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Vivez!: Surmonter les émotions négatives, vaincre les peurs et réaliser vos rêves
Vivez!: Surmonter les émotions négatives, vaincre les peurs et réaliser vos rêves
Vivez!: Surmonter les émotions négatives, vaincre les peurs et réaliser vos rêves
Livre électronique430 pages5 heures

Vivez!: Surmonter les émotions négatives, vaincre les peurs et réaliser vos rêves

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À propos de ce livre électronique

Votre vie vous plaît-elle? Est-ce vraiment l’existence que vous souhaitez mener? Aimeriez-vous avoir plus de temps, changer de travail, déménager, repartir sur de nouvelles bases, vaincre vos peurs, accomplir au lieu de stagner ? Souhaiteriez-vous changer quelque chose dans votre façon d’être, d’agir, de tisser des relations avec les autres ? Tout cela vous paraît trop difficile ? Si vous vous posez ces questions, ce guide est pour vous.
Car les rêves sont des objectifs réalisables. Vivez !
Dans ce livre, vous découvrirez une nouvelle perspective de développement personnel alliant les philosophies orientales, la psychologie cognitive, les neurosciences, la PNL, ainsi que d’autres outils pratiques et efficaces d’auto-coaching pouvant s’intégrer facilement à votre quotidien.
Ce livre est destiné à tous ceux qui souhaitent changer leur vie, se connecter avec leurs rêves, vaincre une période difficile ou tout simplement exprimer pleinement leur potentiel. Un guide inspirant proposant également de nombreux exercices – une méthode puissante dont on peut se servir chaque jour de sa vie.
LangueFrançais
Date de sortie25 sept. 2019
ISBN9782897212162
Vivez!: Surmonter les émotions négatives, vaincre les peurs et réaliser vos rêves
Auteur

Lucia Giovannini

Lucia Giovannini, docteur en Psychologie et Counselling, est membre de l’American Psychological Association. Elle est enseignante de Programmation neuro-linguistique et neuro-sémantique. En 1999, elle a fondé l’Association BlessYou! (www.blessyou.me) qui s’occupe de développement personnel et durable. Ses ouvrages de croissance personnelle, traduits en plusieurs langues, sont des best-sellers. Grâce à eux, des millions de personnes ont transformé leur vie.

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    Aperçu du livre

    Vivez! - Lucia Giovannini

    «Ce n’est pas le plus fort de l’espèce qui survit ni le plus intelligent.

    C’est celui qui sait le mieux s’adapter au changement.»

    CHARLES DARWIN

    Il existe des conditions et des présupposés nécessaires afin qu’une transformation positive se vérifie. Cette transformation peut se manifester sur différents plans. Dans les pages qui suivent, vous allez lire le résultat d’expériences, études, considérations, analyses et recherches sur le fonctionnement de l’être humain devant le changement, qu’il soit imposé par les évènements que la vie lui présente, ou volontairement choisi dans le but de s’améliorer. En découvrant les différents niveaux de changement, vous comprendrez plus profondément la nature du processus de transformation, et vous pourrez développer l’attitude et l’état d’âme nécessaires pour entreprendre le chemin de la meilleure des façons. Il faut savoir qu’indépendamment du type de changement que vous souhaitez réaliser (travail, relation, entourage), celui-ci sera seulement un cosmétique temporaire s’il ne dérive pas d’une transformation profonde de votre conscience.

    Le but de cette première partie est donc de poser des bases solides, qui seront enrichies, développées, construites et renforcées par des exemples, explications et exercices dans les prochains chapitres.

    Nous sommes en train de nous préparer pour entreprendre le chemin du changement, et il est utile de comprendre ce que nous devons apporter.

    Je traiterai aussi des paradoxes du changement. La rencontre avec la contradiction des paradoxes pourra vous laisser bouche-bée: en réalité c’est en accueillant deux vérités extrêmes et apparemment contradictoires que nous élargissons notre point de vue et créons l’espace pour donner vie au changement.

    Je ne sais pas si vous l’avez constaté, mais la vie même est pleine de paradoxes. Quelques exemples? Réussir à rester fidèles à soi-même, à ses propres valeurs, à sa propre éthique tout en étant apte à modifier sa manière d’être. Ou tenir une parole donnée, un engagement pris tout en se réservant le droit de changer d’avis…

    L’art du changement

    «C’est seulement en changeant que tu pourras rester constant. C’est

    seulement en avançant que tu pourras rester où tu es.»

    TONY BUZAN

    Nous ne pouvons pas ne pas changer

    S’il existe une constante dans la vie, c’est le changement.

    Un vieux dicton zen affirme que l’on ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve. Chaque fois, effectivement, les conditions sont différentes: la température de l’eau, la flore, la faune, les microorganismes de ce fleuve seront différents et nous offriront une nouvelle expérience. En d’autres mots, chaque fois, ce sera comme se baigner dans un fleuve différent.

    C’est ce qui se passe aussi dans le ruisseau de la vie. Tout ce qui existe autour de nous est dans un processus perpétuel de métamorphose.

    Même le corps humain, qui n’est pas qu’une simple composition de toutes ses différentes parties, est toujours en train de grandir et changer. À chaque instant, il traverse d’incroyables altérations biochimiques et biologiques, au point que les dernières découvertes de la physique quantique soutiennent que tous les sept ans, ses cellules sont complètement renouvelées.

    Cellules, sang et organes travaillent et se modifient effectivement sans cesse, en effet, pour maintenir l’homéostasie, c’est-à-dire un équilibre parfait. En d’autres termes, pour pouvoir s’assurer un état de santé constant, le corps change continuellement.

    Il s’agit d’un mécanisme spontané, constant. Tous, nous en avons fait l’expérience dans notre vie au moins une fois, quand nous sommes rentrés dans l’eau. Qu’il s’agisse d’un lac, d’une mer, d’un fleuve ou d’une simple piscine, quand nous sommes dans l’eau et que nous n’arrivons pas à toucher le fond avec nos pieds, comment faisons-nous pour maintenir notre position? Nous sentons le besoin de bouger. Paradoxalement, même pour rester là où nous sommes, nous avons besoin de nous déplacer, d’être dans le mouvement. Et de le faire de manière coordonnée, en donnant un rythme et une direction à nos actions.

    Vivre signifie changer. Jour après jour nous changeons. Dans cet instant aussi, sans que nous nous en apercevions, nous sommes en train de changer. Mais dans quelle direction? Sommes-nous en train de bouger pour garder ce que nous avons (travail, sentiments, santé)? Pour nous améliorer? Sommes-nous en train de nous laisser emporter par le courant? Ou sommes-nous en train de nous enfoncer?

    Les cinq niveaux logiques

    Dans ses études sur l’apprentissage et le changement, le célèbre anthropologue Gregory Bateson reconnaît cinq niveaux logiques. Le niveau zéro consiste en la résistance au changement. Même si nous ne sommes pas satisfaits des résultats que nous obtenons, nous continuons à faire les mêmes choses, avoir les mêmes habitudes, fréquenter les mêmes endroits, réagir toujours de la même façon. De cette manière, nous avons une illusion de stabilité, de sécurité, et il nous semble qu’aucun changement n’a lieu. En réalité, nous sommes toujours en train de changer, exactement comme quand nous sommes dans l’eau. Sauf que nous ne nous améliorons pas. Nous ne développons pas de nouvelles qualités. Au contraire, si nous continuons à employer les mêmes solutions qui fonctionnent, le malaise augmente. Nous nous bloquons alors sur nos vieilles positions avec le risque de toucher le fond.

    «À condition qu’il s’agisse d’une intervention rapide, je n’ai pas de temps à perdre.» Philippe est directeur des ventes d’une importante multinationale. Son entourage craint ses manières brusques, ses silences pleins de tension et ses manières autoritaires. Ils le qualifient de «père-patron». C’est pour cette raison que l’administrateur délégué de la société nous demande de l’assister avec des séances de coaching.

    «C’est mon caractère, se défend Philippe, et c’est d’ailleurs la seule manière d’obtenir des résultats, pour faire en sorte que la société survive.» Chez lui à la maison, la situation n’est pas très différente. Son travail lui demande beaucoup de temps, et souvent pendant les fins de semaine. «Dernièrement ma femme a commencé à parler de séparation, avec mes filles il n’y a pas de dialogue et au travail l’ambiance est toujours plus tendue et hostile», avoue-t-il en tripotant nerveusement son paquet de cigarettes, dont il a augmenté la consommation.

    Cela fait des années que Philippe continue à se comporter de la même façon. Récemment, il a grossi, souffre souvent de maux de tête et il est de plus en plus agité. Dans ce cas le changement est considéré comme involutif et dégénératif, parce qu’il empire sa condition jour après jour, de façon presque imperceptible. Un exemple classique se trouve dans certains mariages, où la communication et l’intimité s’étiolent au cours des ans, au lieu de s’améliorer.

    Le premier niveau du changement s’effectue quand nous commençons à apprendre quelque chose de nouveau et que cela nous conduit à agir différemment. Nous nous efforçons d’employer notre capacité d’adaptation, de développer une certaine flexibilité, et nous donnons vie à de nouvelles façons de répondre à l’égard des situations. Ce niveau est connu comme «changement incrémental»: petit à petit, nous commençons à avoir de meilleurs résultats, tout en restant dans des circonstances déjà connues.

    Philippe s’engage dans le programme de coaching et son premier objectif est celui de faire face au stress. Pendant les séances, il apprend à gérer son temps personnel, familial et professionnel. Au début il a du mal, mais petit à petit il prend de nouvelles habitudes plus saines: il arrête de fumer, il diminue les boissons alcooliques et il commence à aller courir régulièrement. Cela le rend plus détendu.

    Au fur et à mesure que nous assumons de nouveaux comportements et que nous réagissons différemment aux situations, notre point de vue s’élargit et nous constatons vite que nous avons juste effleuré la superficie de la mer des possibilités d’amélioration qui existent en nous. Nous sentons le besoin de «changer le changement» que nous avons créé au niveau précédent. C’est ce qui nous pousse à accéder au niveau supérieur: nous commençons à nous demander quelles nouvelles capacités, quels comportements et quelles stratégies nous avons besoin d’explorer, même si nous le faisons de façon discontinue.

    Nous nous trouvons alors dans la phase du «changement par la discontinuité»: nous commençons à développer de nouvelles compétences et à explorer de nouveaux territoires.

    Au fil des séances de coaching, Philippe finit par se rendre compte de son comportement. «J’ai honte de l’avouer, mais jusqu’à présent je voyais les gens seulement en rapport avec leur fonction. C’était juste des moyens pour générer du chiffre d’affaires, et ils devaient tous être à mon service. C’était la seule façon que je connaissais pour répondre aux demandes urgentes du marché et obtenir des résultats rapides. Je réalise que j’ai fait de même avec ma famille: j’exigeais que mes besoins viennent avant tout, même si, dans ce cas, il n’y avait aucun conseil d’administration à contenter.»

    Philippe comprend rapidement qu’apprendre à gérer le stress ne lui suffit pas. Ce qu’il désire maintenant, c’est améliorer ses relations et apprendre à gérer ses émotions, territoire pour lui complètement inconnu: «Je veux apprendre à me comporter de façon plus ouverte et positive avec mes collaborateurs. Je veux être présent pour les personnes qui me sont proches et je veux les écouter sans le considérer comme une perte de temps. Je veux apprendre à voir leur valeur et à respecter leurs exigences. Je veux apprendre à prendre mes filles dans mes bras et à leur dire: Je vous aime».

    Comme Philippe, quand nous procédons vers de nouvelles directions, en explorant de nouveaux champs et en adoptant de nouvelles façons de penser ainsi que de nouveaux comportements, nous devenons de nouvelles personnes et développons de nouvelles perceptions de nous-mêmes et de notre identité. Le changement ne s’arrête pas à nos comportements, notre travail, nos relations ou notre bien-être, mais cela atteint notre soi le plus profond.

    C’est le niveau «évolutionnaire».

    Philippe découvre un nouveau monde qu’il n’avait jamais connu avant, celui de l’intelligence émotionnelle: tendresse, empathie, rapports paritaires, partage, soutien réciproque. Il arrive même à découvrir sa veine artistique et sa passion pour la peinture. Il passe beaucoup de temps dans la nature et il invite ses collaborateurs chez lui au lac un week-end par mois. De ces rencontres informelles, dans une ambiance légère et détendue, de nouveaux projets prennent vie et l’équipe devient plus soudée.

    Quand une nouvelle identité surgit, le nouveau sens de soi modifie notre monde dans sa totalité, guide les critères de nos choix et donne une nouvelle direction à notre vie. C’est le moment de «l’éveil», caractérisé par des intuitions profondes.

    À ce niveau, le changement est défini comme étant «révolutionnaire». Il engendre effectivement de vraies révolutions dans notre existence.

    Philippe s’aperçoit de la richesse intérieure et des capacités de chaque élément de son groupe et relève un défi: aider tout le monde à donner le meilleur de soi. Il participe avec eux à beaucoup de nos cours de développement personnel et nous demande de le former pour devenir coach professionnel. Désormais dans sa société, il est connu comme le mentor, un personnage très respecté qui arrive à former les groupes les plus performants, soudés et motivés. Et tous ceux qui travaillent avec lui sont aussi plus gais et satisfaits. Et sa femme et ses filles? Après une première phase d’incrédulité, elles sont heureuses d’assister à son changement: «On dirait une autre personne. C’était une vraie révolution!» ont-elles dit, toutes joyeuses.

    Souvent il est compliqué de mesurer le changement parce que nous ne pouvons pas le voir ou le toucher. Cependant c’est quelque chose de concret: c’est un processus qui advient sous nos yeux.

    Mais qu’y a-t-il à la base du changement?

    L’étude de Bateson montre que les mots clefs sont «apprendre» et «grandir».

    Nous changeons en grandissant et, en même temps, nous apprenons et développons de nouvelles compétences, des idées, des attitudes. Alors que nous intégrons de nouveaux enseignements, quelque chose à l’intérieur de nous commence à changer. Les choses que nous apprenons et les expériences que nous vivons nous changent.

    La semence de l’art du changement est inhérente à chaque être humain. C’est une capacité innée, tout comme la capacité à marcher. Personne ne sait marcher à la naissance, cependant, petit à petit, après de nombreuses tentatives, nous y arrivons. Le développement de cette capacité révolutionne toute notre existence. Avec le temps, si nous le désirons, nous pouvons perfectionner cette capacité, devenir danseurs, coureurs, ou athlètes. Ou tout simplement nous pouvons marcher pour aller au travail, pour faire les courses, ou pour profiter d’une balade un jour de soleil.

    De cette même façon, nous pouvons employer notre capacité naturelle à changer pour diriger les petites ou grandes transformations quotidiennes vers l’évolution, au lieu de nous laisser porter par le courant et nous laisser couler vers le fond. Nous pouvons devenir de vrais artistes du changement, apprendre et créer les révolutions que nous désirons.

    L’acceptation

    «Que Dieu me donne la sérénité d’accepter les choses

    que je ne peux pas changer, le courage de changer celles

    que je peux changer, et la sagesse de reconnaître

    la différence entre les deux.»

    SAN FRANCESCO

    Il y a de nombreuses années, mon mari et moi voulions déménager à la campagne avec des amis et des collaborateurs. Nous nous étions inspirés d’un rêve: créer une nouvelle version de communauté où chacun puisse garder une vie privée dans son appartement tout en disposant d’espaces communs pour se retrouver tous ensemble. De plus, nous sentions toujours plus le besoin de vivre dans la nature.

    Il est évident que la recherche du lieu idéal n’a pas été simple: nous avons visité des dizaines de gîtes et de maisons abandonnées avant de trouver le bon endroit. Après avoir signé le compromis, avec nos projets de rénovation déjà prêts (nous avions même choisi le mobilier), nous avons découvert que nous ne pouvions pas poursuivre les travaux. Pour différentes raisons, parmi lesquelles des contraintes de construction et des problèmes personnels d’amis qui auraient dû participer au projet, notre rêve allait s’effondrer. Nous étions dans l’obligation de renoncer à cette maison, ou au moins de renoncer à l’idée que nous avions conçue de cette maison.

    Ma première réaction fut une totale négation de ce qui était en train de se passer: «Ce n’est pas vrai, il ne s’agit pas de vrais obstacles, je poursuivrai coûte que coûte!»

    Pendant des mois et des mois, nous n’avons fait rien d’autre que voir des notaires, réviser les lois de construction, passer des appels, écrire des mails, envoyer des télécopies… sans rien obtenir sinon que du stress, ainsi qu’une perte d’argent et de temps. Je m’obstinais dans mon combat: le mécontentement de voir mon rêve s’effondrer était trop grand. Mais toute solution que je trouvais n’avait pas l’air de changer l’impossible.

    Jusqu’au moment où j’ai compris: il était peut-être temps d’accepter ce que je ne pouvais pas changer. Seulement quand j’ai vraiment fait ce pas, qui n’a pas été facile, j’ai découvert que je ne devais pas renoncer à la totalité du projet, mais que je pouvais focaliser mon attention sur les changements nécessaires. Et il en fut ainsi. Au lieu de continuer à courir après notre rêve initial, nous avons canalisé la recherche vers une simple maison de campagne. Et nous avons accepté l’idée de ne pas l’acheter, mais juste de la louer. Soudain la situation s’est débloquée. En moins d’un mois nous avons trouvé une magnifique maison à un prix abordable. Nicola et moi avons déménagé, et certains des amis qui avaient participé au projet initial vivent maintenant à seulement quelques kilomètres de chez nous. Nous avons ainsi la possibilité de nous retrouver tous dans notre salon ou dans notre véranda et profiter de notre potager.

    Si nous n’avions pas ouvert la porte de l’acceptation, nous vivrions encore à Milan et serions encore en train de nous battre entre avocats, architectes et notaires.

    Il y a un ancien dicton dont je me souviens toujours et qui, dans cette occasion aussi, s’est révélé très utile: «Si je peux changer quelque chose, pourquoi m’inquiéter? Et s’il s’agit de quelque chose que de toute façon je ne peux pas changer, pourquoi m’inquiéter?»

    Sans acceptation, la détermination devient de l’obstination, la tension créative se transforme en fébrilité et frustration, et le changement devient une lutte. C’est une guerre où le seul vrai ennemi est représenté par nous-mêmes. C’est seulement au travers de l’acceptation que les conditions nécessaires à l’apprentissage se créent, pour augmenter ses capacités et se diriger vers le changement évolutif.

    Voici ce que Bateson pensait à propos de l’acceptation: «Une certaine liberté provient de la reconnaissance de ce qui est présent, ici et maintenant. De cette reconnaissance dérive le fait de savoir comment agir.»

    Mais qu’est-ce que l’acceptation? Et surtout, qu’est-ce que l’acceptation n’est pas? Souvent, quand je traite ces sujets pendant mes cours, on me demande si le fait d’accepter les évènements ne nous rend pas des spectateurs passifs de la vie. Comment puis-je accepter ce que je n’aime pas? Si j’accepte toute situation, est-ce que je ne cours pas le risque de m’incliner et ainsi empêcher le changement?

    Une fois, une femme qui subissait des violences de la part de son mari a affirmé qu’elle acceptait cela. Ceci n’est pas un exemple d’acceptation, mais plutôt de résignation; aussi parce que dans ces circonstances les choses ne pouvaient pas être changées.

    La grande différence est que la résignation est un état d’âme passif: se résigner signifie supporter, souvent contre sa propre volonté, se renfermer en soi-même et jouer le rôle de la victime.

    Accepter les évènements inéluctables, en revanche, demande de la force, du courage et de la volonté pour aller de l’avant. Cela veut dire prendre conscience de la façon dont les choses sont, écouter l’appel au changement, arrêter de se cacher la tête dans le sable, reconnaître ce qui est en train de se produire et être honnête vis-à-vis de soi-même.

    Observer sans jugement: malchance ou bénédiction?

    Afin que l’acceptation advienne, il est nécessaire d’observer sans jugement, avec une curiosité sincère. Le moment où nous jugeons, nous nous bloquons dans notre position. Cela pollue la capacité de saisir les nuances, contamine notre interprétation du monde et modifie les réponses par lesquelles nous réagissons aux évènements.

    Si vous êtes habitués à voir la critique et le jugement comme quelque chose de constructif, vous pouvez commencer en pensant à l’acceptation comme à une simple suspension du jugement.

    Une ancienne histoire taoïste traite d’un sage qui vivait dans l’extrême nord de la Chine. Un jour son fils laissa s’échapper son meilleur cheval. Le jeune fit tout son possible pour le retrouver mais dans sa course, l’animal se retrouva au-delà des frontières et fut pris par une caravane de nomades. Tout le village tentait de réconforter le jeune qui n’arrivait pas à trouver la paix étant donné cette malchance. Alors son père, le sage, lui dit: «Comment tu peux dire qu’il s’agit de malchance et non pas d’une bénédiction?»

    Des mois après le cheval revint en compagnie d’un magnifique étalon. Cette fois le jeune était ravi et tout le village le félicita de sa chance. Mais le père dit: «Comment tu peux dire qu’il s’agit de malchance et non pas d’un désastre?»

    L’étalon devint rapidement le cheval favori du jeune et lui fit gagner beaucoup d’argent jusqu’au jour où le jeune tomba du dos du cheval et se cassa la hanche. Encore une fois, tout le village lui rendit visite et plaignit sa misère. Mais une fois de plus le père dit: «Comment tu peux dire qu’il s’agit de malchance et non pas d’une bénédiction?»

    Quelques mois après une tribu nomade envahit la Chine et les hommes les plus forts furent envoyés au front pour se battre. Neuf sur dix ne revinrent jamais chez eux. Le jeune, à cause de sa chute à cheval, ne fut pas recruté et sa vie fut donc sauvée. Ce fut ainsi que le père et le fils vécurent leur vie, heureux et contents, en prenant soin l’un de l’autre pendant de longues années.

    Cette histoire nous rappelle qu’il nous est impossible d’estimer si un évènement peut se révéler un malheur ou une bénédiction. À quoi cela sert-il de juger?

    Comme nous le découvrirons plus tard dans ce livre, l’idée n’est sûrement pas de faire semblant de rien ni de se raconter que tout va bien quand ce n’est pas le cas. Il s’agit de prendre conscience de la réalité en l’observant le plus lucidement possible, sans la polluer avec des idées figées et des préjugés. Quand nous nous retrouvons dans une situation, nous ne sommes pas en conditions favorables pour pouvoir l’évaluer de manière objective.

    Et quand j’échoue?

    Reprenons l’exemple du moment où nous avons commencé à marcher, un des premiers grands changements que nous avons tous vécu. Pour apprendre, nous avons tenté un nombre infini de fois. Et des milliers de fois nous avons échoué. Cependant, nous ne nous sommes jamais sentis incapables à cause de cela, et personne ne nous a jugés. À chaque chute, nous avons tout simplement pris conscience de la situation et l’avons acceptée telle qu’elle était. Cela nous a permis de nous relever chaque fois et continuer à essayer, pour nous améliorer chaque jour. Imaginez-vous comment les choses changeraient, si seulement nous arrivions à adopter la même attitude d’acceptation sans jugement à l’égard des chutes de la vie!

    L’acceptation permet de s’aimer et de s’accepter même si le point de départ n’est pas celui que nous aimerions, même si nous échouons une énième fois, même si nous nous retrouvons dans une situation indésirable et qu’apparemment nous n’avons pas la force de nous en sortir.

    Le psychologue et écrivain Nathan Freeman suggère: «Vous devez aimer et accepter vos névroses pour pouvoir les guérir!»

    Est-ce si simple? Pas vraiment. C’est simple et pas simple, car il y a un piège. Souvent nous nous arrêtons à la première étape: l’acceptation intellectuelle. Combien de fois pensons-nous avoir accepté des parties de notre vie alors qu’en réalité nous l’avons fait seulement rationnellement; à l’intérieur de nous, nous éprouvons encore de la rage, de la frustration, de la déception ou de la culpabilité? La vraie acceptation advient seulement quand nous sommes disposés à intégrer aussi sur le plan émotionnel, à digérer totalement ce qui est.

    Comme nous le verrons plus tard, c’est souvent grâce aux faits que nous ne pouvons pas modifier comme le deuil, la maladie, la séparation, que les enseignements et les transformations les plus importants de notre vie se produisent. Et souvent il s’agit d’expériences qu’il n’est pas vraiment facile d’avaler. C’est uniquement au moment où la vraie acceptation intervient que nous nous libérons de notre poids émotionnel, et que la transformation peut avoir lieu.

    Pendant mes formations, la plupart de mon travail consiste justement à aider les gens à accomplir ce passage. Dans les chapitres portant sur les phases du changement et les outils de transformation, nous traiterons de manière plus approfondie certains ingrédients de l’acceptation comme la prise de conscience et le pardon, et nous analyserons différents thèmes qui vous aideront à accroître l’autoacceptation, comme l’optimisme, la méditation, la foi et la spiritualité. Si nous nous refusons d’accepter quelque chose (une situation, une expérience, une partie de nous-mêmes), comment pouvons-nous la maîtriser pleinement? Et si nous ne la maîtrisons pas, comment pouvons-nous la changer?

    La zone de pouvoir

    «Si tu n’aimes pas quelque chose, change-le.

    Si tu ne peux pas le changer, change ton comportement.

    Ne te plains pas.»

    MAYA ANGELOU

    «Ici personne ne t’aide, même si tu es submergé par le travail. Je voudrais que les choses soient différentes, mais que puis-je faire?»

    Depuis qu’elle est rentrée en salle il y a une heure, Simone a un sourire forcé qui est difficile à manquer. Il y a un contraste significatif entre les muscles des joues qui s’élargissent en laissant entrevoir les dents qui pourraient faire la promotion d’un dentifrice blanchisseur et les yeux noirs où toute trace de sourire est absente. Qui sait ce que Paul Ekman¹ dirait s’il la voyait. Quand chez une personne je remarque une discordance entre ce qu’elle dit et ce que son corps exprime, j’ai tendance à suivre les signaux du dernier. Oh mon Dieu, qu’aurais-je raté? que je me dis. Mais mon attention est vite rappelée par le ton de résignation avec lequel la femme poursuit: «De toute façon ici les choses ne changeront jamais. Tout le monde parle de coopération et ensuite non seulement chacun pense juste à son potager, mais en plus ils jettent tous des mauvaises herbes chez les autres. Comment peut-on travailler dans un endroit où le matin personne ne te dit bonjour?»

    Je décide de faire une tentative: «Jusqu’à présent, qu’as-tu fait pour améliorer la situation? Comment pourrais-tu contribuer à une ambiance de travail plus sereine et collaborative? À quel point es-tu disposée à aider tes collègues? Combien de fois leur as-tu dit bonjour le matin?»

    «Bah non, c’est eux qui doivent venir vers moi. De mon côté j’ai déjà fait assez d’efforts. Quand nous avons commencé à partager le bureau, je disais bonjour à Sarah et à Marine. Certes, elles répliquaient, mais sans même lever les yeux de l’écran de leur ordinateur.»

    Simone se met sur la défensive. Tentative échouée.

    «N’as-tu jamais considéré qu’à ce moment-là elles étaient peut-être très occupées ou que pour elles le bonjour du matin n’est pas aussi important que pour toi? Leur en as-tu déjà parlé?» que je demande en continuant à m’étonner de la façon dont même dans de grandes entreprises souvent des mécanismes si petits influencent le bien-être et la performance des personnes. «Nous sommes tous occupés, il y a toujours des problèmes à résoudre. Elles devraient venir s’excuser auprès de moi. Elles sont en train de me pourrir la vie.» Le ton de Simone devient de plus en plus sec et la tension de ses mâchoires de plus en plus évidente. Deuxième tentative échouée. Dommage qu’elle ne se rende pas compte qu’elle est en train de se pourrir la vie toute seule. Je fais alors une dernière tentative: «Comment Sarah et Marine peuvent-elles te pourrir la vie? Exercent-elles un si grand pouvoir sur toi?» Silence. Simone me regarde comme si je ne parlais pas dans sa langue. «Dans quel sens? Je ne comprends pas», bégaie-t-elle. À ce point je décide d’aller jusqu’au bout: «Qui décide comment tu te sens? Qui choisit tes pensées? Qui te dit comment réagir devant les situations? Qui désigne ton comportement, le déroulement de tes journées? Veux-tu que ce soit les autres? Veux-tu être comme une girouette à la merci des évènements? Veux-tu remettre aux autres ce pouvoir ou veux-tu décider pour toi-même et pour ta propre vie?»

    Silence. Simone demeure immobile quelques instants. Puis tout d’un coup ses mâchoires se détendent. Ou plutôt, je dirais qu’elles sont en train de s’écrouler. «Bien sûr que non, personne ne peut bousiller notre journée ou notre vie, si nous ne leur permettons pas nous-mêmes. Je n’y avais jamais pensé. Je n’avais jamais considéré la situation de ce point de vue», répond-elle avec une des meilleures expressions d’étonnement que je n’ai jamais vues. Tentative réussie. C’est une notion si simple, pourquoi continuons-nous à l’oublier?

    Les deux zones

    Il existe deux zones bien définies à l’intérieur desquelles nous nous déplaçons. Une zone est totalement sous notre influence et une zone concerne tout ce qui est étranger, indépendant de notre volonté, en dehors de notre sphère directe de pouvoir. À quelle fréquence voudrions-nous garder tout sous contrôle? Le comportement de notre conjoint, les choix de nos enfants, les réponses des amis ou des collègues, la politique de notre entreprise, le trafic, la délinquance, l’ordinateur et la voiture qui tombent en panne, etc. Qu’est-ce qui est effectivement sous notre contrôle? Mais surtout, combien de temps et d’énergie employons-nous pour nous inquiéter, désespérer, tenter de changer les choses sans finalement y arriver? Paraphrasant la prière de saint François d’Assise, aussi connue comme prière de la sérénité, il est fondamental de considérer toujours la limite entre ces deux zones. Et il est sage de concentrer notre attention sur la première zone, puisque c’est sur elle que nous pouvons exercer notre influence. C’est celle-ci qui nous concerne personnellement et qui a à voir avec notre façon de répondre aux évènements à travers les pensées, les émotions, les paroles et les actions. Indépendamment de la situation extérieure, c’est toujours à nous de choisir quoi penser, comment nous sentir, comment parler et comment agir. Personne ne peut nous obliger à avoir une certaine pensée. Personne n’a de pouvoir sur les mots que nous employons. Personne ne peut nous faire sentir inférieurs ou tristes ou fâchés, si nous ne le souhaitons pas. Personne ni rien ne peut ruiner notre vie, si nous le refusons. Victor Frankl, neuropsychiatre viennois d’origine juive et père de la logothérapie, en réfléchissant sur la longue période d’emprisonnement à Auschwitz, déclara que peu importe ce que ses geôliers faisaient, ils ne pouvaient pas l’obliger à les haïr et il finit en disant: «On peut tout enlever à un homme, sauf une chose, la dernière des libertés humaines: celle de décider de sa conduite quelles que soient les circonstances dans lesquelles il se trouve.»

    Penser, s’émouvoir, parler et agir sont nos quatre capacités principales, et composent notre zone de pouvoir. C’est ici que le moteur et le point d’appui du changement demeurent.

    Les cartes de la vie

    Mata Amritanandamayi, connue dans le monde entier comme Amma, c’est-à-dire Mère, est un gourou indien considéré comme une sainte pour son incroyable engagement humanitaire et ses précieux enseignements. Née dans une zone très pauvre du Kerala, elle a consacré sa vie à soulager les souffrances des indigents. Sans rien posséder sauf son sari, elle a réussi à bâtir des dizaines d’écoles, d’orphelinats et hôpitaux, elle a donné plus de vingt-cinq mille maisons aux sans-abri, et son organisation fournit tous les jours plus de cinquante mille repas aux affamés. Pour toutes ces activités, elle a reçu de nombreux prix de reconnaissance internationaux et a été invitée plusieurs fois

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