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Ando Momofuku: Le maître des nouilles - Nouvelle édition
Ando Momofuku: Le maître des nouilles - Nouvelle édition
Ando Momofuku: Le maître des nouilles - Nouvelle édition
Livre électronique249 pages2 heures

Ando Momofuku: Le maître des nouilles - Nouvelle édition

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À propos de ce livre électronique

Le 15 août 1945, la voix de l’empereur Hirohito s’élève de tous les postes de radio du Japon, pour annoncer la fin de la Seconde Guerre mondiale. Meurtri, ruiné, l’empire du soleil levant doit en plus faire face à une crise démographique sans précédent ; le pays a perdu ses colonies et 8 millions de Japonais reviennent sur l’archipel. La faim tenaille les habitants, et dans la rue, les files pour obtenir un bol de soupe sont interminables.
C’est dans ce climat morose qu’une idée naîtra dans un esprit audacieux. Ando Momofoku est un entrepreneur touche-à-tout : textile, aviation, charbon, école. En 1951, il se lance dans le marché des ramens, avec un principe inédit à l’époque : proposer aux consommateurs des nouilles déshydratées, prêtes à consommer en trois minutes. S’ensuivra un succès commercial retentissant, et la constitution d’une des plus grandes entreprises alimentaires mondiales : Nissin Food.


À PROPOS DE L'AUTEUR


Après une jeunesse studieuse à Paris, Jean-François M. Chambon se marie dans le quartier des artistes à Montparnasse, son lieu de résidence principal depuis plus de trente années, quand il séjourne dans la capitale française. En 1990, il part pour Hong Kong, alors encore sous drapeau britannique. Deux ans plus tard, il rejoint le domaine particulier de la finance et est formé par les meilleurs. C’est après l’an 2000 qu’il s’investit à nouveau activement dans le développement de l’Asie. Cette fois-ci, il s’envole pour le Japon et opère dans les milieux financiers de la région, pour des grands groupes japonais et chinois.
LangueFrançais
ÉditeurPublishroom
Date de sortie14 juil. 2023
ISBN9782384547937
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    Aperçu du livre

    Ando Momofuku - Jean-François Chambon

    Introduction

    Depuis 60 ans, Nissin Foods est le synonyme de rāmen instantanés, ces nouilles de farine de blé que nous trouvons sous forme déshydratée, connues pour leur faible prix et leur extraordinaire simplicité de préparation.

    Cet ouvrage s’intéresse aux racines du groupe Nissin Foods, à ce qui fait que cette entreprise est devenue le champion mondial que nous connaissons aujourd’hui. Les produits créés par cette compagnie ont été les supports discrets de bon nombre d’étudiants et de travailleurs qui, bloqués pour leurs études ou sur un projet, ne pouvaient pas s’éloigner de leur lieu de travail. Un peu d’eau chaude suffit pour avoir un repas qui tient bien au corps, qui réchauffe en hiver.

    Plus important encore, le second produit phare du groupe, la Cup Noodle, est aujourd’hui considéré comme une aide alimentaire d’urgence. Un moyen efficace d’envoyer rapidement de la nourriture aux personnes en détresse totale, dans les régions isolées, touchées par des sinistres, une solution qui sauve des vies.

    L’origine de Nissin Foods a un nom : Ando Momofuku. Ce livre raconte son histoire.

    Derrière chaque grand homme, il y a une femme, Masako est toujours présente, sans son soutien continu dans les épreuves terribles traversées par Ando, il n’aurait pas été capable de mener à bien son œuvre.

    Masako est discrète, mais il est clair que la réussite de l’homme est celle du couple.

    Ando Momofuku

    ou l’esprit d’entreprendre

    L’histoire du fondateur de Nissin Foods, par sa vie même, apparaît comme une sorte de guide pour tous les entrepreneurs.

    Le fondateur du groupe est né à Kagi-city, Taïwan en 1910, l’an 43 de l’ère Meiji, sous le nom de Wu Bai-Fu, nom chinois qui lui offrira son nom japonais : Momofuku, issu de la lecture japonaise des caractères chinois de Bai-Fu.

    Une vie qui commence dans la douleur puisque très rapidement, il perd ses deux parents et sera élevé avec ses deux frères aînés et deux sœurs cadettes, par leurs grands-parents qui possèdent une boutique de tissus dans la ville de Tainan, à Taïwan.

    Ando est un garçon éveillé, toujours prêt à aider son grand-père dans son entreprise de textiles. Il a été élevé de manière sévère et apprend à être autonome. Ainsi, il participe à toutes les tâches ménagères, le nettoyage, la lessive, mais aussi la cuisine. Au début du siècle dernier, il est tout à fait normal que l’enfant de la maison soit actif dans le commerce familial, un exercice où le jeune Ando va exceller. Dans la boutique, il porte un intérêt particulier au boulier¹, l’ancêtre de la calculatrice.

    Le fondateur de Nissin Foods décrit cette partie de son enfance comme un moment de bonheur.

    Déjà, il a un lien particulier avec la nourriture… Il aime manger ! Il faut bien commencer quelque part… Mais sa relation avec les aliments prend bientôt un nouveau tournant : curieux, il aime à se lancer dans de nouvelles expériences gustatives, avec toutes les épices chinoises à sa disposition dans la cuisine familiale. C’est lui qui prépare le petit déjeuner et les bentōs² pour ses sœurs avant de partir à l’école. La coutume selon laquelle « Un garçon ne doit pas entrer dans la cuisine » n’est pas suivie par Ando Momofuku.

    À 14 ans, ses études terminées, il rejoint son grand-père dans la boutique de tissus et apprend de première main les rudiments du commerce, six années durant. À 20 ans, un de ses amis lui propose un travail de bibliothécaire. Il peut lire autant de livres qu’il veut, en étant payé ! Mais s’il peut ainsi accumuler toutes sortes de connaissances, c’est un travail qui est bien solitaire pour un jeune, habitué jusque-là, à vivre dans l’animation d’un magasin de textiles.

    Bien sûr, ce travail lui plaît vraiment, mais sa sensation d’isolement grandit, au milieu de ces livres dont le silence devient bientôt oppressant.

    Quand il rentre, enfin il retrouve l’effervescence des vendeurs qui vont et viennent, s’affairant sans cesse à répondre aux demandes spécifiques de chaque client. C’est un retour à la vie.

    Les jours passent, il a de plus en plus de mal à s’endormir, il s’interroge quotidiennement… Faut-il conserver son emploi, stable et malgré tout intéressant ? Ou bien doit-il écouter son cœur ? Le manque de contact humain lui est de plus en plus insupportable.

    Il n’y tient plus, en 1932, l’an 7 de l’ère Shōwa, le jeune homme de 22 ans se lance et, grâce à l’héritage laissé par son père, monte sa première entreprise à Taïwan : Tōyō Meriasu³, qui utilise une façon particulière de tisser les étoffes employées pour la fabrication de sous-vêtements et de chaussettes. Il se différencie de ses concurrents en faisant venir du Japon, un jersey de bonne qualité qu’il est impossible de trouver localement.

    Les clients apprécient cette qualité supérieure, d’autant plus qu’Ando offre des réductions à ceux qui achètent en grande quantité. Comme il aime à le répéter : « pour qu’une relation commerciale soit réussie, les deux parties doivent gagner ».

    Une bonne relation commerciale signifie des gains partagés entre le vendeur et l’acheteur. Si le vendeur gagne trop aux dépens du client, ce dernier ne sera pas satisfait, et le vendeur qui engrange des gains supérieurs à court terme, perd alors la confiance du client sur le long terme.

    Le jeune Ando montre déjà de réelles dispositions pour le commerce, et met en application tout ce qui lui a été enseigné par son grand-père.

    L’année suivante, en 1933, il quitte Taïwan et s’installe à Ōsaka, la ville du Japon dédiée au commerce. Le domaine du textile y est à l’époque particulièrement florissant. De là, Ando exporte le tissu vers Taïwan. Plutôt que de se positionner sur les produits de masse, où la concurrence est bien plus grande, il se concentre avec succès sur des demandes sur mesure, adaptées aux besoins spécifiques de ses clients.

    Boulimique de travail, il décide de parfaire ses connaissances en économie et suit des cours du soir à l’université de Ritsumeikan⁴ à Kyōto, ses efforts seront récompensés l’année suivante avec un diplôme en Sciences économiques.

    La demande est si forte qu’il ne peut bientôt plus y répondre. Il commande sans cesse davantage et se refuse à faire venir des tissus de moindre qualité, même si ceux-ci pouvaient lui assurer des profits plus importants… sur le court terme.

    Ando décide alors de s’adresser à Marumatsu⁵ à la plus grande stupeur de ses employés, comment oser s’adresser au plus gros producteur de l’archipel quand on ne dirige qu’une si petite entreprise ? Contre l’avis de ses employés, Ando décide d’aller lui-même rencontrer les représentants de la compagnie Marumatsu.

    Il s’approche de l’impressionnant immeuble de la société Marumatsu et souhaite négocier d’égal à égal. Arrivé sans rendez-vous, il attend patiemment qu’une personne accepte de le recevoir. En présence d’un représentant du grand groupe, il se lance dans un long discours et expose avec enthousiasme l’activité de sa compagnie, qui exporte des textiles vers Taïwan.

    Il explique en détail sa vision sur les tendances actuelles qui font la part belle aux tissus doux et confortables. Ando n’est pas avare de détails techniques et s’il décrit le succès que rencontrent les matières en coton numéro 30⁶, il multiplie les questions sur les capacités de Marumatsu à répondre aux demandes croissantes de ses clients de Taïwan :

    –Serait-il possible de créer un fil encore plus fin de façon à pouvoir obtenir un tissu plus doux, plus souple, plus confortable ?

    –Pourrait-on utiliser le coton n°20, en le tissant de manière moins dense, moins serré ?

    Le représentant de Marumatsu est impressionné par la maîtrise technique d’Ando et par son désir d’innover pour répondre plus précisément aux besoins des consommateurs. Il propose alors de faire venir le responsable technique avec lequel Ando va discuter longuement.

    La passion qui nourrit Ando l’amène à connaître non seulement les besoins actuels de ses clients, mais aussi à s’intéresser aux futures tendances auxquelles le jeune entrepreneur souhaite se préparer, avec l’aide de la plus grande entreprise de fabrication de textiles de l’époque.

    L’accord avec Marumatsu permet à la compagnie d’Ando de croître significativement son volume d’affaires, avec ses produits phares, les tissus à base de jersey, et de nouveaux articles qui viennent s’ajouter à la gamme.

    Oser, un point commun de tous les plus grands entrepreneurs, en effet, que risquent-ils ? Au pire, un refus.

    À l’image de Steve Jobs qui, à 12-13 ans, souhaite construire un compteur de fréquences sans avoir les pièces détachées nécessaires.

    Il cherche alors dans l’annuaire téléphonique de Palo Alto le numéro de Bill Hewlett⁷, et l’appelle pour lui demander, en toute simplicité, si lui était possible de lui fournir gracieusement les pièces manquantes. Vingt minutes plus tard, non seulement Bill Hewlett lui promet les pièces, mais lui offre aussi la possibilité de venir faire un stage d’été dans son entreprise. Cet été-là, il travaille sur la chaîne de montage des compteurs de fréquences de HP, à Santa Clara.

    Rêver, c’est bien, mais cela ne suffit pas, il faut passer à l’action :

    Beaucoup de personnes n’obtiennent rien, tout simplement parce qu’elles n’osent pas demander, prendre l’initiative mais demander peut faire la différence entre ceux qui passent leur temps à rêver et ceux qui font les choses et réussissent.

    Si on ose, on peut réussir,

    Si on n’ose pas, on est certain d’échouer.

    La préparation

    Ando Momofuku arrive chez Marumatsu très préparé : il comprend les besoins de ses clients, les tendances qui se dessinent et affiche une parfaite connaissance technique des types de matières premières à partir desquels sont produits les tissus qu’il vend.

    Il arrive chez le leader du marché en proposant des solutions pour répondre aux demandes toujours croissantes de ses clients, offrant ainsi un moyen de faire croître ses affaires aussi bien que celles de son interlocuteur, ici, Marumatsu.

    C’est cette préparation qui lui permet de négocier directement en étant pris au sérieux, mais surtout de prendre une décision rapide pour conclure un accord avec son interlocuteur.


    1 Le boulier, ou soroban au Japon, permet les quatre types d’opérations : addition, soustraction, division et multiplication, et même davantage pour les experts.

    2 Bentō : repas qui se présente dans une boîte, traditionnellement préparé le matin pour le repas de midi des enfants, ou du salarié. Le repas est complet en nutriments, mais aussi présente une disposition des aliments harmonieuse. Ce que voit l’œil est aussi important que le goût. Par l’aspect de la disposition des aliments, le bentō encourage les enfants à manger toutes sortes d’aliments.

    3 Meriasu : jersey, façon de tricoter simple, sans motifs ni reliefs. Knito (tricot) de « knitting » anglais pour tricoter.

    4 Université de Ritsumeikan : université côtée, fondée par Saionji Kimmochi en 1869.

    5 Marumatsu : premier producteur japonais de jersey à cette époque.

    6 Coton n°30 : à l’époque, le coton numéro 30 est un tissu de grande qualité, plus le chiffre est élevé, plus le fil est fin et donc, plus difficile à tisser.

    7 Bill Hewlett : co-fondateur et PDG de Hewlett-Packard (HP).

    Une période sombre…

    de suractivité

    Rien ne semble arrêter la croissance de l’entreprise, rien… Si ce n’est la guerre. Le conflit du Pacifique démarre en 1941, 16e année de l’ère Shōwa. Ando est en voyage d’affaires à Taïwan quand il apprend à la radio le début des hostilités entre le Japon et les États-Unis, il tombe littéralement de sa chaise et

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