« Je crois aux forces de l'esprit »

Par Maurice Piraux

Pourquoi mettre ces deux hommes illustres en tête à tête? Qu’ont- ils donc à se dire? Deux personnages historiques ayant vécu dans deux mondes complètement différents et qu’à première vue, rien ne rapproche ! Deux hommes qui ont cependant suivi des trajectoires semblables : éducation stricte et bourgeoise dans un milieu très catholique. Enfance studieuse : poésie, littérature, théâtre. François Mitterrand très politique. Karol Wotjyla, très peu ou le devenant par la force des choses. Ils ont gravi les échelons du pouvoir. François Mitterrand a été dix-sept fois ministres. Le pape a suivi le parcours classique : prêtre, évêque, puis cardinal. Ils se rapprochent par la stratégie, le consensus et le rassemblement : déjà au concile Vatican II pour Karol Wotjyla et dans les congrès du parti socialiste - celui d’Epinay entre autres - pour Mitterrand. Ce sont deux intellectuels, travailleurs, brillants, passionnés…

• Langue: Français
• Éditeur: Les Éditions du Net
• Date de sortie: 17 janv. 2013
• ISBN: 9782312007434

Aperçu du livre

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« Je crois aux forces de l’esprit »

Maurice Piraux

« Je crois aux forces de l’esprit »

Dialogue imaginaire entre le Président François Mitterrand et le Pape Jean-Paul II

LES ÉDITIONS DU NET

22 rue Édouard Nieuport 92150 Suresnes

Du même auteur

– Poésie en clef de sol, Pensée Universelle, Paris, 1984.

– Paroles d’Océan, Éditions du Tombois, Namur, 1997.

– Essai poétique sur l’œuvre de Vincent Van Gogh, Éditions du Tombois, Namur, 2003.

– Consommer éthique : un choix, Bruxelles, Éditions Luc Pire, 2006

– Initier les enfants à la prière, Traduit de l’espagnol, Luis Benavides, Éditions Fidélité, Namur, 2010.

© Les Éditions du Net, 2013

ISBN : 978-2-312-00743-4

Préface

…Les deux hommes aiment la nature : les promenades en montagne ou ailleurs, les sports, le kayak chez l’un, le tennis chez l’autre. Ils aiment les contacts, l’amitié, se rassembler autour d’une bonne table, s’isoler pour travailler, lire et écrire, beaucoup écrire.

Ils ont tous deux de hautes références : terrestres pour l’un – les pharaons de l’Égypte ancienne par exemple – ; surnaturelles pour l’autre, avec une dévotion sans faille à la Vierge Marie. Tous deux aiment les pèlerinages ; la roche de Solutré et la Vierge de Czestochowa, l’un s’y plaçant au centre, l’autre plaçant sa dévotion en priorité.

Ils furent malades, longtemps malades : quatorze années de cancer – quasiment ses deux septennats – pour Mitterrand. Les dernières années de sa vie le Pape souffrait de la maladie de Parkinson.

Ils ont rompu avec l’histoire : menant la gauche au pouvoir en France et à l’élection d’un Pape non italien. Ils furent l’objet d’attentat. Bien avant son élection Mitterrand a échappé à un faux attentat rue de l’Observatoire à Paris, et le Pape polonais en a réellement été la victime sur la place Saint-Pierre à Rome peu après son élection…

Ils sont tous deux morts « en direct », si l’on peut dire. Souffrant devant les caméras de télévision, dans des émissions, telles que « Bouillon de cultures » de Bernard Pivot, ou lors des cérémonies de la semaine sainte, assis dans sa chambre, le dos tourné à la caméra.

Ils espéraient un grand destin et être reconnus après leur mort. Ce fut immédiat pour Jean-Paul II – Santo Subito – et bien plus différé – avec entretemps un droit d’inventaire pour le Président français. Mais trente ans après sa victoire, la gauche française change de discours et n’hésite pas à faire référence à l’ancien « monarque ». Mitterrand aurait aimé être enterré au sommet du Mont Beuvray, comme pour être plus près du ciel et surtout pour résider au sommet d’une « pyramide », une place d’éternité à défaut d’imaginer être installé aux Invalides.

Le Pape polonais avait sa place réservée auprès des autres Papes dans la crypte de la basilique Saint-Pierre. Jean-Paul II a été béatifié et l’a été notamment grâce à la reconnaissance d’un miracle opéré sur une religieuse française. Mitterrand est sur la voie de la réhabilitation, ses deux septennats n’ont pas marqué l’histoire, mais beaucoup lui reconnaissent le talent, l’intelligence politique et quelques décisions historiques.

Les deux hommes n’avaient pas que des qualités, loin s’en faut. Ils ont traversé la guerre 40. L’un, Karol Wojtyla, à deux pas d’Auschwitz, sans trop s’impliquer ni même prendre position sur les exactions accablant les Juifs. L’autre, François Mitterrand, s’est échappé d’un camp allemand pour rejoindre Vichy et y prendre quelques galons auprès du maréchal Pétain. Il gardera plus tard son amitié indéfectible pour Bousquet, l’organisateur de la Rafle du Vél d’Hiv !

Le futur Président français était  trop  engoncé dans la politique alors que le futur Pape ne l’était pas assez. Tous deux ont le mérite d’avoir défendu leur pays et d’y avoir consacré leur vie tout en s’ouvrant « urbi et orbi » pour le Pape et à l’Europe pour le Président.

Ils se sont rencontrés à deux ou trois reprises. Que se sont-ils soufflé à l’oreille, sinon, pour Jean-Paul II que la France n’oublie pas qu’elle est « la fille aînée de l’Église » ? Jean-Paul II était un intellectuel, mais pas un littéraire, ni un grand amateur d’art et de culture,