Vagues À L'Âme: Série Dernier Appel : Hunter
Par Sawyer Bennett
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À propos de ce livre électronique
Hunter Markham a quitté son pays pour parcourir le monde à la recherche de la gloire, qu'il a trouvée comme surfeur professionnel de haut niveau. A présent de retour sur le sable et la brise salée des Outer-Banks de Caroline du Nord, il s’apprête à ouvrir le Dernier Appel, un bar de plage niché au cœur des dunes de l'Atlantique. Cinq ans auparavant, Gabby Ward s’est jetée au cou du frère de sa meilleure amie suite à une soirée un peu trop arrosée, et son cœur innocent en est ressorti complètement brisé. Les plans soigneusement conçus de Gabby pour ignorer Hunter s’envolent en fumée quand il met sur la table une offre impossible à refuser. Jour après jour, travailler ensemble s'avère problématique, pour deux raisons : Gabby se rend compte que ses sentiments envers Hunter sont toujours très présents, tandis que Hunter peine à percer la carapace froide qui protège le cœur de Gabby. Ce qui au départ est un arrangement commercial tourne vite à la passion, une passion qu’aucun d’entre eux ne peut nier. Mais lorsque le Surf pro revient frapper à la porte, et que Hunter entrevoit une opportunité de renouer avec sa gloire passée, des choix difficiles les attendent tous les deux. Des choix qui pourraient réduire en miettes tout ce qu’ils ont bâti… ou les entrainer bien au-delà de leurs espérances si l’amour veut bien leur donner une seconde chance.
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Aperçu du livre
Vagues À L'Âme - Sawyer Bennett
Remerciements
Comme toujours, j’aimerais exprimer toute ma reconnaissance à ma famille et à mes amis pour leur soutien. J’ai une chance incroyable d’être entourée de gens aussi merveilleux.
J’aimerais citer deux personnes en particulier. Lisa Kuhne, ma fabuleuse assistante. Tu es ma meilleure supportrice et tu m’as enlevé un poids énorme ; grâce à toi, j’écris mieux. Je suis tellement reconnaissante que nous nous soyons rencontrées, et j’ai hâte de t’avoir à mes côtés pour poursuivre le voyage ensemble.
Darlene Ward Avery: tu es pour moi une source constante d’inspiration. Tu arrives toujours à me faire sourire, de l’un de ces sourires chaleureux qui ne me quittent pas de la journée. Je suis fière de t’avoir pour amie, et plus que quiconque dans ma vie, tu donnes un but à mon écriture. Tu sais ce que j’entends par là.
Je vous aime toutes les deux.
Prologue
Gabby
Cinq ans plus tôt
Je n’arrive pas à y croire !
Il est en train de m’embrasser, et jamais je ne me suis sentie aussi divinement bien. Je veux me rappeler de tout, et je consigne soigneusement chaque détail dans ma mémoire.
Ses lèvres contre les miennes, à la fois douces, mais sûres d’elles. Leur façon de se promener, de goûter. Sa langue, exigeante, qui m’entraîne vers mes fantasmes les plus profonds.
Je fonds.
Je me meurs du plaisir le plus pur et le plus coupable que ma psyché puisse appréhender du haut de ses dix-huit ans, et je ne sais plus quelle réaction adopter.
Je ne sais plus comment réagir parce que je suis amoureuse de Hunter Markham. Je l’aimais déjà avant mes dix ans : huit longues années passées à attendre sous l’emprise de son charme.
D’autant plus que je suis la meilleure amie de sa sœur Casey, et que j’ai pratiquement grandi chez eux, ce qui n’a pas manqué d’attiser ma flamme. De quatre ans notre aîné, il passait le plus clair de son temps à me taquiner, faisant preuve d’un comportement typique de garçon. De mon côté, cela n’avait fait que renforcer mes sentiments, parce que s’il m’embêtait autant, c’était bien que je devais lui plaire.
Non ?
Et ce soir… Tout est parfait.
Casey et moi venons de conclure cette dernière année de lycée avec notre cérémonie de remise des diplômes. Il y a cinq heures à peine, j’ai traversé la scène pour aller recevoir mon papier officiel. J’ai balayé l’audience du regard et brièvement reconnu mes parents que j’aime et que je chéris plus que tout, assis à côté de ceux de Casey, le visage rayonnant de fierté. J’ai vaguement pris note de nos deux couples de parents, très amis, en train d’applaudir avec enthousiasme.
Et puis mes yeux se sont portés sur Hunter. Il me souriait, lumineux et enjoué, ses dents parfaites éclatantes contre sa peau bronzée. J’adore cette chevelure châtain un peu longue et hirsute qu’il arbore, striée de mèches blondes éclaircies par le soleil et l’eau salée. Son vol de retour des îles Fidji avait atterri la veille au soir. Il venait de finir le Volcom Fiji Pro dans le cadre du Championnat de Monde de l’Association des Professionnels du Surf. En gros, c’est une manière plus élaborée de dire que Hunter est surfeur professionnel, et qu’il est sacrément doué. Il s’est classé second au tournoi, mais en fait, il est numéro cinq mondial.
Numéro cinq au monde, ce qui le rend encore plus attirant à mes yeux.
Et ce soir… Avec Casey, nous faisons la tournée des fêtes de célébration organisées sur les plages tout autour de l’Île d’Hatteras. Je suis sur un petit nuage de me sentir adulte et d’avoir obtenu mon diplôme de lycée ; et Hunter Markham s’est galamment proposé pour nous servir de chauffeur, et pour nous trimbaler d’une soirée à l’autre, pendant que, dans le respect de la tradition, Casey et moi buvons plus que de raison dans notre petit hameau de Caroline du Nord. Et donc, pour éviter de s’ennuyer ferme dans des fêtes d’ados, Hunter a poussé son meilleur ami Wyatt Banks à l’accompagner. Ce qui en soi est complètement hilarant quand on sait que Wyatt vient tout juste de prendre ses fonctions au sein du service de police de Nags Head… Mais vu que ce soir il n’est pas de garde, il a accepté de fermer les yeux sur notre consommation d’alcool, malgré le fait que nous soyons mineures.
Il n’est pas question ni pour Hunter ni pour Wyatt de nous laisser déraper, Casey et moi. En fait, ils surveillent scrupuleusement notre consommation de bière et insistent pour nous faire boire une bouteille d’eau à chaque nouvelle fête, et ils nous couvent comme des mamans ours veillant sur leur progéniture.
Non pas que dans l’absolu, être couvée de la sorte me pose un problème. En ce qui me concerne, n’importe quelle raison d’être aux côtés de Hunter constitue une opportunité à savourer. Par ici, Hunter est plus qu’une célébrité : c’est quasiment un dieu, et ce genre de statut entraîne tout un tas de flatteries et d’attentions de la part de la gent féminine. Je ne peux pas dire à quel point je jubile de voir Hunter décliner les unes après les autres les avances répétées de Barbies surfeuses pour se concentrer avec sérieux sur sa tâche de chaperon.
Mais pour en revenir au baiser.
Tout a commencé assez innocemment même si j’ai peut-être un peu provoqué la situation… À vrai dire, après avoir consommé cinq bières en l’espace de deux heures, j’étais assez guillerette. Nous venions de quitter la soirée très réussie de Troy Bean. Ses parents sont ultra-cools et le fait que des mineurs boivent de l’alcool ne les dérangeait pas. Ils avaient préparé un énorme feu de camp sur la plage en contrebas, juste sous la terrasse en bois de leur maison côtière, et un groupe jouait de la musique. Il se faisait tard, et même avec des chaperons responsables, mes parents avaient insisté pour que je sois de retour à minuit, bien conscients que Hunter et Wyatt risquaient probablement de ramener deux filles assez imbibées.
Mes parents avaient fait preuve de compréhension parce que je suis, dans tous les sens du terme, la fille parfaite. J’ai terminé mon lycée première de la classe, j’ai toujours été irréprochable, et j’ai directement obtenu une place à l’Université de Caroline du Nord. Mes parents me font confiance, ou plutôt font confiance à Hunter, et ils me savent la tête suffisamment sur les épaules pour pouvoir me laisser faire la fête et célébrer ma remise de diplôme en toute sécurité.
Alors qu’il restait moins d’une demi-heure pour faire les quinze kilomètres du trajet retour, Hunter m’a agrippé le coude en se penchant près de moi, pour me chuchoter à l’oreille.
— Gabs, il faut y aller.
Malgré moi, un frisson m’a parcourue en sentant la proximité de ses lèvres avec ma peau, et à sa façon de m’appeler Gabs. C’est la seule personne au monde à m’appeler de la sorte, et du coup c’est vraiment spécial pour moi.
En se retournant, il a poussé un juron :
— Merde, où est passée Casey ?
J’ai haussé les épaules et scruté la zone du regard, sans pour autant réussir à apercevoir Casey au milieu des adolescents surexcités occupés à flirter. Elle devait encore être dans un coin sombre à traîner avec un beau mec. Casey, c’est du sauvage pur à haute teneur en octane, puissance dix : elle assume complètement sa sexualité. Elle ne s’excuse pas le moins du monde de la série de cœurs brisés laissés dans son sillage et elle a toujours au moins trois préservatifs dans son sac. Casey a traversé un moment très difficile l’année dernière quand son frère Brody, le jumeau de Hunter, a été envoyé en prison. Depuis, son comportement est devenu plus agressif et je passe une bonne partie de mon temps à la laisser pleurer sur mon épaule, et à l’écouter insulter la terre entière de lui avoir pris son frère aîné. Wyatt a souri en coin, en suggérant :
— Je vais la chercher. Vérifiez au passage dans la maison, et je vous retrouve à la voiture.
Hunter a acquiescé, sans desserrer les dents.
— J’espère vraiment que tu vas la trouver, parce que franchement, si je la surprends avec quelqu’un, je ne garantis pas ma réaction.
Un tremblement m’a parcourue, mais cette fois, devant le ton menaçant de Hunter ; de toute évidence, il fait preuve d’une attitude surprotectrice. En me prenant par la main, il a lancé :
— On y va, Gabs.
Et oui, j’ai encore frissonné à sa façon de prononcer mon nom, et au contact de sa main dans la mienne.
Hunter m’a guidée dans la maison, faisant au revoir du geste aux fêtards rencontrés sur notre passage. De la tête, il a pris congé de plusieurs personnes, poussé du poing quelques types pour les écarter du milieu, et délicatement éloigné la main d’une fille racoleuse qui a tenté de l’attraper par le cou pour l’embrasser. En la dépassant, je lui ai lancé un « pouffiasse » entre les dents, et j’ai entendu Hunter rire.
N’ayant pas trouvé Casey à l’intérieur, nous avons supposé qu’elle devait être quelque part sur la plage et que Wyatt allait la retrouver. J’ai suivi Hunter en bas des marches du perron, et nous avons longé le petit sentier de la plage, jusqu’à l’endroit où il avait garé la voiture de ses parents, quelques centaines de mètres plus bas.
Alors que nous marchions dans l’obscurité sur le trottoir irrégulier, Hunter a marmonné :
— Je te jure que si jamais Casey…
Il n’a pas fini sa phrase, se retenant de formuler tout haut ce qu’il espérait que Casey n’était pas en train de faire. La déception transparaissait clairement dans sa voix.
— Donne-lui une chance, Hunter, ai-je répondu en me prenant les pieds dans un trou de la route.
Heureusement, il me tenait encore par la main et m’a retenue avant que je ne me retrouve par terre.
— Elle a beaucoup de mal à digérer ce qui s’est passé avec Brody.
J’ai senti son corps se raidir à la mention de son frère jumeau, et il a presque aboyé.
— Ce n’est pas une raison !
Il a accéléré, et j’ai dû doubler le pas pour rester à sa hauteur.
— Je dis simplement qu’un peu de compréhension de ta part lui ferait du bien.
Hunter s’est brutalement retourné pour me faire volte-face. Et bien sûr, je l’ai percuté de plein fouet, directement dans la poitrine. Il m’a lâché la main et saisie par la taille, pour me maintenir à la verticale. J’ai involontairement vacillé contre lui, l’esprit embrumé par les bières ingurgitées qui protestaient dans mon estomac. Mes mains sont remontées de leur propre chef contre ses pectoraux, et intérieurement, j’ai poussé un soupir à ce contact physique avec Hunter Markham.
La lune brillait, et je pouvais la voir se refléter dans ses yeux bleus qu’il avait baissés, remplis de colère.
— Je n’ai pas du tout envie qu’elle fasse une énorme bêtise. Je voyage tellement que je n’arrive même pas à m’occuper d’elle.
Certes, il était en colère, mais j’ai vu autre chose transparaître à la surface : de l’inquiétude pour sa petite sœur. Il craignait de la voir faire n’importe quoi et de ne plus pouvoir la ramener dans le droit chemin. Et c’est exactement à ce moment-là que j’ai senti mon cœur fondre pour lui.
Je ne sais pas si c’est l’alcool qui m’a rendue téméraire, mais je me suis rapprochée de lui, encore plus près, pour murmurer :
— Je m’occuperai d’elle. Tu n’as pas à t’inquiéter.
Il m’a fixée d’un regard crispé quelques instants, puis ses traits se sont un peu détendus. Il a même soulevé la main pour remettre en place une mèche indisciplinée derrière mon oreille, d’un geste si tendre et si rempli d’amour qu’à ce moment-là, mon cœur a décidé qu’il n’appartiendrait qu’à une seule et unique personne, à tout jamais : Hunter Markham.
J’ai agi malgré moi ; c’était comme la course effrénée d’une harde de gazelles en fuite, face à un lion affamé dans le Serengeti. Mes mains ont longé sa poitrine pour aller s’envelopper autour de son cou. Je l’ai senti hésiter, pris par surprise, et j’ai vu le doute écarquiller ses yeux. Cela ne m’a pas retenue pour autant. Je me suis haussée sur la pointe des pieds et de mes lèvres, j’ai frôlé les siennes.
Lorsque je me suis reculée, j’ai vu toute une palette d’émotions se refléter dans ses pupilles. Du choc, de l’incrédulité, voire un certain dégoût. Le cœur serré, je me suis dégagée de son étreinte. Mais tout aussi vite, j’ai entrevu autre chose dans son regard, comme une gifle en pleine figure.
Du désir.
Aucun signe avant-coureur, rien, n’aurait pu me préparer pour la suite.
Hunter m’a prise dans ses bras, étroitement, et est venu poser sa bouche sur la mienne avec un grognement charnel qui m’a touchée au plus profond. J’ai senti le désir contracter mon ventre.
Ses lèvres se sont faites insistantes, se sont entrouvertes, et ont entraîné ma bouche dans le mouvement. Immédiatement, sa langue est venue me posséder, avec un goût de dermophil menthe poivrée-cerise. Mon cœur tambourinait tellement fort que j’ai cru qu’il allait exploser et me jaillir de la poitrine.
Alors oui. Je suis là, debout sur une route dans le noir, en train de me faire embrasser passionnément par Hunter Markham, et je veux graver dans ma mémoire chaque détail et la magie de chaque seconde. C’est la plus belle chose qui me soit arrivée de toute ma vie, un moment inégalable… Sauf bien sûr s’il continue à m’embrasser et qu’il déclare avec ferveur ses sentiments pour moi.
Je n’ai aucune expérience. Mon corps, encore innocent, ne peut s’empêcher de vouloir découvrir ce que je n’aurais jamais cru imaginer ce soir. La vision de Hunter dévêtu, son corps sur le mien, en moi, me flotte dans la tête… et sans même savoir ce que je fais, j’avance le bassin.
Hunter me dépasse d’au moins quinze centimètres. Lorsque mon corps vient s’appuyer si près du sien, je suis sonnée, grisée, et un peu nerveuse au contact de l’érection que je devine, pressante, contre mon estomac.
Je suis extatique, il éprouve du désir pour moi ! Cela me rend audacieuse et entreprenante ; je me plaque contre lui, espérant l’inciter à aller encore plus loin.
Mais la réaction que j’obtiens est complètement imprévisible.
Hunter, d’un bond, s’écarte de moi, comme brûlé par le feu, et jure férocement :
— Putain, Gabs !
Un froid m’envahit dès que ses mains me relâchent. J’observe sa manière de me fixer, la poitrine haletante, le regard furibond. Les poings serrés le long du torse, il affiche un air positivement meurtrier.
— Tu fais quoi, là ?
— Je… Je croyais qu’on s’embrassait, dis-je en marmonnant lamentablement, le cœur pris en étau dans la poitrine.
J’ai complètement perdu pied. Comment a-t-il pu m’embrasser avec autant de passion et autant de fougue il y a quelques instants, et à présent me regarder avec un tel mépris ?
— Il ne fallait pas lâche-t-il d’un ton austère.
Et en plus, il s’essuie la bouche du dos de la main. Avec ce geste, je me sens salie et bon marché. La tristesse me poignarde. Je répète, sans comprendre :
— Il ne fallait pas ?
— Non, répond-il comme si je venais de poser une question complètement idiote. Tu es comme une sœur pour moi. On ne peut pas faire ça. Tu n’aurais pas dû faire ça.
Cette fois c’est moi qui commence à m’énerver. Il a l’air d’insinuer que tout est entièrement de ma faute, et certes, j’admets que c’est moi qui ai initié ce baiser. Mais il y a quand même participé plus qu’activement, à cent pour cent.
Je fronce le regard et je répète :
— Je n’aurais pas dû ? Pour autant que je sache, tu m’as embrassée aussi, non ?
Il ouvre la bouche, prêt à argumenter, et la referme instantanément parce qu’il sait pertinemment que j’ai raison. J’ai gagné, je ne peux pas m’empêcher d’afficher un air suffisant, mais je me rends tout de suite compte que j’ai crié victoire trop tôt, à sa façon de se redresser.
Il prend une profonde inspiration, expire, et sa voix sort beaucoup plus calmement.
— Excuse-moi. Je n’aurais pas dû, moi non plus. C’était une erreur.
Quoi ? Une erreur ? Mais pas du tout ! J’insiste, en m’approchant.
— Ce n’était pas une erreur !
Il recule d’un pas, ce qui me met encore plus en colère. J’ouvre la bouche pour lui dire ce que j’en pense, quand la voix de Wyatt retentit dans le noir.
— Hunter, ta sœur est là, je l’ai trouvée !
Je me retourne et j’aperçois Wyatt s’avancer dans la lumière d’un réverbère en traînant Casey derrière lui. Elle n’a pas l’air contente et lui non plus.
Je sens Hunter s’approcher d’un pas dans mon dos ; il se penche en avant pour me murmurer :
— C’était une erreur Gabs. J’efface tout ce qui vient de se passer. Et tu ferais bien d’en faire autant.
Puis Hunter me suit vers Casey.
— Où était-elle passée ? » demande-t-il à Wyatt.
Relâchant la main de Casey, Wyatt prend Hunter par l’épaule pour l’entraîner de l’autre côté, vers la voiture.
— C’est bon mon pote. Tout va bien. Elle était juste dans la salle de bains.
Rien qu’au sourire ironique qui lui remonte le coin des lèvres, je comprends que Casey n’était pas du tout dans la salle de bain, et que Wyatt la couvre. Elle me prend la main, m’entraîne vers la voiture, ouvre la portière arrière et me pousse à l’intérieur. Elle s’installe près de moi dans l’obscurité. Au-dehors, j’entends vaguement les voix de Wyatt et de Hunter en grande conversation, et même sans distinguer clairement ce qui se dit, le ton posé de Wyatt m’indique qu’il fait de son mieux pour rassurer Hunter, pour lui confirmer que Casey va bien, et que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.
Casey m’attrape la main et la serre avec excitation.
— Putain Gaby, cet enfoiré de Tim Miller avait sa main dans ma culotte quand Wyatt nous a chopés. J’ai bien cru que j’allais mourir.
En temps normal, j’aurais levé les sourcils en entendant Casey me raconter ses sexcapades, et je lui aurais lancé un regard de réprimande. Mais là, je ne peux même pas trouver la force de réagir. Je suis encore sous le coup du baiser torride et de la douche froide que je viens de recevoir il y a tout juste cinq minutes.
Bien entendu, mon attitude complètement anormale fait passer au rouge tous les voyants de Casey. Après tout je suis sa meilleure amie.
— Qu’est-ce qui se passe ?
J’arrive à répondre à la hâte, un peu trop fort.
— Rien.
Mon cerveau tourne encore à cent à l’heure, absorbé par les implications de ce qui vient juste de se passer entre Hunter et moi. J’ai la confirmation que mes sentiments à son égard ne sont absolument pas réciproques. Et en plus, maintenant, il doit croire que je couche avec tout le monde.
— Tu me racontes des salades, Gabriella Ward. Crache le morceau, exige-t-elle.
Je la rassure en lui serrant la main, et cette fois, je prends soin de bien contrôler ma voix.
— Ça va, je t’assure. Je me sens un peu barbouillée, c’est tout.
Il n’en faut pas plus. La perspective de me voir vomir suffit à détourner l’attention de Casey. Elle se penche vers ma fenêtre et abaisse la vitre.
— Voilà. Comme ça, tu peux vomir si ça ne va pas. Je te tiendrai les cheveux.
Au même moment, Hunter ouvre la portière du conducteur, déclenchant la lumière du plafond. Mes yeux se portent directement sur les siens tandis qu’il monte dans la voiture ; son visage affiche encore un air de mépris. Je ne sais pas si c’est à cause de moi ou à cause de Casey, sûrement un peu des deux.
Wyatt s’installe côté passager, mais avant qu’il ne referme sa portière et que la lumière ne s’éteigne, Hunter annonce :
— On ramène les filles et on va chez Salty. J’ai prévu de retrouver Mindy.
Hunter me regarde dans son rétroviseur, peut-être pour évaluer ma réaction à l’annonce officielle qui confirme que je suis de l’histoire ancienne. Il sort avec la plus grosse pétasse des Outer-Banks, et il l’a clamé haut et fort pour être sûr que je ne me fasse aucune illusion sur la nature de ses sentiments.
C’est bizarre… Il y quelques instants encore, mon cœur débordait d’amour, d’attention, d’amitié, de désir envers Hunter : toute une déclinaison de beaux sentiments.
Et là ?
Un froid glacial me parcourt : mes sentiments mielleux s’envolent en un instant, pour faire place à de l’amertume et à du ressentiment. Je suis furieuse contre lui, et aussi contre moi, d’avoir pu imaginer un seul instant que peut-être, il y avait quelque chose entre nous. Après toutes ces années passées à me croire amoureuse de lui, je réalise, dans un surprenant moment de lucidité, que je suis la plus grosse gourde au monde, et que Hunter Markham est le plus beau spécimen de connard qui soit.
Dorénavant, c’est fini : il ne veut plus rien dire pour moi.
Chapitre 1
Gabby
Aujourd’hui
Je me gare sur le parking du Sandshark, un vieux bâtiment décrépi situé Roanoke Sound, juste devant Nags Head. C’est là que je retrouve Casey et Alyssa tous les lundis matin pour le petit-déjeuner. C’est une tradition que nous avons instaurée depuis deux ans déjà, quand Alyssa est venue s’installer définitivement sur les Outer Banks.
J’arrête le moteur et j’attends avec patience que mon vieux Ford Pickup 1979, celui de mon père, veuille bien en finir avec ses crachotements et ses protestations ; je n’arrive pas à expliquer les efforts désespérés qu’il fait pour rester en marche, alors que pourtant, j’ai coupé le contact. Lorsqu’il finit par se taire, je repense à mon père, et une vague de chagrin me submerge pendant un instant. Ce week-end va marquer le troisième anniversaire de sa mort, et il me manque toujours autant aujourd’hui que lorsqu’il nous a quittés.
Je pose ma tête contre le volant et je respire profondément pour tenter de chasser la tristesse. Aujourd’hui, c’est un grand jour. Je vais lancer une enchère sur un projet immobilier qui devrait remettre Ward Construction dans le vert et faire de moi une entrepreneure accomplie. À condition qu’il soit validé. J’y travaille depuis que j’ai repris les affaires de mon père à sa mort.
Je n’aurais jamais cru que la vie me mènerait là ; moi, en train de gérer une entreprise de construction.
Beaucoup de doutes et d’incertitudes me tourmentent au quotidien, mais j’entends encore mon père me répéter inlassablement que je peux tout faire, du moment que je le veux. À sa mort, trois ans auparavant, je ne me suis pas posé de question : j’ai quitté l’université de Caroline en début de dernière année, pour rentrer sur les Outer-Banks et reprendre les rênes de sa société. Ma mère m’a prise pour une folle, mais elle m’a soutenue. Je crois que tout comme moi, elle abhorrait l’idée de voir Ward Construction disparaître avec mon père.
Je connais bien l’entreprise. Je savais à peine marcher que j’accompagnais déjà mon père sur les chantiers dans son vieux pick-up. Dès l’âge de quatorze ans, j’ai commencé à travailler avec lui l’été : à poser des plaques de plâtre, à couler du béton et à me former en menuiserie à ses côtés. Cela ne m’a jamais paru bizarre d’être une fille et d’exercer un métier masculin. J’ai un talent naturel pour ça et il n’y a rien que je ne puisse construire ou réparer, du moment que c’est supposé tenir avec un clou, une vis ou un joint.
Je galère depuis trois ans, et j’arrive tout juste à joindre les deux bouts. Au début, j’ai cru que tout irait bien. Le travail de mon père relevait principalement du commercial et dans l’ensemble, les clients réguliers n’ont eu aucun état d’âme à m’engager sur leurs nouveaux projets. Ils m’avaient vue à l’œuvre au fil des ans et ils sentaient qu’ils pouvaient me faire confiance. En revanche, j’ai beaucoup de mal à conclure de nouvelles affaires. Il n’y a aucun doute là-dessus, être une femme de vingt-trois ans représente en soi une limite dans ce secteur d’activité. J’ai beau être licenciée en bâtiment et faire un travail de qualité, tout aussi bien que les autres, rien n’y fait. Jour après jour, je dois sans cesse lutter d’arrache-pied pour faire mes preuves.
Oui, pas une journée ne passe sans que j’envisage de fermer Ward Construction et de retourner à la fac pour terminer mon diplôme d’enseignante de maternelle. Même si l’enseignement est mon premier amour et ma première passion, j’aime tout autant le bâtiment. C’est juste qu’à la longue, je me demande si je vais finir par y arriver.
Un bruit de klaxon retentit près de moi, et je tourne la tête pour regarder par la fenêtre. Alyssa est assise dans son Ford pick-up, un peu plus neuf que le mien. Elle m’adresse un sourire franc et me fait un petit signe de la main. En lui rendant son sourire, je sors de mon véhicule.
En guise de bonjour, Alyssa me serre bien fort dans ses bras, ce qui en dit long parce qu’elle est vraiment minuscule. Du haut de son mètre cinquante-deux, on dirait un petit moineau tout frêle. Elle porte ses cheveux châtain clair en mèches très courtes, ce qui fait ressortir ses grands yeux noisette contre sa peau claire. Elle est belle dans le sens traditionnel du terme, éhontément riche, et c’est la personne la plus terre-à-terre et la plus discrète qui soit.
Héritière d’une véritable dynastie pharmaceutique, elle a reçu plusieurs millions à ses vingt-et-un ans, mais cela ne lui importe guère. Son grand-père est parti d’une petite entreprise en médicaments qu’il a montée dans les années cinquante ; et maintenant, il fait partie des gens les plus riches au monde d’après le classement du magazine Fortune 500.
Alyssa passait ses étés sur les Outer-Banks, avec une mère constamment absorbée par des événements mondains, et un père toujours absent qui restait à New York pour faire fructifier les milliards familiaux. Elle aimait mieux passer ses nuits chez moi ou chez Casey, et snobait les vêtements de marque et les voitures
