La recherche d’informations sur Internet n’avait pratiquement pas évolué depuis vingt-cinq ans, scellée par la domination de Google, qui n’a eu de cesse de répéter son objectif initial fixé en 1998 : « Organiser toute l’information mondiale et la rendre universellement accessible et utile. » Depuis, l’entreprise de Mountain View a développé une série d’algorithmes parmi les plus complexes jamais mis en oeuvre, et sur une échelle planétaire. Une machinerie opérée par des milliers d’ingénieurs réalisant chaque année quelque 300 000 tests, donnant lieu à 4 000 modifications techniques, pour rendre les réponses plus pertinentes, le tout dans 149 langues. Au passage, l’entreprise est devenue la première machine publicitaire au monde, capturant jusqu’à un tiers des investissements mondiaux dans la pub numérique (26 % aujourd’hui, la faute à Amazon et TikTok), au chiffre d’affaires annuel de 283 milliards de dollars en 2022, pour un bénéfice de 60 milliards – trois fois celui de TotalEnergies.
Mais, surtout, la supériorité technologique de Google lui a permis de capter plus de 90 % du marché des recherches effectuées sur le Web. Nombre d’entreprises se sont cassé les dents à tenter de prendre ne serait-ce qu’une partie du fromage de Google. L’offensive la plus forte est venue de Microsoft, qui avait investi des milliards dans son Microsoft a réussi ailleurs, comme avec Windows ou ses logiciels de bureautique. L’entreprise créée par Bill Gates, dont le siège est à Redmond, près de Seattle, a réalisé l’an dernier un chiffre d’affaires de 198 milliards de dollars et un profit net de 73 milliards.