Découvrez des millions d'e-books, de livres audio et bien plus encore avec un essai gratuit

Seulement $11.99/mois après la période d'essai. Annulez à tout moment.

Chimaerae - Tome 2
Chimaerae - Tome 2
Chimaerae - Tome 2
Livre électronique251 pages4 heures

Chimaerae - Tome 2

Évaluation : 0 sur 5 étoiles

()

Lire l'aperçu

À propos de ce livre électronique

Comme tous les étés depuis « les évènements » liés à l’affaire dite du « Sedge noir », c’était il y a quatre ans, la fine équipe au complet se réunit en juillet ou en août pour une dizaine de jours de vacances… et de synthèse des actions de la cellule commandée par le général Demourson. Depuis quatre ans, il dirige une équipe soudée et efficace dont le fragile équilibre lui colle des insomnies. Qu’un seul élément disparaisse et l’alchimie serait rompue… L’épopée de Théseim continue, et cette fois, elle va être épaulée par Cami, Hercule et toute la bande qui est de retour, plus en forme que jamais. Tandis que les embûches se multiplient, un vieil ami va renaître de ses cendres… Que ce soit pour le meilleur ou pour le pire, la machine est lancée mais quelle en sera l’issue ?


À PROPOS DE L'AUTEUR


Issu d’une famille de militaires et professeur des sciences dures dans l’enseignement supérieur pendant plusieurs années, Jean Andriot a eu une vie assez mouvementée qui constitue le socle même de la psychologie de ce roman. Il consacre sa retraite à l’écriture et nous invite dans l’univers énigmatique de Chimaerae.
LangueFrançais
Date de sortie8 févr. 2022
ISBN9791037748881
Chimaerae - Tome 2

En savoir plus sur Jean Andriot

Auteurs associés

Lié à Chimaerae - Tome 2

Titres dans cette série (2)

Voir plus

Livres électroniques liés

Fiction d'action et d'aventure pour vous

Voir plus

Articles associés

Catégories liées

Avis sur Chimaerae - Tome 2

Évaluation : 0 sur 5 étoiles
0 évaluation

0 notation0 avis

Qu'avez-vous pensé ?

Appuyer pour évaluer

L'avis doit comporter au moins 10 mots

    Aperçu du livre

    Chimaerae - Tome 2 - Jean Andriot

    Livre II

    « Ad Augusta per angusta »

    V

    De nos jours

    37

    Gérard Vienville a laissé son compagnon dans la forêt il y a deux jours, puisque deux nuits se sont écoulées. Argos sait que son maître est passé de l’autre côté le matin même de leur évasion. Il l’a senti immédiatement. Des sentiments de peur, de résignation, de fatigue intense et de satisfaction, suivi d’un au revoir chaleureux, l’ont envahi par flashs successifs… puis plus rien. L’homme avait quitté son corps terrestre. Son odeur est toujours là, sur le tronc d’arbre, de plus en plus faible. Le chien revient prudemment se coucher dessus après chaque escapade d’exploration de son nouvel environnement. Il est triste, mais pas trop, surtout reconnaissant. Et puis, il rechigne à abandonner sa valise.

    Jusqu’à maintenant, il n’est jamais sorti du laboratoire, et tout ce qu’il connaît de la nature c’est ce qu’il en a vu à la Télé. C’est très intéressant, la forêt ! À tel point que la partie chien qui est en lui prend le dessus sur son intelligence. À chaque balade, il endosse instinctivement le rôle d’un cabot tout à fait ordinaire et parfaitement stupide. Il se surprend à aller humer toutes les fleurs, les buissons, les arbres, les pierres, c’est plus fort que lui et ça le fascine. Il lève la patte sur chaque détritus, chaque petit papier rose ou blanc qui sent la merde d’humain, chaque endroit qui pue, pour modifier les images olfactives laissées par ceux, hommes ou animaux, qui ont foulé le terrain avant lui. Il s’est même roulé sur un cadavre de hérisson qui sentait merveilleusement mauvais, un vrai délice !

    Mais Argos a faim ! Horriblement faim ! Ce matin, il a essayé de chasser mais il n’y arrive pas. Il est désespéré. Aussi, couché sur son tronc d’arbre, il laisse lentement retomber ses paupières et inspire profondément. C’est comme ça qu’il fait grandir son esprit. Au bout d’un moment, celui-ci enfle comme une bulle élastique et s’agrandit, s’élargit, devient une énorme sphère, et plus il s’étend, plus sa conscience perçoit l’espace qui l’entoure. Comme tous les chiens, pense-t-il, car cette capacité est ancrée au plus profond de lui. Il arrive à capter ainsi des émotions qui viennent de loin. Il perçoit des dizaines d’êtres vivants qui frémissent, respirent et émettent leurs sensations. Fougue et peurs, extases et angoisses, agitation et panique, lui arrivent par bouffées et le font vibrer comme une corde de violon.

    Tout à coup, Argos discerne la présence de deux humains, apparemment un homme et sa femelle, là-bas, près de la route. Ils sortent de leur voiture et l’homme court dans sa direction. Le chien dresse l’oreille, surpris. L’auraient-ils vu ? Ou senti ? Non impossible, ces créatures ne savent pas faire ça…

    La femelle parle, vaguement énervée, il l’entend.

    Le mâle lui répond tout en écartant les buissons avec précipitation.

    L’humain débouche dans la clairière en gémissant, baisse son pantalon à toute vitesse et s’accroupit avec un soupir d’aise. Le chien est à trois mètres devant lui. Caché par son chapeau, l’homme ne l’a toujours pas vu.

    C’est quand, à l’issue d’un pet phénoménal qui fait s’envoler le geai bondissant posé dans l’arbre au-dessus de lui, son étron tombe avec un bruit mat dans les feuilles mortes qu’il croise enfin le regard d’Argos sous le bord de son galure. Un petit « Wif ! » joyeux de bienvenue en remuant la queue est censé le rassurer.

    Argos en a connu plusieurs au labo, les humains ne sont pas comme lui. Physiquement, déjà, ils sont différents. Ils se déplacent sur leurs membres postérieurs, les pieds enveloppés dans ce qu’ils appellent des chaussures, en maintenant une position verticale assez instable. Il a toujours trouvé ça bizarre. Au bout de leurs membres antérieurs, ils ont des mains avec cinq doigts articulés sans griffes. Leurs oreilles, plaquées sur le côté, sont plates et rondes, et malgré tout, ils n’entendent pas grand-chose… Ils n’ont pas de queue pour faire balancier quand ils urinent car ils ne lèvent pas la patte. Pourtant ils devraient, parce que souvent, comme Gérard, ils se pissent sur les pieds. C’est la raison pour laquelle les individus canins ont quelquefois l’irrésistible envie de maculer leurs godasses, question d’odeur et de dominance… D’une manière générale, ils sont bruyants et maladroits. Pour la plupart, ils n’ont quasiment pas conscience du monde ni des êtres qui les entourent, et encore moins de leurs émotions… mais ils parlent. C’est l’inverse des chiens, eux ressentent mais ne parlent pas… sauf que lui, Argos, il les comprend… même quand ils s’expriment en anglais.

    L’humain qui est devant lui et qui vient de déféquer une énorme crotte qui sent l’ail ne déroge pas à la règle.

    Après quelques secondes de stupéfaction, il se relève brusquement en essayant de remonter ses culottes, mais il perd l’équilibre en avant et se met à claudiquer à cloche-pied en jurant.

    Et « shplaf ! » Il s’étale pile devant le chien, à plat ventre dans les orties, ses fesses poilues à l’air. Son couvre-chef roule jusqu’au centre de la clairière. Argos se précipite pour le ramasser et le lui rapporte l’air enjoué. Dans sa poche, l’humain a quelque chose qui sent un peu comme les morceaux de sandwich que lui donnait Gérard de temps en temps, avec une odeur végétale un peu piquante en plus. Ça lui met l’eau à la bouche et il regarde l’homme, amusé, en bavant, les oreilles dressées, le chapeau dans la gueule. Sa femelle l’appelle, inquiète.

    Quand il se relève, il tourne le dos au chien.

    Juste avant qu’il n’ait complètement remonté son pantalon, Argos voit ses testicules. Il en a deux, bien formées et bien pendantes. Quand il n’était encore qu’un chiot, il n’en avait qu’une, il était monorchide… C’est le copain de Gérard, celui qui s’appelle Serge, qui l’a opéré pour que celle qui manquait descende. Il n’a jamais compris pourquoi les hommes attachaient autant d’importance à ça, maintenant, pour lui, c’est une véritable psychose… à chaque fois qu’il se les lèche, il les compte pour être sûr… une… deux… tout va bien… À ce propos, il se demande comment les mâles humains font pour compter leurs couilles ou pour se nettoyer l’anus quand ça les démange… enfin bon, ce n’est pas le problème… pour l’instant, il n’a que deux préoccupations, manger ? Et récupérer sa valise !

    Et l’Hercule, il a l’air sympa, Argos pense que l’homme peut l’aider.

    Argos a trouvé un stratagème. Il sait comment il va faire. Il va jouer avec le chapeau sans lui donner jusqu’à ce que l’autre lui montre son casse-croûte pour l’attirer. Les humains font tous ça quand ils veulent attraper un chien, il n’y a pas de raisons que ça ne marche pas avec celui-là.

    Il avance en tendant la main.

    Le chien recule en adoptant la position adéquate propre à ses congénères, fléchit sur ses antérieurs, fesses en l’air et queue frétillante.

    Argos recule encore, pose le chapeau par terre et lui envoie deux jappements.

    Il avance de nouveau, à grandes enjambées tandis que le chien s’éloigne en direction du tas de bois où est cachée sa valise. Seule la poignée est visible. Argos pose le chapeau dessus puis lui fait face en jappant vigoureusement. L’homme s’arrête net.

    Pendant ce temps-là, attirée par les aboiements et les éclats de voix de son mâle, la femelle humaine pénètre dans la clairière.

    Bingo ! Hercule plonge la main dans sa poche et en extrait un petit paquet enveloppé de papier d’aluminium : son goûter ! Argos avait raison ! Il commence à le déballer frénétiquement. Le chien en salive d’avance car une bonne odeur de viande cuite lui envahit les narines.

    Hercule a l’air très embarrassé. Il se fait carrément disputer.

    Argos les observe, intrigué. Elle a l’air vraiment en colère. Le chien n’a pas tout compris, mais il faut dire que la collation en question a l’air beaucoup plus appétissante que ses sempiternelles croquettes. Il suppose que c’est elle la dominante et qu’elle va tout garder pour elle. Ça l’inquiète et il le fait savoir en gémissant

    Argos délaisse immédiatement le galure et se précipite dans les fourrés, tout excité, en se léchant les babines. Le sandwich est encore à moitié emballé. Il le prend adroitement dans sa gueule et le rapporte sur son tronc d’arbre bien décidé à le savourer avec délectation. Son estomac en gargouille d’avance. Il pose une de ses griffes sur le papier d’alu déjà déplié et tire délicatement sur le pain pour l’extraire complètement.

    Sur le coup, Argos se demande si la précision de son geste, dans tout ce qu’il a d’humain, ne l’a pas trahi. Un banal mâtin se serait probablement aussi délecté de l’emballage, mais finalement non. Le dénommé Hercule le regarde bouche bée en bavant presque autant que lui.

    La femelle s’approche, prend l’homme par le bras, se colle à lui et commence à lui lécher le museau. Dans tous les films que le chien a vus à la télé, quand ça commence comme ça, juste après, ils se livrent au simulacre de la reproduction, parce que les mâles humains grimpent sur leurs femelles n’importe quand, même si elles ne sont pas en chaleur… incompréhensible ! Argos espère qu’ils ne vont pas le faire maintenant car ça pourrait contrecarrer ses plans.

    Sans les quitter des yeux, il se dépêche d’engloutir en une bouchée une bonne moitié du jambon beurre, huuum ! délicieux ! Tandis qu’il se prépare à ingurgiter la seconde moitié, les humains se décollent en souriant. La femme se retourne et se dirige vers la route d’où ils sont venus.

    Hercule se penche pour récupérer son chapeau en soupirant

    Ça y est, il a vu la valise ? Pas trop tôt !

    Il se saisit de la poignée, s’arcboute, et, avec un gros « Han ! » de bûcheron, réussit à l’extraire de dessous le tas de branchages où elle était cachée. Il la soulève devant son visage tout en remettant son chapeau de la main gauche.

    Tout en soufflant dessus pour en chasser la poussière et les feuilles mortes, il suit sa femelle en direction de la route. Le chien lui file le train aussitôt avec l’autre moitié du casse-croûte dans la gueule. Ils débouchent l’un derrière l’autre dans le chemin au bout duquel est garée la voiture dont la porte arrière est ouverte.

    La femelle est en train de se poudrer les babines en se regardant dans un petit miroir. Argos n’est pas tout près d’elle, mais le produit qu’elle utilise lui pique la truffe à tel point qu’il ne peut s’empêcher d’éternuer à deux reprises.

    L’humain, résigné, tend son antérieur droit pour reprendre la valise. Argos est conscient qu’il faut qu’il fasse quelque chose. Il s’approche et lui dépose quasiment le reste du sandwich directement dans la main. Par réflexe, l’homme serre les doigts pour ne pas le laisser tomber. Le chien agrippe alors la poignée avec ses crocs, et hop, en trois bonds, il saute sur le siège arrière du véhicule et s’assoit au milieu des bagages en remuant la queue, la valise lui pendant devant le poitrail. Heureusement, elle n’est pas si lourde que ça.

    Ils sont sidérés et regardent le chien, muets de stupeur. Pour rompre le charme, celui-ci pose délicatement la mallette entre les sièges et leur envoie un double « wif ».

    Le premier à réagir est l’Hercule.

    Comme un automate, il lève sa main, croque dans le morceau de pain et se met à mastiquer machinalement, complètement hagard.

    Il sursaute, puis se dirige vers Argos, lui caresse le haut du crâne et lui donne le reste de son sandwich.

    38

    Robert Beaumont ne le sait pas avec précision, mais il pense qu’il est muré dans le labo depuis plus de cinquante heures et il suppose que la journée de jeudi est bien entamée. L’explosion a eu lieu le mardi matin, c’était donc il y a à peu près trois jours et deux nuits.

    Au début, désorienté et paniqué, il a traversé une période de folie, mais maintenant il va mieux. Cependant, il est extrêmement fatigué car il a dû déménager de la chambre froide en panne la nourriture encore consommable dans l’autre encore en fonction, afin de pouvoir y empiler au fond, tous les corps, qu’il a déshabillés, et aussi les morceaux de corps, en particulier les langues, pour éviter la puanteur. Il a aussi stocké dans une pièce tous les vêtements et dans une autre toutes les armes.

    Pour le moment, ce qui l’inquiète, c’est qu’il ne lui reste pas beaucoup à manger puisque la plupart des aliments frais, légumes, viandes, salaisons, fromages… qui étaient entreposés dans la chambre froide en panne, ont pourri, gâté par la chaleur ambiante, la ventilation ne fonctionnant plus qu’au ralenti.

    La chaleur est en effet presque insupportable. Robert n’a pas de thermomètre, mais il connaît la règle : environ trois degrés de plus tous les cent mètres, ce qui doit pousser le mercure jusqu’à pas loin de quarante degrés. C’est pour cela qu’il est nu.

    Heureusement, l’eau et l’électricité fonctionnent encore, vive les tuyaux souples !

    Second problème à résoudre : Comment sortir d’ici au plus vite ? Ou comment prévenir quelqu’un ?

    Il a écarté le plus gros des gravats, remis un semblant d’ordre un peu partout, et exploré son royaume : il y a exactement quinze chambres à deux lits. Certaines sont complètement dévastées, d’autres, trois exactement, sont en parfait état. Il a élu domicile dans l’une d’elles. Il a choisi celle-ci parce que sur le mur en face du lit, il y a des photos de femmes nues dans des positions très suggestives. Ça l’aide beaucoup pour se masturber. En fait, il n’arrête pas. Dans le lot de filles punaisées sur la cloison, il y en a une qui ressemble vaguement à Nour, la jeune trans qu’il avait connue à Dubaï. De temps en temps, quand il pense à elle, il s’autosodomise avec le manche en plastic de trois centimètres de diamètre d’une ventouse à évier. C’est tout ce qu’il a trouvé, néanmoins, l’extrémité en caoutchouc est bien pratique, car il peut ainsi coller l’ustensile par terre ou à la bonne hauteur sur un mur. C’est pas terrible, mais à la guerre comme à la guerre, et ça fait illusion. Il le fait au moins cinq ou six fois par jour, à tel point qu’il développe une massive hémospermie, mais ça ne l’inquiète pas plus que ça parce qu’il se demande s’il n’est pas déjà mort, et en enfer… à cause de ses visions.

    De plus en plus souvent, quand il est allongé sur sa paillasse, il voit les filles descendre du mur et venir vers lui en ondulant. Elles s’approchent et montent sur son lit avec des gloussements annonciateurs de plaisirs. Quand elles l’entourent et qu’il essaye de poser sa main sur un sein ou une chatte, « plouf ! », tout disparaît, comme une bulle de savon qui crève, et les filles sont de nouveau punaisées sur le mur. C’est vraiment un supplice insupportable, et ça lui rappelle cette histoire à la con sur une définition de l’enfer qui serait un lieu où les bouteilles n’ont pas de fond et où les nénettes ont le cul bouché.

    Et puis, la nuit… enfin ce qu’il suppose être la nuit, il perd complètement les pédales comme s’il souffrait de psychoses aiguës.

    Ses oreilles bourdonnent. Une fête imaginaire au coin du couloir fait un tapage infernal, il se lève en colère et se précipite pour les engueuler… personne ! Il entend des « Bob ! Bob ! Hey Bob ! » qui l’appellent de nulle part. La mégère irascible, qu’il découvre avec effroi en train de passer la serpillière dans sa chambre, avant de s’apercevoir deux heures de frayeur plus tard qu’il s’agit d’un souvenir de son épouse, le terrifie. Alors il fait tout son possible pour ne pas devenir dingue, ne pas se laisser aller, résister aux hallucinations.

    Il fixe un point sur le mur en essayant de discipliner ses yeux, de ne pas les bouger. C’est presque impossible, son regard ne veut pas rester en place. Il finit par y arriver cinq minutes, dix minutes… une heure. Le point qu’il fixe commence alors à bouger, puis à danser. Son cerveau tente de mettre de l’ordre dans ces formes en mouvement. C’est à ce stade qu’il se fait son film. C’est lui le héros solitaire, le Lidenbrock de Bure, le Robinson Crusoé du labo. Au bout de son lit, la plage et les cocotiers sont magnifiques, le vent frais venant de la mer est une caresse. Il n’a besoin de personne. La compagnie des autres, c’est pour les gonzesses ! Tout est affaire de perception… Et soudain, il vit le moment le plus terrible de son existence : il se rend compte qu’il n’est plus capable de distinguer la réalité du fantasme. Les images dansent sur le mur, et lui, il ne sait plus où il est, tout se bouscule dans sa tête. Il entend des voix qui lui demandent de les rejoindre. « Viens, nous t’aiderons », disent-elles. Ça l’effraie beaucoup car il pense que des démons veulent le kidnapper.

    Pour tenter de dissiper ses idées malsaines, il se lève et marche dans les couloirs et les salles vides, mais il se sent comme dans de la ouate, tout est cotonneux, il se déplace au ralenti. Les cloisons, pourtant blanches, deviennent de plus en plus noires au fur et à mesure qu’il avance. Il essaye de shooter dans un débris sur son chemin alors qu’il est trois mètres devant lui, et puis ses jambes le lâchent. C’est l’humiliation. Il est comme un cafard qui rampe le long des murs et qui va être écrasé par l’effondrement final de ces structures dont il a participé

    Vous aimez cet aperçu ?
    Page 1 sur 1