e-réseaux sociaux et e-médias sociaux en éducation: qu'en penser?: Enjeux et défis
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À propos de ce livre électronique
Depuis le début du XXIe siècle, les réseaux sociaux électroniques (e-RS) et les médias sociaux électroniques (e-MS) constituent des moyens de communication incontournables. Face à cette réalité virtuelle produisant de nouvelles formes communicationnelles et se développant à un rythme effréné, il est essentiel de cerner les différentes dimensions de l’utilisation massive du Web dans tous les secteurs, y compris en éducation. En effet, les acteurs du milieu scolaire, regroupés par l’entremise des e-RS et des e-MS, interagissent dorénavant de façon entrecroisée afin d’informer, de discuter, d’apprendre, de coconstruire et même de déconstruire.
Cet ouvrage vise à comprendre et à analyser le changement sociocollectif que les e-RS et les e-MS génèrent en éducation par leur omniprésence ainsi que l’influence qu’ils exercent sur les divers acteurs scolaires, dont les enseignants, les directeurs, les élèves et leurs parents. Il met en évidence neuf axes qui apportent un éclairage socioéducatif sur cet univers communicationnel : éthique, individus-acteurs, organisationnel, pédagogique, philosophique, professionnel, psychologique, relationnel et technologique.
Toute personne intéressée par ces échanges pourra aiguiser son regard en ce qui concerne les e-RS et les e-MS. Les lecteurs trouveront certains éléments fondamentaux les invitant à approfondir leurs connaissances et leur réflexion sur ces modes de communication interactive présents dans toutes les sphères de notre vie.
Marjolaine St-Pierre
Marjolaine St-Pierre, détentrice d’un doctorat en éducation de l’Université de Montréal, est professeure honoraire du Département d’éducation et pédagogie de l’Université du Québec à Montréal (UQAM). Elle a été professeure associée au Département de psychopédagogie et d’andragogie de l’Université de Montréal. Elle a travaillé comme professeure titulaire au développement du programme de gestion de l’éducation de l’UQAM et en a assuré la direction. En tant que chercheuse, elle a développé une expertise nationale et internationale en formation initiale et continue, ainsi qu’en ce qui a trait aux processus de gestion en éducation et aux moyens électroniques de communication.
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Avis sur e-réseaux sociaux et e-médias sociaux en éducation
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Aperçu du livre
e-réseaux sociaux et e-médias sociaux en éducation - Marjolaine St-Pierre
INTRODUCTION /
Les réseaux sociaux électroniques et les médias sociaux électroniques : qu’en penser ?
Axes de réflexion et enjeux en éducation
La turbulence Internet, qui constitue un progrès social, économique et culturel sans nom au XXIe siècle, s’immisce dans toutes les sphères de fonctionnement de notre société sous le couvert de moyens d’information, de communication et de réseautage. En expansion exponentielle, la multitude de réseaux sociaux électroniques (e-RS) et de médias sociaux électroniques (e-MS) – tels Facebook, Twitter, LinkedIn, Instagram et Snapchat – a visé la totalité de la société, et elle s’y est installée à une très grande vitesse. À titre d’exemple, on peut citer les 2,2 milliards d’utilisateurs¹ de Facebook en 2019². Soumis à cette influence communicationnelle, le système d’éducation n’y fait pas exception, et tous les acteurs scolaires ont été définis comme des utilisateurs de ces outils de communication. Dorénavant, les e-RS et les e-MS font partie intégrante du système éducatif des écoles, des centres de formation, des collèges et des universités.
Cette réalité virtuelle constituée des e-RS et des e-MS est dorénavant perçue et vécue comme un incontournable en contexte éducatif par l’ensemble des populations de notre planète mondialisée. Cette même réalité produit de nouvelles formes de communications collectives et individuelles, car les individus regroupés en e-RS et en e-MS communiquent non plus de façon dyadique, mais de façon entrecroisée en utilisant le virtuel, incarné par Internet dans tous les milieux éducatifs, et ce, afin d’informer, de communiquer, d’échanger, d’apprendre, de coconstruire et même de déconstruire.
Inscrit au cœur même de cette utilisation massive des e-RS et des e-MS, cet ouvrage ne s’attarde aucunement à leur fonctionnement technologique (technique) en éducation. Il vise à comprendre et à analyser le changement sociocollectif que les e-RS et les e-MS entraînent en éducation par leur omniprésence et l’influence qu’ils exercent sur les divers acteurs scolaires.
Cet ouvrage fournit des pistes de compréhension et de réflexion relatives à leur utilisation dans la société du XXIe siècle qui, via Internet, traduit ce passage de la modernité à la postmodernité, comme l’affirment Maffesoli et Fischer (2016, p. 76) : « Certes, le monde numérique est l’absolue réalisation de la postmodernité. »
De nombreux auteurs ont traité des technologies de l’information et de la communication (TIC) afin de comprendre et d’analyser le fonctionnement technologique en éducation, les composantes cognitives, les effets psychosociaux, les pratiques d’enseignement, les dispositifs pédagogiques, etc. Toutefois, le phénomène Internet lié à l’utilisation et à l’implantation des e-RS et des e-MS mérite encore beaucoup d’attention, car leur expansion est fulgurante et leurs dimensions inhérentes encore peu étudiées en éducation.
À la suite de l’installation de la culture numérique (Cardon, 2019), qui s’exprime par l’augmentation du pouvoir numérique des individus, par sa redistribution et par l’apparition de formes collectives, on assiste à une rupture de civilisation. On constate l’émergence d’une pensée commune complexe véhiculée par les e-RS et les e-MS et un possible rapport « aux idéologies tribales » énoncé par Maffesoli et Fischer (2016, p. 25). Dans ce contexte de mondialisation, la préoccupation constante et émergente liée à l’éducation est sans nul doute l’utilisation des e-RS et des e-MS par la jeunesse actuelle.
Cette réalité virtuelle, dorénavant perçue et vécue comme incontournable en contexte éducatif, produit de nouvelles formes collectives et individuelles d’échanges communicationnels. Les jeunes directement interpellés investissent massivement, consciemment ou inconsciemment, sous le couvert de moyens d’information, de communication et de réseautage, dans ce mode de communication électronique qui revêt de nombreuses formes (Facebook, Twitter, Instagram, etc.). À tous les niveaux du système éducatif, les individus communiquent non plus de façon dyadique, mais collectivement regroupés en e-RS, utilisant ainsi les e-MS dans tous les milieux et à tous les niveaux de cet univers mondialisé.
Il est donc crucial de comprendre les aspects sous-jacents à l’utilisation des e-RS et des e-MS, et d’en saisir les effets sur les acteurs du milieu scolaire.
Il est devenu urgent de cerner les multiples dimensions des e-RS et des e-MS dans les établissements d’enseignement, car elles ont influé et influent encore grandement sur le type de gestion éducative, la vie pédagogique, le développement professionnel et la formation étudiante.
Les e-RS et les e-MS s’associent, avec ou sans consentement, à la totalité de la société actuelle, à ses structures, à ses fondements, à sa déconstruction et à sa reconstruction par la jeunesse actuelle. Ainsi, par cette communication virtuelle, les e-RS et les e-MS nous conduisent-ils, sans qu’on y prenne vraiment garde, à la possible transformation de la sociabilité (Mercklé, 2004), soit celle d’un changement communicationnel majeur et incontournable tant en ce qui a trait à la société qu’aux individus. Selon Beckouche (2019, p. 11), ce changement est au-delà d’un simple changement technologique, économique, sociétal ou historique. Il est plutôt « un tournant anthropologique parmi les plus importants de l’aventure humaine ».
Il devient alors intéressant et urgent de cerner les multiples dimensions de cette présence des e-RS et des e-MS dans les établissements d’éducation. Il est donc apparu essentiel, dès 2010, de réaliser une recherche scientifique auprès des directions d’établissement québécois membres de la Fédération québécoise des directions d’établissement d’enseignement (FQDE). En effet, cette étude, réalisée au cours d’une période de trois années, a permis la mise en évidence de plusieurs angles d’analyse de l’utilisation des e-MS par les acteurs scolaires (élèves, enseignants, parents, directions) à partir des propos qui y ont été véhiculés.
En effet, les e-RS et les e-MS en éducation doivent être analysés, compris et interprétés afin de favoriser leur intégration positive dans la vie de tous les acteurs scolaires, des élèves au personnel des directions des établissements. À partir des données issues de cette recherche empirique, il a été possible de formuler une configuration des dimensions liées aux e-RS et aux e-MS dans les écoles relativement à leur ampleur symbolique en éducation. Intitulée Roue de compréhension des e-RS et des e-MS, cette dernière illustre l’ampleur du spectre numérique lié aux e-RS et aux e-MS dans les écoles. Ce large éventail est constitué de neuf dimensions générées par les e-RS et les e-MS mentionnées dans l’étude. Celles-ci concernent l’éthique dans sa globalité, la présence d’individus-acteurs, la vie organisationnelle, le rapport pédagogique avec les élèves, la philosophie sociale, le développement professionnel, l’aspect psychologique de cette forme de communication, le processus relationnel mis en place et l’outillage technologique essentiel à cette communication virtuelle. Les e-RS et les e-MS sont encore considérés comme des outils technologiques ou comme des outils de communication ; mais qu’en est-il de l’effet des propos tenus via les médias sociaux sur les utilisateurs et les personnes concernées par ces mêmes propos ? En fait, existe-t-il des dimensions inhérentes à toutes ces interventions communicationnelles ?
Cet ouvrage aborde le rôle, les responsabilités et les défis des acteurs scolaires. Il propose des pistes afin de bien cerner l’influence des e-RS et des e-MS dans le cadre du système scolaire québécois, et ce, dans le contexte d’un changement sociétal majeur et incontournable : celui de la communication virtuelle en éducation.
1 Veuillez noter que l’usage du masculin, dans cet ouvrage, a pour unique but d’alléger le texte.
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CHAPITRE 1 /
La communication : les réseaux sociaux électroniques et les médias sociaux électroniques
Les réseaux sociaux électroniques (e-RS) et les médias sociaux électroniques (e-MS) appartiennent au monde de la communication virtuelle, catégorisée comme un phénomène regroupant deux ou plusieurs personnes en ligne qui échangent des propos, partagent des informations, construisent des liens et, souvent, influencent ou tentent d’influencer l’auditoire virtuel. Toutefois, la communication virtuelle, comme la communication en général, se vit collectivement et, de ce fait, suppose l’existence de règles, de conventions, de normalisations constitutives devant être partagées par les membres d’un groupe, les membres d’autres groupes et les groupes entre eux.
En ce sens, lors d’une communication virtuelle ou traditionnelle, il ne s’agit pas uniquement de l’ancien modèle communicationnel constitutif, comme le modèle de l’information médiatique (radio, télévision), c’est-à-dire de l’envoi d’un message de A vers B, mais plutôt d’une relation interactive entre les individus et les groupes. Par conséquent, afin de bien s’inscrire au sein de cette communication électronique, il est essentiel que les internautes adhèrent à des groupes virtuels afin de pouvoir s’y exprimer ou de recueillir les informations communiquées sur le Web. Ainsi, la communication virtuelle met en lien l’information transmise et l’internaute afin que celui-ci puisse la décoder et en définir le sens selon le contexte social ambiant et le groupe social auquel il appartient. Les e-RS et les e-MS permettent cette communication interactive instantanée et universelle. Tous peuvent dorénavant se rejoindre et participer à ce mode de communication qui véhicule beaucoup d’informations vraies ou fausses, mais qui fournissent peu de preuves de leur véritable notification, c’est-à-dire de l’assurance que ces informations écrites ou visuelles sont porteuses d’un sens précis transmis lors de la communication.
Dans ce cadre de l’utilisation des e-RS et des e-MS, la communication symbolique sur le Web devient donc porteuse de valeurs et de sens en fonction de la personne-réceptrice. On constate paradoxalement que, plus l’individu a accès à de l’information, plus le besoin d’information grandit (Charest et Bédard, 2009). On assiste donc à la confirmation de l’intérêt des individus à consacrer de plus en plus de temps à la communication virtuelle, tout en appréhendant le danger de développer une dépendance à un véhicule communicationnel virtuel gratuit et accessible (Dagnaud, 2013).
1 / Qu’est-ce qu’un e-RS et un e-MS ? Similarités et différences
Au cœur même de cette révolution numérique orientée par une communication tous azimuts, il est important d’éviter les amalgames populaires trop nombreux et souvent trompeurs entre l’Internet et le Web, ainsi qu’entre les e-RS et les e-MS. Ces amalgames amènent ainsi à les associer et souvent à les confondre. En dépit du fait établi que les distinctions que l’on répertorie soient peu essentielles à l’appropriation et l’utilisation du Web et d’Internet et, par conséquent, des e-RS et des e-MS, il apparaît à propos d’établir certaines distinctions, car chacun d’eux repose sur des fondements structurels, procéduraux et sociologiques différents.
Nous devons rappeler que les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) ou les technologies de l’information de la communication (TIC) se situent sur le plan de l’électronique, de l’informatique (ordinateurs) et des télécommunications, et que le numérique s’est inscrit à l’intérieur du champ technologique. Le numérique est dans son sens étymologique et technique « un secteur associé au calcul, au nombre et surtout aux dispositifs opposés à l’analogique » (Doueihi, 2013, p. 5). Toutefois, Doueihi (2013, p. 6) souligne « la transformation culturelle induite par le numérique ».
Le numérique se conjugue au plan technologique : il offre des représentations différentes selon les secteurs économique, informatique et culturel, en partageant de nouvelles pratiques sociales et de nouvelles conceptions de l’information, qui sont alimentées par l’« intelligence inventive dont font preuve les jeunes générations immergées dans le numérique » (Serres, 2012, dans Rieffel, 2014, p. 12).
L’humanisme numérique émerge : « L’humanisme numérique est, dans ce contexte, un effort pour penser la transformation culturelle du calcul et de l’informatique en général en ce que l’on a choisi de désigner en français par le nom de numérique
». (Doueihi, 2013, p. 7)
Cardon (2019), dans son ouvrage intitulé Culture numérique, aborde ces distinctions sous un angle généalogique. Internet est né vers 1960 et a pris une véritable forme vers 1983, à titre de « protocole de communication TPC/IP : TPC pour transmission control protocol et IP pour Internet protocol » (Cardon, 2019, p. 27). C’est en fait Vinton Cerf et Robert Kahn qui ont conçu cet outil technologique « qui permet de mettre en communication des ordinateurs en utilisant différentes infrastructures réseaux » (Cardon, 2019, p. 27). Ces infrastructures sont nées de l’émergence de réseaux distribués, c’est-à-dire décentralisés, en remplacement de réseaux centralisés, qui deviendront la réalité opérationnelle d’Internet. Tim Berners-Lee en 1990 a quant à lui inventé le Web, défini comme « un protocole de communication qui permet de relier entre elles des pages, via un système d’adresse bien connu : http://www. » (Cardon, 2019, p. 28). Ainsi, « [l]e web est contenu dans internet, mais internet contient beaucoup d’autres choses que le web » (Cardon, 2019, p. 28).
En se référant à la figure 1.1, il faut se rappeler que la création du Web (World Wide Web) a eu lieu en 1989 et que le langage HTML (Hypertext Markup Language) a constitué le Web informationnel entre les années 1990 et 2000¹. Ainsi, de 1990 à 2000, le Web 1.0, appelé Web informationnel ou Webmaster², était utilisé par les compagnies et quelques sites Web particuliers pour fournir de l’information. Le Web 1.0 ne pouvait encore permettre aux utilisateurs d’ajouter des informations ou d’interagir.
De 2000 à 2010, succédant au Web 1.0, utilisé pour la mise en ligne des données, le Web 2.0, appelé Web social ou Web collaboratif³, établit une transition. Le Web social 2.0 se rapporte directement au « phénomène des transformations des plateformes interactives du Web » (Proulx, 2012, dans Proulx, Millette et Heaton, 2012, p. 10). Il fournit plus de données, et rend possibles le partage d’informations, la communication virtuelle et l’interaction, comme avec YouTube et Facebook. Il permet de traiter des contenus, de favoriser l’accessibilité, d’instaurer des modalités de
