Perversion Tome 2: La face cachée
Par Nicole Gauthier
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À propos de ce livre électronique
Allongée dans son lit aux soins intensifs, ma proie ouvre les yeux.
Le temps s’arrête alors qu’elle tourne la tête vers moi.
Le signal d’alarme dans ma tête. Agir vite. L’étrangler.
Mes neurones en accéléré : Une porte de cellule qu’on referme avec fracas. La honte. Pris au piège !
Je tourne la tête vers Laury. Ma princesse.
Fuir si je ne veux pas tout perdre.
Personne ne m’arrêtera. Personne.
Une chasse à l’homme s’amorce. Poussé dans ses retranchements et loin de son monde parfait, le séduisant psychiatre n’est pas qu’un être charismatique.
Habile, vicieux, excessif, colérique, nous découvrirons la face cachée de Steve.
Jusqu’où Laury sera-t-elle prête à aller pour lui ?
Nicole Gauthier
Trentenaire enjouée et sans filtre, Nicole Gauthier vous transporte dans un monde qui bouscule par son langage direct, son humour imprévisible. Amatrice de Coquilles St-Jacques et de bière à l’abricot, elle aime travailler dans ses plates-bandes, rire avant de raconter ses jokes et porter des pantalons de pyjama à tête de chevreuil. Elle aime bien fredonner du Bruno Mars et du Marc Dupré en cachette. A beaucoup d’affection envers l’esprit de Bottine et les jokes bas de gamme. Ayant déjà une trilogie de suspense aux scènes X plutôt hard, elle se lance ici dans un tout autre style dévoilant un humour absurde à travers ses petites histoires.
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Avis sur Perversion Tome 2
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Aperçu du livre
Perversion Tome 2 - Nicole Gauthier
UN
La fuite
Hôpital CHUL de Québec, une nuit de décembre
Steve.
Ma Laury, à l’hôpital ! T’es où ? Ils n’ont pas su me répondre à l’Urgence !
Qu’est-ce qui t’est arrivé ? Je ne peux pas arrêter de te surveiller un moment qu’il t’arrive quelque chose !
Je traverse les couloirs, enragé, faisant voler les portes sur mon passage. Elle m’a dit de venir en catastrophe.
Elle ne peut pas être en train de mourir ? Qu’est-ce qui peut être si grave ? Oh que j’irai creuser dans ta tombe pour lapider ton joli petit minois si tu me fais l’affront de disparaître.
Un homme s’apprêtant à descendre d’une civière se recule prestement alors que je fonce vers lui. Sage décision, le cave. T’aurais regretté d’avoir croisé mon chemin !
Je déboule aux soins intensifs faisant claquer les portes contre le mur.
Une infirmière me retient par le bras, je m’en dégage violemment, cherchant avec fureur dans la pièce.
— Loup ? Où es-tu ? que je crie, angoissé à l’idée d’avoir perdu ma femme.
Un coup dans la poitrine alors que je l’aperçois à travers la vitre d’une salle d’observation. Elle vient vers moi.
Je repousse un médecin qui tente de s’interposer pour que je n’entre pas dans la chambre.
Je serre ma Princesse dans mes bras. S’il avait fallu qu’elle soit morte… Le monde entier aurait payé pour ça.
Je plonge mon nez dans son cou retrouvant son odeur avec un soulagement à peine dissimulé.
Elle me caresse les cheveux avec douceur pour me réconforter.
— Tout va bien, tout va bien, Steve, me chuchote-t-elle d’un ton apaisant.
Brusquement, mon sang ne fait qu’un tour. J’écarquille les yeux n’arrivant pas à y croire ! ELLE ! Étendue dans ce lit d’hôpital. GENEVIÈVE, ma proie.
Elle DEVAIT être morte. Xavier, ce sale rat !
Comme un signal d’alarme qui part sur les chapeaux de roue dans ma tête.
Je parviens à articuler d’une voix calme, tout en regardant autour de moi pour repérer la sortie :
— C’est... Geneviève ?
Laury hoche la tête.
Allongée dans ce lit des soins intensifs, ma proie ouvre les yeux à cet instant.
Le temps s’arrête alors qu’elle tourne la tête vers moi.
Le signal d’alarme retentit à nouveau dans ma tête. Un pincement dans la poitrine. Agir. Agir vite. Me jeter sur elle et l’étrangler.
Mes neurones en accéléré : le bruit d’une porte de cellule qu’on referme avec fracas. Les sanglots de ma mère. La honte.
Rien qu’un faible.
Je tourne la tête vers Laury, paniqué.
Fuir si je ne veux pas tout perdre. Ils ne me prendront pas. Je ne serai la honte de personne. Je suis plus fort qu’eux.
Le regard épouvanté, Geneviève pointe son index accusateur vers moi. Si faible, mais encore assez forte pour m’accuser. Elle m’aura tenu tête jusqu’à la fin. Elle paiera pour ça.
Sa voix rauque me glace alors qu’elle s’agite de plus en plus dans ma direction.
— Lui... Lui !
Refusant de céder à la panique, je m’esquive rapidement de cette trappe qu’est devenue pour moi la chambre de Geneviève. Je dois foutre le camp d’ici, et ce, le plus vite possible. Un policier arrive sur l’étage, comment puis-je ne pas l’avoir vu en arrivant ? Quel imbécile je suis !
Devant le regard stupéfait de Laury, je m’élance vers la porte bousculant le médecin qui s’y trouve.
— Steve ! crie-t-elle derrière moi, ne comprenant visiblement pas ce qui se passe.
Désolé, ma Princesse. Je dois y aller.
Je profite de l’esclandre provoqué par Geneviève pour m’enfuir. Alors qu’un couple accourt vers sa chambre, je quitte les lieux.
Je suis déjà loin dans les corridors quand l’alerte est lancée. Un sourire de satisfaction se dessine sur mes traits. Une course comportant différentes étapes a commencé dans mon esprit.
Sortir d’ici dans un temps record, sans me faire prendre. J’aime les défis. Les imprévus me stimulent au plus haut point.
Réfléchis, Steve, réfléchis. Sortir de ce labyrinthe de couloirs… Encore heureux que j’aie fait certains stages ici par le passé.
Pousse-toi, connard ! Je rage tout en faisant tomber une personne sur mon chemin. Même pas eu le temps de voir si c’était un homme ou une femme. Aucune importance.
Personne ne m’arrêtera. Personne.
Une ritournelle de Jean Leloup ne me quitte plus : Non, j’veux pas aller en prison…¹
Cette phrase tourne en boucle dans ma tête ! Putain ! Réfléchis Steve, réfléchis, pauvre abruti !
Ne cède pas à la panique. Tu avais déjà pensé à cette éventualité : devoir fuir.
L’adrénaline court dans mes veines. Je me rappelle que j’ai laissé ma voiture dans une petite rue non loin et non dans le stationnement. J’ai envie de rire très fort, excité par cette situation. Je suis préparé depuis des lunes. Sous toute éventualité, j’étais prêt.
Je dois voir ça comme un exercice pratique. Tourne ici, descends ces marches. Allez ! Magne-toi, pauvre con !!
Non, j’veux pas aller en prison…*
Chanson de merde ! Dégage de ma tête !
Ouf ! Pousse, Steve, pousse sur tes jambes ! Donne tout ce que tu as ! Comme un sprint final. Tu le sais que c’est toi le gagnant.
J’augmente ma vitesse sentant mes muscles réagir. Tout m’a préparé à ce moment.
Y me mettront pas en dedans, certain !
Non, maman, je ne te ferai jamais cette offense. Je suis fort, pensai-je arrivant devant une porte de sécurité qui donne sur l’arrière de l’établissement.
Je m’élance de toutes mes forces dans la sortie de secours qui s’ouvre avec fracas. Premier but atteint.
Je prends à peine le temps de respirer l’air froid du soir repartant en courant sur le bitume. Je fonce dans le stationnement arrière louvoyant entre les bâtiments.
Non, j’veux pas aller en prison…
Déterminé, je baisse la tête et je me fonds dans la nuit. Rien ne m’arrêtera. Rien.
J’éclate de rire alors que je remarque la rue sur laquelle j’ai stationné ma voiture : Jean Brillant. Comme un clin d’œil à moi-même. Ils ne m’auront pas.
Tout en continuant d’avancer, je farfouille dans mon sac en bandoulière. Je saisis le GPS que je garde ouvert en permanence. Prochaine étape.
DEUX
Le choc
Étendue dans son lit, en proie à une crise fulgurante après avoir identifié son kidnappeur, Geneviève hurle, hystérique.
Avançant de façon mécanique, poussée par une infirmière hors de la chambre, Laury entend le policier passer un call sur son émetteur.
C’est le branle-bas sur l’étage alors qu’on s’occupe de Geneviève, en proie à une crise de panique qui met sa vie en danger, vu sa faiblesse actuelle.
Hébétée, Laury entend la voix ferme de l’agent donner des directives quelques minutes plus tard.
Il se met à courir dans le couloir et tout le monde bouge alors qu’elle reste là, bouche bée. On sécurise la chambre de son amie et elle-même se retrouve dans le corridor.
Dire qu’il y a à peine quelques minutes, j’étais au chevet de ma meilleure amie. J’étais bouleversée, mais heureuse qu’elle soit en vie. Steve devait me rejoindre à l’hôpital. Je n’avais pas eu le temps de lui dire dans mon coup de fil pourquoi je me trouvais sur les lieux.
Elle a une moue déconcertée à l’idée du branle-bas qui a suivi.
Même pas eu le temps de lui dire qu’en fait, je n’étais pas du tout blessée. Que j’avais une grande nouvelle à lui annoncer : mon amie était vivante !
Elle fronce les sourcils.
Lui qui insistait tant pour que je me fasse à l’idée qu’elle soit morte…
Ses mots la saisissent.
Comme s’il savait des choses… Et si c’était vraiment lui le coupable ?
Son cœur rate un battement, elle ouvre la bouche, stupéfaite.
Steve. La frayeur sur son visage quand il l’a aperçue… Sa fuite !
Un préposé me pointe soudain du doigt, j’entends ses mots et pourtant je n’ai pas l’impression qu’il parle de moi.
— Vous cherchez la conjointe du suspect ? C’est elle, la jeune femme près du mur !
C’est elle ! Ces mots sonnent comme une détonation dans ma tête ! C’est elle ! Ils repassent en boucle alors que je n’arrive pas à assimiler que Steve puisse avoir fait du mal à Geneviève.
Laury secoue la tête de droite à gauche, abasourdie.
Ça ne peut pas être moi. Je souris bêtement tellement c’est absurde. Et pourtant… Je pose la main sur mon cœur, ne riant plus alors qu’un policier m’adresse la parole.
La terre a arrêté de tourner à cet instant-là, juste là.
****
Laury sent une vibration dans sa poche de jean alors qu’elle attend dans le corridor de l’hôpital. Numéro inconnu. Son cœur ne fait qu’un tour alors qu’elle ne résiste pas à lire le texto reçu.
Tu dois quitter les lieux tout de suite, tu es en danger. Trouve la sortie la plus proche, sois discrète. Texte-moi quand c’est fait. Je te guiderai.
Laury déglutit et range son téléphone. Elle regarde partout autour. Le timing ne peut être meilleur. Personne ne fait attention à elle. Le policier lui a bien dit d’attendre dans le corridor. Devrait-elle vraiment s’en aller ?
Est-ce à cause de lui que je suis en danger ? Vont-ils m’arrêter ? Steve va-t-il être incarcéré ? Ça ne peut pas être lui qui ait enlevé Geneviève. C’est impossible.
Elle secoue la tête sans s’en rendre compte, se mettant en marche. Elle jette un œil derrière son épaule. Elle accélère le pas soudain pressée de quitter les lieux alors que d’autres agents ont envahi l’hôpital.
****
Derrière l’hôpital, Jean Brillant direction est. Général-Allard direction sud. Gregg hauteur Teillet. Cours, ne perds pas de temps.
Va-t-elle le faire ? Je ne peux pas attendre longtemps, je devrai passer à la prochaine étape rapidement. Ils vont déployer des policiers. Magne-toi, Loup.
Après quelques minutes qui me semblent une éternité, j’aperçois ma Princesse qui descend la rue. Elle vient vers moi sans le savoir. Je souris de satisfaction.
Parfait.
TROIS
Révélations
Saint-Joachim-de-Courval, au même moment
Sébastien tourne dans le stationnement désert du centre de santé où se trouve Éliane depuis plusieurs mois suite à son accident. Il termine un joint avant de sortir de sa voiture. Cela l’aide à calmer son anxiété et sa culpabilité chaque fois qu’il revient sur les lieux.
Seul le bruit de Gabriel, le sous-fifre de Xavier, qui pelte l’entrée résonne dans le soir. Il gratte les marches, le bruit irrite Sébastien, il grimace.
Gabriel fait un signe de tête à l’endroit du visiteur qui vient presque chaque jour sans faute.
Sébastien se dirige d’un pas décidé vers l’immense maison victorienne et monte à l’étage.
Planté devant le lit d’Éliane, il l’observe attentivement alors qu’elle semble dormir. Lourdement médicamentée, elle ne réagit pas à sa présence.
Il longe le lit et tourne souvent la tête vers la porte. Le regard tourmenté, il se décide à aller la fermer.
Xavier l’a détachée. Excellent. Il a relevé le drap.
Nerveux, Sébastien jette un dernier regard à la porte close.
Aucun bruit, j’y vais.
Il se rapproche d’Éliane, effleure une de ses cuisses du bout des doigts, remonte sa jaquette jusqu’à son nombril. Un large sourire se dessine sur ses traits.
Il a retiré sa petite culotte avant que j’arrive. Il pense vraiment à tout.
Il glisse une main sur le bas-ventre d’Éliane effleurant sa fente avec une excitation particulière. Un doute, comme à chaque fois, mais de moins en moins présent. Il arrête un instant, observe le visage endormi d’Éliane, en proie à une certaine anxiété.
J’aurais dû me rouler un deuxième joint.
Pas que tu serais en désaccord avec ce que je fais, mais… Te connaissant, c’est pas vraiment comme abuser de toi, dans le fond. T’es pas toute là, mais ce serait ton genre… se déculpabilise-t-il.
Il poursuit l’exploration de son corps atteignant du bout des doigts l’entrée de son vagin.
Et si tu ouvrais les yeux et me dénonçais ?
Pris de remords, Sébastien retire lentement ses doigts, tourmenté et déçu à la fois. Il les porte à son visage, les hume.
Elle ne le saura jamais. Et Xavier ne me trahira pas. Après tout, c’est lui qui a suggéré ça la première fois. Lui qui m’a incité à la toucher de plus en plus.
Il avait levé la jaquette. J’étais tellement scandalisé quand il m’a dit d’en profiter pour passer un bon moment avec elle. Ça m’avait profondément choqué alors que j’étais en visite, lui, le grand manitou de ce centre de soins longue durée !
Où était son éthique ? Je l’avais prestement tassé de là pour cacher le corps d’Éliane brusquement étalé sous nos yeux. Quel outrage à ma blonde !
Xavier avait ri. Patient, il avait recommencé, et cette fois, sous mon regard outré, il avait été jusqu’à glisser sa main dans la petite culotte d’Éliane !
Bon Dieu, j’étais tellement furieux, mais aussi si excité par ce geste soudain. Je ca-po-tais ! Ça m’a pris un certain contrôle pour ne pas éjaculer à ce moment-là.
Je le voyais, Xavier qui effleurait le clitoris d’Éliane comme si je n’étais pas là.
Je ne pouvais détacher mes yeux d’elle, alternant nerveusement entre son visage et le mouvement constant sous sa petite culotte. J’aurais tout donné pour être à la place de Xavier même si j’étais profondément choqué par ce sacrilège envers elle.
C’est à ce moment qu’il s’est tourné vers moi. Je m’en rappellerai toujours. Un immense frisson m’a parcouru le corps. J’avais une érection si terrible que ça me faisait un mal de chien. Je n’allais pas me soulager devant lui.
Il a tassé la petite culotte d’Éliane pour bien me montrer sa chair rose.
Il a laissé la jaquette relevée, m’a regardé un instant en disant :
— Je ne sais pas comment tu fais pour ne pas avoir envie de jouer un peu avec elle… Je suis certain que ça lui ferait du bien d’avoir un peu de plaisir…
Sur ce, il était sorti.
J’étais resté pétrifié un long moment devant son lit, les yeux obstinément fixés sur sa petite culotte. J’essayais de revoir dans ma tête ce que j’avais vu en dessous.
Et c’est là que ça s’est produit.
J’ai avancé la main. Pourquoi pas juste un petit coup d’œil… Elle ne le saurait jamais…
Ça a commencé par un regard, un effleurement timide du bout de mon majeur sur sa fente. Je n’ai pas osé aller plus loin ce jour-là.
Puis, encouragé par Xavier, j’ai augmenté la fréquence de mes visites, augmenté mes bons soins auprès d’elle…
Assez de ces souvenirs maintenant…
Sébastien saisit les jambes d’Éliane et la tourne vers lui tel un habitué. Il mouille deux doigts de sa salive et la pénètre rapidement, fermant les yeux, savourant pleinement ce début de va-et-vient.
Bientôt, il ouvre sa braguette et retire ses doigts. Il sort une petite bouteille de sa poche et enduit son membre de lubrifiant. Il empoigne Éliane par les hanches alors que son corps est drôlement positionné dans le lit, sa tête penche même un peu dans le vide.
Il lui saisit un sein d’une main, ravi de retrouver cette énorme poitrine qui l’excite. Il en titille le mamelon sous la jaquette. Cela l’émoustille chaque fois. Il sent son membre palpiter contre la cuisse d’Éliane.
Tout à coup, la porte de la chambre s’ouvre avec fracas.
— Tout va bien ici ? lâche Gabriel avant de laisser la porte cogner contre le mur.
Il s’éloigne déjà, fier de son coup.
— Hostie de cave ! crie Sébastien.
Le rire de l’homme résonne encore dans le corridor.
Regardant sa virilité qui pendouille contre sa cuisse, Sébastien bout de rage. Il essuie maladroitement le lubrifiant et referme son pantalon.
Furieux, il replace les jambes d’Éliane dans le lit.
C’est mort pour aujourd’hui. Y perd rien pour attendre ce maudit crétin !
Craintif à l’idée de se faire surprendre à nouveau, il se résigne et couvre Éliane pour la nuit.
Il lui jette un dernier regard, maudissant Gabriel dans sa tête.
Dans un quartier tranquille de Québec
Apeurée, Laury court dans cette rue déserte.
Où m’attend-il ? Qu’est-ce qu’on va faire ? Je n’aurais pas dû quitter l’hôpital ! La police va-t-elle me rechercher ? Je ne connais rien de ce quartier. Je suis terrifiée à l’idée de croiser une patrouille. Vont-ils m’embarquer ? Suis-je devenue une suspecte ?
Elle ne cesse de se retourner pour vérifier que personne ne la suit. Il fait noir. Elle resserre le col de fourrure de son manteau en frissonnant.
Une main se pose sur son épaule. Elle crie de terreur.
— C’est moi, Loup, je chuchote.
Ma princesse se réfugie dans mes bras. Je ferme les yeux et je savoure de l’avoir contre mon torse.
Ne t’épanche pas trop, Steve, le temps est compté. Je me redresse et l’attire derrière un buisson du parc St-Yves.
À contrecœur, je l’éloigne de moi en la retenant par les épaules. Je plonge mon regard dans ses yeux inquiets.
Elle me dévisage remarquant la casquette sombre sur ma tête.
— Nous devons faire vite, Laury. Écoute-moi attentivement. Il va se passer beaucoup de choses dans les prochaines heures, dans les prochains jours.
Je prends une longue respiration, affiche un air tourmenté.
— Me fais-tu confiance, Loup ?
Je la vois froncer les sourcils et hocher la tête.
— Ils vont tenter de te faire croire plein de choses à mon sujet. De démolir l’image que tu as de moi.
Je vois ses grands yeux inquiets me sonder.
— Est-ce que je t’ai fait du mal dans les derniers mois ?
— Non.
Tu l’as déjà fait par le passé par contre, tu as oublié ? pense Laury.
— Geneviève a lancé une accusation très grave à l’hôpital. Elle veut me faire payer pour quelqu’un d’autre. Son kidnappeur l’a peut-être menacée si elle parle de lui.
Ahurie devant ces informations, Laury me dévisage et lance craintive :
— Pourquoi ferait-elle ça ? Elle ne te connaît même pas !
Soupirant d’impatience, je crache d’un ton bête :
— J’ai pas le temps de répondre à tes questions maintenant ! Nous le ferons quand je serai en sécurité ! C’est ma liberté qui est en jeu, Laury, comprends-tu ça ?
Elle baisse les yeux, penaude. Bien. Je pose ma main contre sa joue et ajoute plus doucement :
— Écoute-moi bien. Là, tu vas retourner à l’hôpital sans perdre de temps. Quand ils t’interrogeront pour savoir où tu étais, tu leur diras que tu avais besoin de prendre l’air, que tu étouffais et ne comprenais plus ce qui se passe.
— Ce qui n’est pas tellement loin de la vérité. J’ai une boule dans la gorge depuis que tu t’es enfui, Steve.
Elle me regarde d’un air accusateur, ajoute avec colère :
— Pourquoi t’as fait ça ? T’aurais dû affronter les policiers au lieu de te sauver ! Ça fait coupable, me semble !
Je serre les dents et encaisse sans réagir. Je lui fais signe de baisser le ton.
— Arrête de ne penser qu’à toi. Tu veux qu’ils me mettent en prison ? C’est ça que tu veux ? Aussi bien me rendre tout de suite dans ce cas ! que j’ajoute en faisant mine de m’en aller vers la rue.
Elle frémit et m’agrippe par le bras.
— Steve ! Ne fais pas ça !
Je la reprends par les épaules, la force à me regarder.
— Ressaisis-toi, Laury. Fais ce que je te dis.
Je fais mine de réfléchir deux secondes et la regarde, suspicieux.
— Pourquoi penses-tu que TON amie m’accuse ?
J’insiste sur le TON AMIE faisant naître la culpabilité chez Laury. Je vois le doute s’afficher sur son visage.
— Je ne sais pas ! Elle ne te connaît même pas ! Elle n’a aucune raison de faire ça ! Ses parents vont lui dire que tu es une bonne personne. On a fait les battues ensemble pour la retrouver !
— Je ressemble peut-être à son ravisseur.
L’air de réfléchir, Laury hoche la tête. Je caresse ses cheveux sachant très bien que je ne la reverrai pas avant un long moment. J’encadre son visage de mes mains.
— Mon amour, tu dois être forte maintenant. Je sais que tu t’inquiètes de ce qui arrive et c’est normal. Au moment où on se parle, ils fouillent peut-être déjà mon appartement à la recherche d’indices pour me retrouver.
S’ils réussissent à avoir un mandat...
Je souris dans le noir.
— Ils vont vouloir t’interroger comme tu es un témoin important. Tu n’es pas obligée de répondre à leurs questions. S’ils te demandent de fouiller chez toi, tu dis non. Ils doivent avoir un mandat avec un motif précis pour avoir le droit d’entrer et de perquisitionner ton appartement à moins que tu dises oui. Ne leur ouvre pas ta porte.
Laury me regarde, épouvantée.
— Tu te rappelles la discussion qu’on a eue déjà sur la police ? Sur nos droits ?
Laury acquiesce, surprise. C’était une discussion comme une autre devant une coupe de vin, en lien avec un article paru dans le journal.
— Rappelle-toi qu’ils ne peuvent pas t’obliger à quoi que ce soit. Sans mandat, ils ne peuvent rien faire. Ne t’inquiète pas. Je veux juste que tu y penses quand même pour être préparée au cas où ça arrive.
Laury encaisse en silence, déstabilisée par la tournure des événements. Ça tourne dans sa tête. Il est assez au courant tout de même...
Je la jauge. Sera-t-elle à la hauteur ? Elle réfléchit. Elle sera prudente.
— Méfie-toi aussi de mon frère Sébastien. Je sais que ça a toujours été ton ami. Je suis obligé de t’avouer qu’il est schizophrène. Je suis son médecin traitant depuis plusieurs années. Il a de brusques changements d’humeur et il peut parfois être dangereux. Je ne sais pas comment il va réagir à tout ça. Il se sentira peut-être trahi.
Elle fronce les sourcils. Elle est obnubilée par tout ce que je dis. Parfait. Je me fais rassurant devant ses grands yeux inquiets.
— Excuse-moi, j’exagère. Je ne veux pas t’inquiéter avec mon frère. Il n’arrivera rien. Sébastien prend sa médication. Il a de moins en moins d’épisodes de paranoïa.
Je me détache d’elle. Ça fait déjà trop longtemps. Ils vont essayer de me prendre dans un entonnoir. Surprenant qu’on n’ait pas encore vu de patrouille. L’heure est à sauver ma peau !
Je lui donne une petite poussée sur le postérieur pour qu’elle se mette en route.
— Où vas-tu aller ? lance-t-elle d’une voix craintive.
— Loup, il faut que j’y aille !
Non, j’veux pas aller en prison…
Devant son air désemparé, je reviens auprès d’elle et la serre très fort contre moi. Je chuchote près de son oreille.
— Tu es ma raison de vivre. Ne l’oublie jamais. Aie confiance en moi.
Des sirènes se font entendre au loin. Les voitures de patrouille rôdent sans doute dans les environs. Je dois disparaître sans perdre une seconde. Je la repousse à contrecœur.
— Je ne peux plus attendre !
Laury me quitte, un air bouleversé sur les traits. Elle se met à courir en direction de l’hôpital alors que j’en fais autant pour rejoindre ma voiture.
Ma princesse...
Elle se retourne soudain et me lance :
— Comment te contacter ? Quand vais-je te revoir ?
— C’est moi qui te contacterai. Sois à l’affût des signes, hurlai-je en continuant de courir sentant l’adrénaline envahir mes veines.
QUATRE
Suspecte
À peine Laury met-elle les pieds sur l’étage des soins intensifs qu’on la saisit durement par le bras.
Elle lève les yeux vers la mère de Geneviève la regardant d’un air mauvais.
Ça commence. Dire que je n’y croyais pas...
Celle-ci relâche tout de suite son emprise, mais s’exclame :
— Elle est ici, monsieur l’agent ! Laury Desruisseaux, la conjointe du suspect !
Laury écarquille les yeux en entendant ces mots accusateurs.
La mère de Geneviève se presse de rejoindre un policier qui discute avec un médecin à l’entrée du service. Elle ne cesse de jeter des coups d’œil derrière pour ne pas perdre Laury des yeux.
Qu’elle se calme elle ! pense Laury, sentant la rage bouillir dans ses veines. La conjointe du suspect ! Eille ! Elle me connaît depuis le secondaire ! Comment peut-elle agir comme ça avec moi tout à coup ? J’ai pas kidnappé sa fille, MOI ! Dire que Steve m’avait prévenue. Je n’en reviens pas...
Elle reprend son souffle, encore outrée par l’attitude de la mère de Geneviève.
Le policier regarde dans sa direction, fait signe qu’il s’en occupe. Laury le voit parler dans son émetteur à l’épaule sans la quitter des yeux.
Ça commence vraiment mal... pense-t-elle sentant son estomac se contracter à l’approche de l’homme en uniforme.
Il l’interpelle.
— Laury Desruisseaux ?
Elle acquiesce, tente de paraître calme.
— Je suis l’agent Beauchemin. Comme vous êtes un témoin important, j’ai quelques questions à vous poser. Veuillez me suivre s’il vous plait.
Il l’a dit, je suis un témoin, personne ne m’accuse de rien. Calme-toi, Loup. La police veut me poser des questions, merde, merde, merde !
Elle suit machinalement l’homme dans les dédales de corridors essayant de calmer les battements de
