronésienne dans l’approche stratégique des États-Unis d’Amérique à l’ensemble indopacifique. Couvrant la partie équatoriale du Pacifique et séparant donc le Pacifique-Sud de l’Asie orientale, la Micronésie (« petites îles ») est un espace sous domination géostratégique américaine depuis la Seconde Guerre mondiale, mais l’évolution des relations bilatérales et multilatérales dans la région signifie que la puissance américaine se doit de renouveler l’intérêt qu’elle y porte aux États océaniens autrefois sous sa souveraineté. Annick Cizel analyse plus généralement, au-delà de la région micronésienne, les politiques américaines d'alliances dans la région Asie-Pacifique et les positionnements qu’y adoptent les alliés des États-Unis. Denise Fisher, enfin, s’intéresse à l’autre puissance économique et militaire occidentale ayant conservé un ancrage territorial océanien – à savoir, la France. Elle démontre ainsi que la France s'appuie sur sa souveraineté sur ces territoires, à l’heure du processus d'auto-détermination de la Nouvelle-Calédonie, pour asseoir sa légitimé à être un partenaire significatif de pays de la région, explicitement face aux activités régionales chinoises.

    Les États et territoires d’Océanie - Fiches synthétiques

    Adrien Rodd

    Coordinateur de ce numéro d’Outre-Terre, est maître de conférences en civilisations britannique et du Commonwealth au Centre d’Études culturelles des Sociétés contemporaines (CHCSC) à l’université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, ainsi qu’à l’Institut d’Études politiques de Saint-Germain-en-Laye. Ses recherches portent principalement sur la construction des nations postcoloniales en Océanie, et sur l’histoire politique et les relations internationale des États membres du Commonwealth dans la région. Concernant la géopolitique du Pacifique, il est l’auteur de l’article récent A road to island sovereignty and empowerment ? Fiji’s aims within the Belt and Road Initiative (Island Studies Journal, nov. 2020).

    Rédacteur en chef (édition anglaise) d'Outre-Terre et directeur scientifique invité du numéro 58 – 59 et 60 -61 de la revue, Adrien Rodd est maître de conférences en études britanniques et du Commonwealth au Centre d'études culturelles des sociétés contemporaines (CHCSC) de l'Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (France) et à l'Institut d'études politiques de Saint-Germain-en-Laye (France).

    États souverains

    1. Australie

    Nom : Commonwealth d’Australie

    Surface : 7 600 000 km²

    Capitale : Canberra

    Population : 25 500 000

    Indépendance : 1901 (fédération autonome) ; 1942 (souveraineté de jure) du Royaume-Uni.

    Gouvernement : royaume du Commonwealth [2]  ; fédération

    Chef d'État : Élisabeth II, représentée par le gouverneur général David Hurley

    Chef du gouvernement : Scott Morrison, Premier ministre

    Langues officielles : aucune (anglais de facto)

    D

    e fait pleinement indépendante après la Première Guerre mondiale, l’Australie a longtemps choisi de conserver un lien de dépendance économique envers le Royaume-Uni, jusqu’à l’entrée de cette dernière dans la C.E.E. en 1973. Cet événement a profondément changé l’Australie, qui s’est ouverte au commerce et à l’immigration asiatiques, et se définit aujourd’hui comme multiculturelle. Quelque 14 % des Australiens sont d’origine ou d’ascendance asiatique.

    L’Australie demeure stratégiquement un membre du monde occidental et une proche alliée des États-Unis, mais ses principaux partenaires commerciaux sont en Asie, au premier rang desquels la Chine.

    Les Aborigènes constituent 3 % de la population, et connaissent en moyenne un niveau de vie inférieur à celui des autres Australiens.

    2. Fidji

    Nom : République des Fidji

    Région : Mélanésie

    Surface : 18 300 km²

    Capitale : Suva

    Population : 921 000

    Indépendance : 1970 (du Royaume-Uni)

    Gouvernement : république parlementaire

    Chef d’État : président Wiliame Katonivere

    Chef du gouvernement : Voreqe Bainimarama, Premier ministre

    Langues officielles : anglais, fidjien, hindi

    Les Fidji sont formellement unifiées en royaume en 1871 par le chef Ratu Seru Cakobau, qui les cède au Royaume-Uni trois ans plus tard.

    Les chefs coutumiers conservent leur influence dans la société autochtone. Les descendants des immigrés indiens de la période coloniale constituent 37,5 % de la population, tandis que 58 % de la population est autochtone (itaukei).

    Le Premier ministre Bainimarama s'est fait porte-parole des intérêts des petits États insulaires en matière de réchauffement climatique. Les Fidji sont membre du Mouvement des non-alignés et ont une politique étrangère active et diversifiée.

    3. Kiribati

    Nom : République des Kiribati

    Région : Micronésie

    Surface : 726 km²

    Capitale : Tarawa-Sud

    Population : 120 000

    Indépendance : 1979 (du Royaume-Uni)

    Gouvernement : république parlementaire

    Chef d’État et de gouvernement : président Taaneti Mamau

    Langues officielles : anglais, gilbertin

    Pas d'unité politique avant la période coloniale. Cet État pauvre, aux nombreuses îles éparses, est aujourd'hui particulièrement vulnérable au réchauffement climatique.

    4. Îles Marshall

    Nom : République des Îles Marshall

    Région : Micronésie

    Surface : 181 km²

    Capitale : Majuro

    Population : 59 000

    Indépendance : 1986 (des États-Unis)

    Gouvernement : république parlementaire

    Chef d’État et de gouvernement : président David Kabua

    Langues officielles : anglais, marshallais

    Îles revendiquées par l'Espagne au XVIe siècle puis vendues à l'Allemagne à la fin du XIXe. Passées sous souveraineté étasunienne, elles sont le site d’essais nucléaires jusqu'à la fin des années 1950.

    Le pays demeure lié aux États-Unis par un accord de libre association qui permet aux États-Unis d’utiliser son territoire à des fins militaires exclusives, en échange d’une aide économique au développement. Cet accord prend fin en 2023.

    5. États fédérés de Micronésie

    Nom : États fédérés de Micronésie

    Région : Micronésie

    Surface : 702 km²

    Capitale : Palikir

    Population : 115 000

    Indépendance : 1986 (des États-Unis)

    Gouvernement : république parlementaire et fédérale

    Chef d’État et de gouvernement : président David Panuelo

    Langues officielles : anglais (au niveau fédéral)

    Îles successivement sous souveraineté espagnole, allemande, japonaise, puis américaine. Aujourd'hui, une fédération de quatre États dont le plus peuplé, Chuuk, a un gouvernement envisageant la sécession. Les institutions politiques s’appuient sur le modèle étasunien.

    Les États fédérés de Micronésie sont liés aux États-Unis par un même accord de libre association que les Îles Marshall et qui expire similairement en 2023. Le pays est toutefois membre du projet chinois « Route et Ceinture », malgré les inquiétudes étasuniennes à cet égard.

    6. Nauru

    Nom : République de Nauru

    Région : Micronésie

    Surface : 21 km²

    Capitale : aucun

    Population : 11 000

    Indépendance : 1968 (de l’Australie)

    Gouvernement : république parlementaire

    Chef d’État et de gouvernement : président Lionel Aingimea

    Langues officielles : anglais, nauruan

    Ancienne colonie australienne exploitée pour ses réserves de phosphate. À l'indépendance, ces réserves font de Nauru l'un des États les plus riches au monde par habitant, avant que leur déclin ainsi qu'une mauvaise gestion de l'économie ne plonge celle-ci en crise dans les années 1990.

    7. Nouvelle-Zélande

    Nom : Nouvelle-Zélande

    Région : Polynésie

    Surface : 268 000 km²

    Capitale : Wellington

    Population : 4 800 000

    Indépendance : 1854 (autonomie) ; 1907 (Dominion) ; 1947 (souveraineté de jure) du Royaume-Uni

    Gouvernement : royaume du Commonwealth

    Chef d’État : Élisabeth II, représentée par la gouverneure générale Dame Cindy Kiro

    Chef du gouvernement : Jacinda Ardern, Première ministre

    Langues officielles : anglais, maori, langue des signes néo-zélandaise

    L’histoire de la Nouvelle-Zélande est similaire à celle de l’Australie, en termes d’une longue dépendance économique et affective envers le Royaume-Uni suivie d’une ouverture rapide à l’Asie. Les Maoris sont 16,5 % de la population.

    8. Palaos

    Nom : République des Palaos

    Région : Micronésie

    Surface : 459 km²

    Capitale : Melekeok

    Population : 21 000

    Indépendance : 1994 (des États-Unis)

    Gouvernement : république parlementaire et fédérale

    Chef d’État et de gouvernement : président Surangel Whipps Jr.

    Langues officielles : anglais, paluan

    Les Palaos, sous souveraineté américaine jusqu’en 1994 et géographiquement très proches de l’Asie, sont liées aux États-Unis par le même type d’accord de libre association que les États fédérés de Micronésie et les Îles Marshall. C’est une fédération de seize États, tous de très petite taille.

    9. Papouasie-Nouvelle-Guinée

    Nom : État indépendant de Papouasie-Nouvelle-Guinée

    Région : Mélanésie

    Surface : 463 000 km²

    Capitale : Port Moresby

    Population : 8 900 000

    Indépendance : 1975 (de l’Australie)

    Gouvernement : royaume du Commonwealth

    Chef d’État : Élisabeth II, représentée par le gouverneur général Sir Bob Dadae

    Chef du gouvernement : James Marape, Premier ministre

    Langues officielles : anglais, tok pisin (créole), hiri motu

    La Papouasie-Nouvelle-Guinée recouvre la moitié est de l'île de Nouvelle-Guinée, et diverses îles attenantes. Elle comprend quelque 800 langues autochtones. Certaines régions, notamment dans les Hautes-Terres, demeurent très isolées et sous-développées.

    Un mouvement armé dans la province insulaire de Bougainville, riche en cuivre, a mené une guerre d'indépendance de 1988 à 1997. À l'issue d'un processus de paix et d'autonomie, sa population a voté, en 2019, pour la pleine indépendance. Des négociations à cet effet ont débuté, menant à un accord de principe pour une indépendance en 2027.

    10. Îles Salomon

    Nom : Îles Salomon

    Région : Mélanésie

    Surface : 28 900 km²

    Capitale : Honiara

    Population : 687 000

    Indépendance : 1978 (du Royaume-Uni)

    Gouvernement : royaume du Commonwealth

    Chef d’État : Élisabeth II, représentée par le gouverneur général Sir David Vunagi

    Chef du gouvernement : Manasseh Sogavare, Premier ministre

    Langue officielle : anglais

    La langue véhiculaire est le pijin (créole). Il y a quelques 70 langues autochtones.

    Ayant hérité de frontières artificielles et d'un faible sentiment national partagé, ce pays et son voisin, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, ont constitué aux yeux de l'Australie un « arc d’instabilité » dans l’ouest de l’Océanie. Une intervention internationale de stabilisation menée par l'Australie et la Nouvelle-Zélande en 2003 a empêché que les Salomon ne deviennent un État en déliquescence.

    11. Samoa

    Nom : État indépendant des Samoa

    Région : Polynésie

    Surface : 2 800 km²

    Capitale : Apia

    Population : 199 000

    Indépendance : 1962 (de la Nouvelle-Zélande)

    Gouvernement : république parlementaire

    O le Ao o le Malo (chef d’État) : Va'aletoa Sualauvi II

    Chef du gouvernement : Naomi Mata'afa, Première ministre

    Langues officielles : samoan, anglais

    L'archipel constitue une entité culturelle et politique avant la colonisation, bien que divisée en strates de chefferies. Le pays a connu depuis son indépendance une stabilité économique et politique, gouverné de 1982 à 2021 par le Parti pour la protection des droits de l'homme (HRPP) bien que les partis d'opposition soient autorisés. L'idéologie de ce parti (conservateur, chrétien, semi-autoritaire) est en phase avec la société coutumière autochtone, et globalement partagée par le parti d’opposition arrivé au pouvoir en 2021. À sa frontière maritime, les Samoa américaines demeurent sous souveraineté étasunienne.

    12. Tonga

    Nom : Royaume des Tonga

    Région : Polynésie

    Surface : 748 km²

    Capitale : Nuku‘alofa

    Population : 107 000

    Indépendance : 1970 (du Royaume-Uni)

    Gouvernement : monarchie parlementaire

    Chef d’État : Roi Tupou VI

    Chef du gouvernement : Siaosi Sovaleni, Premier ministre

    Langues officielles : tongien, anglais

    Les Tonga ont une tradition millénaire d'unité politique. Le grand chef Taufa‘ahau a ensuite réunifié ces îles sous son autorité en 1852. En 1875, il établit un État moderne doté d'une constitution d'inspiration britannique, et se proclame roi George Tupou Ier. Les puissances occidentales reconnaissent alors ce royaume souverain, mais le Royaume-Uni lui impose un protectorat en 1900. Dès les années 1920, les Britanniques cessent quasiment leur ingérence dans les affaires tongiennes. Un mouvement pour plus de démocratie émerge dans les années 1980, obtient d’importantes réformes à la fin des années 2000, et arrive au pouvoir en 2014. La noblesse tongienne demeure toutefois très influente.

    13. Tuvalu

    Nom : Tuvalu

    Région : Polynésie

    Surface : 26 km²

    Capitale : Funafuti

    Population : 11 800

    Indépendance : 1978 (du Royaume-Uni)

    Gouvernement : royaume du Commonwealth

    Chef d’État : Élisabeth II, représentée par le gouverneur général Tofiga Falani

    Chef du gouvernement : Kausea Natano, Premier ministre

    Langues officielles : tuvaluan, anglais

    À l'instar des Kiribati, le micro-État tuvaluan est jugé particulièrement vulnérable au réchauffement climatique. Il ne dispose pas de perspectives crédibles de développement économique mis à part l'aide internationale.

    14. Vanuatu

    Nom : République de Vanuatu

    Région : Mélanésie

    Surface : 12 200 km²

    Capitale : Port Vila

    Population : 307 000

    Indépendance : 1980 (de France et du Royaume-Uni)

    Gouvernement : république parlementaire

    Chef d’État : président Tallis Obed Moses

    Chef du gouvernement : Bob Loughman, Premier ministre

    Langues officielles : anglais, français, bichelamar (créole)

    Les communautés autochtones respectivement de langue française et anglaise résultent d'écoles coloniales rivales durant le condominium franco-britannique. Le bichelamar, la langue véhiculaire, est un créole dérivé de l'anglais. Il y a plus d'une centaine de langues autochtones, donnant au pays la plus grande densité de langues autochtones au monde. Le mouvement populaire indépendantiste des années 1970 a permis au Vanuatu une meilleure cohésion nationale qu'aux Salomon ou qu'en Papouasie-Nouvelle-Guinée.

    États de facto souverains mais de jure sous souveraineté néo-zélandaise

    15. Îles Cook

    Nom : Îles Cook

    Région : Polynésie

    Surface : 236 km²

    Capitale : Avarua

    Population : 17 900

    Gouvernement : monarchie parlementaire

    Chef d'État : Élisabeth II (en tant que reine de la Nouvelle Zélande)

    Chef du gouvernement : Mark Brown, Premier ministre

    Langues officielles : anglais, maori des Cook

    État-archipel en libre association avec la Nouvelle-Zélande depuis 1965. Depuis les années 1990, les Îles Cook sont pleinement indépendantes y compris sur le plan de leur politique étrangère et ont ainsi leurs propres relations diplomatiques bilatérales et multilatérales avec des États étrangers. Le pays n'est toutefois pas membre de l'ONU car il devrait pour cela renoncer à faire partie du Royaume de Nouvelle-Zélande (Realm of New Zealand, l'ensemble de trois États dont la reine de Nouvelle-Zélande est le monarque), et ses citoyens perdraient alors la citoyenneté néo-zélandaise qui leur permet de s'installer librement en Nouvelle-Zélande

    16. Niué

    Nom : Niué

    Région : Polynésie

    Surface : 260 km²

    Capitale : Alofi

    Population : 1 700

    Gouvernement : monarchie parlementaire

    Chef d'État : Élisabeth II (en tant que reine de la Nouvelle-Zélande)

    Chef du gouvernement : Dalton Tagelagi, Premier ministre

    Langues officielles : anglais, niuéen

    Niué est une unique île polynésienne isolée, et de fait, le deuxième plus petit État indépendant au monde en termes de population, après le Vatican. L'île compte environ 1700 habitants, mais quelque 24000 Niuéens vivent en Nouvelle-Zélande.

    Niué a exactement le même statut que les Îles Cook, et mène sa propre politique étrangère tout en demeurant de jure État membre du Royaume de Nouvelle-Zélande. En juillet 2018, Niué a signé ainsi un mémorandum de participation au projet chinois « Route et Ceinture » sans consulter le gouvernement néo-zélandais.

    Territoires habités non-souverains

    17. Guam

    Région : Micronésie

    Surface : 540 km²

    Capitale : Hagåtña

    Population : 168 000

    Souveraineté : États-Unis d’Amérique

    Type : territoire non incorporé et organisé des États-Unis

    Gouverneur : Lou Guerrero

    Langues officielles : anglais, chamorro

    Population multi-ethnique, principalement chamorro (autochtone, 37 %) et philippine (26 %). Située à l’extrême ouest du Pacifique et au nord de l’équateur, à proximité des Palaos et des Philippines, Guam est une colonie espagnole à partir du XVIe siècle, puis annexée par les États-Unis en 1898 à l’issue de la guerre hispano-américaine. Disposant d’une autonomie limitée, l’île demeure le site d’une importante base militaire étasunienne.

    18. Hawaii

    Région : Polynésie

    Surface : 10 900 km²

    Capitale : Honolulu

    Population : 1 400 000

    Souveraineté : États-Unis d’Amérique

    Type : État des États-Unis

    Gouverneur : David Ige

    Langues officielles : anglais, hawaiien (usage restreint)

    Fondé par le chef, puis roi Kamehameha Ier, Hawaii est au XIXe siècle un État polynésien souverain reconnu par les puissances occidentales. Des commerçants immigrés étasuniens prennent le pouvoir par la force en 1887, abolissent la monarchie autochtone et obtiennent en 1898 l’annexion de Hawaii par les États-Unis. Le territoire devient un État des États-Unis en 1959.

    Les autochtones constituent 5,9 % de la population ; 37,4 % des Hawaiiens sont d’ascendance asiatique, et 26,5 % sont blancs. Il y a une importante présence militaire dans l’archipel.

    Le drapeau demeure celui du Royaume de Hawaii, la présence de l’Union Jack étant due aux bonnes relations du pays avec le Royaume-Uni au début du XIXe siècle.

    19. Îles Mariannes du nord

    Région : Micronésie

    Surface : 464 km²

    Capitale : Saipan

    Population : 51 000

    Souveraineté : États-Unis d’Amérique

    Type : territoire non incorporé et organisé des États-Unis

    Gouverneur : Ralph Torres

    Langues officielles : anglais, chamorro, carolinien.

    Population multi-ethnique, très majoritairement asiatique. Les autochtones chamorros forment 24 % de la population. L’archipel a été sous souveraineté espagnole, puis allemande, puis japonaise (résultat de la Première Guerre mondiale), puis étasunienne.

    Le territoire, politiquement acquis au Parti républicain, dispose d’une importante autonomie.

    20. Nouvelle-Calédonie

    Région : Mélanésie

    Surface : 18 500 km²

    Capitale : Nouméa

    Population : 271 000

    Souveraineté : France

    Type : collectivité d’outre-mer sui generis

    Président du gouvernement : Louis Mapou

    Langue officielle : français

    Les autochtones kanaks constituent divers peuples, parlant une quarantaine de langues, et 39 % de la population actuelle. La Nouvelle-Calédonie, possédant de très importantes réserves de nickel, est annexée par l'Empire français en 1853. Les violences entourant la lutte indépendantiste kanak et sa répression aboutissent aux accords de Matignon (1988) puis de Nouméa (1998) qui accroissent l'autonomie du territoire et sa reconnaissance des coutumes autochtones, et mènent à trois référendums d'indépendance. Les deux premiers (2018 et 2020) voient les Néo-Calédoniens rejeter l'indépendance à une relativement courte majorité. En 2021, Louis Mapou est le premier indépendantiste à devenir président du gouvernement collégial d’union nationale. La même année, la population rejette définitivement l’indépendance lors d’un référendum boycotté cette fois par les indépendantistes.

    21. Papouasie

    Région : Mélanésie

    Surface : 315 000 km²

    Capitale : Jayapura

    Population : 3 400 000

    Souveraineté : Indonésie

    Type : province d’Indonésie

    Gouverneur : Lukas Enembe

    Langue officielle : indonésien

    La province couvre la moitié occidentale de l’île de Nouvelle-Guinée, et partage une frontière avec la Papouasie-Nouvelle-Guinée indépendante. Ancienne colonie néerlandaise, elle est annexée par l’Indonésie en 1963, et la population autochtone papoue est privée du droit à l’auto-détermination avec l’accord tacite des Nations unies. La population papoue souffre de discriminations et les régions rurales papoues de la province demeurent très sous-développées. Le mouvement indépendantiste papou est brutalement réprimé par les autorités et les forces armées indonésiennes depuis des décennies.

    22. Papouasie occidentale

    Région : Mélanésie

    Surface : 140 000 km²

    Capitale : Manokwari

    Population : 964 000

    Souveraineté : Indonésie

    Type : province d’Indonésie

    Gouverneur : Dominggus Mandacan

    Langues officielles : indonésien

    Ce territoire insulaire au nord-ouest de la Nouvelle-Guinée est séparé de la province de Papouasie en 2003. Les Indonésiens musulmans sont encouragés à s’y installer et les autochtones papous n’y constituent plus que 51 % de la population.

    Les militants pour les droits de l’homme et les indépendantistes appliquent le nom « Papouasie-Occidentale » à l’ensemble des deux provinces papoues d’Indonésie.

    23. Île de Pâques

    Région : Polynésie

    Surface : 164 km²

    Capitale : Hanga Roa

    Population : 7 800

    Souveraineté : Chili

    Type : province du Chili, territoire spécial

    Gouverneur : Laura Alarcón

    Langue officielle : espagnol

    L’île de Pâques est très éloignée des autres territoires océaniens. Le Chili n’est pas un acteur significatif de la géopolitique océanienne.

    24. Îles Pitcairn

    Région : Polynésie

    Surface : 47 km²

    Capitale : Adamstown

    Population : 43

    Souveraineté : Royaume-Uni

    Type : territoire d’outre-mer autonome

    Maire : Charlene Warren-Peu

    Langues officielles : aucune ; de fait : pitkern (créole)

    Territoire habité par les descendants des mutins du navire Bounty (1789). Très excentré, il n’a aucune importance stratégique pour le Royaume-Uni.

    25. Polynésie française

    Région : Polynésie

    Surface : 4 200 km²

    Capitale : Papeete

    Population : 295 000

    Souveraineté : France

    Type : collectivité d’outre-mer

    Président : Édouard Fritch

    Langue officielle : français

    Ces îles sont annexées progressivement à la France à partir de 1880, et recouvrent un large ensemble maritime dans l’est du Pacifique-Sud. La France y mène des essais nucléaires à partir des années 1960, s’attirant la condamnation de la plupart des autres nations océaniennes. Si un mouvement indépendantiste existe, les anti-indépendantistes ont remporté en 2018 une majorité écrasante des sièges à l’Assemblée de la Polynésie française.

    26. Samoa américaines

    Région : Polynésie

    Surface : 200 km²

    Capitale : Pago Pago

    Population : 49 000

    Souveraineté : États-Unis d’Amérique

    Type : territoire non-incorporé des États-Unis

    Gouverneur : Peleti Mauga

    Langues officielles : anglais, samoan

    L’existence de ce territoire résulte de l’accord tripartite de partage du Pacifique entre le Royaume-Uni, l’Allemagne et les États-Unis en 1899. La population est autochtone à 89 % et le territoire dispose d’une importante autonomie politique. Il n’y a pas de mouvement indépendantiste conséquent.

    C’est le seul territoire océanien étasunien dans le Pacifique-Sud, les territoires micronésiens des États-Unis étant au nord de l’équateur.

    27. Tokelau

    Région : Polynésie

    Surface : 10 km²

    Capitale : aucune

    Population : 1 600

    Souveraineté : Nouvelle-Zélande

    Type : nation, de facto autonome

    Chef du gouvernement : Kelihiano Kalolo

    Langues officielles : tokelauan, anglais

    Ce très petit territoire regroupe trois atolls, dotés chacun d’un unique village. La population est presque intégralement polynésienne. La souveraineté néo-zélandaise est le résultat des ambitions micro-impérialistes de la Nouvelle-Zélande au début du XXe siècle.

    Tokelau dispose de son autonomie sur le plan de la politique intérieure avec un minimum de contrôle de la part de Wellington. Dans les années 2000, la population a voté par deux fois contre l’octroi d’un statut d’autonomie accrue.

    28.Wallis-et-Futuna

    Région : Polynésie

    Surface : 124 km²

    Capitale : Mata-Utu

    Population : 11 600

    Souveraineté : France

    Type : collectivité d’outre-mer

    Administrateur supérieur : Hervé Jonathan

    Langue officielle : français

    En 1887 et 1888, ces îles deviennent des protectorats français à la demande des missionnaires catholiques français qui y sont établis. Elles sont annexées à la Nouvelle-Calédonie en 1917, puis deviennent un territoire d’outre-mer distinct en 1961.

    L’administrateur français gouverne avec l’Assemblée territoriale élue et avec les monarques des trois royaumes coutumiers polynésiens de l’archipel. La population est essentiellement polynésienne ; le wallisien et le futunien sont les langues usuelles. Il n’y a pas de mouvement indépendantiste.


    Notes de l'article

    [2]   Les royaumes du Commonwealth sont des États pleinement souverains, qui reconnaissent symboliquement la reine Élisabeth II comme chef d’État mais ne lui accordent aucun pouvoir. Chacun de ces royaumes (quinze dans le monde, dont cinq en Océanie) est une monarchie constitutionnelle et une démocratie parlementaire, où le pouvoir exécutif est aux mains d’un Premier ministre ne pouvant gouverner qu’avec la confiance du parlement. Les fonctions cérémonielles du monarque sont exercées par un gouverneur-général choisi par le Premier ministre du pays, ou par son parlement.

    Niveau de développement économique et humain par État ou territoire

    Adrien Rodd

    Coordinateur de ce numéro d’Outre-Terre, est maître de conférences en civilisations britannique et du Commonwealth au Centre d’Études culturelles des Sociétés contemporaines (CHCSC) à l’université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, ainsi qu’à l’Institut d’Études politiques de Saint-Germain-en-Laye. Ses recherches portent principalement sur la construction des nations postcoloniales en Océanie, et sur l’histoire politique et les relations internationale des États membres du Commonwealth dans la région. Concernant la géopolitique du Pacifique, il est l’auteur de l’article récent A road to island sovereignty and empowerment ? Fiji’s aims within the Belt and Road Initiative (Island Studies Journal, nov. 2020).

    Rédacteur en chef (édition anglaise) d'Outre-Terre et directeur scientifique invité des numéros 58 - 59 et 60 -61 de la revue, Adrien Rodd est maître de conférences en études britanniques et du Commonwealth au Centre d'études culturelles des sociétés contemporaines (CHCSC) de l'Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (France) et à l'Institut d'études politiques de Saint-Germain-en-Laye (France).

    Indice de développement humain tel que calculé, en 2019, par le Programme des Nations unies pour le Développement (PNUD). Cet indice prend en compte le revenu national brut par habitant et par parité de pouvoir d’achat, indiqué également dans ce tableau.

    Le PNUD ne calcule ces données que pour les États souverains, et exclut les micro-États que sont les Tuvalu et Nauru. D’autres rapports classent Guam, la Polynésie française, les Îles Mariannes du Nord, la Nouvelle-Calédonie, les Îles Cook, les Samoa américaines, Niué, et Wallis-et-Futuna comme ayant un niveau de développement humain très élevé, tandis que les Tokelau, Nauru et les Tuvalu ont un niveau de développement humain élevé. Le gouvernement indonésien estime publiquement que ses deux provinces papoues ont un niveau de développement humain « moyen » mais sensiblement inférieur à celui des autres provinces du pays.

    Table 1

    Il ressort de ces données que les territoires sous souveraineté américaine ou française, ainsi que les Îles Cook et Niué qui bénéficient de financements néo-zélandais, ont un niveau de développement supérieur à celui des États insulaires indépendants, à l’exception des Palaos dont l’économie repose sur le tourisme (notamment japonais) et sur de substantielles aides américaines.

    Exception faite donc des Palaos qui demeurent économiquement dépendantes des États-Unis, les Fidji ont l’économie et le niveau de développement humain les plus élevés parmi les États indépendants du Pacifique insulaire. S’en suivent les États polynésiens (Tonga, Samoa, Tuvalu), petits mais stables, puis les États micronésiens au sol pauvre et au potentiel économique limité, et enfin les États mélanésiens de l’ouest océanien, qui ont connu relativement peu de développement économique et humain durant l’ère coloniale, en raison notamment de leurs territoires et de leurs populations plus larges, et de populations autochtones aux coutumes et aux langues hétérogènes, demeurées en partie isolées.

    I. - Les enjeux du « siècle asiatique » et des relations avec l’Asie : perspectives océaniennes

    De la « tyrannie de la distance » au « pouvoir de la proximité » : l'Australie et le siècle asiatique

    Tim Harcourt

    Professeur de pratiques économiques à l'École de Commerce de l'université de Nouvelle-Galles du Sud. Ancien conseiller en relations internationales auprès de la Première ministre d'Australie-Méridionale, ainsi que conseiller économique après de ministres du gouvernement fédéral australien, il a également été économiste-en-chef de la Commission australienne du Commerce (Australian Trade Commission). Il pilote depuis 2016 l'émission télévisée The Airport Economist, sur l'économie et le commerce dans les pays asiatiques et plus récemment latino-américains, et est l'auteur d'un ouvrage du même nom (2008, Allen & Unwin) sur le commerce international australien en Asie, en Europe et en Amérique du Sud.

    Professeur d’économie à l’université de Nouvelle-Galles du Sud et auteur et animateur de l’émission The Airport Economist (www.theairporteconomist.com).

    1. Introduction

    Quand j'étais un agent de recherche de 25 ans au Conseil des Syndicats australiens ( Australian Council of Trade Unions , ACTU), Bill Kelty, le légendaire secrétaire de l'ACTU, m'a demandé, en dehors de mon travail quotidien, qui était de travailler sur la proposition économique de l'ACTU à la révision nationale des salaires, ce que j'aimais faire ou quels étaient mes intérêts en matière de politique. J'ai dit : « Commerce international et affaires autochtones ». Il était perplexe, expliquant qu'il avait du mal à trouver un agent à dédier à ces domaines, et m’a donc dit : « Je vais vous donner les deux ».

    Eh bien, j'étais ravi et j'ai assisté à toutes les réunions du Conseil pour la réconciliation autochtone que j'ai pu, j'ai rencontré le grand Pat Dodson, Noel Pearson, Lowitja (Lois) O'Donohue, John Moriarty et certaines des principales autres personnalités autochtones de l'époque. J'ai travaillé sur les opportunités d'emploi pour les Aborigènes et les insulaires du détroit de Torres avec ma bonne amie Janina Harding, qui dirigeait une équipe de courtiers en emploi aborigènes et insulaires du détroit de Torres dans chaque État et territoire (par le biais des syndicats et de la chambre de commerce locale). Et puis il y a eu l'affaire Mabo, Wik et d'autres affaires autochtones importantes défendues par le nouveau Premier ministre, Paul Keating. Les affaires autochtones commençaient à assumer leur statut légitime en ces temps grisants.

    Quant au commerce international : Nous avons eu le GATT, le Groupe de Cairns, l'OMC et ensuite l'APEC. L'engagement de l'Australie avec le reste du monde, en particulier l'Asie, est devenu l’une des priorités du gouvernement Hawke, puis du gouvernement Keating. C'était bien différent de mes jours à la Banque de réserve, à peine 6 ans auparavant, lorsque, en tant qu’apprenti-économiste au département des Conditions économiques d'outre-mer de Glenn Steven (futur gouverneur), les intérêts commerciaux de l'Australie étaient répartis entre les États-Unis, le Royaume-Uni, le reste de l’Europe et le Japon.

    Paul Keating, une fois devenu Premier ministre en 1991, est devenu un ardent défenseur des liens de l'Australie avec l'Asie, tout comme il s’était investi dans les questions autochtones. S'appuyant sur l'excellent travail de Gareth Evans et de Bob Hawke, il a vraiment défendu l'APEC, convaincant le président Bill Clinton d'accueillir le premier Sommet des dirigeants de l'APEC à Seattle et a rendu les relations avec nos voisins asiatiques, en particulier l'Indonésie, primordiales pour son gouvernement.

    La PDG de l'Australian Industry Group, Heather Ridout, m'a dit un jour dans une interview :

    « Paul Keating était le Premier ministre le plus influent en ce qui concerne la région asiatique. Il nous a obligés à réfléchir à nos relations avec l'Indonésie, avec la Malaisie, Singapour, l'ensemble de l'ASEAN, l'Asie du Nord-Est – tout l’ensemble. Il a également redynamisé nos institutions en Asie avec des moyens comme l'APEC…

    John Howard était très diligent dans l'établissement de relations en Asie, mais son cœur appartenait vraiment au monde anglo-américain. Bob Hawke était gestionnaire et compétent en Asie. Mais Paul Keating a vraiment commencé à assembler les éléments nécessaires à de bonnes relations profondes. Il a pris des risques quant à l'Asie, comme il l'a fait aux affaires autochtones avec le célèbre discours de Redfern. Keating était un preneur de risque - un preneur de risque calculé, pas un imprudent - mais un preneur de risque, néanmoins. Il avait confiance en lui et était convaincu que l'Australie pouvait faire de grandes choses dans le cadre de la région Asie. » [(1)]

    J'ai eu le plaisir d'interviewer Paul Keating, mais plus j'étais curieux, plus je me rendais compte que Paul Keating n'était pas le premier dirigeant australien à plaider pour des relations plus étroites avec l'Asie, même s'il était clairement l'un des plus passionnés et a accéléré avec confiance nos relations avec la région.

    Les relations de l'Australie avec l'Asie remontent bien avant la création de nos institutions parlementaires par la colonisation européenne.

    Temps autochtones, temps des bagnards et XIXe siècle

    À l'époque précoloniale, il est prouvé que les habitants de la terre d'Arnhem ont échangé du trépang (concombre de mer) avec les habitants de Macassar (aujourd'hui Sulawesi en Indonésie). Cela s'est produit parce que, comme le dit le célèbre historien économique australien Geoffrey Blainey, « Chaque nouveau-venu en Australie était un découvreur… » [(2)]  Un découvreur de ce continent insulaire et en fait un commerçant. Ils n’avaient pas d’autre choix que d’être des commerçants pour leur survie même, au moins au sein de leur famille élargie. Cette découverte remonte au temps où l'Asie était rattachée à l'Australie, avant la montée des mers séparant ce qui est maintenant l'Australie continentale et la Tasmanie de ce qui est maintenant la Papouasie-Nouvelle-Guinée. Blainey dit qu'il y a 50 000 ans, avant la montée des mers, « une personne pouvait marcher des plaines d'herbes de Tasmanie aux montagnes Owen Stanley en Nouvelle-Guinée, et même plus loin ». [(3)]

    Blainey poursuit en décrivant la grande importance historique de la montée des mers : « La grande montée des mers, qui a commencé longtemps après l'arrivée des Aborigènes, est l'événement le plus important de l'histoire humaine de l'Australie. Rien de tel ne s'est produit depuis 1788. La montée des mers a également exercé une influence à long terme qui nous affecte encore ».  [(4)]

    La manière dont les peuples autochtones sont arrivés dans la partie du monde où se trouve l'Australie n'est pas claire. Il est prouvé que certaines personnes venaient d'Asie du Sud-Est. Même dans le Pacifique, au Vanuatu, il semble que les descendants d'origine, les Ni-Vanuatu, ont été précédés par des migrants d'Asie du Sud-Est, et que cela s'est produit même après la montée des eaux. Mais une fois que l'Australie est devenue bel et bien sa propre île, les peuples autochtones ont chassé, rassemblé et partagé nourriture et abri en tant que communautés sur nos côtes. L'Australie est alors devenue en grande partie une économie intérieure composée de peuples autochtones et de leurs terres et de leurs langues respectives. Il convient toutefois de noter que l'activité économique s'est également produite au-delà de nos côtes. Ainsi, les peuples autochtones ont été les premiers exportateurs de l'Australie (et nos premiers importateurs d'ailleurs).

    Il existe également des preuves de commerce au-delà de la côte australienne après la séparation du reste de l'Asie, lorsque les Australiens autochtones de la Terre d'Arnhem (coin nord-est de l'Australie) pêchaient et échangeaient du trépang et d'autres marchandises avec leurs homologues de Macassar (également connue sous le nom d'Ujung Padang, elle fait partie de ce qu'on appelle Sulawesi en Indonésie moderne). On pense que les habitants de Macassar ont visité le nord de l'Australie dans le cadre de leur pêche et de leur commerce et ce contact a eu un impact culturel et économique sur les Aborigènes du nord de l'Australie.

    Selon certains historiens, les premiers marchands de trépang sont arrivés peut-être dès 1650 et il est prouvé que des quantités régulières de trépang sont entrées en Asie depuis sa base de Macassar dans les années 1770 et 1780, le nord de l'Australie étant leur source probable. Ainsi, pendant que les Britanniques établissaient une colonie de bagnards dans le sud de l'Australie, le commerce avait lieu avec l'Asie à la pointe nord de l'Australie. [(5)]

    Il existe des preuves contradictoires quant à la manière dont les commerçants de Macassar ont interagi avec les habitants d'Arnhem. D'une part, « ils n'ont pas formé de colonies permanentes, n'ont pas revendiqué la possession de terres ou tenté de convertir les peuples autochtones à leur propre religion. Même si leurs visites annuelles pouvaient durer jusqu'à six mois, les acheteurs de trépang n'étaient pas dépendants des populations autochtones ou des ressources locales, car ils apportaient du riz et d'autres produits de base avec eux. Ce n’étaient pas de ‘colons’ au sens colonial, mais ils ont laissé une empreinte palpable en creusant des puits, en nommant des lieux et en plantant des arbres ; leur influence sur la société autochtone était également notable. Les groupes locaux ont acquis de nouvelles technologies, telles que des pirogues et des haches en acier, ainsi que certains articles commerciaux tels que des pipes, du tissu et du tabac, qui ont été reçus en échange de perles, de nacre et d'écailles de tortue. L'afflux d'une nouvelle culture matérielle a eu une influence sur les réseaux commerciaux autochtones ». [(6)]

    D'un autre côté, il y a des preuves d'escarmouches, de tensions et de malentendus. « Parfois, des individus agissaient comme des ‘intermédiaires’ et effectuaient des ‘paiements’ de biens matériels souhaités pour les droits d'accès ainsi que la main-d'œuvre et les services. Des transactions mal négociées pouvaient être une source de conflit. Pour leur part, certains groupes autochtones accueillaient bien ces marchands. Il

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