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SIG et Recensement 2020: Modernisation des statistiques officielles
SIG et Recensement 2020: Modernisation des statistiques officielles
SIG et Recensement 2020: Modernisation des statistiques officielles
Livre électronique550 pages5 heures

SIG et Recensement 2020: Modernisation des statistiques officielles

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À propos de ce livre électronique

Les recenseurs doivent capturer et analyser les informations au niveau géographique le plus détaillé à l’aide des technologies mobiles et géospatiales. L’ouvrage SIG et recensement 2020 : modernisation des statistiques officielles propose aux organismes de statistique les méthodologies et les outils technologiques les plus récents dans le domaine des SIG pour répondre aux besoins des recenseurs à toutes les étapes d’un recensement.

LangueFrançais
ÉditeurEsri Press
Date de sortie13 juin 2023
ISBN9781589487710
SIG et Recensement 2020: Modernisation des statistiques officielles
Auteur

Amor Laaribi

Amor Laaribi has a PhD in geomatics sciences and over 30 years of experience in geospatial information for decision-making and development. He joined the United Nations Statistics Division (UNSD) in 2000 to define and plan the priorities of the division in geospatial information and to promote its use with census mapping in developing countries. He contributed to the foundation of the UN Committee of Experts on Global Geospatial Information Management (UN-GGIM) and acted as secretary of the UN Expert Group on the Integration of Statistical and Geospatial Information (UN-EG-ISGI) since its inception. He also acted as the secretary of UN Regional Cartographic Conferences and the UN Group of Experts on Geographical Names (UNGEGN). Prior to the UN, he worked for 10 years as a senior engineer in applied numerical analysis, conducted a 4-year pioneering PhD research on GIS and multi-criteria analysis for Spatial Decision Support Systems, and acted for five years as Advisor to the Tunisian Minister of Economic Development for their national geospatial information strategy (GEONAT).

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    Aperçu du livre

    SIG et Recensement 2020 - Amor Laaribi

    Chapitre 1

    Introduction

    Chapitre un

    Logique, portée et objectif

    Le document SIG et recensement 2020 : modernisation des statistiques officielles encourage la transformation des recensements des pays via l’utilisation de systèmes d’information géographique (SIG) et des technologies géospatiales associées afin d’améliorer la collecte, l’analyse et la diffusion des données et de permettre aux organismes de créer des données précises, officielles et exploitables. Spécifiquement conçu pour constituer la référence la plus récente, ce document vise aussi à servir de guide pour l’utilisation des méthodologies et techniques géospatiales en soutien des opérations statistiques et de recensement¹. Ce guide complet axé sur l’utilisateur répond aux besoins des géographes, planificateurs et responsables à toutes les étapes d’un recensement ainsi qu’aux besoins des différents utilisateurs de produits et services statistiques et géospatiaux.

    L’utilisation et l’application croissantes des technologies géospatiales modernes² dans le monde, particulièrement lors de la série de recensements à venir, ont ouvert un nouveau chapitre pour toutes les phases des recensements de la population et des logements, améliorant ainsi l’efficacité lors du dénombrement, mais aussi des phases antérieures et postérieures au dénombrement. Cette affirmation peut être attestée par Esri à travers son implication dans de nombreux projets de cartographie du recensement et confirmée par les Principes et recommandations concernant les recensements de la population et des logements des Nations Unies, résultat d’une consultation mondiale pour la série de recensements de 2020. L’évolution rapide des technologies a entraîné des améliorations dans de nombreux domaines, tels que la puissance de calcul, le stockage, la rapidité et l’analyse. Récemment, un changement de paradigme en matière d’acquisition, de résolution, de stockage, d’analyse et de distribution de l’imagerie a placé l’analyse de rasters au premier plan des projets, offrant ainsi des avancées exponentielles en termes de vitesse, de précision et de réduction des coûts. De telles transformations numériques vont avoir un impact considérable sur le travail des bureaux nationaux de statistique (NSO, National Statistical Office).

    Un nouveau modèle a émergé dans la conduite des recensements au cours de la décennie écoulée. Ce modèle a permis de reconnaître le rôle central de la géographie dans les opérations de recensement³. La géographie est de plus en plus reconnue comme un élément clé de quasiment tous les systèmes statistiques nationaux, car elle fournit une structure pour collecter, traiter, agréger, gérer, analyser, partager et diffuser les données. Dans leur forme numérique, les informations géospatiales sont échangées plus rapidement, utilisées et réutilisées à volonté, dupliquées sans être altérées et diffusées facilement auprès des utilisateurs finaux. Ces données géospatiales doivent, en outre, répondre à de nombreux enjeux de sécurité et de confidentialité, également au cœur de la plupart des recensements.

    Dans leurs recommandations, les Nations Unies ont insisté sur la nécessité pour les pays de se tenir au courant des avancées technologiques réalisées depuis la série précédente de recensements, particulièrement en ce qui concerne les SIG et les systèmes GPS (Global Positioning Systems). Les Nations Unies ont aussi recommandé, pour la série de recensements de 2020, que l’adoption d’un SIG constitue une décision stratégique majeure⁴. La Commission de statistique des Nations Unies (CSNU) et le Comité d’experts des Nations Unies sur la gestion globale de l’information géospatiale (UN-GGIM) ont reconnu l’importance cruciale que revêt l’intégration de l’information statistique et géospatiale pour la prise de décision. Ils ont récemment recommandé le développement d’un cadre statistico-géospatial mondial (CSGM)⁵.

    Reconnaissant l’importance de cette recommandation, la CSNU et l’UN-GGIM ont commencé à répondre aux difficultés que posent la gestion et l’intégration efficace de l’information géospatiale et statistique à l’échelle nationale et mondiale. Ils ont créé en 2013 le Groupe d’experts sur l’intégration des données statistiques et géospatiales (GE-IDSG). Le Groupe d’experts a été chargé de développer et de faire avancer l’implémentation d’un CSGM comme base de l’intégration de l’information statistique et géospatiale et de soutenir la création d’une infrastructure statistico-géospatiale, particulièrement dans le contexte de l’Agenda 2030 pour le développement durable. L’importance de cette recommandation a également été reconnue par les comités régionaux de l’UN-GGIM, qui lui accordent une priorité élevée⁶.

    Figure 1.1. Cadre statistico-géospatial mondial (CSGM).

    Ces développements technologiques récents ont déjà été adoptés par de nombreux NSO, y compris dans certains pays en développement. Les multiples expériences nationales démontrent que l’utilisation et l’application du SIG sont, sans exception, bénéfiques à l’efficacité et à la qualité des recensements de la population et des logements. Il en ressort toutefois qu’une solution unique n’est pas adaptée aux conditions nationales de tous les pays. Par conséquent, il est nécessaire de présenter différentes options aux NSO afin de leur permettre de choisir la solution qui convient à leurs conditions et politiques locales et nationales. Ce document propose des directives destinées aux NSO pour leur permettre de prendre des décisions éclairées sur le choix de la technologie SIG appropriée, ainsi que sur la manière d’utiliser efficacement les SIG dans les processus métier statistiques, tout en prenant en considération la diversité des procédures, processus, capacités des organisations, budgets, délais des recensements, exigences de sécurité, besoins applicatifs et bonnes pratiques.

    Figure 1.2. Exemple de SIG avec différents types de connexions (Web, de bureau et mobile).

    Importance de l’intégration des données statistiques et géospatiales

    Le développement rapide des technologies géospatiales modernes a créé des opportunités sans précédent pour les données géospatiales et les SIG ont considérablement accru la quantité et la qualité des données géospatiales collectées à partir de sources variées. Par exemple, les utilisateurs ont aujourd’hui accès à une imagerie qui aurait été auparavant coûteuse et limitée⁷. L’information géospatiale est en train de devenir une activité économique majeure avec des applications dans de nombreux secteurs et cela impacte les décisions des entreprises (Foresman et Luscombe 2017).

    Dans un contexte de défis mondiaux et nationaux à la complexité accrue, il est crucial de comprendre les relations entre les dimensions économiques, sociales et environnementales pour le développement durable à tous les niveaux, et l’intégration des informations par la géographie est indispensable pour concevoir des solutions globales adaptées à n’importe quel environnement local. On assiste à une demande croissante d’informations sur des zones géographiques de taille restreinte en vue de surveiller les objectifs et indicateurs de développement à des échelles locales et communautaires. L’intégration des informations statistiques et géospatiales est devenue un moyen significatif d’ouvrir de nouvelles perspectives, ce qui n’aurait pas été possible par l’examen des données socio-économiques ou géospatiales prises isolément. Il est désormais admis que l’intégration des données géospatiales et des statistiques offre des avantages considérables aux pays, par rapport aux approches traditionnelles ne tenant compte que d’une seule dimension.

    Une telle intégration a par exemple joué un rôle essentiel pour améliorer la préparation opérationnelle et la réactivité face aux catastrophes. Grâce à l’imagerie satellite, les scientifiques et les démographes peuvent comparer les images prises et les statistiques établies avant et après des tremblements de terre ou des inondations pour estimer le montant des aides à allouer aux zones habitées ou sélectionner des lieux sûrs dans lesquels installer temporairement les populations affectées. Le recours à l’analyse statistique et à la cartographie statistique pour étudier la répartition spatiale de la pauvreté rurale ou urbaine est une méthode éprouvée qui fournit des informations utiles aux décideurs politiques des administrations locales sur les modèles d’exclusion sociale et de privation (Baud et al. 2009). De nombreux exemples de ce type sont liés à l’utilisation accrue des données géospatiales dans l’analyse socio-économique, démographique et environnementale.

    Savoir où se trouvent les personnes et les objets et connaître leurs relations les uns avec les autres facilite la prise de décisions étayées en fournissant un contexte et en améliorant la compréhension. Le géocode est considéré comme l’un des éléments unificateurs des statistiques auquel il est possible d’attribuer les caractéristiques des personnes, des ménages et des entreprises.

    À l’ère de l’économie numérique, les technologies géospatiales étendent la puissance de la géographie et de la localisation. Les objets liés par la simple proximité géographique de la Première loi de la géographie de Tobler font place à un horizon de recherche plus riche, nous permettant ainsi d’explorer les impacts économiques et sociaux de la localisation et des relations spatiales. Cette puissance conduit les géographes à réfléchir à une Seconde loi de la géographie pour une économie spatialisée qui nous permettrait de comprendre pourquoi la prise en compte de la spatialisation renforce l’utilité fonctionnelle dans divers secteurs d’activité (Foresman et Luscombe 2017).

    Selon la Première loi de la géographie « Tout est lié avec tout le reste, mais les choses proches sont davantage liées entre elles que deux choses éloignées ».

    Waldo Tobler

    Il est à noter que l’intégration des informations statistiques et géospatiales doit être considérée dans le contexte d’une intégration plus large de données provenant de diverses sources. Cette intégration reflète les tendances de la société actuelle qui tourne autour des données avec la révolution des Big Data à travers l’imagerie satellite, les données des véhicules aériens sans pilote (UAV, unmanned aerial vehicle), le GPS, la technologie mobile, l’arpentage SIG, l’information géographique volontaire (VGI, volunteered geographic information) et les données collaboratives, les flux de données en temps réel, le cloud computing, les données ouvertes, l’Internet des objets (IoT) et la géoblockchain. La plupart des études indiquent que les données spatialisées représentent au moins 80 % de la totalité des données générées dans le cadre de la révolution des Big Data (Foresman et Luscombe 2017).

    La communauté mondiale d’aujourd’hui reconnaît clairement qu’il est nécessaire d’intégrer les informations géospatiales et statistiques⁸ ; le défi consiste à identifier le meilleur moyen de parvenir à cette intégration de manière efficace et cohérente. Il a été observé que de nombreux NSO opèrent déjà une transformation de leur infrastructure statistique, ou envisagent de le faire, ce qui offre une opportunité d’intégration de la géographie dans leurs systèmes et processus nationaux. Les NSO sont passés d’une approche cartographique du recensement qui restreignait l’utilisation du SIG à certaines opérations de cartographie et de diffusion, à une approche axée sur un SIG où le recensement s’appuie en premier lieu sur la géographie, avec un recours au SIG et à d’autres technologies géospatiales fondamentales à toutes les phases. Il est de plus en plus reconnu que l’adoption d’une approche géographique intégrant complètement informations statistiques et géospatiales joue un rôle important dans la modernisation des statistiques⁹.

    Les SIG peuvent aider les NSO à réduire leurs coûts et à gagner du temps, à améliorer l’exactitude et la qualité des données, et à accroître l’efficacité de la collecte, du traitement et de la communication des informations, ce qui augmente considérablement le retour sur investissement¹⁰.

    Les premiers chapitres de ce document portent sur le rôle des SIG lors du recensement et abordent notamment la planification et l’établissement d’un programme de recensement entièrement numérique basé sur le SIG, ainsi que l’importance du développement des géodatabases. Les thématiques des SIG pertinentes pour la phase antérieure au dénombrement et le dénombrement, y compris les avantages offerts par une approche numérique dans l’utilisation du SIG avec l’ensemble des processus statistiques, sont également traitées. Plus spécifiquement, pour la collecte des données, ce document explique comment, dans le cadre d’un recensement, les NSO doivent examiner le niveau géographique le plus détaillé possible (au niveau des unités et des habitations) et capturer les informations à ce niveau. D’autres chapitres se concentrent sur les tâches SIG de la phase postérieure au dénombrement et sur l’utilisation de la cartographie numérique pour la présentation, l’analyse et la diffusion des données de recensement ainsi que sur le marketing des produits et données géographiques. Le dernier chapitre présente les tendances futures, en abordant plus particulièrement les Big Data et l’analyse géographique.

    Cet ouvrage propose aux organisations de statistique des méthodologies actuelles pour répondre aux besoins des utilisateurs à toutes les étapes d’un recensement de la série de 2020. Les lecteurs apprendront à planifier et à réaliser leurs tâches en utilisant un SIG au cours de toutes les phases d’un recensement.

    Références

    •Baud et al. 2009. « Matching Deprivation Mapping to Urban Governance in Three Indian Mega-cities ». Habitat International .

    •Infrastructure verte pour le recensement par la révision du programme de la série 2010 des recensements effectués par le Bureau du recensement des États-Unis pour la CSNU en 2015.

    •Rapport National Statistical and Geographical Institute of Brazil: Global Geographic Information Management , présenté lors de la quarante-et-unième session de la Commission de statistique des Nations Unies. 2010. E/CN.3/2010/13. Disponible à l’adresse : https://unstats.un.org/unsd/statcom/doc10/2010-13-Brazil-GGIM-E.pdf .

    •Tim Foresman et Ruth Luscombe. 2017. « The Second Law of Geography for a Spatially Enabled Economy ». International Journal of Digital Earth .

    •Commission économique pour l’Afrique des Nations Unies/Centre africain pour la statistique. 2010. The 2010 Round of Population and Housing Censuses: A Guide on Census Planning and Enumeration for African Countries .

    •Groupe d’experts sur l’intégration des données statistiques et géospatiales des Nations Unies. 2016. Background Document on Proposal for a Global Statistical Geospatial Framework . Disponible à l’adresse : http://ggim.un.org/docs/meetings/Global%20Forum/Summary-report%20of%20the%20Global%20Forum.pdf .

    •Division de statistique des Nations Unies. 2017. Principes et recommandations concernant les recensements de la population et des logements , troisième révision. New York : publication des Nations Unies. Disponible à l’adresse : https://unstats.un.org/unsd/publication/seriesM/Series_M67Rev3en.pdf .

    •Bureau du recensement des États-Unis. 2015. New Technologies in Census Geographic Listing: Select Topics in International Censuses . Disponible à l’adresse : https://www.census.gov/content/dam/Census/library/working-papers/2015/demo/new-tech-census-geo.pdf .

    Notes

      1. Bien que cet ouvrage aborde principalement les approches et opérations de recensement basées sur le terrain, des techniques SIG similaires peuvent également être appliquées lors des recensements basés sur les registres.

      2. Les technologies géospatiales désignent tous les moyens employés pour la mesure, l’analyse et la visualisation des entités ou des phénomènes terrestres. Elles comprennent trois technologies principales qui sont toutes liées à la cartographie des entités à la surface de la Terre : la télédétection, le système mondial de positionnement (GPS) et les systèmes d’information géographique (SIG).

      3. L’objectif d’un recensement consiste à « compter tout le monde une seule et unique fois au bon endroit », selon Preston Jay Waite (Bureau du recensement des États-Unis), ancien directeur associé du recensement décennal pour le Département du Commerce des États‑Unis.

      4. Voir Principes et recommandations .

      5. Voir les détails sur le CSGM au chapitre 2 .

      6. Voir les détails à l’adresse : http://ggim.un.org/regional-entities/ .

      7. Voir National Statistical and Geographical Institute of Brazil: Global Geographic Information Management , un rapport présenté lors de la quarante-et-unième session de la CSNU (E/CN.3/2010/13) en février 2010. Disponible à l’adresse : https://unstats.un.org/unsd/statcom/doc10/2010-13-Brazil-GGIM-E.pdf .

      8. Voir Principes et recommandations , para. 3.49 : « pour assurer l’intégration complète de l’information statistique et géospatiale ».

      9. Voir la publication du Conseil économique et social des Nations Unies : In-Depth Review of Developing Geospatial Information Services Based on Official Statistics: Note by the United Kingdom Office for National Statistics . CES. ECE/CES/2016/7.

    10. Voir la publication de l’UNECA/ACS : The 2010 Round of Population and Housing Censuses: A Guide on Census Planning and Enumeration for African Countries .

    Chapitre 2

    Rôle des SIG dans le recensement

    Chapitre deux

    Planification du processus de recensement avec le SIG

    Programme de géographie de recensement

    Dans la plupart des pays du monde, un recensement de la population et des logements est effectué régulièrement, au moins une fois tous les dix ans, conformément aux Principes et recommandations¹ des Nations Unies. Un recensement de la population et des logements est considéré comme la plus grande opération démocratique, car il est mené au niveau des individus ou des ménages et fournit des informations sur les principales caractéristiques de la totalité de la population d’un pays en termes de taille, de distribution géographique et de conditions démographiques, sociales, économiques, de vie et de logement².

    La cartographie est généralement reconnue comme l’une des activités les plus cruciales d’un recensement, car elle joue un rôle essentiel dans la constitution de la base géographique employée lors du processus de dénombrement. Grâce aux développements récents dans le domaine des SIG et autres technologies géospatiales, la portée de la cartographie du recensement a été étendue à l’analyse et à la diffusion des données du recensement avec une efficacité accrue du dénombrement et de la collecte des données. Il reste cependant certains défis à relever lors de l’adoption d’une cartographie de recensement entièrement numérique ; l’utilisation de ces technologies a un impact crucial sur les activités de cartographie, la collecte des données, le traitement, l’analyse, la diffusion, l’évaluation et l’archivage, et doit donc être prise en compte très tôt lors de la planification d’un recensement. L’adoption d’un recensement basé sur le SIG doit être planifiée et implémentée de manière cohérente et opportune.

    Le SIG doit être considéré comme faisant partie intégrante du processus de recensement et être employé en continu dans le cadre d’une stratégie à long terme plutôt que comme un ensemble d’opérations de cartographie et de diffusion autonomes à court terme (figure 2.1).

    Un programme de recensement basé sur le SIG vise à atteindre les objectifs suivants :

    •Soutenir le processus de planification du recensement

    •Soutenir le travail et les opérations sur le terrain, ainsi que la gestion des opérations

    •Améliorer l’efficacité et la précision des données collectées

    •Contribuer à l’analyse

    •Contribuer à la diffusion des données de recensement

    •Intégrer les informations statistiques et géospatiales pour l’analyse des données et la prise de décisions étayées, ainsi que pour les enquêtes et recensements futurs ³

    Figure 2.1. Évolution du rôle des SIG dans les phases de recensement.

    Figure 2.2. GSBPM, version 5.0, avec une description des phases et des sous-processus⁴.

    Soutien du processus de planification du recensement

    Le SIG peut être appliqué sur l’ensemble du GSBPM (Generic Statistical Business Process Model), représenté à la figure 2.2. Un des objectifs principaux d’un programme de recensement basé sur le SIG consiste à soutenir le processus de planification du recensement.

    Cette prise en charge consiste à optimiser la couverture tout en évitant les erreurs, comme l’omission ou la double inclusion d’unités, susceptibles d’entraîner respectivement une minoration ou une majoration du décompte. Il est important de définir explicitement la géographie de recensement comme une sous-division hiérarchique de la totalité d’un territoire en zones administratives, géographiques et statistiques, y compris les zones de dénombrement (ZD) et les groupes de ZD sous la responsabilité de superviseurs. Ces géographies permettent d’estimer les besoins en effectif et en matériel ainsi que les exigences logistiques, et de définir les zones opérationnelles (ou zones de gestion du recensement) pour la collecte des données.

    Comme recommandé par les Principes et recommandations, le programme de recensement basé sur le SIG doit être développé à un stade précoce de la planification du recensement pour laisser un temps suffisant à la production de cartes de couverture nationale complètes (y compris les services de carte et les paquetages de cartes mobiles qui sont traités au chapitre 6) bien avant la date du recensement et avant le début des exercices de formation sur le terrain. Il est crucial de développer un calendrier des activités liées au SIG et à la cartographie. Cette opération est contrainte temporellement par la date critique à laquelle toutes les cartes et tous les services de carte liés au dénombrement doivent être disponibles pour le dénombrement sur le terrain du recensement. Il est ainsi nécessaire de procéder, au cours du processus de planification, à l’identification des tâches techniques, opérationnelles et institutionnelles devant être réalisées. Ces tâches incluent l’évaluation des ressources géographiques et technologiques disponibles ainsi que des questions de conception critiques qui détermineront la nature du SIG de recensement, notamment sa base de données géospatiales centrale, mais aussi les applications qu’il soutiendra. L’inventaire des données, des cartes et d’autres sources de données géographiques existantes, comme l’imagerie, revêtent une importance particulière. Il est également indispensable de comprendre les processus d’intégration et de conversion des données. Ceux-ci dépendent de la bonne conception de l’environnement et de la planification adéquate de la stratégie opérationnelle⁵.

    Les étapes de planification du travail géographique dans le cadre d’un recensement sont présentées en détail dans les figures 2.3a et 2.3b.

    Figure 2.3a. Étapes mises à jour conformément au Manuel sur l’infrastructure géospatiale à l’appui des activités de recensement des Nations Unies et adaptées pour refléter un recensement moderne basé sur le SIG.

    Figure 2.3b. Étapes de planification du recensement : questions techniques supplémentaires.

    Les étapes de planification sont divisées ici en questions institutionnelles, telles que l’évaluation des besoins des utilisateurs, la détermination de la stratégie relative au SIG et le périmètre des activités de cartographie de recensement. Ces étapes comprennent également des questions techniques, comme la définition explicite de la géographie de recensement, la conception de la base de données géospatiales et le développement de protocoles clairs pour la collecte de données. Il est possible d’effectuer ces étapes de manière plus ou moins simultanée avec des méthodologies approuvées par les organisations, de nombreux choix dépendant également de la stratégie d’intégration des données adoptée⁶.

    Ces étapes de planification peuvent sembler difficiles à suivre ou être considérées comme coûteuses par certains NSO. Cependant, une fois l’infrastructure géospatiale fondamentale établie et le SIG intégré dans le processus statistique opérationnel, l’efficacité accrue et les bénéfices obtenus sont de loin supérieurs aux coûts initiaux. Chaque pays doit mettre en place des politiques d’orientation pour choisir les options technologiques adaptées à ses besoins et à la disponibilité des ressources. Pour justifier les investissements réalisés, les stratégies du programme de cartographie de prédénombrement de nombreux NSO sont conçues pour produire les résultats géographiques appropriés, non seulement pour le dénombrement de recensement, mais aussi en termes d’exigences opérationnelles des activités de collecte de données, des activités de diffusion et d’autres applications utilisateur comme la démarcation des limites électorales, la définition des circonscriptions des différents services publics, la surveillance et la génération de rapports concernant les Objectifs de développement durable (ODD), et plus encore. Afin de maximiser le retour sur investissement dans le domaine des SIG, les NSO doivent activement collaborer avec d’autres autorités nationales, y compris les agences nationales de cartographie (ANC), pour établir une infrastructure nationale des données spatiales (INDS).

    Points à prendre en compte lors de la planification d’un SIG

    Le passage d’opérations de cartographie de recensement limitées à une approche numérique reposant intégralement sur le SIG et qui comprend toutes les étapes du recensement requiert l’implémentation d’un SIG d’entreprise. La planification et l’implémentation d’un SIG d’entreprise pour le recensement doit faire l’objet d’une analyse coût-bénéfice justifiant l’investissement à long terme dans la création d’une infrastructure de SIG. Il est également nécessaire de procéder à une évaluation globale des besoins des utilisateurs. Les enseignements tirés de nombreux projets de SIG montrent que le SIG est un succès s’il fournit des résultats qui répondent à des besoins bien définis. L’analyse des besoins des utilisateurs doit aussi évaluer les technologies disponibles sur le marché et permettre l’évaluation des différentes options des logiciels SIG pour définir les fonctionnalités SIG les plus adaptées à des fins de recensement. Plus spécifiquement, la compréhension des besoins des utilisateurs implique de connaître les matériels, logiciels et systèmes intégrés associés qui fourniront les produits et services numériques nécessaires. Ces produits et services peuvent aller des applications de cartographie interactives basées sur la publicité en ligne à l’analyse spatiale et aux analyses avancées en passant par les services de carte, les paquetages de cartes, le cloud computing et les applications mobiles.

    Les points à prendre en considération lors de la planification d’un SIG incluent la préparation d’un plan d’implémentation détaillé qui correspond aux différentes phases opérationnelles du processus de recensement. Conformément au GSBPM et à son équivalent pour les applications géospatiales (voir la figure 2.4), un tel plan doit traiter les aspects liés à la conception de la base de données géospatiales, à la conversion et à l’intégration des données, ainsi qu’à toutes les autres phases de la production de données géospatiales.

    Figure 2.4. Le GSBPM et ses dimensions équivalentes dans la production de données géospatiales. Source : A Point-based Foundation for Statistics—Final Report from the GEOSTAT 2 Project.

    Puisque les SIG ne sont pas traditionnellement considérés comme faisant partie du cœur de métier des NSO, il est recommandé d’organiser des ateliers consacrés aux avantages des SIG afin de gagner l’adhésion des dirigeants pour un tel programme. Le personnel impliqué dans le recensement et les fonctions connexes doit pouvoir bénéficier de formations techniques et d’ateliers concernant l’utilisation d’un SIG. En outre, le plan doit également proposer des ateliers destinés aux principaux utilisateurs des données concernant le potentiel des SIG et exploiter les mécanismes institutionnels permettant de mobiliser la coopération de tous les acteurs afin d’établir une infrastructure SIG à un niveau national.

    Il est possible de tirer parti des SIG pour optimiser de nombreuses et diverses activités tout au long du processus de recensement. Voici quelques exemples actuels d’applications d’un SIG lors de la préparation d’un recensement. Ces activités constituent une base pour la totalité du travail de recensement à suivre :

    •Création ou mises à jour de la géodatabase et des fonds de carte.

    •Création ou mises à jour et validation des ZD.

    –Production de cartes numériques des ZD pour le travail sur le terrain et les opérations.

    –Utilisation des données télédétectées lors de la création ou de la mise à jour des ZD.

    –Le recensement de toutes les adresses peut être effectué dans les bureaux à l’aide de l’imagerie le cas échéant et lorsque des données de qualité sont disponibles.

    –Si la validation dans les bureaux n’est pas possible, les cartes peuvent être utilisées lors d’opérations de vérification sur le terrain ou de validation in situ .

    –Intégration du travail sur le terrain grâce aux données télédétectées.

    •Réalisation d’une analyse SIG pour garantir une couverture complète et équilibrée. Superposition des cartes des ZD sur un fond de carte national mis à l’échelle pour éviter toute omission ou duplication.

    •Application de l’analyse SIG pour permettre des opérations de recensement efficaces.

    –Utilisation de l’analyse SIG pour déterminer le site optimal des bureaux de terrain.

    –Analyse basée sur le SIG pour optimiser l’allocation du personnel sur le terrain aux ZD en fonction de différents critères, comme la langue, la distance, les heures de travail, etc.

    •Création de services de carte (manière dont les cartes sont mises à disposition sur le Web).

    •Création de paquetages de cartes mobiles (manière dont les cartes sont mises à disposition sur un appareil mobile en mode hors connexion).

    Vous trouverez davantage de détails dans les sections et les chapitres suivants.

    Évaluation des besoins

    Il est généralement admis qu’un plan bien défini impliquant des utilisateurs variés dont les besoins en données sont différents doit être préparé à un stade précoce. L’utilisation des technologies d’information géospatiale à toutes les étapes d’un recensement exige même davantage de précision. Il faut identifier, comprendre et planifier la manière de répondre aux besoins et aux attentes spécifiques en matière de SIG et de cartographie de la part des principaux groupes d’utilisateurs, ainsi que les exigences en termes de produits géographiques.

    Le plan d’évaluation des besoins doit inclure les stratégies sur le contenu à aborder lors des consultations avec les utilisateurs, les questions sur le mode d’accès aux produits de recensement (type d’appareil) et sur leur utilisation, ainsi que leur présentation et le type de formation nécessaire à proposer aux utilisateurs.

    La réalisation d’une évaluation exhaustive des besoins via une approche opérationnelle basée sur les besoins et non sur la technologie permet de définir plus facilement les besoins des utilisateurs. L’évaluation doit également identifier les ressources disponibles au sein du NSO (et dans le pays), comme des cartes adaptées aux opérations de recensement, les paquetages logiciels existants et les équipements associés, le personnel qualifié en SIG et les ressources financières du programme de recensement basé sur le SIG. Cette identification facilite la réconciliation des attentes des utilisateurs avec la faisabilité conditionnée aux ressources disponibles, en partant des services et produits finaux pour remonter aux exigences⁷.

    La section suivante explique plus en détail l’évaluation des besoins des principaux groupes d’utilisateurs : (a) les principaux utilisateurs des données de recensement, (b) les personnes et institutions participant aux opérations de recensement et (c) le grand public et la société civile.

    Principaux utilisateurs des données de recensement

    Un recensement orienté utilisateur permet aux utilisateurs des données (services gouvernementaux, administrations locales, secteur universitaire et de la recherche, secteur privé) d’accéder facilement aux statistiques disponibles et de les comprendre pour en exploiter les résultats. L’un des impacts majeurs d’un recensement basé sur le SIG est le développement de la communauté d’utilisateurs qui s’intéressent aux statistiques possédant une dimension géographique. Dans ce cas, l’évaluation des besoins comprend la consultation sur le contenu démographique et géographique souhaité, les structures géographiques comme les hiérarchies administratives ou les unités géographiques nécessaires à la collecte ou à l’agrégation des données, et les produits géographiques de base (cartes, imagerie et autres données télédétectées) qui constituent le fondement de l’analyse et de la diffusion des données de recensement. Il est nécessaire de réaliser cette consultation sur les besoins de ces utilisateurs principaux pour déterminer le format et la portée des données à diffuser et ensuite comprendre leurs attentes en termes de produits de données géographiques de recensement.

    Personnes et institutions participant aux opérations de recensement

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