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Livret A comme Anecdotes
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Livre électronique180 pages2 heures

Livret A comme Anecdotes

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À propos de ce livre électronique

Cet ouvrage est un recueil d’anecdotes aussi particulières les unes que les autres. Il retrace un parcours initiatique alléchant qui met en scène des personnages auxquels nous pourrions tous nous identifier. Par sa plume élégante, l’auteur embaume notre esprit de cet univers constitué de belles histoires à consommer sans modération.


À PROPOS DE L'AUTEUR 


Avec sa mémoire eidétique et son écriture accessible à tous, Alain Zimmermann écrit pour laisser une trace de son existence à la postérité. Il souhaite surtout que les siens se souviennent de lui par le biais de ses anecdotes singulières.
LangueFrançais
Date de sortie18 août 2023
ISBN9791037793195
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    Aperçu du livre

    Livret A comme Anecdotes - Alain Zimmermann

    Avant-propos

    Si vous lisez ces lignes, c’est que vous aimez découvrir de belles et nouvelles histoires.

    Je vous invite à croquer une, deux, trois de mes anecdotes par jour. N’ayez crainte de finir ce « Livret A comme Anecdotes» trop vite, deux autres vont bientôt suivre…

    J’espère, chers lecteurs, que mes récits vont éveiller des souvenirs et faire jaillir des émotions. Au fil des pages de ce livre, vos propres et précieuses histoires risquent fort de ressurgir de votre mémoire et reprendre vie.

    Vous êtes prêt(e) à vivre de nouvelles aventures ?

    Alors, plongez-vous dans mon univers, car il vous ressemble !

    Comme l’a écrit un lecteur, que je remercie encore et salue au passage :

    « L’élégance de tes mots parfume ton clavier pour embaumer nos esprits de tes belles histoires. »

    Alain, Anecd’auteur

    C’est écrit dans la Bible !

    Si vous êtes parents, vous avez dû organiser au moins une fois dans votre vie l’anniversaire de votre enfant. Pour ma part, c’est pour les huit ans de ma fille Hildegarde que je me suis donné ce défi de distraire, durant trois heures, un groupe de gamins. Hildegarde avait demandé que son anniversaire se passe à la maison et non pas dans un restaurant bien connu pour ses animations… et surtout ses deux éponges à manger. J’avais été nommé, sans mon accord, Maître de Cérémonie de cette surprise-partie. Je demandai alors à Hildegarde quel type d’animation elle souhaitait pour fêter sa journée. Elle me répondit :

    — Je te fais confiance, papa, je sais que ce sera bien !

    Après cette phrase encourageante de ma fille, je me mis devant une page blanche afin de faire sortir de mon cerveau toutes les idées originales possibles. J’avais prévu deux organisations, l’une à l’intérieur et l’autre à l’extérieur de la maison. La météo déciderait par elle-même, le jour venu, de la géolocalisation de la fête.

    Je connaissais Hildegarde : la musique et la danse devaient faire partie intégrante de cette journée spéciale. Je ne sais pas si vous avez déjà remarqué, mais le jour de son anniversaire, on est toujours content. Après cette révélation, je me retrouvais toujours devant ma feuille qui se remplissait peu à peu d’activités ludiques. L’après-midi se passerait autour de trois temps forts. Du moins, c’était le programme que j’avais couché sur le papier. Je vous le présente, car, malheureusement, vos belles idées ne pourront pas être retenues. L’anniversaire de ma fille, c’était il y a une vingtaine d’années…

    J’avais prévu de mettre beaucoup d’énergie dans la réception des invités. C’était à l’identique d’un « one man show » d’humoriste. Il faut soigner son entrée, divertir au milieu et offrir un feu d’artifice à la fin pour marquer son public. Mon talent d’animateur restait à prouver, mais j’avais toujours eu du succès avec les jeunes comme les moins jeunes.

    Allez savoir pourquoi, est-ce que ces deux publics sont naturels ? À moins qu’ils cherchent simplement à passer un bon moment en ma compagnie…

    Après la réception XXL, je prévoyais de les faire danser, car les filles adorent cela, même si les garçons ont toujours du mal à faire bouger leur corps en rythme. Puis, après le moment dancefloor, il y aurait l’ouverture des cadeaux, tout en savourant les beaux gâteaux préparés par maman et papa (encore lui). Sachant que pour les gâteaux, je ne serais qu’un assistant, car le rôle de chef pâtissier avait été confié d’office à ma femme. Pour réveiller les gamins tout juste sortis d’un goûter exceptionnel, arrosé de l’indétrônable Champomy, j’avais prévu un quiz avec des petits cadeaux pour tous les invités. On terminerait ainsi par cette activité où tous les enfants partiraient de la fête avec un présent. Reconnaissez que mon idée d’offrir des cadeaux à tous était louable, sachant que les enfants seraient fiers de les avoir remportés grâce à des jeux-concours.

    Tout se passa comme une lettre à la poste, et les invités furent à la hauteur des attentes de ma fille. Tous les jeunes arrivèrent à l’heure prévue, et même les garçons firent de réels efforts sur la piste de danse que j’avais aménagée avec des spots de couleur et une lampe stroboscopique. Mais, pour moi, le clou du spectacle fut lorsque j’organisai le « quiz à cadeaux ». Voilà le nom que j’avais donné à cette activité.

    J’avais débuté le jeu concours par des questions faciles afin de tous les motiver à participer activement. Mon objectif était simple et de bon aloi : tous les gamins sans exception devaient repartir de cette fête avec un cadeau. J’avais dressé une liste d’une vingtaine de questions, sélectionnées selon l’âge des candidats et leurs centres d’intérêt.

    Pour les filles, j’avais prévu de les faire interroger sur les activités musicales et les émissions de télévision. Pour les garçons, j’avais centré les questions sur le secteur du sport. Les réponses fusaient et je tiens à signaler que les filles étaient majoritaires autour de la table. Elles étaient surtout plus vives et plus originales que les garçons. Vous voyez, chers lecteurs : cette prise de pouvoir des femmes ne date pas des années 2020…

    Je n’oublierai jamais la réponse d’un garçon à la suite d’une question portant sur le sport.

    Je vous la refais juste pour vous, chers lecteurs.

    Je commençai ma question en disant qu’il s’agissait d’un journal qui traitait de tous les sports, du football au basketball, en passant par le tennis, la boxe, l’athlétisme, etc. Mais les garçons ne trouvaient pas la réponse tant attendue, le journal L’Équipe. Soudain, Hildegarde, qui était exemptée de ce jeu, mais qui tenait à y participer comme mon adjointe, donna un indice crucial :

    — Mon papa le nomme aussi la Bible !

    Malheureusement, à ma grande surprise, personne ne trouva le nom de ce quotidien sportif. Je le sortis du dessous de la table, comme par magie, pour le montrer à l’assistance médusée. Un copain de ma fille se pencha vers elle et prononça cette phrase magique :

    — Ils parlent de football dans la Bible !

    La journée se termina sur cette réplique, car même au meilleur de notre imagination, on ne pouvait pas faire mieux. Pour conclure, comme on le dit souvent, mais sans doute pas assez à mon goût :

    La vérité sort de la bouche des enfants.

    Apprends à nouer tes lacets

    Cette histoire, comme certaines autres que j’ai précédemment écrites, concerne ma vie personnelle. Ce matin-là, je récupérai mon seul jouet de gamin vivant à la campagne. Bien sûr, j’appréciais énormément de partir avec mon panier et mon petit couteau style serpette pour aller cueillir des champignons des champs. Le rosé des prés et le pied bleu étaient mes deux favoris. Je connaissais chaque recoin de ces dix hectares de champs qui se présentaient à moi comme mon jardin, ma salle de jeux. Ma passion pour la marche et pour les promenades en forêt vient sûrement de cette période. Lorsque vous êtes petit, eh bien dix hectares en paraissent largement cent.

    Mais ma deuxième passion qui m’envahit, bien vite, fut le football. J’avais trois sœurs qui ne voulaient en aucun cas taper dans le ballon que mon père avait récupéré au club local. Mon père avait été semi-professionnel de haut rang mais à son époque, ce sport ne nourrissait pas la famille. Aussi, il avait été enrôlé par le grand club de la ville de Metz. Son nouvel employeur lui avait permis d’allier ses deux occupations, le football et son métier d’électromécanicien.

    Ne me demandez pas ce que ce métier demandait comme compétences particulières, car mon père n’évoquait jamais son travail en notre présence.

    Ce matin, j’avais décidé que cette journée serait placée sous le signe du ballon rond. Je sortis pour récupérer le cuir (surnom donné au ballon de foot), mais, à ma grande déception, il était tout dégonflé. Je me précipitai alors dans l’atelier de mon père pour qu’il puisse me le remettre en état. Malheureusement, mon père constata que le problème était plus grave que prévu et qu’il devait poser une rustine sur la chambre à air afin d’éviter que mon précieux ballon ne se dégonfle aussitôt. Je montai sur le petit escabeau afin d’être presque au même niveau que lui et ainsi regarder l’opération chirurgicale qu’allait subir mon copain du jour. Mais mon père déposa le ballon dans le coin de son établi et me dit :

    — Je réparerai ton ballon quand tu sauras lacer tes chaussures.

    La mission était simple et je l’avais acceptée comme dans la série de films Mission impossible. Maintenant, je ne pouvais plus reculer devant ce défi de taille. La technique était facile, car mes parents et mes deux grandes sœurs la réalisaient chaque matin, toujours du premier coup.

    Je m’installai donc dans le salon près de la télévision, avec la ferme intention de prouver à mon père que son fils était aussi capable que ses deux filles d’effectuer ce simple geste. J’étais accroupi, le genou droit au sol et mon pied gauche comme l’étalon de cette mission.

    Je me souviens bien de l’heure, car les aiguilles de la pendule étaient comme un footballeur célébrant un but marqué, avec ses bras grand ouverts. Il était donc neuf heures et quart, et je ne savais pas encore que la journée serait longue en labeur. Cela faisait, au bas mot, la centième fois que je recommençais cette combinaison en vain. Je ne doutais pas de mes capacités à réussir, car j’étais déjà de caractère pugnace. Ma mère passa une tête vers dix heures, puis vers midi, pour savoir si je voulais me sustenter. Je refusai catégoriquement d’abandonner mon poste. Si cette tâche était apparemment simple à exécuter lorsqu’il s’agissait des autres personnes de la maison, moi, je galérais à trouver la parade qui me permettrait de récupérer mon ballon de football réparé. Vers 14 heures, mes sœurs vinrent me voir, non pas pour distiller quelques encouragements qui, je ne vous le cache pas, auraient été acceptés à leur juste valeur, mais pour se moquer de mon incapacité à trouver la bonne formule :

    — Mais que fais-tu pour ne pas y arriver ? Ce n’est quand même pas si compliqué.

    J’étais déçu de mes échecs à répétition, mais je ne lâchais pas l’affaire. Le salut ne pouvait venir que de moi, et cela, je le savais bien. Je consultai la pendule et les aiguilles représentaient un grand bâton vertical. Il était déjà six heures du soir ! Ma mère m’indiqua que le repas du soir serait prêt dans l’heure et que je devais trouver la solution avant de manger et filer au lit. Mes gestes avaient pris de l’assurance, c’était une évidence, mais le mouvement juste était encore loin.

    Puis, tout à coup, mes doigts se croisèrent comme par magie et j’arrivai enfin à réaliser le geste parfait ! Je le répétai une fois, deux fois, trois fois et ainsi de suite. Ça y était, je voyais le bout du tunnel ! Après neuf heures de sacrifices et d’opiniâtreté, j’avais enfin maîtrisé cette pratique. Jusqu’à ma fin de vie, je n’aurais plus besoin de mes parents pour lacer mes chaussures. Je me levai triomphalement du haut de mes 6 ans pour partager avec les miens cette grande victoire. Je montrai à mes parents, avec une certaine fierté, le résultat de mes nombreuses heures de labeur.

    L’intervention de mon père fut le premier coup que je reçus derrière la tête. Il dit en utilisant sa grosse voix de papa :

    — Enfin, tu y es arrivé, il était temps !

    Puis il ajouta cette phrase qui résonne encore en moi près de cinquante années plus tard :

    — Bon, je réparerai ton ballon demain si j’ai le temps.

    Cette affirmation me fit l’effet d’une douche glacée. Selon ma mère, qui me le révéla vingt ans plus tard :

    — Tu as hurlé comme un loup.

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