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L'Angleterre, un étrange pays
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Livre électronique232 pages3 heures

L'Angleterre, un étrange pays

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À propos de ce livre électronique

Un tour d'horizon plaisant des étrangetés rencontrées en Angleterre. Singularités linguistiques, plats régionaux devenus rares, fantômes à revendre, sports et jeux en tout genre, sorcières, voleurs de grand chemin, excentriques, contrebandiers, rien ne manque dans cet ouvrage court mené à un rythme endiablé.

LangueFrançais
ÉditeurNext Chapter
Date de sortie3 juin 2020
ISBN9781071549063
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    Aperçu du livre

    L'Angleterre, un étrange pays - Jack Strange

    INTRODUCTION

    LA LANGUE ELLE-MÊME EST SINGULIÈRE

    L’Angleterre est un drôle de pays. Elle occupe au moins les deux tiers sud de l’île de Grande-Bretagne, a une capitale de classe mondiale à Londres, une ribambelle de villes animées et une histoire qui remonte à Stonehenge, voire au déluge. Nombreux sont ceux qui voient dans l’anglitude typique un penchant pour les hameaux pittoresques et leurs cottages aux toits de chaumes, les jeux de cricket dans le parc communal, le thé au presbytère et une pinte de bière consommée en toute quiétude au pub local. Tout bien considéré, ces petits villages cachent sans doute une histoire de contrebandiers ou de voleurs de grand chemin et le pub du coin abrite invariablement un fantôme ou deux. Telle est l’Angleterre.

    L’Angleterre est un pays plein d’allant qui se love dans son passé, un lieu où de lugubres châteaux bâtis par des conquérants normands se dressent aujourd’hui en paix dans certains des plus charmants endroits de la campagne. Un pays où les fantômes de l’Empire hantent des terres sillonnées par des autoroutes à six voies et où l’histoire maritime est célébrée dans des villes côtières aux demeures hors de prix. Un pays d’oxymores constants, un pays vert qui regorge d’industries et un pays pittoresque de monstres et de musées accueillants où d’aimables conservateurs entraînent les visiteurs dans une histoire aussi empreinte de barbarie que celle de tout autre pays du monde.

    L’Angleterre a peut-être ceci de plus étrange que nombre de ses citoyens n’en connaissent pas les frontières. D’aucuns confondent Angleterre et Grande-Bretagne et utilisent les deux termes indifféremment. Élément majeur de l’union politique de la Grande-Bretagne, l’Angleterre a de quoi être fière sans essayer pour autant de s’approprier les autres nations britanniques. Bizarre aussi que certains la qualifient de nation insulaire alors que l’Angleterre n’est pas une île. Elle a des frontières avec le Pays de Galles et l’Écosse. En quoi est-ce bizarre ? Soyons clairs : l’Angleterre avec ses quelque 55 millions d’habitants fait partie d’une union politique comprenant l’Écosse, le Pays de Galles et l’Irlande du Nord, quatre pays qui se partagent une reine et un parlement. Nous nous contenterons ici d’étudier l’Angleterre, pas les autres pays.

    Entrons maintenant dans le vif du sujet !

    La nation anglaise est vieille d’à peine onze siècles. Elle était auparavant un patchwork de petits royaumes dont la plupart ont été effacés de la mémoire, ce qui rend la tâche encore plus ardue aux universitaires désireux d’en déterminer les confins exacts. Lorsque les Romains envahirent les Îles britanniques en 43 après J.-C., l’Angleterre n’existait pas. Les Anglais appartenaient toujours à des tribus païennes dans la Germanie lointaine et n’avaient pas encore déferlé à l’ouest pour envahir la Grande-Bretagne. Les anciennes tribus britanniques étaient les Brigantes, les Icènes et les Cornovii (cette dernière peuplade donnera son nom à la Cornouailles). Après le retrait de Rome et l’invasion des tribus germaniques, à savoir les Angles, Jutes et Saxons venus d’Europe continentale au XVIe siècle, des belligérants individuels se bâtirent de petits royaumes. Nombre de ceux-ci sont aujourd’hui des comtés et des contrées reconnaissables : le Sussex ou pays des Saxons du sud, l’Essex ou pays des Saxons de l’est, l’East Anglia abritant les Angles de l’est, la Northumbrie au nord de l’estuaire Humber. D’autres comme Deira, Lindsey et Bernicia ont été effacés des mémoires.

    Fusions et conquêtes conduisirent à la formation de royaumes angles ou saxons, comme le Wessex ou pays des Saxons de l’ouest, la Mercie entre les mains du païen Penda, tandis que les Britanniques du cru résistaient aux cruels envahisseurs en s’accrochant de toutes leurs forces à leurs terres. À noter aussi la Cumbrie où vivaient les Britanniques de langue cymrique et le Rheged sur le pourtour du golfe de Solway. D’autres divisions étaient moins flagrantes, par exemple la Parrett dans le Somerset, rivière représentant la limite convenue entre les lutins et les fées. À l’ouest sévissaient les lutins tout de vert vêtus, créatures aux cheveux roux et au visage épanoui, qui volaient des chevaux et détournaient les voyageurs de leur chemin, tandis qu’à l’est vivaient les fées, êtres mythiques qu’il valait mieux éviter. Dans l’Angleterre naissante, il était parfois difficile de savoir où finissaient la légende et le mythe et où débutait l’histoire.

    Prenez le roi Arthur, par exemple. Pour certains, il est un héros populaire anglais et pour d’autres, le chevalier galant dans Le Morte D’Arthur de Thomas Malory, alors que les historiens convaincus de son existence – et le jury à leurs basques – pensent qu’il était un guerrier britannique du cru luttant contre le déferlement d’envahisseurs anglais. Son champ d’action lui-même demeure dans le flou : sud-ouest de l’Angleterre, centre de l’Angleterre, nord-ouest de l’Angleterre ou, à l’extérieur, Pays de Galles ou sud de l’Écosse. Il est étrange de constater que des historiens ne sont pas en mesure de localiser avec précision un personnage aussi emblématique que le roi Arthur. Intrigant aussi et un mystère de plus dans ce pays d’étrangeté.

    La nourriture nationale constitue une autre bizarrerie. Des continentaux ont bafoué la gastronomie anglaise dans un passé récent, alors qu’il y a deux siècles à peine chaque région du pays avait une cuisine locale à la fois unique et digne d’être goûtée. Les anguilles en gelée des bords de la Tamise à Londres sont probablement moins célèbres que le ragoût du Lancashire, le Cornish Pasty et le Yorkshire Pudding qui régalent toujours les palais. On ne se privait pas d’oiseaux non plus au temps jadis : bécasses des bois, bécassines, pluviers et grandes outardes figuraient au menu de nombreuses auberges du XVIIIe et du XIXe siècle ; les sangliers, lièvres et chevreuils faisaient également partie de la bonne chère. À cela venaient s’ajouter des spécialités de poisson peu connues comme les civelles et lamproies, brochets, chevesnes et carpes, en regard desquels nos menus actuels paraissent plutôt fades. Pire encore : le fromage de tête de Cambridge, le varech du Somerset, les fromages de Banbury et les petits pains du Kent guère connus de nos jours se sont perdus au fil du temps.

    Il ne s’agit là que de quelques aspects d’un pays qui abonde en singularités et curiosités, en lieux hantés et traditions plusieurs fois séculaires, avec des souvenirs de personnages et d’événements exceptionnels et avec des sports et jeux qui dépassent l’entendement. Pour n’en citer que quelques-uns : l’un des plus célèbres tueurs en série de l’histoire en la personne de Jack l’Éventreur, les Championnats mondiaux de lancer de boudin noir et un crâne hurlant qui refuse de quitter sa demeure. Et aussi le Commandant fou qui organisa la répétition de ses propres funérailles et Jack Talons-à-Ressort qui parcourait la campagne à pas de géant en terrorisant la population.

    Malgré toute son étrangeté, l’Angleterre a fait don de choses merveilleuses au monde. En plus de la démocratie parlementaire, du cricket et du rugby, la langue anglaise est l’un des cadeaux les plus prestigieux qu’elle ait offert à l’humanité. C’est une langue internationale utilisée par les entreprises du monde entier et qui fait preuve d’une extraordinaire flexibilité. De l’extrême nord du Canada à l’île du sud de la Nouvelle-Zélande et des Shetland aux îles Malouines, l’anglais est parlé et compris par des millions de personnes. Mais en quoi la langue anglaise est-elle anglaise au juste ?

    Sa base est bien sûr l’anglais ou plutôt l’anglo-saxon des tribus germaniques qui envahirent la Grande-Bretagne aux VIe et VIIe siècles après J.-C. et s’approprièrent les parties sud et est des îles britanniques. Nombre de mots toujours en usage aujourd’hui s’ajoutèrent toutefois au fil du temps et révèlent le parcours effectué par le peuple anglais, de l’envahisseur germanique des terres celtes à un État-nation permanent, à une nation commerçante, appartenant au Royaume-Uni, quartier général de la Grande-Bretagne impériale, puis faisant de nouveau partie de la Grande-Bretagne. La langue est une illustration du progrès qui offre une vision fascinante de l’histoire d’un peuple.

    Nous examinerons quelques mots anglais dans un premier temps. Par exemple le verbe know (savoir). Vous est-il jamais arrivé de vous demander pourquoi ce mot commençait par un k muet ? C’est parce que le mot original était kenow. Le nord du monde anglo-saxon laissa tomber la deuxième moitié, c’est-à-dire le son ow, et le mot devint ken tandis que le sud sacrifiait le e pour obtenir know. Peu de gens le kenow.

    Qu’en est-il du pittoresque vieux ye pour the ? D’où vient-il donc ? La réponse coule de source : de l’anglais lui-même. Dans l’anglais moderne naissant, des scribes transcrivaient fréquemment le mot the sous la forme þe avec la lettre anglaise ancienne þ de nos jours inutilisée et appelée thorn, un caractère unique et simple pour le son th. Lors de l’impression de textes, les lettres þ et y paraissaient très similaires et prêtaient souvent à confusion. Ceci expliquant cela.

    Certains mots ont été empruntés à d’autres langues et pays. Smashing (épatant) et clan viennent du gaélique soit par le biais de tentatives coloniales anglaises en Irlande, soit sous l’influence d’Écossais des Hautes Terres. D’autres encore ont des origines gaéliques comme slogan, le cri de guerre d’un clan particulier. L’Écosse des Basses Terres a également donné blackmail, c’est-à-dire le paiement en bétail plutôt qu’en espèces sonnantes et trébuchantes, et feud, une querelle entre des familles ou clans. Galore (abondance) est un autre mot gaélique souvent utilisé et moins évident, trousers (pantalon) a remplacé le terme démodé de breeches.

    D’autres remontent à l’époque de l’Empire.

    Lorsque les colonisateurs et commerçants anglais se mêlèrent, par exemple, aux Inuits du Canada oriental, ils adoptèrent des mots locaux qui se glissèrent plus tard sans hésitation dans la langue anglaise. C’est ainsi que des termes comme kayak et parka entrèrent dans le langage de tous les jours. Des siècles d’association avec les Indiens d’Amérique ont légué les mots mocassin et canoë, ainsi que des noms de légumes et fruits courants comme potato (pomme de terre), tomato et maize (maïs). Les pommes de terre font tellement partie intégrante de la culture anglaise qu’il est difficile d’imaginer la vie sans saucisses et purée ou poisson et frites, deux plats qui seraient toutefois impossibles sans l’existence de liens avec l’étranger. Une autre habitude traditionnelle anglaise, quoique moins répandue de nos jours, consiste à boire du cocoa (cacao), mot également emprunté aux Indiens d’Amérique comme la moins recommandable cocaïne. Même si certains pensent que barbecue est un mot australien, il vient bel et bien d’Amérique centrale, de même que cannibal, emprunté au peuple antillais qui a donné leur nom aux Caraïbes. Le mot shack, c’est-à-dire une cabane délabrée, est moins évident. Voyez comme l’anglais devient moins anglais au détour des mots !

    De tous les lieux du commerce et de l’empire, l’Inde est peut-être celui qui a fourni le plus de mots acceptés aujourd’hui comme typiquement anglais. Les mots de ce sous-continent sont variés et nombreux. L’avatar, par exemple, a dans l’usage fréquent toujours sa signification première de l’hindi, à savoir une divinité céleste. Au quotidien, le bungalow désigne en hindi une maison de style bengali à un étage. Parmi les autres mots que nous utilisons fréquemment sans y réfléchir et qui viennent d’Inde, citons pyjamas, shampoo et chutney (de l’ourdou, signifiant broyer), ainsi que l’ajout évident de curry. Tous ces mots font désormais autant partie de l’anglais que les mots français bouquet, brunette, café, débâcle, entrepreneur et réservoir.

    L’origine indienne de dinghy, ou petit bateau, passé dans l’anglais avec jungle, c’est-à-dire désert, est peut-être moins évidente. Très peu se rendent compte que loot (butin) est un autre mot ourdou qui a, une fois encore, presque gardé son sens de voler. L’hindou yoga a gardé toute sa signification d’origine, tandis que cot (lit-cage) a légèrement changé par rapport à sa désignation correcte du hamac. L’indien thug (voyou) emprunté à la religion, rencontré aussi sous la forme thag ou thugee, était propre à une secte religieuse particulière qui étranglait et démembrait des voyageurs au nom de son dieu. Ce mot aujourd’hui avili désigne un individu stupide, brutal et violent.

    Tandis qu’il est difficile de deviner une origine indienne dans bazaar, peu de gens savent que pundit vient de l’ourdou ; tous ces pundits (commentateurs) sportifs sont affublés d’un nom étranger, alors que nombre d’entre eux se débattent avec l’anglais basique ! Toddy sonne plus écossais qu’indien, or il n’y a rien de tel qu’un hot toddy ou grog au whisky, à l’eau chaude et au miel pour venir à bout d’un mal de gorge et prévenir un rhume.

    Le commerce avec la Chine et peut-être aussi l’œuvre missionnaire ou l’occupation de Hong Kong ont été l’occasion d’introduire un certain nombre de mots chinois dans l’anglais. Certains vont de soi comme silk (soie) et tea (thé), ce dernier étant devenu un des piliers de la société anglaise, tandis que le ketchup est une substance éclaboussée sur du poisson et des frites sans que l’utilisateur soit conscient des origines orientales du mot. Tycoon (magnat) et typhoon (typhon) arrivent aussi tout droit de Chine.

    L’Afrique a également livré son quota de mots comme banana et le moins évident cola. L’origine de zombies dans les films et la littérature échappera sans doute à beaucoup. Trek (randonnée) vient des Boers d’Afrique du Sud, une autre zone de colonisation. À noter que la signification de ce mot n’a pas beaucoup évolué.

    Il est curieux de noter que tous ces mots et bien d’autres qui prévalent dans notre langue actuelle sont qualifiés d’anglais et non d’internationaux. Une telle fusion prouve par ailleurs la viabilité et le dynamisme de la langue et ne cesse de montrer la raison pour laquelle l’anglais est devenu une langue si universelle.

    Autre sujet d’interrogation : d’où nos expressions courantes viennent-elles ? Celles que nous prononçons tous les jours sans réfléchir ? Eh bien, elles tirent leur origine de divers endroits, métiers et travaux, guerres et événements quotidiens. Elles sont trop nombreuses pour les reprendre toutes, mais quelques exemples donneront une idée de la profondeur de l’histoire que cachent des expressions quotidiennes courantes.

    Rummaging (farfouiller) et the coast is clear (la voie est libre), par exemple, datent de l’époque de la contrebande. Les douaniers fourrageaient dans les bateaux à la recherche de produits passés en fraude et les contrebandiers étaient à l’affût des garde-côtes avant de débarquer leurs marchandises illicites. La navigation à voile ancienne apporta bien sûr un éventail d’expressions, de swing a cat (avoir la place de se retourner) à three sheets in the wind (beurré comme un petit Lu). Le chat en question était le fouet à lanières de cuir et non le quadrupède ronronnant, tandis que les trois-mâts avec leurs voiles au vent sont ivres et chancelants comme le serait toute embarcation si elle avait trois voiles dans cet état. Beaucoup ont déjà rencontré l’expression ancienne cold enough to freeze the balls off a brass monkey (un froid à geler le mercure), mais peu en connaissent l’origine. La première image qui peut venir à l’esprit est celle d’un singe dans une position très inconfortable avec les mains serrées devant lui et une expression d’intense supplice sur son petit visage. La réalité est toutefois différente.

    À l’époque de la marine à voile, les bâtiments de la Royal Navy protégeaient les baleiniers dans l’océan Arctique et convoyaient aussi des navires marchands vers et depuis la Baltique. Ces bâtiments transportaient des canons qui tiraient des boulets en acier. La marine rangeait les boulets dans un triangle métallique appelé monkey (singe). Sur un vaisseau amiral – celui d’un commodore ou d’un officier supérieur – les singes pouvaient être en laiton. Le froid ne contracte pas le laiton, contrairement à l’acier, aussi lorsqu’il gelait à pierre fendre les boulets en acier pouvaient se contracter et glisser entre les barres de laiton du singe, gelant suffisamment les boulets pour les faire sortir du singe en laiton. Il n’y a rien de vulgaire à cela !

    Son of a gun (vieille fripouille) est une expression rarement utilisée de nos jours, mais s’entendait couramment par le passé. Elle remonte aussi à l’ère de la navigation à voile. Les navires de guerre de l’époque de Nelson, et pendant les décennies qui l’ont précédée et suivie, ne transportaient pas uniquement des hommes. La plupart avaient aussi un quota de femmes à bord, les épouses d’officiers et de spécialistes tels que des charpentiers, voiliers, etc. Et comme dans toute cohabitation de ce type, des femmes tombaient inévitablement enceintes pendant le voyage et accouchaient à bord. Cette périlleuse opération se déroulait derrière un écran de toile, à côté du canon placé au milieu du navire et si le père était inconnu, l’enfant devenait un son of a gun.

    Le blazer ou veste cintrée de couleurs vives vient du navire de guerre royal Blazer, dont le commandant distribuait des vestes à rayures à ses hommes, tandis que l’expression clear the decks (faire place nette) visait à se débarrasser de matières étrangères pour rendre le navire plus efficace au combat. Que dire de turning a blind eye (fermer les yeux) ? Le responsable en est l’amiral Nelson qui plaça son œil borgne sur le télescope lors de la bataille de Copenhague et fit comme s’il ne voyait pas un signal lui ordonnant de ne pas attaquer. Il passa à l’attaque et remporta la bataille. De nombreuses expressions similaires remontent à l’époque de la marine à voile.

    Toutes sortes d’activités ont apporté leur lot d’expressions à la langue anglaise. Gone West (parti à l’ouest), c’est-à-dire mourir, viendrait de la direction dans laquelle des criminels condamnés étaient emmenés à la potence à Tyburn pour que le bourreau les pende. Bite the bullet (serrer les dents) se réfère à des hommes blessés à la guerre pour lesquels, avant l’utilisation d’anesthésiants, la seule façon de surmonter l’agonie de l’amputation ou d’autres opérations chirurgicales consistait à mordre dans une ceinture en cuir ou une balle de mousquet en plomb. Mad as

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