La musique s’amuse sans musée
Le Centre for Music, sorte de Philharmonie britannique en quête d’un mécène, devait présenter ce printemps son projet architectural, son financement et un échéancier. Une pandémie et des changements de priorités pourraient avoir raison de cette arlésienne londonienne.
En Suède, en Norvège même, il existe pourtant des musées consacrés à la pop music locale, àjoue ainsi depuis soixante ans aux ricochets. Elle incarne une forme de progrès, de mouvement vers l’avant, même si, d’Oasis aux Libertines, ses plus flamboyants et tapageurs héros du jour conduisent souvent un œil sur le rétroviseur. Comptons donc sur la vitalité, l’audace et les ambitions illimitées des jeunes musiciens pour que ce trésor de la couronne ne devienne jamais langue morte. Il suffit d’écouter le monstrueux de la Londonienne Farai pour se convaincre que cette musique possède encore suffisamment de sève et de rêves pour ne pas se laisser épingler, façon papillon disparu, dans les vitrines d’un musée. Le Royaume-Uni, ou ce qu’il en restera dans les années agitées à venir, a trop observé la fossilisation des gloires locales pratiquée par le Rock’n’Roll Hall of Fame américain pour se laisser happer par le vertige (vestige ?) de la nostalgie.
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