Al’image des plages normandesdu Débarquement, le succès de Pearl Harbor ne se dément pas. Chaque année, 2 millions de visiteurs – surtout des Américains, mais aussi des Japonais ou des Australiens, venus « en voisins » – visitent la base navale où, le 7 décembre 1941, l’aviation nippone réduisit presque à néant l’US Navy dans un déluge de fer et de feu. En une matinée, deux raids aériens causèrent la mort de 2 400 soldats américains et entraînèrent les Etats-Unis dans la Seconde Guerre mondiale. Le « Pass journée » à 89,99 dollars donne accès à l’ensemble du site, immense, où, sous un ciel bleu azur, l’on visite deux cuirassés, un sous-marin et, de l’autre côté de la baie (que l’on rejoint en ferry), un poignant mémorial à l’aplomb de l’USS Arizona, qui gît par 15 mètres de fond. Enfin, un musée permet de comprendre l’importance géographique de l’archipel d’Hawaï, qui abrite la deuxième plus grande base navale américaine (après celle de Norfolk, sur l’Atlantique), véritable poste avancé des Etats-unis en direction de l’Asie.
De fait, quiconque – le Japon hier, la Chine aujourd’hui – veut asseoir sa prédominance sur le sud-est asiatique doit aussi contrôler les eaux turquoises du Pacifique. Pour cela, il faut repousser la menace américaine à Hawaï, voire au-delà. L’objectif ? Empêcher l’US Navy de se projeter vers l’Asie et Taïwan par des sauts de puce à travers la myriade d’îles de l’Océanie : Marshall, Micronésie, Palaos, Fidji, Nauru, Papouasie-Nouvelle-Guinée, etc. Pour Tokyo, l’attaque de Pearl Harbor visait à neutraliser l’Amérique afin d’avoir les mains libres dans son vaste empire (englobant l’Indochine, l’Indonésie, les Philippines et des milliers d’îles du Pacifique) sans que les Yankees ne s’en mêlent. Pareillement, pour la Chine, il s’agit aujourd’hui d’en finir avec la suprématie américaine issue de la Seconde Guerre mondiale.
A la manière d’un joueur de go, le Parti communiste chinois place ses pions
En cas de guerre avec Taïwan,