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Les Sept Portes de l'Apocalypse - Tome 1: La Croisade des Carpates
Les Sept Portes de l'Apocalypse - Tome 1: La Croisade des Carpates
Les Sept Portes de l'Apocalypse - Tome 1: La Croisade des Carpates
Livre électronique432 pages5 heures

Les Sept Portes de l'Apocalypse - Tome 1: La Croisade des Carpates

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À propos de ce livre électronique

Au crépuscule du Moyen Âge, le prince roumain Vlad Drakul voit déferler sur ses terres les féroces janissaires de l’Empire Ottoman. Dans la lugubre citadelle des Carpates de Vlad l’Empaleur, un émissaire du pape envoyé sur le front du Djihâd commence à porter les stigmates d’une terrible métamorphose…
De nos jours, une jeune étudiante passionnée par l’Apocalypse voit le monde s’effondrer dans des cataclysmes effroyables. Partie enquêter sur le phénomène dans une étrange île surgie des flots, elle se retrouve mystérieusement propulsée dans le passé et réincarnée dans le corps de la promise du cruel prince Drakul : mais comment épouser un être aussi sombre ? Entre les deux armées qui s’affrontent aux confins de l’Occident dans un duel sans merci, des créatures assoiffées de sang commencent à surgir des ténébreuses brumes de la plaine du Danube.
Comment survivre à l’Enfer, sans y perdre son âme ?


À PROPOS DES AUTEURES


Vanessa Callico est une auteure aux romans et beaux livres salués par le public et la critique. En hommage à la littérature sud américaine du « réalisme magique » et aux classiques de science-fiction, sa plume la porte naturellement vers des univers proches de la littérature fantastique. Dans son œuvre règne la problématique de la découverte de l'Autre et la transcription de mythes culturels.
Originellement artiste musicienne et pédagogue diplômée d'Etat, elle a également réfléchi à une application musicale des méthodes des Écoles Nouvelles ( Montessori, Freinet) sur l'apprentissage des fondamentaux de la musique et la transmission de la culture artistique.
La mythologie, les légendes, les contes et l'Histoire sont la source de ses univers. 


Née dans le sud du Chili, Diana Callico échappe de peu au plus grand tremblement de terre jamais enregistré. Après avoir passé sa jeunesse au Venezuela, elle se dédie à présent à l'écriture d'albums jeunesse sur les mythes et les légendes, ainsi qu'à sa trilogie historique et fantastique « Les 7 Portes de l'Apocalypse », écrite avec sa fille Vanessa Callico.






LangueFrançais
Date de sortie5 juil. 2022
ISBN9791094173138
Les Sept Portes de l'Apocalypse - Tome 1: La Croisade des Carpates

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    Aperçu du livre

    Les Sept Portes de l'Apocalypse - Tome 1 - Vanessa Callico

    La Croisade des Carpates

    PERSONNAGES DE LA CROISADE DES CARPATES

    ***

    Dans chaque catégorie, les personnages nommément présents ou cités au fil de ce roman sont classés par ordre d’apparition.

    Les personnages cités, mais n'apparaissant pas dans le roman, figurent en italique.

    Les personnages principaux du récit sont en gras.

    ***

    XXIe siècle :

    Éva : étudiante parisienne passionnée par l’étude de l’Apocalypse à travers les civilisations.

    Arnaud : petit-ami d’Éva.

    Saint Jean : l’un des quatre apôtres évangélistes. Il est l’auteur de l’Apocalypse, texte abondamment étudié par Éva.

    Professeur Xavier Perti : célèbre linguiste français.

    Docteur William Lorday : ami de jeunesse du professeur Xavier Perti. Ce docteur dirige l’aile psychiatrique de l’Hôpital Central, à Paris.

    Audrey : secrétaire du docteur William Lorday.

    Alfredo Santos : intrigant au service du diplomate de son pays, à l’ONU.

    Diego Tchalès : diplomate corrompu à l’ONU.

    Kimiko Naja : diplomate à l’ONU.

    Martine : mère d’Arnaud, donc la belle-mère d’Éva.

    Munguet : général responsable du camp de Cap Scylla, sur l’île d’Atlantide.

    Scylla : crustacé domestique du général Munguet.

    Anne Roger : journaliste d’investigation.

    Émile Lepertuis : jeune adolescent. L’esprit qui a investi son corps est le chef des atlantes s’exprimant en turc osmanli.

    Imam Qourtoubi : nom de l’esprit s’étant réincarné dans le corps d’Émile Lepertuis.

    Prophète Ézéchiel : l’un des grands prophètes chrétiens.

    ***

    XVe siècle : Sphère d’influence de la Valachie

    Niccolaï de Modrussa : prêtre catholique italien, diplomate et légat du pape Pie II.

    Vlad Drakul : voïvode de Valachie de la famille des Basarab, appartenant à la dynastie des Drăculea. Ce prince chrétien orthodoxe est également surnommé Vlad Țepeș, l’Empaleur.

    L’âne Aloysius : monture préférée de Niccolaï de Modrussa.

    Ilona Brancović : jeune fille tout juste sortie du couvent, appartenant à la famille régnante de Macédoine.

    Mara Brancović : souveraine de Macédoine. Veuve de Murad II, le père de l’actuel sultan Mehmed II.

    Ratbold Deleanu, Basarab Asen, le duc des Marches de Bălteni et Georg de Dâmbovița : boyards valaques. Ce sont des vassaux de Vlad Drakul. Ils dirigent l’escorte de Niccolaï de Modrussa.

    L’Aigle du Gouffre : rapace mystérieux, assimilé par Niccolaï de Modrussa à la figure de l’Esprit Saint.

    Grgur et Stefan Lazarević : jeunes princes de la dynastie de Serbie.

    Dynastie Dǎnești : famille catholique valaque. Ce sont des rivaux de la dynastie des Drăculea au trône de la Valachie.

    Grigore et Traïan Bobrin : ces deux frères sont les chefs de la garde rapprochée de Vlad Drakul.

    Vladislav II Dǎnești : usurpateur du trône de la Valachie à la mort du père de Vlad Drakul, il sera défait par Vlad Drakul lors d’un combat singulier. Vladislav est le père de Dan Dǎnești, le dernier survivant de cette famille.

    Mathias Corvin : souverain de la Hongrie.

    Frederick III : appartenant à la dynastie de Habsbourg, il fut souverain du Saint-Empire germanique.

    Empereur Constantin : dernier empereur byzantin et donc dernier empereur romain de l’Histoire.

    Pie II : Enea Silvio Piccolomini fut le 210e pape de l’Église catholique romaine.

    Dan Dǎnești : dernier survivant de la dynastie des Dǎnești.

    Vasco : valet italien de Niccolaï de Modrussa. Mais n’est-il que le valet de Niccolaï ?

    Dom Strozzi : cousin de Niccolaï de Modrussa ayant embrassé la carrière d’inquisiteur.

    Saint Bernard : moine français, réformateur de la vie religieuse.

    Iustina de Brand : dame de compagnie d'Éva.

    Skanderbeg : brigand, puis sénéchal au service de Vlad Drakul.

    Jan Jiskra : stratège et soldat mercenaire tchèque.

    Saint Hubert et saint Eustache : saints patrons de la chasse.

    Wolf de Wurmstein : baron ayant eu le nez coupé par sa propre famille afin que ce déshonneur l’empêche d’hériter du domaine. Il est désormais brigand sur ses terres.

    Miloš Obilić : héros serbe ayant assassiné le sultan Mourad I.

    Mihaly Szilagyi : général hongrois, oncle du roi de Hongrie Mathias Corvin.

    saint Matthieu : l’un des quatre évangélistes.

    Nahash : nom hébreu du serpent du jardin d’Éden.

    Nikolas le Saint : prêtre fondateur de la secte des nicolaïtes.

    Prunikos : femme de Nikolas le Saint.

    Kosmas : moine orthodoxe qui dirige le monastère de Saint Séraphim.

    Bogdan Craiovescu : palatin valaque, vassal de Vlad Drakul.

    ***

    XVe siècle : Sphère d’influence de l’Empire ottoman

    Mehmed II : septième sultan de l’Empire ottoman, dit « le Conquérant » suite à la prise de Constantinople.

    Mourad II : sixième sultan de l’Empire ottoman. Il s’agit du père de Mehmed II.

    Mahmud Pasha : grand vizir et ministre du sultan Mehmed II.

    Ali Kuşcu : astronome, mathématicien et savant au service du sultan Mehmed II.

    Bayezid : prince ottoman. Il s’agit du deuxième fils de Mehmed II.

    Hamza Bey : Vlad Drakul cloua le turban de cet ambassadeur sur sa tête lorsqu’il refusa de le retirer en signe de respect.

    Cem : prince ottoman. Pendant la disparition du prince Bayezid, ce bébé est l’unique fils que l’on sait en vie de Mehmed II.

    Mustafa : premier fils du sultan Mehmed II, il se révolta contre son père et fut condamné à mort.

    Korkut : prince ottoman, emporté jeune par la maladie.

    Uzun Arslan : jeune soldat ottoman, porte-drapeau d’une colonne de janissaires.

    Hassan d’Ulubat : janissaire, héros de la prise de Constantinople.

    Lazare Branković : frère de Grgur et Stefan Branković  qui ont autrefois été torturés à Egrigoz par l’Empire ottoman. Il est également de la famille du vizir Mahmud Pasha, d’origine serbe.

    Georges Amiroutzes : fonctionnaire important de l’Empire de Trébizonde. Il s’agit du cousin du vizir Mahmud Pasha.

    Alaeddin : frère aîné du sultan Mehmed II.

    Amirdovlat d’Amasée : médecin personnel du sultan Mehmed II. Amirdovlat est d’origine arménienne.

    Mourad I : troisième sultan ottoman. Il est l’arrière-arrière-grand-père de Mehmed II.

    Manzazuu et Sha'etemmu : devins de Babylone.

    Sitti Mukrime Khätun : favorite du sultan Mehmed II, mère du prince Bayezid.

    Nakchidil : mère de Mehmed II, elle est la sultane validé et règne sur le harem.

    Gulbahar Hatun, Fleur Hatun et Alexias Hatun : épouses officielles du sultan Mehmed II.

    Gevrehan Sultana : princesse ottomane, fille de Mehmed II.

    Marjaneh : favorite du sultan Mehmed II.

    Serkan : eunuque blanc du harem.

    Mehmed Ier : cinquième sultan ottoman. Il est le grand-père du sultan Mehmed II.

    Prologue : Le message du Destin.

    Puis je vis l’Agneau ouvrir le premier sceau et j’entendis l’un des quatre Animaux proférer comme un coup de tonnerre : « Viens ». Je vis paraître alors un cheval blanc ; son cavalier tenait un arc, on lui remit une couronne et il sortit en vainqueur pour vaincre encore.

    Saint Jean, L’Apocalypse, VI, 1.

    XXIe siècle, un jour avant la Vague : France –banlieue parisienne –19 h 55.

    La caissière lança un regard compatissant à sa cliente :

    – Je suis désolée, madame. Si votre carte bancaire ne fonctionne pas et que vous n’avez pas votre chéquier sur vous, il faudra rendre vos articles.

    Un murmure d’exclamations outrées s’éleva derrière la fautive. Éva avait envie de disparaître. Elle fourragea dans son manteau :

    – Attendez ! J’ai peut-être un peu de monnaie.

    – Dépêchez-vous, alors. On ferme dans cinq minutes.

    La jeune femme sonda fébrilement la couture intérieure de ses poches. L’une d’entre elles était trouée.

    – J’étais pourtant certaine d’avoir pris...

    Le trou craqua lorsque l’étudiante y passa ses doigts. Réprimant un rire nerveux, Éva parvint à extirper un billet froissé et quelques pièces de bronze. Celles-ci avaient glissé jusqu’au fin fond de la doublure du manteau.

    – Ce n’est pas trop tôt, marmonna une petite vieille.

    Éva ignora la remarque. Elle compta son maigre trésor avec inquiétude. Ce n’était toujours pas suffisant. Lasse, elle retira l’après-shampoing et les rasoirs de la pile d’articles. Tant pis, elle ferait sans.

    ***

    Dehors, il pleuvait des cordes. Sous les rafales, Éva sentait ses doigts blanchir sous le poids des sacs plastiques. Des paquets de chips, des pizzas surgelées, des gâteaux, du chocolat, du fromage : rien que des doudous alimentaires. De quoi se consoler d’errer seule dans la nuit, épuisée et chargée comme un mulet. Sous la bruine glacée, sa colonne vertébrale ployait sous son sac à dos. Celui-ci était rempli à ras bord de dictionnaires et d’ouvrages universitaires.

    Le picotement que lui procurait la chair intérieure de ses cuisses lorsqu’elles se frottaient l’une contre l’autre lui fendait l’âme. Elle serra les dents, amère : si l’angoisse de son rendez-vous du lendemain l’avait rendue faible face à la tentation, elle se haïssait d’entretenir ainsi sa graisse honnie. Et que dire du fait que sa carte bancaire refusait désormais les paiements ? Misère...

    Une goutte de sueur dévala sur son front, montant et descendant quelques rides précoces.

    Gauche et parfois négligée, Éva n’était ni belle ni laide. Peu coquette par dépit, elle se contentait d’être normale. Elle estimait simplement avoir d’autres priorités que celle de se dandiner devant un miroir. Elle ne se rendait pas compte que penser cela n’était qu’une forme de vanité différente. Autour d’elle, la pluie redoubla, féroce.

    Éva soupira. Foutue journée !

    ***

    Ça avait mal commencé depuis le début. Ce n’était pourtant pas la motivation qui manquait : bien que lève-tard par nature, elle s’était réveillée aux aurores pour aller travailler à la bibliothèque. Un environnement rempli de lecteurs studieux, c’était exactement ce qu’il lui fallait. Surtout la veille d’un rendez-vous important pour ses recherches. Sa thèse, c’était sa vie. Son sujet ? L’Apocalypse et les écrits de la fin des temps. Ces textes décrivant des visions hallucinées la fascinaient depuis toujours. Autant dire que se plonger nuit et jour dans des manuscrits traitant de sa thématique de prédilection était pour elle comme un rêve éveillé. Cela lui permettait de s’évader de cette banlieue grise et de son quotidien morne. Sa vie n’avait rien de captivant, contrairement aux envolées sublimes des prophètes d’antan. D’ailleurs, d’ordinaire, elle vivait sa passion dans la plus complète quiétude. Mais voilà : un hurlement avait soudain retenti dans la bibliothèque.

    – Drac ! [1]

    Un silence gêné avait plané sur la salle.

    – Diavolъ ! [2]

    Le regard d’Éva s’était posé sur un jeune homme livide. Celui-ci esquissait frénétiquement des signes de croix.

    – Hé, oh ! Y’en a qui bossent, ici ! avait-elle râlé.

    Διάβολος ! Διάβολος ! [3]

    – Mais faites-le taire ! s’était exclamé un autre lecteur.

    L’assemblée avait alors sursauté. L’étudiant venait de fracasser une chaise. Dorénavant, il menaçait l’assistance médusée avec l’un des débris.

    « Διάβολος... » grondait-il, menaçant.

    – Merde ! Il est fou !

    Par chance, l’intervention des pompiers avait été rapide. Ils avaient embarqué le psychotique manu militari. Celui-ci n’avait pas résisté, désormais dans un état proche de la catatonie. Un vrai légume.

    « La fumette et les études de langue ancienne, ça ne lui a pas réussi... » avait alors pensé Éva, peu charitable.

    Si la jeune femme aurait volontiers continué de travailler comme si ne rien n’était, la bibliothécaire n’avait pas été de cet avis. Traumatisée, celle-ci avait fermé boutique pour la journée, « le temps de reprendre ses esprits ».

    – C’était ma chance ! grinça Éva entre ses dents tandis qu’elle se remémorait l’épisode tout en avançant dans la lueur blafarde des réverbères. « Fallait vraiment que ça arrive aujourd’hui... »

    Dépitée, l’étudiante avait alors déterminé que le mieux à faire était de rentrer travailler chez elle. D’ordinaire, son appartement de location n’était qu’à une heure trente de la bibliothèque en transports en commun. Mais ce jour-là, l’univers entier avait semblé faire obstacle à la quiétude de travail d’Éva.

    Tout avait commencé par « un accident grave de voyageur » – autrement dit, un suicide glauque sous les roues d’un train vétuste. Éva avait senti un frisson glacé lui parcourir l’échine à l’annonce de la perturbation. Malgré elle, elle ne pouvait s’empêcher de penser à la personne désespérée qui était passée à l’acte : désormais, elle ne devait plus ressembler qu’à une infâme bouillie pour grillons, tartinée le long de la voie ferrée.

    Ses parents étaient morts presque comme ça, dans un bête accident de voiture. Éva avait haussé les épaules, tentant de se changer les idées : nul n’y pouvait rien.

    Bref. Le temps que les agents ferroviaires nettoient les rails de la pâtée humaine, le quai d’Éva s’était retrouvé infesté d’une nuée de passagers exaspérés. La jeune femme s’était d’ores et déjà résignée à laisser partir quelques trains, en attendant que les choses se tassent. Assise sur son sac défoncé, elle avait longtemps observé l’humanité transpirante qui se serrait dans les vieux wagons tagués. Philosophe, elle avait alors conclu que le meilleur moment pour pouvoir travailler en paix sur la fin du monde, ce serait après que celle-ci se soit produite.

    ***

    Se traînant à grand-peine sous la pluie battante, Éva se demanda pour la centième fois de la journée pourquoi elle n’avait pas embarqué dans l’un de ces trains bondés, comme tout le monde. Elle aurait regardé défiler le paysage de béton et serait rentrée à une heure correcte pour potasser ses recherches. Mais voilà : elle avait décidé de faire la fine bouche. Résultat, elle se trouvait toujours sur les lieux lorsqu’une panne massive d’électricité avait achevé de paralyser la circulation ferroviaire.

    Durant quelques secondes, la station souterraine avait été plongée dans un noir total. Éva en avait presque entendu ses tripes couiner de peur dans les ténèbres. Par chance, un système d’éclairage de secours s’était enclenché. Les passagers avaient alors regagné la surface, trop déboussolés pour appeler à la révolution contre les services publics. Pendant que les plus aisés prenaient des taxis, Éva avait fait la queue durant des heures, le temps d’obtenir une place dans un bus de remplacement.

    Lorsqu’elle avait enfin fini par atteindre son quartier, il faisait nuit noire. Elle n’avait même pas encore fait les courses.

    ***

    Après s’être péniblement hissée à travers l’escalier de son immeuble, Éva ouvrit la porte de son studio d’un coup d’épaule. Arnaud, son petit ami, ne daigna pas lever les yeux de son écran.

    – C’est à cette heure-là que tu débarques ?

    Il gratta machinalement un trou dans son vieux boxer grisâtre. Éva se détourna, vaguement honteuse. Alors qu’elle rangeait les courses, son regard croisa une mare stagnante sous le robinet de la cuisine.

    – Tu m’avais promis que tu t’occuperais de faire la vaisselle.

    Arnaud émit un soupir de martyr :

    – Je le ferai plus tard. Laisse.

    Avec une pensée écœurée pour l’écosystème qui devait y batifoler, Éva plongea une main dans le marécage d’assiettes sales. Après en avoir extirpé les couverts et autres ustensiles nécessaires à la préparation du repas, elle constata avec dégoût que l’évier semblait bouché. Bien que sa première réaction ait été de se tourner vers Arnaud, elle renonça d’avance. S’emparant des casseroles encrassées, elle se dirigea vers la baignoire de la salle de bains. Elle ne se sentait pas assez jolie pour se permettre d’être une mégère.

    ***

    Une demi-heure plus tard, ils étaient tous deux attablés devant une portion copieuse de pâtes. L’écran d’Arnaud bleutait le reflet du beurre sur les coquillettes.

    – C’est pour ton travail ? lui demanda la jeune femme.

    – Parce que ça t’intéresse ? répliqua Arnaud.

    Le silence redevint maître des lieux.

    Après avoir débarrassé la table, Éva y posa son exemplaire de l’Apocalypse selon saint Jean [4] avec révérence. C’était son livre de chevet depuis bientôt trois années. Il lui faudrait réviser toute la nuit afin d’être prête pour son rendez-vous du lendemain. Par miracle, elle avait obtenu une session de travail avec le célèbre spécialiste Xavier Perti. Une sommité, dans le milieu universitaire des langues anciennes !

    Alors que l’étudiante se disposait à analyser un passage ardu, le caquètement du journal télévisé la coupa net :

    – Tu sais que je travaille, là ? fit-elle remarquer à Arnaud.

    – T’inquiète, ça ne me dérange pas, répondit-il distraitement.

    Agacée, Éva tenta de lui expliquer une nouvelle fois l’immense enjeu que représentait pour elle sa rencontre du lendemain avec le professeur Xavier Perti.

    – Pff... Comme dirait maman : le latin est une langue morte. Laisse-la crever.

    – Ce n’est pas du latin que j’étudie, c’est du grec, répliqua Éva d’un ton las. Tu devrais être au courant, depuis le temps.

    – Tu sais quoi ? Ça ne m’intéresse pas.

    Arnaud se tourna vers la télévision. La jeune femme tenta de reprendre son étude. Mais bientôt, elle sursauta : la présentatrice blonde venait de prononcer un nom connu.

    Celui du professeur Xavier Perti.

    ***

    « – Effectivement, d’éminents spécialistes, dont le professeur Perti, ont été appelés pour gérer cette situation de crise sanitaire, confirma un bel homme à la chevelure poivre et sel.

    Cela n’eut pas l’air de convaincre la présentatrice.

    – Mais à titre personnel, pensez-vous que les téléspectateurs aient des raisons de s’inquiéter, docteur Lorday ?

    Le médecin replaça ses lunettes rectangulaires sur son nez.

    – Écoutez, le communiqué de l’OMS [5] est formel : ce n’est pas une Épidémie. Certes, ces crises de démence sont impressionnantes. Mais ce sont des cas isolés. Ce n’est qu’une triste coïncidence. »

    – C’est ça, oui. Prends-nous pour des abrutis...

    Arnaud zappa pour changer de chaîne.

    Éva reprit son travail, bien que l’esprit ailleurs. Comment un linguiste, même brillant, pouvait-il avoir la moindre influence sur des malades ? Il était peu probable qu’il s’agisse de l’universitaire avec qui elle avait rendez-vous le lendemain. De plus, nul message n’annulait leur rencontre et nous étions la veille au soir.

    Mais si Éva vivait vraiment une journée bizarre, il y avait des gens pour qui les dernières heures s’étaient simplement révélées funestes. D’après la nouvelle chaîne d’informations que regardait Arnaud, l’état d’urgence avait été décrété dans les îles du Cap-Vert, au large de l’Afrique. En effet, la caldeira [6], dont faisait partie le célèbre volcan Pico do Fogo, semblait s’effondrer sur elle-même à une échelle temporelle absolument incompréhensible, emportant avec elle nombre d’habitants.

    Face au cortège d’images de la catastrophe, Éva sentit les larmes lui monter aux yeux. Elle était bon public pour les misères humaines. C’est pourquoi lorsqu’Arnaud remplaça subitement un orphelin couvert de bandages par un circuit de Formule 1, la jeune femme contempla son fiancé avec consternation.

    – Bah, quoi ? Rien de spécial ? rétorqua celui-ci, sur la défensive.

    – Mais, c’est horrible ! Ces pauvres gens...

    Arnaud s’extirpa du canapé. Il enlaça l’étudiante, non sans condescendance.

    – Mais ma chérie, on s’en fiche ! De toute façon, ce n’est pas chez nous...

    Vexé par le manque d’enthousiasme de son aimée, il se rassit. Après cinq minutes de silence motorisé relatif, il reprit la parole :

    – Tu te fatigues pour rien. Vu le sujet de ta thèse, tout le monde s’en fout. Tu n’as qu’à pointer au chômage tout de suite, ce sera plus rapide.

    Éva crut bon de s’expliquer de nouveau sur sa passion.

    – La croyance en la fin des temps a détruit des civilisations très avancées. Par exemple, les Aztèques ont pris les conquistadors pour des divinités d’Apocalypse. C’est pour ça qu’ils ne leur ont opposé presque aucune résistance. Sans parler de l’angoisse de l’Occident face à l’an mille !

    – Sauf qu’il ne s’est rien passé cette année-là. Tu devrais plutôt penser à ta reconversion dans quelque chose d’utile, ma chér...

    L’écran de la télévision se brouilla, puis s’éteignit.

    – Merde !

    Un coup de pied partit en direction du meuble TV. Furieux, Arnaud gagna sa chambre en claquant la porte.

    « Bonne nuit... » souffla Éva.

    Lorsque la jeune femme fut absolument certaine qu’Arnaud ne reviendrait plus, elle dégrafa le bouton de son vieux jean afin de laisser respirer ses bourrelets. Ignorant avec superbe la fermeture éclair qui pinçait son ventre, elle demeura pensive. Renonçant alors définitivement à travailler, elle brandit une éponge métallique et se dirigea vers la baignoire. Les casseroles crasses qui flottaient à la surface de l’eau avaient intérêt à se tenir à carreau.

    ***

    Bien plus tard dans la nuit, lorsqu’Éva retourna dans le salon, la lumière clignotante du répondeur attira immédiatement son attention. Après avoir écouté trois fois de suite le message d’annulation de son rendez-vous avec le professeur Xavier Perti, Éva s’assit dans la pénombre, sereine.

    « Ça ne se passera pas comme ça », conclut-elle simplement.

    Chapitre I : Le Gouffre du Danube

    Hélas ! Et j’entendais sous mes pieds, dans le Gouffre,

    Sangloter la misère aux gémissements sourds,

    Sombre bouche incurable et qui se plaint toujours.

    Et sur la vision lugubre, et sur moi-même

    Que j’y voyais ainsi qu’au fond d’un miroir blême,

    La vie immense ouvrait ses difformes rameaux ;

    Je contemplais les fers, les volutes, les maux,

    La mort, les avatars et les métempsycoses,

    Et dans l’obscur taillis des êtres et des choses

    Je regardais rôder, noir, riant, l’œil en feu,

    Satan, ce braconnier de la forêt de Dieu.

    Victor Hugo, La Légende des Siècles, Préface.

    XVe siècle, automne 1462 : Valachie – Chaîne des Carpates :

    Niccolaï de Modrussa soupira en se massant ostensiblement le bas du dos. Il était las de ce rude périple à travers les Carpates [7]. Vivement leur retour à Târgoviște [8], la capitale du prince roumain Vlad Drakul...

    – Un problème, l’italien ? grogna l’un des boyards [9] de sa suite.

    La monture imposante du chevalier valaque [10] talonnait dangereusement l’âne de l’ecclésiastique [11].

    – Nulla [12], mon fils ! s’empressa de répondre le prêtre. Horrifié par ce manque d’égards à son encontre, il pressa Aloysius, son âne. Ne craignaient-ils point la toute-puissance de Rome dans ces forêts sauvages ? En vérité, le diplomate du Vatican [13] se serait passé avec joie de la compagnie de ces rustres. Tout comme de l’intégralité de cette mission délicate, d’ailleurs.

    « Mon ambition effrénée : voilà ce qui provoquera ma perte ! » marmonna-t-il entre ses dents. Cette fois, il avait pris garde que nul de ses susceptibles voisins de chevauchée n’ait vent de ses récriminations.

    C’était son amour pour les intrigues politiques qui l’avait mené jusqu’ici, aux confins du monde civilisé. Si Niccolaï pensait que la Curie [14] l’avait choisi comme légat [15] en Valachie [16] pour son aisance oratoire et sa maîtrise des langues gothiques, il était loin de la réalité : c’était plutôt la force de son instinct de survie qui avait été déterminant pour cette prise de poste.

    « Cet arriviste mécréant survit aux poisons de ses détracteurs depuis des années ? Qu’on l’envoie chez Vlad l’Empaleur, pour voir ! »

    C’était pourquoi au Vatican, sa nomination avait rallié tous les suffrages : ceux de ses partisans qui savaient cette mission périlleuse mais très profitable en cas de réussite, ainsi que ceux de ses ennemis, qui rêvaient depuis fort longtemps de le voir empalé par le fondement, comme une sanguinolente brochette d’antipasti [17].

    C’était donc une affaire conclue. La mort dans l’âme, Niccolaï avait quitté les délicats attraits des palazzos [18] ensoleillés de la Renaissance pour plonger dans l’ombre moyenâgeuse des frustes citadelles des Carpates.

    ***

    Jusqu’à présent, n’en déplaise à ses adversaires, le nouveau légat papal s’en était plutôt tiré à bon compte. Sitôt arrivé, loin de l’occire [19], le célèbre prince Drakul l’avait immédiatement envoyé à la Cour de Macédoine [20], flanqué d’une escorte d’individus aussi hirsutes que dangereux. Son but ? Négocier pour le voïvode [21] Vlad Drakul la main d’une jeune fille tout juste sortie du couvent. Il s’agissait d’Ilona Brancović, la nièce de Mara, la souveraine de ce pays voisin. Non que ce violent chef de guerre soit subitement tombé amoureux de la malheureuse, qu’il n’avait simplement jamais vue : mais face à la menace grandissante de l’Empire ottoman [22], faire front uni contre les hordes du sultan Mehmed II était un choix politique profitable aux deux principautés.

    Niccolaï de Modrussa sourit : sous ses exhortations exaltées, la princesse Mara Branković avait accepté de bonne grâce cette fructueuse alliance matrimoniale. Sa nièce Ilona serait donc la future femme de son ténébreux voisin.

    À son retour en terres papales, le Vatican serait enchanté de cette bonne entente entre les deux souverains orthodoxes. C’était parfait : la marée infidèle du conquérant de Constantinople [23] serait contenue pour un temps par des armées chrétiennes, sans nul besoin de verser de sang catholique ! Et tout cela, en partie grâce à lui. Si à l’origine il avait rechigné à jouer ainsi les marieuses entre ces rustres mal dégrossis, Niccolaï en saisissait à présent tout l’enjeu politique.

    Toutefois, l’envoyé papal était loin d’être satisfait par l’état de ce front de la Chrétienté [24] : bien que le voïvode Drăculea [25] soit l’homme le plus féroce qu’il lui ait jamais été donné de rencontrer, il redoutait que rien ne suffise à arrêter le Djihâd [26] qui venait d’être lancé par le sultan ottoman contre les pays chrétiens. En effet, Vlad Drakul ne disposait que de forces dérisoires en regard de l’immense armée de janissaires [27] qui fondrait bientôt sur les Carpates. De plus, la fourbe princesse de Macédoine ne lui concédait qu’une fragile alliance de façade. Dire que c’était bien la seule à avoir cédé quoi que ce soit à la cause...

    Le légat recroquevilla ses épaules : à quoi bon tant d’efforts de la part de l’Église pour protéger ses frontières, si les princes de ce siècle préféraient se chamailler entre bons chrétiens plutôt que de s’allier contre les infidèles et d’envoyer des renforts à Drăculea au nom de la croisade ?

    Sincèrement consterné par le manque de vision des grands de ce monde, Niccolaï flatta l’encolure élimée de son vieil âne Aloysius, lui promettant qu’ils retrouveraient bientôt tous deux les sentiers fleuris de l’Italie. Il ne lui manquait plus qu’annoncer la réussite de sa mission diplomatique à Vlad Drakul. Puis, basta ! [28] Niccolaï de Modrussa estimait s’être suffisamment fourvoyé dans ce territoire inhospitalier pour toute sa vie. Vivement qu’il rentre au Vatican, pour y briguer un poste honorifique au sein de la Curie romaine !

    Tandis que le prêtre rongeait son frein en rêvant de son prochain retour à la flamboyante cour pontificale, le boyard Ratbold Deleanu arrêta soudainement le convoi :

    – Là ! Sur le versant de la montagne... des gueux [29], par centaines !

    Niccolaï de Modrussa plissa ses yeux, plutôt accoutumés à l’étude assidue des bulles [30] papales. Personnellement, il n’y voyait goutte. Mais le cavalier Basarab Asen renchérit aussitôt :

    – Ces serfs [31] semblent fuir quelque chose...

    Le vassal [32] de Vlad Drakul défourra son imposante lame grise avec fracas. La tranche de l’arme brilla, tandis que Niccolaï tentait de raisonner son escorte :

    – Est-ce vraiment nécessaire ? Cela pourrait s’avérer dangereux...

    La cavalerie s’élança au galop, le laissant planté là.

    – Eh ! vous êtes censés me protéger, pas m’abandonner ainsi aux loups ! Je vous accuserai au prince Drăculea !

    Le silence sylvestre de la forêt lui répondit en écho. Le diplomate arrêta son âne, dépité. Quelle bande de schismatiques [33] arriérés... Qu’importe ! valait mieux être seul que mal accompa...

    Un hurlement dans le lointain coupa net ses récriminations. Suant à grosses gouttes, il pressa sa monture sans plus de manières. Vivement rejoindre son cortège !

    ***

    Lorsque le prélat déboucha enfin sur la clairière investie par ses troupes, il ne put réprimer un haut-le-cœur : Dieu, que l’odeur était infecte !

    – Vous voilà tout pâle, vot' Sainteté !

    Le prêtre recouvrit son visage de la bordure de sa cape. Il interrogea le slave d’une voix étouffée :

    – Pourquoi avoir ligoté ces malheureux ?

    – Pour qu’ils arrêtent de nous mordre, répliqua le Valaque. Ça commençait à devenir désagréable.

    Le religieux ne sut que répondre.

    – Et, c’est vous, qui... ? hésita-t-il depuis les profondeurs de ses fourrures.

    Le boyard leva un sourcil broussailleux. Puis, comprenant enfin le pénible manège de Niccolaï, il partit d’un rire gras :

    – Ah, non ! Ces vilains [34] avaient déjà fort mauvaise figure à notre arrivée. N’ayez crainte, mon Père. Ce doivent être là les stigmates d’une sorte de dégénérescence locale : les villages de cette région sont très isolés. Souvent, les paysans se reproduisent entre eux depuis des générations...

    – À moins qu’il ne s’agisse d’une épidémie de lèpre, supposa le cavalier Basarab Asen.

    – Ravissant ! déplora le religieux révulsé. Mais que fuient-ils ainsi ?

    – Satan... siffla un pestiféré entre ses dents déchaussées.

    Niccolaï sursauta et esquissa immédiatement un signe de croix, au cas où.

    – Sur nos champs...

    – La nuit éternelle...

    L’un des malheureux feula comme un chat, envoyant voler une giclée de glaire noire en direction du prêtre. Par chance, celui-ci esquiva le crachat par une ruade inopinée de son âne, qui s’arqua sur ses fers et déchaîna un concert de braiments.

    – Faites donc taire votre monture ! râla le boyard Ratbold.

    Lorsque Niccolaï parvint à ses fins, le chevalier roumain reprit la parole :

    – Comme vous pouvez le constater, impossible de soutirer la moindre information de ces gueux. La plupart d’entre eux semblent avoir perdu la raison. Dans leurs délires, ils n’évoquent rien de moins qu’une alliance des forces turques avec le Malin !

    – Malheureusement pour la Chrétienté, il demeure facile pour des peurs hérétiques de s’implanter dans les esprits faibles des campagnes, déplora le légat du Vatican.

    – Il n’empêche : des faits réels doivent être à l’origine de ce déplacement de vilains, tempéra le duc des Marches de Bălteni, qui s’était joint à leur conversation. Nous pourrions faire un petit détour par la plaine du Danube, puisque ces misérables hères clament qu’elle est infestée par le Démon...

    – Peut-être qu’il s’agit d’une nouvelle arme des ottomans ? supposa le seigneur de guerre Ratbold Deleanu. Nous ferions mieux d’aller constater cela de nos propres yeux. Le conflit approchant à grands pas, notre prince Vlad Drakul souhaitera certainement être mis au courant de la situation.

    Niccolaï y consentit, l’estomac noué. Il avait la désagréable impression d’être le prisonnier de sa propre escorte.

    ***

    Quelques heures plus tard, les boyards accompagnant le légat pontifical contemplaient les reflets d’une source avec consternation :

    – Malepeste ! encore cet infâme coloris verdâtre !

    – Ces chiens d’infidèles ont donc souillé tous les points d’eau de la région ?

    Niccolaï de Modrussa soupira, désespéré. Mourrait-il de soif céans [35], si loin de sa chère patrie ?

    – Georg, non ! s’écria soudain l’un des chevaliers.

    Le seigneur Georg de Dâmbovița était déjà plat ventre dans la fange, buvant la source à grandes lampées.

    – Cette eau est peut-être empoisonnée ! s’étrangla le duc des Marches de Bălteni.

    En effet, les symptômes furent foudroyants. Le cavalier n’avait pas même eu le temps de se remettre en selle, que son sang se déversait à torrents à travers sa peau. Lorsque son corps déshydraté se cambra vers l’arrière, on entendit claquer ses nerfs un à un. Jusqu’à son armure ployait comme un

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