La Panne - 9 nouvelles érotiques passionnantes
Par Chrystelle LeRoy
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La Panne - 9 nouvelles érotiques passionnantes - Chrystelle LeRoy
Chrystelle LeRoy
La Panne - 9 nouvelles érotiques passionnantes
Lust
La Panne - 9 nouvelles érotiques passionnantes
Image de couverture : Shutterstock
Copyright © 2021 Chrystelle LeRoy et LUST
Tous droits réservés
ISBN : 9788726916072
1ère edition ebook
Format : EPUB 3.0
Aucune partie de cette publication ne peut être reproduite, stockée/archivée dans un système de récupération, ou transmise, sous quelque forme ou par quelque moyen que ce soit, sans l'accord écrit préalable de l'éditeur, ni être autrement diffusée sous une forme de reliure ou de couverture autre que dans laquelle il est publié et sans qu'une condition similaire ne soit imposée à l'acheteur ultérieur.
Des couleurs brûlantes
Dans son atelier, Aliana observe les résultats de ses essais. Sur la toile, les couleurs peintes chatoient. Elle est particulièrement satisfaite de la manière dont se reflètent les ocres. La lumière limpide d’un après-midi florentin pénètre dans la vaste pièce. Le long des murs blanchis à la chaux s’empilent cadres, rouleaux de toiles, pinceaux, palettes de peintre, et des œuvres, certaines finies, d’autres à peine ébauchées.
Sur une petite table s’empilent les pots de couleur : bleu, émeraude, turquoise, carmin, grenat et jaune semblent vibrer dans l’air. Aliana fabrique les peintures qu’elle souhaite utiliser pour sa prochaine toile, qui sera le portrait d’un banquier bien en vue de la Cour. Avec une petite spatule, elle prend la poudre du pigment choisi, qu’elle mélange à de l’huile de lin et de la térébenthine afin d’obtenir la peinture qui sera appliquée.
Mais il lui manque quelque chose que seul possède son fournisseur préféré, Francesco le marchand de couleurs. Son échoppe est située près de la piazza principale. Il est le détenteur exclusif du droit de posséder et vendre un nouveau pigment très rare ; le bleu dit « ultramarine », car il provient d’au-delà des mers, par les Routes de la Soie. Ce bleu riche qui éblouit l’œil coûte une fortune, mais le futur propriétaire du tableau en a déjà approuvé et payé l’achat. Après tout, ce portrait est commandé pour indiquer aux clients éventuels son rang et sa fortune, deux choses nécessaires à un banquier.
Aliana adore aller chez Francesco, qui manifeste pour son talent une appréciation chaleureuse et un support indéfectible. Une femme peintre à Florence en cette année 1590 est une chose rare. Ses aptitudes hors du commun ont permis à Aliana de progresser jusqu’à la Cour, mais sans l’appui de partisans dévoués comme Francesco, elle serait restée dans son village, à l’extérieur des murs de la ville. Et puis Francesco lui moud ses pigments de manière impeccable, ce qui lui évite de le faire. Il n’offre pas ce service à tout le monde…
Avant de sortir, Aliana jette un œil sur sa tenue dans le miroir. Sa robe de laine fine est simple, mais élégante, vert pâle sur sa blouse blanche. Aliana n’est pas belle à proprement parler. Mais elle rayonne. Ses cheveux blond vénitien encadrent un visage ovale animé par des yeux bruns pétillants, un long nez fin et une bouche large aux lèvres pleines. Le sourire d’Aliana illumine chaque endroit qu’elle visite. Elle est ronde juste ce qu’il faut et elle se déplace avec une grâce et une vivacité qui charment l’œil. Elle s’empare d’un petit panier posé près de la porte et sort dans la lumière de mai. Elle se mêle dans la rue aux marcheurs empressés descendant vers le marché situé dans un coin de la piazza qui donne sur l’échoppe du marchand de couleurs.
Les passants qui la reconnaissent la saluent avec chaleur, et Aliana leur rend leurs salutations avec bonheur.
Autour de la fontaine à l’entrée de la piazza, un attroupement s’est formé, d’où s’élève une voix angélique qui chante une ballade. La voix charme Aliana, qui s’approche. Un groupe de ménestrels, près duquel sont assis jongleurs et bateleurs d’une petite troupe de passage ravissent la foule avec leur interprétation. C’est le chanteur qui retient l’attention de la jeune peintre. Un peu plus vieux qu’elle, la fin de la vingtaine peut-être. Vêtu d’un pourpoint de velours cramoisi et d’un pantalon bouffant, il chante la ballade en y mettant l’émotion et la théâtralité qu’elle réclame, ce qui ravit les gens assemblés.
La chanson terminée, la foule manifeste son approbation avec vigueur et le panier passé à la ronde par un des baladins s’emplit de piécettes. Le regard du chanteur croise celui de la jeune femme et, l’espace d’un moment, l’un comme l’autre demeurent pétrifiés, saisis d’une émotion commune qui les trouble. Aliana sent la chaleur l’envahir.
Elle se détourne vivement et part à grandes enjambées vers l’échoppe de Francesco, mais le visage du beau ménestrel reste avec elle. Oui, elle l’a trouvé beau avec ses cheveux bruns bouclés, son visage carré adouci par de grands yeux qui lui ont paru verts. Et sa voix chaude… Aliana frissonne. Elle se laisserait aller entre les bras de cet homme, mais ces beaux chanteurs ont la consistance de la fumée que le vent emporte au-dessus des toits. Ils prennent et ils disparaissent plus vite qu’un rêve.
Rendue à l’échoppe, Aliana a eu le temps de reprendre ses esprits. Le maître des couleurs l’accueille avec l’enthousiasme habituel, en lui reprochant gentiment de ne pas le visiter assez souvent. Il s’enquiert de sa santé, de ses nouveaux projets, et Aliana sort de sa manche un petit rouleau de parchemin, qu’elle déroule. Elle y a dessiné à la plombagine le portrait qu’elle entend créer. L’attention touche Francesco, ravi qu’Aliana pense à lui demander son avis, et tout aussi ravi de la beauté de l’esquisse. Il la complimente, puis les deux discutent un long moment, Francesco donnant son avis sur les couleurs possibles, leurs avantages et leurs défauts, Aliana l’interrogeant sur les détails de leur préparation.
Francesco passe ensuite un long moment à moudre avec soin les pigments choisis, qu’il enveloppe ensuite dans de petits cornets de papier ciré soigneusement scellés et étiquetés.
Heureuse de cette heure passée dans l’échoppe aux mille couleurs, et de ses achats, Aliana déambule autour de la piazza, sensible comme toujours aux mouvements composés par l’animation de la foule : les fleuristes, les maraîchers, les boulangers, les bouchers, les herboristes, les clients, les badauds et les amuseurs publics qui meublent l’endroit à cette heure. Elle est déçue lorsqu’elle constate que la troupe qu’elle observait a déserté la fontaine. Mais en empruntant une petite allée qui mène à sa rue, elle tombe nez à nez avec le beau ménestrel.
Les deux restent un instant stupéfaits, ne sachant comment réagir. Le ménestrel finit par prendre les devants et s’incline galamment.
« Bonjour, gente dame, je m’appelle Marco, ménestrel de profession, comme vous avez pu le constater », dit-il.
La gentillesse du ton, alliée à sa voix mélodieuse, lui plaît. Mai rend Florence plus belle, les mécènes la découvrent et Aliana sort d’un entretien stimulant avec le maître des couleurs. Elle se sent l’envie de vivre, de rire, et peut-être, pense-t-elle, d’être charmée.
Elle sourit.
« Aliana, je suis peintre, se présente-t-elle.
— Peintre, fait-il, l’air à la fois surpris et ravi. Quel plaisir de rencontrer une artiste ! Notre troupe de ménestrels et de bateleurs est de passage à Florence. Nous arrivons de Sienne.
— Je peux vous faire découvrir la ville, lui propose Aliana, qui se surprend elle-même de sa hardiesse.
— J’en serais absolument ravi », répond le ménestrel, qui semble aux anges.
Aliana emmène Marco par les petites rues de Florence pour lui faire découvrir ses échoppes, les ateliers d’artistes en vue, les magnifiques jardins discrètement aménagés à l’écart de la circulation. Chemin faisant, Marco lui offre son bras et, au fil de la promenade, impulsivement, Aliana lui tend la main. Son sourire éblouit le ménestrel.
Tout juste à l’extérieur de Florence, Aliana entraîne Marco dans une villa abandonnée, propriété jadis de riches aristocrates. Le jardin, magnifique, regorge de fleurs et fait visiblement encore l’objet d’un entretien régulier.
« Voici mon jardin secret, déclare Aliana, qui du bras embrasse l’espace. J’y viens presque tous les jours pour réfléchir, y faire des croquis, et je m’en sers souvent aussi pour exécuter des portraits. »
Marco et elle s’assoient sur un petit banc de pierre. Aliana pose tendrement sa tête sur l’épaule de Marco, puis cherche sa main, qu’elle prend dans la sienne. Sans s’en rendre compte, elle caresse la main tendre, puis remonte le long du bras robuste. Marco embrasse doucement la chevelure cuivrée qui scintille de ses éclats enflammés. Lentement, Aliana redresse la tête, observe le visage de Marco, penché vers elle. Elle serre son bras en plongeant son regard dans les yeux bruns et vifs. Les lèvres des deux jeunes gens se rapprochent, s’effleurent et se nouent dans un baiser d’abord tendre, puis de plus en plus passionné. Aliana presse ses mains sur la taille du ménestrel. Marco caresse ses longs cheveux, embrasse le visage opalin, pose ses mains sur les hanches d’Aliana puis sur ses longues jambes qu’il sent à travers le tissu. Aliana l’embrasse de nouveau, veut goûter encore et encore à ces lèvres ourlées. Puis elle sort la chemise de Marco de son pantalon, glisse ses mains sous le tissu, explore la peau lisse et son désir se fait plus pressant. Elle plonge sa bouche dans le cou du jeune homme, cherche à défaire le pourpoint qui couvre la chemise.
Marco rit doucement. Il aide Aliana à dénouer les cordons. Elle enlève enfin le vêtement, puis la chemise. Elle caresse de ses deux mains la poitrine, puis ses lèvres en font le tour, ne laissant aucun centimètre du torse du ménestrel sans attouchements. Marco frissonne. Il prend le visage d’Aliana entre ses mains, la regarde avec admiration et désir. Il l’embrasse avec ferveur en plongeant ses doigts dans la chevelure ondoyante. Puis de la langue, il goûte la nuque de la belle, son cou, les épaules qu’il a dénudées, la naissance de la poitrine. Aliana ne retient aucun de ses soupirs, se laisse aller à l’extase qui s’empare d’elle. Elle presse ses mains sur les cuisses robustes. Marco commence à défaire les lacets de la robe à l’avant. Il découvre un sein, puis l’autre, les entoure de ses paumes, en effleure le contour, puis celui des mamelons. Aliana met sa main sur celle de Marco et la presse sur sa poitrine. Le ménestrel l’embrasse avec ferveur pendant qu’il glisse la robe et le jupon jusqu’aux hanches d’Aliana. Il presse sa langue sur ses seins et suce l’un des mamelons pendant qu’Aliana laisse échapper un cri de plaisir.
Le phallus du ménestrel est dressé sous le satin de son pantalon et Aliana le caresse. Marco se soulève afin qu’elle puisse enlever le vêtement, qui vole un peu plus loin dans le jardin. La jeune femme prend le membre gonflé et dur dans sa main, le fait aller et venir entre ses doigts, sent le membre qui palpite. Marco soupire à son tour. Il effleure le ventre doux d’Aliana puis remonte le tissu de sa robe jusqu’aux cuisses. Il suit les jambes galbées de la jeune fille, les caresse du bout des doigts. Aliana est parcourue d’une chaleur intense. Elle éprouve une envie folle de sentir Marco en elle. Le jeune homme s’est penché sur le banc. Il découvre le sexe d’Aliana, embrasse les cuisses satinées, déplie de sa langue les lèvres et trouve le clitoris, qu’il lèche doucement, pendant que la jeune