Au pays de Chonland: Tome 2 : le village de Pouikland

Par Mirabelle C. Vomscheid

Mirabelle C. VOMSCHEID n'est pas seulement auteur de romans, mais aussi une grande passionnée de rongeurs, et plus particulièrement des cochons d'inde, qui l'accompagnent dans son quotidien depuis une vingtaine d'années. En observant le quotidien de ces petites boules de poils, l'envie lui est venue d'écrire un livre à destination des petits et des grands sur les cochons d'inde en racontant leur quotidien sous forme humoristique et en les faisant parler. Ce tome 2 est la suite du tome 1 "Au pays de Chonland, à la découverte de la forêt". Elle est aussi l'auteur de quatre autres livres informatifs sur les rongeurs publiés chez BOD

• Langue: Français
• Éditeur: Books on Demand
• Date de sortie: 1 août 2018
• ISBN: 9782322150342

Mirabelle C. Vomscheid

Mirabelle C. VOMSCHEID n'est pas seulement auteur de romans, mais aussi une grande passionnée de rongeurs, et plus particulièrement des cochons d'inde, qui l'accompagnent dans son quotidien depuis une vingtaine d'années. En observant le quotidien de ces petites boules de poils, l'envie lui est venue d'écrire un livre à destination des petits et des grands sur les cochons d'inde en racontant leur quotidien sous forme humoristique et en les faisant parler. Ce tome 8 est la suite des six premiers tomes de la collection "Au pays de Chonland" parue chez BOD. Elle est aussi l'auteur de quatre autres livres informatifs sur les rongeurs dont l'ouvrage "Tout ce qu'il faut savoir sur les cochons d'inde".

Aperçu du livre

Prologue

Par une belle matinée d'automne, Ariane, une jeune femme blonde aux cheveux mi-longs, enveloppée d'un foulard en soie, sillonnait les chemins de la forêt de Haye en compagnie de son chat Guinness. Ils profitaient du lever du soleil pour pouvoir se promener tranquillement au milieu de cette nature flamboyante dont l'automne revêtait les arbres d'une parure glorieuse. Le sol était jonché de feuilles mortes qui formaient des pyramides d'or et de bronze que Guinness prenait un malin plaisir à détruire et à éparpiller un peu partout. Le comportement de son chat amusait Ariane. Il faisait des cabrioles et retombait avec agilité sur ses pattes, puis recommençait sans jamais se lasser.

La forêt s'éveillait. Ariane aperçut quelques élans traverser les brumes matinales et un grand lapin brun se cacher dans son terrier. Deux castors nageaient paisiblement sur la Moselle, des branches coincées entre leurs dents. L'un d'eux approcha du rivage, puis se dirigea vers un bouleau et un saule pour attraper les feuilles qu'il dégusta avec délice.

À l'est, le soleil levant nimbait la cime des arbres d'un doux halo mordoré tandis que ses rayons scintillaient sur le feuillage rougeoyant. La nature était si belle en cette saison !

Guinness se mit à sautiller dans les airs pour tenter d'attraper des papillons blanc et orange. Tout à coup, il fut freiné dans son élan par une palissade tout en bois. Il coinça son museau dans l'une des fentes et se mit à gratter vivement cette dernière. Il se tourna vers sa maîtresse et poussa un miaulement rauque.

— Qu'as-tu vu mon Guinnessou ? fit Ariane d'une voix douce.

Elle s'approcha à son tour de la clôture. Une fente plus large que les autres lui permit de coller son œil droit et d'observer ce qu'il y avait derrière. Quelle ne fut pas sa stupéfaction de découvrir un village peuplé de cochons d'inde. C'était inouï ! Des petites boules de poil de toutes les couleurs et au poil long, court ou frisotté, s'agitaient dans tous les sens, telle une fourmilière. On entendait des gloussements et des pouik-pouik en continu. Ariane les regarda un bon quart d'heure avant de se reculer. Qui avait bien pu réaliser une telle merveille ? s'interrogea-t-elle à voix haute en regardant son chat qui lui répondit par un miaulement.

Elle caressa Guinness et lui dit :

— Laissons-les tranquilles ! S'ils se trouvent ici bien loin des habitations, ce n'est pas un hasard. Un vrai petit paradis ! Cet endroit est peu foulé par l'homme. Quand je vais raconter ça à ma Mirabelle, elle ne va pas en revenir !

Ariane quitta les lieux aussi discrètement que possible, un sourire flottant sur ses lèvres, ravie de sa découverte. Guinness marchait la queue bien dressée, fier de sa trouvaille. La jeune femme savait qu'elle reviendrait bientôt dans cette zone pour y laisser quelques victuailles à la saison morte et prendre le temps d'observer cette petite communauté.

1. La construction du Village

Premier dimanche d'octobre...

Alors que la plupart des animaux de la forêt dormaient encore d'un sommeil profond et paisible, Jojo le lapin sortit très tôt de son terrier pour entreprendre son habituelle ronde matinale. En cette période de l'année, il craignait plus que tout l'arrivée des chasseurs et les conséquences de leur présence ici. C'était le premier jour de chasse. Et comme chaque année, les coups de fusil terrifiaient les animaux de la forêt qui, au lieu de rester en sécurité dans leur tanière, prenaient la fuite sans réfléchir. C'était là leur pire erreur ! Jojo avait beau leur expliquer qu'il fallait rester terré dans son coin, rien n'y faisait. La terreur les faisait réagir de façon insensée.

Le jour ne tarderait pas à se lever. Jojo s'inquiétait tout particulièrement pour ses amis les cochons d'inde qui ne vivaient en forêt que depuis quelques mois seulement et ne comprenaient toujours pas les réels dangers de celle-ci. Certains étaient plus hardis que d'autres et ne respectaient pas les règles. Ils aimaient s'aventurer hors du village, poussés par leur gourmandise ou leur curiosité qui ne demandaient qu'à être comblées.

Le lapin se leva ainsi aux aurores et traversa la forêt pour rejoindre le village de Pouikland dont le fondateur était Nestor le castor. Sans lui, le village n'aurait jamais vu le jour. Il avait demandé à ses amies les marmottes de l'aider à le construire et il fallut plusieurs semaines avant que les pouikeurs, comme il les appelait, puissent y vivre. Nestor affirmait que les petits garnements passaient leurs temps à pouiker sans raison et que leur langage était incompréhensible. Pour cette raison, il avait décidé de donner le nom de Pouikland au village, choix qui fut approuvé par les chons par un pouik général bien évidemment !

Jojo gambadait sur un chemin bordé de buissons touffus et de baies appétissantes. Le soleil commençait à poindre à l'horizon et ses rayons venaient éclairer les feuilles d'un halo doré qui donnait une atmosphère féerique au lieu. Il devait se dépêcher, les