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Quai 21: Une histoire
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Quai 21: Une histoire
Livre électronique447 pages5 heures

Quai 21: Une histoire

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À propos de ce livre électronique

Entre 1928 et 1971, près d’un million de personnes ont immigré par bateau au Canada, débarquant au Quai 21 d’Halifax, en Nouvelle-Écosse.

Quai 21 : Une histoire (également disponible en anglais : Pier 21: A History) porte sur l’histoire de cet important centre d’immigration maritime canadien durant ses années d’activité et, ultérieurement, en tant que site de commémoration publique. Entre 1928 et 1971, presque un million d’immigrants sont arrivés par bateau au Canada, plus précisément au Quai 21, situé à Halifax en Nouvelle-Écosse. Durant toute cette période, le Quai 21 fut une des principales « portes d’entrée du Canada»; ce fut aussi le point de débarquement de presque 400 000 soldats canadiens qui rentraient au pays après avoir effectué leur service militaire en Europe durant la Seconde Guerre mondiale. Dans la période de l’immédiat après-guerre, le Quai 21 est devenu la porte d’entrée maritime la plus active au Canada.

Aujourd’hui encore, de nombreux Canadiens entretiennent des liens particuliers avec le Quai 21, et ce, à travers leurs antécédents familiaux ou les récits d’arrivée de leurs parents sur le site du Quai 21. Depuis 1998, les chercheurs du Centre d’interprétation du Quai 21 et du Musée canadien de l’immigration ont mené de très nombreuses entrevues, examiné d’innombrables documents d’archives, compilé des récits écrits par des immigrants et acquis des photographies, des documents et d’autres objets emblématiques de l’histoire du Quai 21.

Richement illustré, ce livre est le produit de ce long et patient travail de collecte. Il révèle l’histoire de cet immense hangar maritime canadien durant ses années d’activité et, ultérieurement, en tant que lieu historique national, musée et site mémoriel ouvert au grand public.

LangueFrançais
Date de sortie26 août 2020
ISBN9782760331426
Quai 21: Une histoire
Auteur

Steven Schwinghamer

Steven Schwinghamer is a historian at the Canadian Museum of Immigration and holds an MA in History from Saint Mary's University. Since joining the Museum in 2000, he has conducted over two hundred interviews and has written numerous scholarly and popular articles about the history of Pier 21.

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    Aperçu du livre

    Quai 21 - Steven Schwinghamer

    QUAI 21

    QUAI 21: UNE HISTOIRE

    STEVEN SCHWINGHAMER ET JAN RASKA

    LES PRESSES DE L’UNIVERSITÉ D’OTTAWA

    2020

    © 2020 Musée canadien de l’immigration

    Tous droits réservés. Toute reproduction d’un extrait quelconque de ce livre par quelque procédé que ce soit (par des moyens mécaniques, électroniques ou autres, y compris xénographie, photocopie ou enregistrement, ou par des systèmes informatiques) est strictement interdite sans l’autorisation de l’éditeur.

    Une coédition du Musée canadien de l’histoire,

    du Musée canadien de l’immigration et des

    Presses de l’Université d’Ottawa

    Les Presses de l’Université d’Ottawa (PUO) sont fières d’être la plus ancienne maison d’édition universitaire francophone au Canada et le plus ancien éditeur universitaire bilingue en Amérique du Nord. Fidèles à leur mandat original, qui vise à enrichir la vie intellectuelle et culturelle, les PUO proposent des livres de qualité pour le lecteur érudit. Les PUO publient des ouvrages en français et en anglais dans les domaines des arts et lettres et des sciences sociales.

    Révision linguistique : Chantal Ringuet et Charlotte Maus

    Traduction : Valérie Kudeljan, Equitrad

    Correction d’épreuves : Sabine Cerboni

    Mise en page : John van der Woude, JVDW Designs

    Photo de la page couverture: SS France aux terminaux océaniques d’Halifax, vers 1928. Russ Lownds, collection de Shipsearch Marine, capt Hubert Hall ; collection du Musée canadien de l’immigration (DI2013.1878.8).

    Photo de la couverture arrière : Passagers du navire de réfugiés MV Pärnu photographié à côté d’une enseigne indiquant Immigration canadienne près du Quai 21, 1949. Musée canadien de l’immigration (DI2014.666.12).

    Catalogage avant publication de

    Bibliothèque et Archives Canada

    Titre: Quai 21 : une histoire / Steven Schwinghamer et Jan Raska.

    Autres titres: Pier 21. Français

    Noms: Schwinghamer, Steven, 1976- auteur. | Raska, Jan, 1980- auteur.

    Description: Mention de collection: Collection Mercure. Histoire | Traduction de : Pier 21. | Comprend des références bibliographiques et un index.

    Identifiants: Canadiana (livre imprimé) 20200180592 | Canadiana (livre numérique) 20200181025 | ISBN 9782760331402 (couverture souple) | ISBN 9782760331990 (couverture rigide) | ISBN 9782760331419 (PDF) | ISBN 9782760331426 (EPUB) | ISBN 9782760331433 (Kindle)

    Vedettes-matière: RVM: Postes-frontières—Nouvelle-Écosse—Halifax—Histoire—20e siècle. | RVM: Canada—Émigration et immigration—Histoire—20e siècle. | RVM: Immigrants—Canada—Histoire—20e siècle.

    Classification: LCC JV7225 .S3914 2020 | CDD 325.71—dc23

    La Collection Mercure

    Remarquablement canadienne et hautement spécialisée, la Collection Mercure réunit des ouvrages portant sur des recherches effectuées au Musée canadien de l’histoire, et elle s’appuie sur le savoir-faire des Presses de l’Université d’Ottawa. Mise sur pied en 1972, la Collection Mercure est le principal véhicule qu’utilise le Musée canadien de l’histoire pour publier ses recherches scientifiques. Elle comprend plusieurs contributions remarquables à l’histoire, à l’archéologie, à la culture et à l’ethnologie canadiennes. Les ouvrages de la série sont publiés en français ou en anglais, et ils comportent un résumé dans l’autre langue officielle.

    The Mercury Series

    Strikingly Canadian and highly specialized, the Mercury Series presents research from the Canadian Museum of History and benefits from the publishing expertise of the University of Ottawa Press. Created in 1972, the Mercury Series is the Canadian Museum of History’s primary vehicle for the publication of academic research, and includes numerous landmark contributions in the disciplines of Canadian history, archaeology, culture and ethnology. Books in the series are published in either English or French, and all include a second-language summary.

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    Les libraires et autres détaillants doivent adresser leurs commandes aux Presses de l’Université d’Ottawa :

    Web : www.presses.uottawa.ca

    Courriel : puo-uop@uottawa.ca

    Téléphone : 613-562-5246

    Les particuliers doivent adresser leurs commandes soit aux Presses de l’Université d’Ottawa (voir plus haut) au:

    Musée canadien de l’immigration

    Web : magasinez.quai21.ca/books

    Courriel : boutique@quai21.ca

    Téléphone : 1-855-526-4721 (sans frais) ou 902-425-7770 poste 227

    Poste : Retail Services Canadian Museum of Immigration at Pier 21, 1055 Marginal Rd, Halifax, N.-É B3H 4P7

    Musée canadien de l’histoire

    Web : http://www.museedelhistoire.ca/magasiner/#publications

    Courriel : publications@museedelhistoire.ca

    Téléphone : 1-800-5550-5 621 (numéro sans frais) –819-776-8387 (région de la capitale nationale)

    Poste : Service des commandes postales Musée canadien de l’histoire, 100, rue Laurier Gatineau (Québec) KIA OM8

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    Phone : 613-562-5246

    All other orders may be directed to either the University of Ottawa Press (as above) or to:

    Canadian Museum of Immigration

    Web: shop.pier21.ca/books

    Email: shop@pier21.ca

    Phone: 1-855-526-4721 (toll-free) or 902-425-7770 ext. 227

    Mail: Retail Services Canadian Museum of Immigration at Pier 21, 1055 Marginal Rd, Halifax, NS B3H 4P7

    Canadian Museum of History

    Web: http://www.historymuseum.ca/shop/#publications

    Email: publications@historymuseum.ca

    Phone: 1-800-5550-5 621 (toll-free) or 819-776-8387 (National Capital Region)

    Mail: Mail Order Services Canadian Museum of History 100 Laurier Street Gatineau, QC, KIA OM8

    TABLE DES MATIÈRES

    RECONNAISSANCE DES TERRES

    Le Quai 21 est situé dans Mi’kma’ki, la terre Mi’kmaq.

    Les Mi’kmaq sont la Première Nation de la Nouvelle-Écosse. Pendant des millénaires, ils ont habité Mi’kma’ki, un territoire qui comprend la Nouvelle-Écosse, l’Île-du-Prince-Édouard, les régions est et nord du Nouveau-Brunswick, la péninsule gaspésienne au Québec, et des communautés à Terre-Neuve et dans le Maine. Les Mi’kmaq ont partagé cette terre natale non cédée avec des communautés d’immigrants pendant plus de 400 ans.

    Tous les résidents du Canada font partie de la relation historique et juridique entre le Canada et les peuples autochtones.

    LISTE DES ILLUSTRATIONS

    1.Un jeune immigrant italien se repose dans le bâtiment de l’Annexe du Quai 21 après son arrivée au Canada à bord du MS Saturnia, 1952. Photographe : Ethelbert Wetmore/Chronicle Herald. Republiée avec la permission du Chronicle Herald

    2.La famille Meijer arrive au Quai 21 des Pays-Bas, à bord du SS Waterman, 1957. Collection du Musée canadien de l’immigration (DI2013.1558.65)

    3.Des immigrants néerlandais dans la nouvelle zone de rassemblement du Quai 21, 1928-1930. Bibliothèque et Archives Canada, C-036146

    4.Vue de la passerelle du Quai 21 alors que des passagers montent à bord du SS Ryndam, vers 1956. Collection du Musée canadien de l’immigration (DI2013.1682.14)

    5.Un agent d’immigration canadien interroge un immigrant au Quai 21, 1965. Des membres d’équipage de navire portant des uniformes blancs aidaient parfois à l’interprétation. Collection du Musée canadien de l’immigration (R2013.1362.186)

    6.Personnel d’immigration du Quai 21, vers 1950. Collection du Musée canadien de l’immigration (DI2014.240.5)

    7.Un plan d’étage du Quai 21 en 1928, coupé pour montrer les quartiers de détention. Administration portuaire d’Halifax

    8.Une famille d’immigrants observe le port d’Halifax à partir de la galerie ambulatoire des quartiers de détention, 1951. Bibliothèques de l’Université York, Archives Clara Thomas et Collections spéciales, fonds du Toronto Telegram, ASC01295

    9.Personnel de la cuisine du Quai 21, vers 1950. Collection du Musée canadien de l’immigration (DI2014.437.3)

    10.Un bénévole de la Croix-Rouge supervise des enfants immigrants dans la pouponnière du port au Quai 21, vers 1963. Collection du Musée canadien de l’immigration (DI2014.222.8)

    11.Un plan d’étage des installations d’immigration du Quai 21 en 1954 montrant le bâtiment de l’Annexe avec son extension et son nouveau deuxième étage. Administration portuaire d’Halifax

    12.Cages à bagages dans la zone de rassemblement du Quai 21, 1928-1939. Administration portuaire d’Halifax

    13.Des douaniers canadiens inspectent les effets personnels d’un immigrant sur la rampe, 1965. Collection du Musée canadien de l’immigration (DI2013.1362.6)

    14.Salle des bagages située au rez-de-chaussée du bâtiment de l’Annexe du Quai 21, 1965. Collection du Musée canadien de l’immigration (R2013.1362.7)

    15.Un père et deux enfants dorment à bord d’un train avant son départ du Quai 21, 1965. Collection du Musée canadien de l’immigration (R2013.1362.224)

    16.Terminus en eaux profondes avec le Quai 2 à l’extrême droite, 1900. Studio Notman, Archives de la Nouvelle-Écosse (1983-310, no 100026)

    17.Péninsule d’Halifax, avec les terminus en eaux profondes en bas au centre, 1910. Archives municipales d’Halifax, 102-5A-26

    18.Nouvelle zone de rassemblement d’immigration du Quai 2, 1915. Bibliothèque et Archives Canada, e011308939

    19.Trains de soldats au Quai 2, 1916. Helen Creighton, Archives de la Nouvelle-Écosse (Album 11 no 32)

    20.Travailleurs chinois à leur retour d’Europe où ils ont contribué à l’effort de guerre pendant la Première Guerre mondiale, au Quai 2, en 1919. Helen Creighton, Archives de la Nouvelle-Écosse (Album 12 no 233)

    21.Ross & Macdonald, un cabinet d’architectes canadien reconnu, envisageait une grande vision pour les terminaux océaniques, vers 1912. Collection de photos des Archives de la Nouvelle-Écosse

    22.Placement des premiers blocs de béton de la fondation du Quai 21 et des terminaux océaniques, 1915. Archives de la Nouvelle-Écosse (1986-490 F36)

    23.Plan du projet des terminaux océaniques, montrant le quartier détruit pour faire place à la construction. Frederick Cowie, Archives de la Nouvelle-Écosse (HE C16 H13)

    24.Le HMT Olympic passe devant le futur site du Quai 21, 1916. Bibliothèque et Archives Canada, e011308904

    25.Le Quai 2 juste avant que la circulation des immigrants et des passagers soit déménagée au Quai 21, en 1928. W. R. MacAskill, Archives de la Nouvelle-Écosse (1987-453, no 2625.)

    26.Bureaux des terminaux océaniques et structure en acier du hangar 22, 1925-1926. Musée canadien de la science et des technologies, 1966-0549-001

    27.Vue aérienne du Quai 20 (hangar à un seul étage) et du Quai 21 (hangar à deux étages avec une passerelle). Collection du Musée canadien de l’immigration (DI2013.1205.1)

    28.Arrivée du HMT Pasteur au Quai 21 ramenant des soldats canadiens. Canada. Ministère de la Défense nationale, Bibliothèque et Archives Canada, e010786543

    29.Convoi qui se prépare dans le bassin de Bedford. Canada. Ministère de la Défense nationale, Bibliothèque et Archives Canada, e010777293

    30.Photographie de Catherine MacKinnon et d’autres enfants évacués sur le pont du SS Bayano, 1940. Collection du Musée canadien de l’immigration (DI2014.233.17)

    31.Des soldats quittent le train pour monter à bord d’un navire de troupes au Quai 21 (n.d.). Musée des sciences et de la technologie du Canada, CN005772

    32.Des membres du Toronto Scottish Regiment montent à bord du HMT Empress of Australia au Quai 21, 1939. Canada. Ministère de la Défense nationale, Bibliothèque et Archives Canada, PA-137186

    33.Arche de l’unité de transfert d’embarcation, avec le Quai 20 et le Quai 21 en arrière-plan, 1946. H. B. Jefferson, Archives de la Nouvelle-Écosse (1992-304 no 43-1-4 250)

    34.Un prisonnier de guerre allemand arrive à un « port de la côte Est », 1941. Office national du film du Canada, Bibliothèque et Archives Canada, PA-176616

    35.Flora et David Campbell (en avant-plan) saluent de la main des militaires qui rentrent au pays à bord du HMT Île-de-France au Quai 21, 1945. Lieut. Richard Graham Arless, Canada. Ministère de la Défense nationale, Bibliothèque et Archives Canada, PA-192969

    36.Membres de l’Orchestre militaire du district no 6, vers 1944. Collection du Musée canadien de l’immigration (DI2014.536.1)

    37.Trudy Tansey et J. P. LeBlanc le jour de leur mariage, 1944. Collection du Musée canadien de l’immigration (DI2015.255.101)

    38.« Welcome Home to Canada » (« Bienvenue chez vous au Canada ») était le premier aperçu du Quai 21 pour les immigrants d’après-guerre, 1950. Collection du Musée canadien de l’immigration (DI2013.839.32)

    39.Arrivée du premier groupe d’anciens combattants polonais au Quai 21, à bord du SS Sea Robin, 1946. Wilfred Doucette, Office national du film du Canada/Bibliothèque et Archives Canada, PA-111595

    40.Arthur J. Vaughan a été douanier canadien au Quai 21 de 1945 à 1965 (n.d.). Collection du Musée canadien de l’immigration (DI2013.1250.2)

    41.Arrivée d’un groupe de réfugiés juifs et d’orphelins de guerre au Quai 21, 1949. Archives juives canadiennes Alex Dworkin, fonds du Jewish Immigrant Aid Services, PC 2-4-8A-8

    42.Deux jeunes personnes déplacées, Moses Znaimer et Nasha Rosenberg, sont présentées à la une du journal Standard Review, le 26 juin 1948. Collection du Musée canadien de l’immigration (DI2014.515.2)

    43.Arrivée de 347 réfugiés, principalement d’origine balte, à bord du SS Walnut au Quai 21 le 13 décembre 1948. Photographe : Robert Norwood/Chronicle Herald. Republiée avec la permission du Chronicle Herald

    44.La 50 000e personne déplacée à entrer au Canada, Ausma Levalds (au centre), sa mère Karline (à gauche), et sa sœur Rasma (à droite) devant l’agent d’immigration canadien Geoff Christie, au Quai 21 le 23 février 1949. Collection du Musée canadien de l’immigration (D2013.1912.24)

    45.Les sœurs Veronica Gillis (à gauche), Florence Kelly (au centre), et Josephine Dulaska (à droite) s’acquittent de leurs tâches au Quai 21, dans les années 1950. Musée canadien de l’immigration (DI1999.6.16)

    46.La sœur Salvatrice Liota aide des immigrants à la billetterie de la Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada, au Quai 21, 1955-1969. Collection du Musée canadien de l’immigration (DI1999.6.14)

    47.Sadie Fineberg, bénévole de la Jewish Immigrant Aid Society au Quai 21, et son mari Morris, vers 1945. Collection du Musée canadien de l’immigration (DI2014.451.3)

    48.Un kist appartenant à la famille Timmerman, des Pays-Bas, est levé du SS Volendam au Quai 21, 1950. Collection du Musée canadien de l’immigration (DI2013.1529.12)

    49.Juliana Miller, une bénévole de la Croix-Rouge de langue hongroise, explique la géographie et les coutumes de voyage canadiennes à un réfugié hongrois, 1956-1957. Canada. Ministère de l’Emploi et de l’Immigration, Bibliothèque et Archives Canada, PA-181009

    50.Teresa Perri (à droite), sa mère Antonietta, et ses frères Silvio (à gauche), Achille (deuxième à gauche) et Egidio (au centre) à bord du MS Vulcania, 1957. Collection du Musée canadien de l’immigration (DI2016.399.5)

    51.Maria Pagano avec son mari Antonio, sa fille Maria Grazia et son fils Luigi avant leur immigration au Canada, 1958. Collection du Musée canadien de l’immigration (DI2013.1420.7)

    52.Des familles d’immigrants en compagnie d’une membre de la Croix-Rouge dans la pouponnière du port au Quai 21, 1948. Collection du Musée canadien de l’immigration (R2014.440.24)

    53.Des immigrants attendent que leur train quitte le Quai 21, 1965. Collection du Musée canadien de l’immigration (R2013.1362.222)

    54.Gabriella Niloff (née Lantos) avec son père Ferenc (Frank) et sa mère Erzsébet (Elizabeth) au Canada, vers 1957. Collection du Musée canadien de l’immigration (DI2016.11.6)

    55.Les sœurs Salvatrice Liota (à gauche) et Josephine Dulaska (à droite) accueillent l’ancien membre du parlement hongrois Imre Gregor, sa femme Julia et leur fille Clara au Quai 21 le 15 janvier 1957. Photographe : Harry Cochrane/Chronicle Herald. Republiée avec la permission du Chronicle Herald

    56.Carte d’identité d’immigration canadienne délivrée au réfugié hongrois Tibor Lukács au Quai 21, 1958. Collection du Musée canadien de l’immigration (DI2014.459.6)

    57.Des réfugiés cubains qui ont abandonné leur avion Cubana à Gander, à Terre-Neuve, arrivent à l’aéroport international d’Halifax le 3 novembre 1964. Photographe : Ferris/Chronicle Herald. Republiée avec la permission du Chronicle Herald

    58.La sœur Salvatrice Liota (deuxième à droite) donne des cadeaux aux réfugiés cubains pendant les célébrations de Noël le 25 décembre 1964. Photographe : Ferris/Chronicle Herald. Republiée avec la permission du Chronicle Herald

    59.Veronika Martenová Charles à Cuba avant sa défection à Gander, à Terre-Neuve, 1970. Collection du Musée canadien de l’immigration (DI2017.962.32)

    60.Vue de la porte principale du Quai 21, anciennement une porte de quai de chargement, et la rampe d’accès, années 1990. Collection du Musée canadien de l’immigration (DI2013.1231.1)

    61.Les bureaux centraux du Quai 21, aujourd’hui l’entrée principale du Musée canadien de l’immigration, 2015. Musée canadien de l’immigration, Communications

    INTRODUCTION

    Un jeune immigrant italien se repose dans le bâtiment de l’Annexe du Quai 21 après son arrivée au Canada à bord du MS Saturnia, 1952. Photographe : Ethelbert Wetmore

    Source : Republiée avec la permission du Chronicle Herald.

    Il s’agit, en quelque sorte, d’un lieu sacré. C’est un lieu de nouveaux départs… Imaginez à l’horizon, sur l’océan, un tout petit point rouge là où se lève le soleil. C’est sur cet horizon que je verrais Halifax et le Quai 21. Puis le soleil se lève et illumine tout un paysage de terre et de mer, formant désormais le portrait de votre vie… Car il faut bien commencer quelque part.¹

    —Mike Frederiksen, un immigrant danois qui est arrivé au Quai 21 à bord du SS Gripsholm le 29 juin 1951.

    LE QUAI 21 D’HALIFAX EST UN LIEU DE NOUVEAUX DÉPARTS. ENTRE 1928 et 1971, près d’un million d’immigrants y sont passés pour entrer au Canada. De ce nombre, il y a ceux qui sont arrivés pendant la Grande Dépression, alors que l’immigration était restreinte, ceux qui sont arrivés comme réfugiés ou personnes déplacées après la Seconde Guerre mondiale et ceux qui sont arrivés dans les années qui ont suivi, à l’époque d’une certaine prospérité économique pour le Canada. Pour tous ces gens, le Quai 21 marquait le début d’une nouvelle étape de leur vie. Or, parce qu’il était une plaque tournante pour le transport maritime, avec de bonnes liaisons ferroviaires vers l’intérieur des terres, le Quai 21 a également servi de point de départ et de retour pour la grande majorité des soldats canadiens ayant servi outre-mer pendant la Seconde Guerre mondiale.

    Ce n’était qu’après avoir achevé le processus d’immigration au Quai 21 que les immigrants pouvaient commencer à s’intégrer à la vie au Canada. Certes, arriver au Quai 21 représentait un nouveau chapitre dans leur vie, mais le tampon « Immigrant reçu » qu’ils obtenaient sur les lieux était rarement une promesse de prospérité instantanée. La plupart de ceux qui ont été admis arrivaient avec une sorte de plan pour leur nouvelle vie, même si ce plan se limitait à une simple occasion d’emploi. Pour un grand nombre d’entre eux, c’est aussi là qu’ils ont commencé à apprivoiser des aspects nouveaux et peu familiers de la vie au Canada, notamment la langue, les coutumes sociales et les habitudes de travail qui régissaient la vie quotidienne. Bien souvent, leurs premiers pas au Canada étaient marqués par leur travail acharné et leurs nombreux sacrifices. Il est donc peu surprenant que ces expériences fassent partie des souvenirs personnels et familiaux de centaines de milliers de Canadiens.

    Ces liens personnels sont une source de fierté et la raison d’être du sixième musée national du Canada : le Musée canadien de l’immigration a pour mandat d’explorer, d’interpréter et de présenter l’histoire de l’immigration au Canada et les expériences des immigrants canadiens. Le musée met en lumière ces histoires et ces souvenirs du Quai 21 grâce aux témoignages de ceux qui les ont vécus, de ceux qui sont passés par ses portes en route vers une nouvelle vie au Canada, des membres du personnel qui y a travaillé et des nombreux bénévoles qui ont offert leurs services aux nouveaux arrivants.

    Les souvenirs du Quai 21 sont très variés : certains se rappellent l’arrivée en navire, la salle de rassemblement, le contrôle des petits bagages, les biens confisqués, la nourriture canadienne, l’embarquement dans un train, alors que d’autres évoquent l’attente, l’incertitude et l’anticipation. En revanche, pour les soldats canadiens qui sont allés faire la guerre en Europe et pour les familles de ceux qui ne sont pas revenus, le Quai 21 recèle un tout autre ensemble de souvenirs. Ils nous parviennent grâce à des témoignages écrits, des entretiens d’histoire orale et de l’information dérivée d’objets personnels. Ensemble, ils constituent le cœur du présent ouvrage. Nous espérons contextualiser ces souvenirs en racontant l’histoire du Quai 21 en tant que lieu.

    La famille Meijer arrive au Quai 21 des Pays-Bas, à bord du

    SS Waterman, 1957. Source : Collection du Musée canadien de l’immigration (DI2013.1558.65)

    Ce livre est la première histoire complète du Quai 21 produite par le personnel du musée lui-même. La première histoire publiée au sujet du lieu a été un court ouvrage publié par Emploi et Immigration Canada en 1978, en partie pour souligner de la fin de l’époque de l’immigration par voie maritime. Lorsque le Quai 21 est devenu un musée et qu’il a été désigné lieu historique national du Canada, d’autres œuvres ont paru, notamment des histoires populaires, des livres pour enfants et des livres de salon.² La plupart de ces œuvres sont fondées sur les histoires de personnes ayant des liens avec le Quai 21. La force de ces histoires personnelles a mené à d’autres explorations artistiques, notamment des pièces de théâtre, de la musique populaire, de la musique classique… Le nom « Quai 21 » est utilisé pour nommer des tavernes et des groupes de rock universitaires. Le lieu a même été considéré comme l’une des « Sept merveilles du Canada » dans un concours de la Société Radio-Canada.

    Tant d’autres établissements d’immigration au Canada n’ont pas attiré ce genre d’attention, en grande partie parce que leurs bâtiments n’existent plus. Grosse-Île, l’ancienne station de quarantaine du port de Québec, sur le fleuve Saint-Laurent, est l’exception notable. Comme le Quai 21, Grosse-Île occupe une place importante dans un grand nombre de récits personnels et communautaires d’arrivée au Canada et, plus généralement, en Amérique du Nord. Et comme le Quai 21, il s’agit d’un lieu historique national du Canada, où l’on commémore les Irlandais qui ont péri de maladies contagieuses, notamment la famine irlandaise de 1845-1849. Il existe des ouvrages écrits sur d’autres lieux d’immigration au Canada, par exemple les installations de Saint John, de Québec, de Toronto, de Winnipeg, de Victoria et de William Head, ainsi que les installations de quarantaine près de Victoria, mais il existe peu d’histoires complètes sur les lieux de traitement d’immigration.³

    Les différentes histoires que les gens racontent au sujet de leurs expériences d’immigration au Quai 21 contredisent parfois les récits historiques. À écouter ces histoires, il serait facile d’imaginer qu’il existait une douzaine de hangars d’immigration au Quai 21, où l’accueil pouvait aller des plus ensoleillés aux plus sombres, avec des bénévoles et des fonctionnaires allant des plus joyeux et courtois aux plus hostiles. Néanmoins, avec toute leur complexité et toutes leurs contradictions, ces histoires sont le fondement de ce que nous savons non seulement sur ce lieu, mais aussi sur les premières expériences personnelles d’immigration et d’adaptation au Canada. Elles ont été reconstituées à partir d’observations écrites, d’histoires orales, de documents d’archives, de sources secondaires, de photographies et d’objets.

    Le chapitre 1 du présent ouvrage présente un survol de l’expérience d’immigration au Canada par le Quai 21 pendant ses années actives, c’est-à-dire entre 1928 et 1971. Les chapitres suivants se déploient en ordre chronologique, le chapitre 2 présentant un bref historique des installations d’immigration du Quai 2, le prédécesseur du Quai 21, ainsi que de la construction du Quai 21 et du complexe des terminaux océaniques environnants. Le chapitre 3 traite du temps de la guerre, lorsque le hangar servait de principal point d’embarquement pour les efforts militaires du Canada. Le chapitre 4 décrit l’augmentation massive de l’immigration d’après-guerre et les divers groupes qui sont passés par le Quai 21 jusqu’au milieu des années 1950. Enfin, le chapitre 5 raconte le déclin des opérations au Quai 21, du milieu des années 1950 à 1971.

    1

    IMMIGRER AU

    CANADA PAR

    LE QUAI 21

    DE 1928 À 1971

    Des immigrants néerlandais dans la nouvelle zone de rassemblement du Quai 21, 1928-1930.

    Source : Bibliothèque et Archives Canada, C-036146

    Mes premiers pas au Canada ont eu lieu au Quai 21. Après avoir survécu aux camps de travail en Russie et aux camps de réfugiés en Afrique, ma famille s’est rendue en Angleterre. Puis, grâce au parrainage de mon frère Wacław (qui était devenu agriculteur au Canada après avoir servi sous le commandement britannique pendant la guerre), nous avons finalement pu venir au Canada. Au Quai 21, les autorités canadiennes nous ont traités, nous avons été accueillis en sol canadien et nous sommes devenus des immigrants reçus. Notre train est arrivé à Calgary tôt le matin du 2 août 1952. Nous sommes descendus du train très fatigués, très sales et, à nous trois, avec seulement cinq dollars en poche.¹

    —Bronisława Glod (née Kowalewska), une réfugiée polonaise arrivée au Quai 21 à bord du SS Neptunia le 27 juillet 1952.

    L’ARRIVÉE DE BRONISŁAWA GLOD AVEC SA FAMILLE EN 1952 TÉMOIGNE de la place du Quai 21 dans la mémoire de tant de familles : l’endroit où elles ont fait leurs premiers pas en sol canadien, où elles ont été examinées et où elles ont obtenu le droit d’entrer au pays. La plupart des immigrants qui sont passés par le Quai 21 avaient fait l’objet d’un contrôle rigoureux à l’étranger, mais les fonctionnaires du Quai 21 devaient encore examiner la personne et ses effets personnels pour autoriser son entrée au Canada. Le site effectuait donc des examens médicaux, civils et douaniers efficaces des passagers, ce qu’on appelait « le traitement », comme le mentionne Bronisława Glod. En plus du personnel requis pour ces inspections, des bénévoles de la Croix-Rouge, de l’Armée du Salut, du Young Men’s Christian Association (YMCA) et de la Young Women’s Christian Association (YWCA), de la Canadian Bible Society, de la Jewish Immigrant Aid Society (JIAS) et des Églises assuraient le bien-être des nouveaux arrivants au Quai 21. Chacune de ces organisations disposait d’un espace désigné dans l’établissement qui offrait tout, d’une cantine à un petit hôpital.

    Les espaces intérieurs du Quai 21 ont changé avec le temps : les pièces des quartiers réservés à l’immigration ont été réaménagées après un grave incendie en 1944 et le bâtiment de l’Annexe a été agrandi au début des années 1950. Néanmoins, le processus d’entrée au Quai 21 n’a pas beaucoup changé, même compte tenu des modifications majeures apportées aux politiques d’immigration après la Seconde Guerre mondiale.

    Au départ, le Quai 21 n’a pas été construit sur mesure à des fins d’immigration.² Des intérêts commerciaux et des entreprises de transport contrôlaient le rez-de-chaussée des hangars et la majorité des terminaux océaniques autour du Quai 21. Les locaux d’immigration, où l’on procédait à l’inspection et au traitement des nouveaux arrivants (et où ils étaient détenus au besoin), se trouvaient au deuxième étage du hangar à marchandises 21 (le Quai 21). Les installations d’immigration du hangar 21 avaient une centaine de pieds de largeur et un peu plus de 500 pieds de longueur. Pourtant, bien qu’il fut de taille appréciable, le Quai 21 était environ deux fois moins grand que les anciennes installations d’immigration d’Halifax, jusqu’alors situées au Quai 2. Pour compenser, la Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada (le CN), qui était propriétaire du Quai 2 et des terminaux océaniques d’Halifax, a construit un bâtiment d’annexe plus petit et d’un seul étage à côté du hangar 21, offrant de l’espace additionnel pour les contrôles douaniers, les activités des organismes bénévoles, le service ferroviaire et l’accès des passagers à de la nourriture. Des passerelles surélevées reliaient les deux bâtiments afin que les immigrants et le personnel puissent se déplacer en toute sécurité au-dessus des voies d’évitement des trains.

    À l’intérieur des locaux d’immigration, au deuxième étage, l’espace était divisé presque à parts égales entre une zone d’attente et de traitement et des quartiers pour détenir les personnes au besoin. L’espace généralement dégagé de l’aire de rassemblement contrastait avec la disposition complexe de la zone de détention, qui contenait tout, des chambres fortes sécurisées à un petit hôpital. De l’autre côté de la passerelle, dans le bâtiment de l’Annexe, les passagers passaient par les douanes et pouvaient rencontrer des organismes de bienfaisance ou acheter à manger. Entre les deux bâtiments, plusieurs voies ferrées donnaient de l’espace aux trains spéciaux qui transportaient les immigrants, les visiteurs et les Canadiens de retour au pays vers leurs demeures partout au Canada. Une passerelle couverte a été construite peu de temps après l’ouverture des installations ; elle s’étendait du bâtiment de l’annexe jusqu’à l’hôtel et à la gare d’à côté.

    ARRIVER AU CANADA PAR LE QUAI 21

    C’est bien souvent lorsque les paquebots entraient dans le port d’Halifax et s’approchaient du Quai 21 que de nombreux immigrants voyaient le Canada pour la toute première fois. Ce fut le cas de Carmen Wood (née Wright), qui a émigré de Malte en 1950 à bord du SS Nea Hellas. Elle avait neuf ans lorsqu’elle est arrivée au Quai 21 avec sa famille, découvrant que Halifax était composée « d’arbres verts et de toits colorés », un contraste frappant avec le terrain îlien rocheux de son pays natal méditerranéen. Après son escale à Halifax, sa famille a poursuivi son chemin jusqu’à New York, entrant au Canada par Fort Érié, en Ontario.³

    Il va de soi que, selon la période de l’année, certains immigrants étaient moins qu’enthousiastes à l’idée de découvrir Halifax. Maria Scornaienchi (née Ammirato), par exemple, est venue d’Italie en janvier 1957 avec son mari et sa fille. Deux mètres de neige les attendaient à leur arrivée. Elle n’imaginait pas marcher dans ces conditions hivernales et, à cause de la neige, elle garde un très mauvais souvenir de son arrivée au Canada.⁴ En revanche, d’autres nouveaux arrivants, comme William Waterhouse, qui est arrivé du Pays de Galles en 1948, étaient heureux de fouler la terre ferme après un voyage maritime tumultueux : « Le Quai 21 était une vision très bienvenue et la terre ferme, un don du ciel. »⁵

    Le processus officiel pour un passager entrant par le Quai 21 commençait par le débarquement du navire directement dans les installations d’immigration. Une passerelle légère et mobile était déployée à partir du deuxième étage du hangar. L’espace ouvert sur le quai et l’étage inférieur du hangar étaient utilisés lors du transfert des marchandises et de gros bagages. Cette séparation contribuait à accroître la sécurité et l’efficacité du déchargement des navires, bien qu’au départ, lorsque les installations ont ouvert leurs portes,

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