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Le gardien des moabis
Le gardien des moabis
Le gardien des moabis
Livre électronique114 pages1 heure

Le gardien des moabis

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À propos de ce livre électronique

Mobou est un Pygmée Baka de dix ans. Il vit avec les siens dans un campement situé au cœur du bassin du Congo. Mobou aime chasser. La forêt mystérieuse et grouillante de vie est son terrain de jeux favori et le rat de Gambie, sa proie préférée.
Un jour, le petit peuple de la forêt reçoit la visite d’un fonctionnaire de Kinshasa : le gouvernement vient de vendre une portion de leur territoire à des exploitants forestiers étrangers. Les Pygmées reçoivent l’ordre de déménager… dans des huttes de béton.
Alors, avec les siens et un couple de chercheurs membres d’une ONG, Mobou met en place tout un arsenal de défense. Son objectif : forcer les tueurs d’arbres à quitter la forêt.


À PROPOS DE L'AUTEURE


Journaliste, Céline Jacquot a parcouru le monde, de la plaine de Bagan aux églises sacrées de Lalibela. Dans ses sacs de voyage, elle a ramené des mots. Des histoires d’ailleurs. Des émotions. Des visages. Elle en a tiré des récits mêlant aux rêves de l’enfance des réalités plus dures et des combats dont on sort grandi. En 2003, elle a reçu une bourse littéraire de la Fondation del Duca pour son premier roman, publié chez Syros.


LangueFrançais
ÉditeurLe Muscadier
Date de sortie15 juin 2023
ISBN9782383020431
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    Le gardien des moabis - Céline Jacquot

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    LE GARDIEN

    DES MOABIS

    Céline Jacquot

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    Dans la même collection

    À la belle étoile (Éric Sanvoisin)

    Black Friday (Christophe Léon)

    Caraïbes amères (Vinciane Moeschler)

    Comment j’ai réparé le sourire de Nina (Nicolas Michel)

    Dysfférent (Fanny Vandermeersch)

    Immortelle ! (Éric Sanvoisin)

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    La fille qui murmurait à l’oreille des fauves (Sabine Dosière)

    L’art de ne pas être des moutons (Christophe Léon)

    L’école me déteste (Julie Jézéquel • Baptiste Miremont)

    Le jaguar qui miaule (Christine Deroin)

    Le réveil de Zagapoï (Yves-Marie Clément)

    Le silence du serpent blanc (Arnaud Tiercelin)

    Le yéti de la décharge (Julien Artigue)

    Les dernières reines (Christophe Léon • Patricia Vigier)

    Pas bête(s) ! (Christophe Léon)

    Pour toi que je déteste (Mireille Mirej • Matt7ieu Radenac)

    Phobie (Fanny Vandermeersch)

    Plastique apocalypse (Arthur Ténor)

    © Le Muscadier, 2020

    BP 60076 – 16103 Cognac cedex

    www.muscadier.fr

    info@muscadier.fr

    Directeur de collection : Christophe Léon

    Couverture & maquette : Espelette

    Photographie de couverture :

    © Nicolás Marino/age Fotostock/Photobank Lori
    © Vicgmyr/iStock

    Mise en page : Mathilde Huaulmé

    Conversion numérique : Chris Ebouquin

    ISBN : 9782383020431

    Table des matières

    1 - Mobou, chasseur de rats géants

    2 - L’étrange barbu et la dame aux cheveux jaunes

    3 - Papaye

    4 - L’organisation qui nous veut du bien

    5 - L’étrange cadeau

    6 - L’expédition nocturne

    7 - Mobou, le mologiste

    8 - La visite du fonctionnaire de Kinshasa

    9 - Mobou révèle son secret

    10 - Le village ivre

    11 - Nous sommes le peuple de la forêt

    12 - La résistance s’organise

    13 - L’opération Barteria fistulosa

    Épilogue

    À ma fille Mathilde

    1

    Mobou, chasseur de rats géants

    Vfuit… vfuiiiit…, vfuuuuiiiit…

    Krat-krat-krat…

    Kuot, kuoot, kuuuuuooot…

    Psss…, pssss…, pssssssssss…

    Vfuit…, vfuiiiit…, vfuuuuiiiit…

    La forêt craquetait, hululait, pépiait, grognait, coassait, bourdonnait. Les cris des animaux se superposaient, se répondaient parfois, formant une symphonie parti­cu­lière, grouillante de vie et de dangers. Mobou écoutait attentivement chacun de ces bruits et marchait, silen­cieux, au milieu de la nature étourdissante, le cœur palpitant et la gorge sèche.

    Pfit, pfiitt, pffffiit…

    Coâ, coâ, coâ…

    Tac-tac-tac…

    Mobou reconnut le cri du kòkòkò, une grenouille aqua­tique. Le sentier qu’il empruntait passait non loin de mares croqui­gnolettes, domaines de ces petits batraciens. Mobou aurait pu en attraper quelques-unes, mais il ne voulait pas perdre de temps. Il cherchait autre chose… En attendant, il continuait à suivre les signes de reconnaissance dont, la veille, il avait marqué le tronc de certains arbres. Il reconnut le koulo1, le refuge des abeilles. Il savait qu’au-dessus de sa tête, les ouvrières s’affairaient doucement dans leur ruche. C’était la fin de la saison sèche et, avec elle, la promesse de la récolte du miel. Mobou n’était pas là pour les abeilles. Il raffolait de leur nectar, mais il fallait encore attendre un peu. C’était aux adultes de décider du jour de la récolte du butin doré. Ce ne devait pas être avant un mois.

    Pssss, pssss, pssssssssss… faisaient-elles, comme pour le narguer.

    Mobou s’en fichait – de toute façon, son père lui garderait la plus belle part de la récolte. C’était lui qui grimpait au koulo pour aller ouvrir la ruche et y chercher le miel. Et quand le panier-nacelle descendait de l’arbre sacré, rempli à ras bord du cadeau sucré, Mobou était le premier à en profiter. Il était le fils du tuma2, il n’y avait donc pas à discuter.

    Kwak, kwak, kwak…

    Mobou reconnut le craquement singulier du calao. Avec leur bec étrange, énorme, recourbé et jaune, ces oiseaux, qu’on leur interdisait désormais de chasser, lui étaient sympathiques.

    Hi, hi, hi, ho, ho, ho…

    Le cri d’un jeune singe arboricole le fit sursauter. Il ne l’avait pas vu. L’animal devait être caché sous les feuillages. Honteux d’avoir été surpris par un kémà3, Mobou vociféra une injure à l’adresse du primate farceur.

    Hi, hi, hi, ho, ho, ho…

    Le singe se moquait-il de lui ?

    « Attends un peu que je revienne avec mon père, tu ne feras plus le malin ! »

    Et toc ! En guise de réponse, le kémà, lui jeta une noix sur la tête.

    « Ouille ! » fit Mobou.

    L’enfant se frotta le crâne. Quand il leva la tête, le singe agile s’était déjà enfui.

    « Malheur à toi ! » lui cria-t-il très fort.

    Mobou se calma puis poursuivit sa marche. Les signes sur les arbres indiquaient que sa chasse n’était plus très loin.

    Le sentier commençait à bien s’enfoncer dans la forêt, lorsqu’il entendit des grognements. Était-ce ceux d’un potamochère ? L’enfant tressaillit. D’ordinaire, ces gros cochons sauvages restaient près des points d’eau et se déplaçaient en harde. Ce n’était pas les cris d’un troupeau qu’il entendait, mais celui d’un sanglier solitaire. Peut-être était-il blessé ? Si c’était le cas, l’animal, aveuglé par la douleur, le réduirait en bouillie. Mobou commençait à regretter son escapade. Ses mains se mirent soudain à trembler, puis tout son corps. Il regarda autour de lui, cherchant une liane où grimper. Il en choisit une au hasard et se hissa à deux mètres du sol sur la première branche d’un acajou. Il attendit quelques minutes, dominant le sous-bois et ses grandes fougères arborescentes. Mobou prêta de nouveau l’oreille. Les grognements avaient cessé. L’animal avait dû s’éloigner. Soulagé, il redescendit de son piédestal, réajusta la lanière de cuir de sa gibecière et reprit sa route.

    Au bout d’une dizaine de minutes, les marques sur les arbres se firent plus régulières. Il n’était plus très loin…

    Crrr, crrr, crrr, crr, crrr…

    Mobou s’arrêta tout net. Il était là, à deux pas de lui. L’animal grignotait quelque chose. Les feuilles d’une grande fougère commençaient à s’écarter en ombrelle. Mobou s’immobilisa, retenant son souffle.

    Crrr, crrr…

    Que peut-il bien manger ? se demandait Mobou. Des fruits ?

    Crrr, crrrr, crrr…

    Le bruit, léger, pareil à un petit craquement, continuait. Des amandes ! Le coquin mange des amandes !

    Mobou était parti en début d’après-midi. Il avait quitté le campement en douce, sans prévenir ses parents. Les jours où il n’allait pas à l’école, ils le laissaient tranquille. Il pouvait jouer avec ses amis dans les sous-bois, mais à une seule condition : qu’il ne s’éloigne pas trop. Quant aux balades en solitaire dans la forêt, elles étaient tout simplement proscrites. Mobou était encore jeune. Il n’était pas initié. Et si l’esprit mamou4 venait à lui faire des misères ? Ce jour-là, il avait bravé l’interdit tout en se jurant de revenir vite. Avant de partir, pour avoir de la chance à la chasse, il avait imité son père en enduisant son front d’une poudre d’acajou mélangée à sa salive. Puis il avait pris sa sacoche et son arc et avait traversé la plantation pour s’enfoncer dans la forêt toute proche.

    Les heures tournaient. La nuit allait bientôt tomber et ses parents allaient s’inquiéter. Il fallait qu’il traque l’animal, et vite. Heureusement, le terrier qu’il avait repéré les jours précédents était bien là, à deux pas, et l’animal devait

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