La Statue de la Liberté a été inaugurée
Un colosse en robe. C’est ainsi que l’auguste sculpteur colmarien Frédéric Auguste Bartholdi a concrétisé la belle idée lancée en avril 1865 par un professeur au Collège de France, Édouard de Laboulaye, pour fêter un siècle d’indépendance américaine [elle ne sera inaugurée que dix ans plus tard…, ndlr], sceller l’amitié entre la France et les États-Unis, et incarner la liberté. La liberté des Afro-Américains après l’abolition de l’esclavage en décembre de la même année et celle des peuples du monde entier.
Un an pour la remonter
Pour cette œuvre à la de Delacroix (1830). Avant de s’élever fièrement sur Bedloe’s Island, à New York, porte d’entrée de l’Amérique, sa statue de 155 tonnes d’acier et de cuivre (plus 70 tonnes pour le socle en béton et granit) et 300000 rivets (!), qui aura coûté l’équivalent de 8 millions d’euros d’aujourd’hui, a dû traverser l’Atlantique. Après l’inauguration de cette même statue en réduction, à l’extrémité de l’île aux Cygnes, à Paris, le transport exceptionnel du modèle original eut lieu à partir du 21 mai 1885, au départ du Havre, où les 210 caisses contenant ses 350 pièces détachées avaient été acheminées des ateliers parisiens. Près d’un mois plus tard, une foule enthousiaste acclamait le convoi, escorté dans le port new-yorkais par une centaine de bateaux et une salve d’artillerie. Le remontage de alias la dans l’ordre requis par les ingénieurs français, nécessitera un an de travail. Un puzzle hors norme de lourdes pièces, tractées à la force humaine par des jeux de poulies jusqu’à leur emplacement prévu, où les ouvriers «volants» les ajustaient au millimètre. Un travail digne des bâtisseurs des temps anciens, investis d’une mission dépassant leur condition d’hommes.
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