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L'Artiste
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Livre électronique177 pages2 heures

L'Artiste

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À propos de ce livre électronique

À la mort de son père, un artiste reconnu mais sans le sou, Elissa Vandendriess n'a d'autre choix que d'aller vivre chez sa grand-mère la comtesse de Hartwell, une femme au cœur sec qui méprisait ses parents. C'est alors que son cousin Falcon, joueur invétéré, croit lui découvrir un don de divination. Persuadé qu'elle lui fera gagner des fortunes, il exige de l'épouser. Elissa se retrouve prisonnière au château. Elle n'a plus qu'un seul espoir : lord Stanfield, un jeune aristocrate désargenté qui espère devenir peintre. Mais parviendra-t-elle à le sauver ?
© Barbara Cartland, 2012
Pour la traduction française :
L'Artiste © Éditions J'ai lu, 2013
LangueFrançais
ÉditeurSAGA Egmont
Date de sortie1 mars 2023
ISBN9788728393611
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    Aperçu du livre

    L'Artiste - Barbara Cartland

    L’artiste

    Barbara Cartland

    L’artiste

    Traduit de l’anglais par Marie-Noëlle Tranchart

    SAGA Egmont

    L'Artiste

    Traduit par Marie-Noëlle Tranchart

    Titre Original The Trail to Love

    Langue Originale : Anglais

    © Barbara Cartland, 2012, 2022 Saga Egmont

    Pour la traduction française : © Éditions J’ai lu, 2013

    Cover image : Shutterstock

    Cover layout : Grafiskstue.dk

    Copyright © 2013, 2022 Barbara Cartland et SAGA Egmont

    Tous droits réservés

    ISBN : 9788728393611

    1e édition ebook

    Format : EPUB 3.0

    Aucune partie de cette publication ne peut être reproduite, stockée/archivée dans un système de récupération, ou transmise, sous quelque forme ou par quelque moyen que ce soit, sans l’accord écrit préalable de l’éditeur, ni être autrement diffusée sous une forme de reliure ou de couverture autre que dans laquelle il est publié et sans qu’une condition similaire ne soit imposée à l’acheteur ultérieur.

    www.sagaegmont.com

    Saga est une filiale d’Egmont. Egmont est la plus grande entreprise médiatique du Danemark et appartient exclusivement à la Fondation Egmont, qui fait un don annuel de près de 13,4 millions d’euros aux enfants en difficulté.

    1903

    1

    — Voulez-vous que je vous apporte votre courrier, milord ? demanda Travis, le vieux majordome.

    Après avoir posé une verseuse en argent remplie de café fumant sur la nappe en damas, il ajouta d’un air soucieux :

    — C’est qu’il y en a beaucoup…

    — Je le sais, soupira Norbert Stanfield en pensant à la montagne d’enveloppes qui s’amoncelait sur une crédence, dans le hall de cet élégant hôtel particulier londonien.

    Quoi de surprenant ? Après la mort de son père, le jeune homme avait passé plusieurs mois en Amérique du Sud. Et comme personne n’était là pour ouvrir les lettres, celles-ci s’étaient entassées jour après jour.

    Travis jeta un dernier coup d’œil à la table afin de vérifier si tout était en ordre.

    « Comme il paraît triste ! se dit Norbert. Mon père doit beaucoup lui manquer… Quand on pense qu’il a été à son service pendant plus de trente ans ! »

    Il soupira de nouveau. Lui aussi regrettait son père. La veille, en arrivant fatigué après un interminable voyage, il avait trouvé la maison bien vide. Et comme cela lui avait paru bizarre que le défunt lord ne sorte pas de son bureau pour l’accueillir chaleureusement…

    — Oui, apportez-moi le courrier, Travis, s’il vous plaît. Je vais commencer à le trier en buvant mon café.

    — Tout de suite, milord.

    Pendant que le majordome se hâtait vers le hall, Norbert termina ses œufs brouillés au bacon – son premier solide breakfast à l’anglaise depuis longtemps. Et c’était bien bon !

    En revanche, le café lui parut décevant. Au cours de ses voyages, il s’était habitué aux puissantes saveurs des cafés d’Amérique du Sud, et le breuvage plutôt insipide que venait de lui servir Travis n’avait rien à voir avec les savants mélanges de robusta, d’arabica ou de moka.

    — Voilà, milord, dit le majordome en arrivant avec un plateau d’argent surchargé d’enveloppes.

    Norbert termina sa tasse de liquide aussi chaud… que fade.

    « Je préférerais avoir un bon café de Colombie pour m’aider à faire face à la tâche qui m’attend. »

    Il ouvrit une première lettre avec le coupe-papier en argent que Travis n’avait pas oublié d’apporter et fit une grimace en voyant qu’elle était signée de son banquier.

    Milord,

    Je suis navré de devoir vous informer que votre compte se trouve à découvert de la somme de…

    Norbert décacheta la seconde lettre.

    Milord,

    Notre facture en date du 30 septembre dernier n’a toujours pas été réglée…

    Il jura entre ses dents. Si seulement il avait eu la bonne idée de payer immédiatement les vêtements tropicaux qu’il avait fait confectionner chez l’un des meilleurs tailleurs !

    « Mais comment aurais-je pu deviner ce qui allait se passer… »

    Un accablement sans nom le gagna. Sans même examiner le contenu des autres missives, il savait déjà qu’il s’agissait de factures ou de réclamations.

    « Que faire ? se demanda-t-il. Mon Dieu, que puis-je faire pour sortir de ce piège ? »

    Il entendit une sonnerie lointaine, puis il y eut un murmure de voix dans le hall… et Travis revint dans la salle à manger, l’air soucieux.

    — M. Bagley, milord. Voulez-vous le recevoir ?

    — Bien sûr.

    Il n’y avait plus d’écuries au bout du jardin de ce vaste hôtel particulier, car le défunt lord les avait fait détruire de longues années auparavant, préférant disposer de plus d’espace afin d’organiser, à la belle saison, les garden-parties dont raffolait la mère de Norbert, une femme ravissante que la mort avait emportée trop tôt.

    Les chevaux et les voitures aux armes des Stanfield avaient été confiés à M. Bagley, le loueur qui possédait, au bout de la rue, de confortables écuries et une carrière sablée où les cavaliers pouvaient travailler leur monture.

    M. Bagley fit son entrée dans la pièce. C’était un homme de petite taille au visage rond, rouge et luisant.

    — Bonjour, milord, dit-il en triturant les rebords de son chapeau melon.

    C’était lui qui avait appris à monter à Norbert. Ce dernier faillit éclater de rire en le revoyant, de longues années auparavant, hors d’haleine dans les allées de Hyde Park. Il tentait de rattraper Boule de Neige, le poney blanc que le petit garçon qu’était Norbert à l’époque avait réussi à mettre au grand galop.

    — Le défunt milord… euh, le défunt milord…

    M. Bagley s’interrompit et s’essuya le front. Il paraissait horriblement gêné et Norbert n’avait plus du tout envie de rire.

    — Je suppose que vous êtes venu au sujet d’une facture impayée ?

    — Vous l’avez deviné, milord, fit M. Bagley.

    Soulagé, il poursuivit :

    — Comme le défunt milord n’était pas en très bonne santé, je n’ai pas voulu l’ennuyer avec ce petit problème. Mais il avait oublié de donner des ordres pour que l’on me règle la pension de ses chevaux chaque mois. Puis il est mort – que Dieu ait son âme ! Puis vous êtes parti en voyage, puis la dette a augmenté, puis…

    — Combien vous dois-je ? coupa Norbert.

    — Trois cents livres sterling, milord.

    Norbert réussit à rester impassible. Mais intérieurement, il était pris de panique.

    « Où trouver une somme pareille ? »

    Il s’éclaircit la voix.

    — Le problème, monsieur Bagley, c’est que je ne peux pas vous donner cela maintenant.

    — Il y a dans mes écuries six chevaux vous appartenant, milord. Il faut les nourrir, les soigner, les ferrer, mettre chaque matin de la paille fraîche dans leur box, etc. Tout cela coûte cher. Je ne peux pas me permettre d’avancer autant d’argent, j’ai des frais, une famille à ma charge…

    — Je comprends, monsieur Bagley. Je comprends parfaitement. Mais…

    Une idée lui vint.

    — Si vous vendiez ces chevaux ?

    Comment osait-il penser à brader Trompette, le cheval de chasse de son père ? Bluebird, son propre pursang ? Sans compter Whisky, Brandy, Rhum et Cognac, les quatre anglo-arabes que l’on attelait aux voitures familiales ? La perspective de les voir partir chez des inconnus lui faisait mal. Mais y avait-il une autre solution ?

    M. Bagley contempla le bout de ses bottes.

    — Je crains qu’ils n’atteignent pas trois cents livres au marché aux chevaux, milord. Ils ne sont plus très jeunes, à l’exception de votre Bluebird.

    — Honnêtement, je ne sais pas quoi faire, monsieur Bagley, avoua Norbert en rejetant en arrière son épaisse chevelure sombre. J’ai rencontré quelques difficultés en Amérique du Sud, et je ne dispose pas d’argent liquide pour le moment.

    — Je suis désolé d’apprendre cela. Le défunt milord était mon meilleur client, je l’appréciais beaucoup. Je vous connais depuis toujours, milord, et je ne demande qu’à vous aider. Je vais donc tâcher de vendre vos chevaux au meilleur prix à des gens qui les traiteront bien, et nous ne parlerons plus de cette dette.

    Norbert le remercia chaleureusement. Puis il se souvint de son poney.

    — Et… et Boule de Neige ?

    M. Bagley eut un grand sourire.

    — Ah, ne vous inquiétez pas pour lui ! Mes filles l’adorent, il aura toujours chez nous de l’avoine et des carottes, du moins tant qu’il aura des dents pour les manger.

    Norbert sourit à son tour. Il se sentait beaucoup mieux en pensant que son vieux poney serait soigné et gâté par les quatre petites filles de M. Bagley.

    Les deux hommes se serrèrent la main, puis le loueur de chevaux prit congé.

    Après son départ, Norbert demeura songeur.

    Il était encore un homme riche quand il était parti en Amérique du Sud, mais il s’était conduit stupidement là-bas. Si stupidement qu’il ne lui restait plus un penny d’un énorme héritage.

    Un lourd tapis sous le bras, Elissa Vandendriess sortit dans le jardin attenant à la maison londonienne dans laquelle ses parents avaient été si heureux. Les Vandendriess avaient choisi de s’établir dans le quartier de St John’s Wood, où vivaient de nombreux artistes.

    Il faisait froid en cette fin février. Un vent glacé faisait voler ses longs cheveux blonds et courbait les branches nues des arbres. Mais, déjà, quelques pousses vertes réussissaient à percer la terre détrempée.

    « Dans deux mois, le printemps sera là », se dit la jeune fille.

    Elle suspendit le tapis à la corde où l’on mettait le linge à sécher et se mit en devoir de le battre à l’aide de la raquette en osier dévolue à cet usage. Les chaudes nuances de cette superbe carpette persane avaient perdu un peu de leur intensité et par endroits, elle était usée jusqu’à la corde.

    Le père d’Elissa, Leo Vandendriess, aimait les teintes vives. Les toiles de cet artiste reflétaient son goût, et il insistait pour que la décoration de la maison soit elle aussi débordante de couleurs.

    Une larme perla aux longs cils d’Elissa. Son père était mort une semaine auparavant, victime d’une crise cardiaque. Et elle allait devoir quitter la maison où elle était née…

    Elle s’essuya les yeux.

    « À quoi bon pleurer ? se demanda-t-elle. Cela ne changera rien… »

    Il ne lui restait plus qu’à s’armer de courage afin de terminer le grand ménage de cette demeure dont le propriétaire allait reprendre les clefs.

    La jeune fille suivit des yeux un petit nuage de poussière qui s’envolait dans le ciel clair.

    Son père, un Hollandais, était un homme plein de vie, un géant à la haute stature et au rire communicatif. Avec ses cheveux trop longs, perpétuellement en désordre, sa barbe blonde, sa lavallière et ses vestes en velours côtelé rouges, mauves ou vertes, il ne ressemblait guère aux Anglais vêtus de stricts costumes sombres et coiffés d’un chapeau melon. Ces Anglais qui ne faisaient jamais trois pas sans prendre un parapluie – même quand le soleil brillait dans un ciel sans nuages !

    En dépit de son apparence peu conventionnelle, Leo Vandendriess était un homme charmant qui adorait sa fille et sa femme.

    Cette dernière, Harriett de Hartwell, aurait dû être la débutante la plus courtisée de la saison, une vingtaine d’années auparavant. Ses parents

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