À Aberdeen, une haie de tracteurs salue une reine qui aimait la campagne
De notre envoyé spécial en Grande-Bretagne Pierrick Geais
Son royaume, elle aurait pu le dessiner les yeux fermés. Impossible d’énumérer le nombre de fois qu’elle l’a traversé, de Belfast à Southampton. Ellemême avait arrêté de compter. Et si elle s’y sentait partout chez elle, elle affectionnait deux endroits. Le château de Windsor, fief de ses ancêtres depuis Guillaume le Conquérant, son refuge dans tous les marasmes, de la Seconde Guerre mondiale à la pandémie de coronavirus. Elle savait que Windsor et sa chapelle seraient sa dernière demeure. Puis Balmoral, ce château écossais chéri par les souverains britanniques depuis qu’Albert de Saxe-Cobourg-Gotha l’offrit à la reine Victoria. Chaque été, Elizabeth II y passait de grandes vacances idéales, ponctuées de barbecues et de promenades à cheval. Loin de Londres, elle menait cette vie simple que le reste de l’année elle fantasmait, elle qui aurait aimé n’être rien de plus qu’« une dame de la campagne ». Début août, en dépit d’une santé fragile, elle avait insisté pour aller y passer l’été. Son vœu le plus cher était de rendre son ultime soupir dans son paradis écossais. Il a été exaucé. Et mourir à Balmoral supposait qu’elle devrait parcourir une dernière fois son royaume.
À Ballater, on considérait la Reine comme une voisine
Dimanche 11 septembre. Depuis trois jours, le corps de la reine repose dans la salle de bal de son château. Là où elle organisait l’annuel Ghillies Ball, grande fête durant laquelle les employés de la famille royale se mêlent exceptionnellement à l’aristocratie locale pour danser
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