Le Cabaret des plaisirs - 10 nouvelles érotiques et excitantes
Par Chrystelle LeRoy
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Le Cabaret des plaisirs - 10 nouvelles érotiques et excitantes - Chrystelle LeRoy
Le Cabaret des plaisirs - 10 nouvelles érotiques et excitantes
Original title
11 exciting stories by Chrystelle LeRoy
Copyright © 2021 Chrystelle LeRoy and LUST, an imprint of SAGA Egmont, Copenhagen
All rights reserved
ISBN : 9788726916065
1. E-book edition, 2021
Format : EPUB 3.0
All rights reserved. No part of this publication may be reproduced, stored in a retrieval system, or transmitted, in any form or by any means without the prior written permission of the publisher, nor, be otherwise circulated in any form of binding or cover other than in which it is published and without a similar condition being imposed on the subsequent purchaser.
UN hiver chaud à Montréal
Une nouvelle érotique
Les longs hivers sont précisément comme ça : longs. Surtout dans une ville nordique comme Montréal. Je pourrais ajouter sombres et pénibles, mais vous avez compris. Il y a des jours, et aujourd’hui en est un, où je rêve de m’étendre sur le sable au soleil, bercée par le bruit des vagues. Je suis franchement en manque de lumière… et d’îles paradisiaques ! Mais mon budget ne me permet qu’une lampe solaire, c’est un peu court… Donc jusqu’en avril, c’est frigo, boulot, frigo, dodo, et on recommence ! Pour me remonter le moral, j’ai la chance de remplir des formulaires toute la journée… mes capsules d’optimisme doivent provenir de ma capacité à me laisser porter et à improviser !
Justement, depuis quelques jours, les filles de ma section sont particulièrement « hop-la-vie ». Ça ne peut pas être à cause d’une série télé – tout le monde meurt à l’écran en ce moment – ni à cause de l’équipe locale de hockey dont nous n’avons aucun fan au bureau. J’ai donc devant moi un mystère ! Certes, un mystère modèle réduit, mais, dans un mois de février qui semble durer huit semaines, il n’y a pas de petit plaisir !
À la pause café, c’est le moment idéal pour coincer Marianne, une blonde gracieuse, célibataire comme moi, et généralement pleine d’entrain, même quand il neige, ce qui relève de l’exploit. Marianne, responsable communications, éprouve de l’empathie envers son prochain, ce dont j’ai l’intention de profiter sans trop de gêne.
Comme je suis une fille tout en finesse et subtilité, j’aborde directement le sujet avec elle – non sans avoir passé quelques minutes à papoter sur le fait de regarder des séries télé pour se distraire à l’aube de la quarantaine. Une fois interrogée sur les causes de la surprenante bonne humeur des filles du bureau, Marianne me regarde puis me confie :
« Clara, tu sais, tous ces cinq à sept branchés dans des endroits inusités à Montréal en ce moment ? »
Si je sais… la ville a une longue tradition d’établir des bars plus ou moins licites dans les endroits les plus excentriques, souvent d’anciennes usines ou même des manufactures toujours en activité et où tu peux trouver un bar entre deux ateliers de confection. Oui, bien sûr que je sais !
« Hé bien figure-toi, reprend Marianne qui me comprend à demi-mot et même sans un mot du tout, que nous avons trouvé LE bar in, top, super-branché, en ville. »
LE bar ? C’est audacieux comme propos. Le bar normal, traditionnel, a pratiquement disparu du paysage devant l’excentricité généralisée. Marianne m’intrigue. Elle constate à mon air qu’elle a une touche et ajoute :
« Viens avec moi demain, après le boulot, elle fait une petite pause en mesurant son effet, mais tu dois absolument apporter ton maillot de bain. »
Mon maillot ? Comment ça mon maillot de bain ? Pour aller à ma voiture, je dois mettre plus d’épaisseurs qu’un astronaute qui fait une sortie spatiale. Marianne affiche l’air mystérieux de circonstance, en ajoutant :
« Tu verras, tu ne seras pas déçue. »
Je passe le reste de la journée à tenter de la cuisiner mais elle refuse d’en dire davantage.
Le lendemain, je sors du bureau avec maillot et serviette de plage dans mon sac à main, ce qui fait vraiment très étrange dans le décor des rues glacées de Montréal. Je suis Marianne en voiture. Nous roulons vers une zone industrielle pas très loin du fleuve, légèrement à l’extérieur de la Cité du Multimédia. Marianne entre dans un parking. Je fais de même, un peu éberluée. À part des rangées de conteneurs empilés, il n’y a aux alentours aucun, mais alors aucun, édifice. Par contre une ligne de voitures longe les conteneurs. Marianne se gare et je l’imite, frustrée. J’ai l’impression qu’elle s’est payée ma tête. Sortie de sa voiture, elle me fait signe de la suivre et se dirige droit vers le mur de conteneurs. Là, je me demande si je ne devrais pas commencer à m’inquiéter.
Je rejoins Marianne qui m’attend avec un large sourire. Elle se dirige vers le mur de métal et cogne à la paroi, laquelle se révèle miraculeusement être une porte puisqu’elle s’ouvre avec obligeance ! Deux gaillards baraqués, vêtus le plus élégamment possible pour une expédition polaire, nous scrutent et nous laissent passer à travers le sas qui sépare ce qu’il y a derrière, et que j’ignore, du mois de février d’où nous arrivons. À l’intérieur je découvre une vaste pièce où nous laissons nos manteaux, chapeaux, doudounes et bottes pour passer dans la version haut-de-gamme d’un vestiaire de piscine publique. Personnellement, je ne vais à peu près jamais à la piscine. Le chlore, le rectangle de ciment bourré de bras et de jambes, très peu pour moi. Marianne rit de voir ma mine décontenancée.
« Allez, c’est l’heure du maillot ! Tu ne seras pas déçue, je te promets », me dit-elle.
Heureusement pour moi, je fais encore de l’effet dans un maillot deux pièces. J’ai aussi apporté de quoi me faire un paréo pour me donner une certaine contenance, car je n’ai aucune idée de ce qui m’attend. Marianne a fait la même chose, ce qui me rassure. Armées de nos serviettes de bain et de nos sacs, nous entrons dans… comment décrire…
Imaginez que l’on vous offre le bord de mer dans une boîte de conserve. Ça donne une idée de l’endroit. Je me trouve sur une plage des Antilles, avec les bars aux toits de palme, un petit orchestre sur une estrade qui joue tout ce qui rappelle le Sud, mais sans trop envahir les conversations et… la plage. Il y a des gens qui marchent au bord de l’eau, d’autres qui sont installés à un bar, mais la majorité des hôtes paressent, allongés sur le sable ou dans des chaises longues installées au bord de l’eau. Il y a même des vagues !
Je n’ai jamais rien vu de tel. S’il n’y avait pas l’éclairage artificiel, je me croirais vraiment à Cuba ou en République dominicaine. L’aménagement de l’endroit a dû coûter une petite fortune et pour ce qui est de l’excentricité de sa localisation, cette plage remporte la palme, si je puis dire.
Marianne n’a en rien exagéré. Les premières minutes sont un vrai choc. Un choc des plus agréable. La playa de cinq à sept, je suis pour ! Et voilà l’explication de la bonne humeur des filles du bureau. Côté mâle, les serveurs ont tous l’air d’avoir été choisis pour leur physique avantageux. Et les messieurs ne sont pas en reste puisque les serveuses font jeu égal avec leurs collègues masculins.
Occupé à remplir les verres des clients à l’un des bars, un homme lève la tête, voit Marianne et lui fait un large geste du bras en souriant pour l’inviter. Tiens, tiens, ma copine a déjà ses entrées on dirait.
L’homme au bar est un solide quadragénaire, encore beau garçon, légèrement grisonnant et bien sûr, bronzé. Nous prenons place sur des tabourets libres et Marianne fait les présentations :
« Clara, je te présente Armand, l’un des propriétaires de cet endroit génial ! »
Le Armand en question sourit. Aaah, il a les yeux marron. Un marron vif et un regard franc. Il me tend une main ferme.
« Enchanté Clara. Le concept te plaît ?
– La plage en plein hiver ? Absolument. Je vous donne un point bonus pour l’emplacement.
– Nous avions besoin de beaucoup d’espace à petit prix car nous savions que l’aménagement coûterait cher. Le choix des conteneurs nous vaut un fabuleux bouche-à-oreille, répondit-il en souriant de plus belle.
– Comment est-ce que vous avez pu recréer la mer, avec des vagues, et en plus, l’illusion de l’horizon ? je demande curieusement pendant qu’il nous sert à boire.
– En fait, il n’y a pas plus d’eau ici que dans le bassin des dauphins ou des orques d’un parc marin. La piscine est simplement plus large et moins profonde, répondit-il. Des projections d’images et des jeux de lumière procurent l’impression que l’espace est plus vaste qu’il ne l’est en réalité. C’est très simple !
– Le genre de simplicité qui demande beaucoup de savoir-faire non ? »
Armand me considère avec intérêt.
« J’ai fait ma carrière dans l’aménagement de parcs d’attractions. J’avais envie de quelque chose à moi qui ne m’oblige pas à voyager. Et qu’est-ce qui peut attirer les Montréalais plus que n’importe quoi d’autre l’hiver ?
– Le soleil et la plage ! » répond Marianne en riant.
Je crois que je commence à me faire une idée, schématique pour l’instant, du bel Armand. Il me plaît. Il a les mains larges et noueuses de quelqu’un qui a pétri lui-même la pâte pendant longtemps. Oups ! Marianne vient juste de décoller avec un châtain un peu bedonnant, mais beau garçon. Je crois qu’il l’attendait. J’ignore moi-même ce que j’ai envie de faire et même si j’ai vraiment envie de faire autre chose que de profiter de la plage… mais j’aime bien l’idée de pouvoir considérer mes options tout en prenant un verre. Après avoir servi d’autres clients, Armand revient vers moi. Il me regarde avec attention. Je crois que je lui plais aussi. Il a un don pour mettre les gens à l’aise et ça ne semble pas une façade chez lui. Il donne l’impression de quelqu’un qui aime vraiment être en contact avec les autres.
Il se penche vers moi :
« Demain c’est ma soirée de congé, Clara. Si ça vous dit, je pourrais vous faire visiter. »
Oh, une invitation !
« Hé bien… pourquoi pas ? ! »je réponds avec mon sourire charmeur numéro un.
Je reste encore un peu, mais d’autres clients arrivent et je décide de m’éclipser afin de profiter de la plage et du soleil, artificiel ou pas. Je rentre ensuite chez moi en essayant de me rappeler la dernière fois où je me suis sentie si excitée un mois de février.
Le lendemain, j’ai choisi un maillot un peu plus sexy. J’ai des seins ronds et fermes et disons qu’ils y sont un peu mieux mis en valeur. Armand m’attend près du bar où l’un de ses associés a pris sa place. Il porte un bermuda, une chemise de lin blanche et des espadrilles, blanches également. Il sait paraître sexy. Il m’entraîne et me fait visiter son royaume, plus complexe qu’il n’en a l’air avec ses cinq bars, ses trois terrasses, son gymnase en plein air et même un endroit où apprendre la plongée avec masque et tuba. Chemin faisant, nos bras se frôlent, nos mains se touchent et, à un moment, nos doigts se joignent. Nous arrivons à une barrière fermée par un cadenas. Armand prend une clé dans sa poche et l’ouvre. Nous voici sur un petit coin de plage abrité du reste par la barrière et des arbustes, réels ou faux, je n’en sais rien. Armand se rapproche de moi. Je pose la main sur sa poitrine ferme, approche mes lèvres des siennes et sa langue trouve la mienne. Il a un goût d’été et de sable chaud. Exactement ce dont j’ai envie ! Même s’il ne sera peut-être qu’une illusion passagère, là, maintenant, cette illusion me conforte.
Mes mains font le tour de sa poitrine musclée, se posent sur ses cuisses épaisses, fermes, rompues au travail physique. Armand caresse mes seins, m’embrasse en descendant le long de mon cou. Il défait l’agrafe de mon maillot de bain, trouve un mamelon, le caresse et le pétrit doucement. Je gémis. Je pose la main sur son sexe, déjà dressé. Je le masse doucement à travers le pantalon. Il approche son visage de ma poitrine, m’embrasse les seins, prend le mamelon entre ses lèvres et me fait un suçon délicat. Je gémis de plus belle. Je défais son pantalon et saisis son pénis, un pénis large, droit, avec une peau douce. Il va et vient entre mes doigts, dans ma paume, comme un objet précieux que je moule. C’est au tour d’Armand de gémir. Nous nous allongeons sur le sable. Armand caresse mes jambes, mes cuisses, fait glisser ses