“JE MESURE LA CHANCE QUE J’AI EUE AVEC OFFICINE GÉNÉRALE”
qui se respecte, Pierre Mahéo est en retard. Ce n’est pourtant pas le genre de l’homme de 47 ans, connu pour sa constance dans la vie comme à la tête de sa maison fondée il y a près de dix ans. Le directeur artistique d’Officine Générale accuse ce matin-là le coup: la batterie de son scooter électrique, déchargée en pleine route, l’a obligé à rouler au pas alors qu’il était en chemin vers le QG d’Officine Générale, dans le VI arrondissement de Paris, où nous l’attendions. Qu’importe, Pierre Mahéo mérite bien ces quelques minutes d’attente. Connu dans le monde entier pour ses vêtements soignés et éthiques, le designer est l’un des derniers à incarner une certaine idée de la mode masculine parisienne. Depuis 2013, son tailoring incroyablement limpide et dépouillé s’est fait un nom, jusqu’à investir ces dernières années de grandes villes américaines – et ce, sans jamais déroger au projet originel de la maison française. Pierre Mahéo, d’ailleurs, considère qu’il fait la “même chose” depuis une décennie. Celui qui cultive un style français et fait volontiers référence aux et ne semble pas avoir cédé aux sirènes de la célébrité. La production de ses vêtements est toujours ultra-sourcée et de grande qualité et le mantra d’Officine Générale, lui, n’a pas changé : “Il n’y a pas un tissu ou un produit, mais 50 % de tissu et 50 % de produit”,