Jean-Pierre Raffarin OMBRES CHINOISES
TOUTES LES ROUTES DU CÉLESTE EMPIRE PASSENT PAR LUI. LA CRISE DU COVID ET LES POSITIONS DE PÉKIN FONT TREMBLER SES CERTITUDES
Il est un des seuls politiques à connaître « l’âme de la Chine »… à défaut d’en parler la langue. De Sarkozy à Macron en passant par Hollande, l’ancien Premier ministre a l’oreille des présidents. Et la fondation qu’il préside est devenue la plaque tournante d’une diplomatie parallèle. « Raffarin le Chinois », comme certains l’appellent au Quai d’Orsay, assure qu’il a l’amour lucide et qu’il ne roule que pour la France. Au point de s’autoriser aujourd’hui quelques critiques sur le régime de son ami Xi Jinping…
« VOUS ALLEZ ME PRÉSENTER COMME UN AGENT DE PÉKIN, LA RÉALITÉ EST PLUS COMPLEXE : JE SUIS EN PERMANENCE SUR UNE LIGNE DE CRÊTE »
Jean-Pierre Raffarin
Il faut le pousser un peu pour qu’il se souvienne: «Des amis chinois m’ont parlé de familles entières décimées à Wuhan vers la mi-janvier…» Les lèvres peinent à se desserrer, comme si ça faisait mal. Jean-Pierre Raffarin se cale au fond du canapé, dans le bureau de sa fondation parisienne, sise dans un bel immeuble proche de la tour Eiffel. Il prend le temps, costume soyeux, chaussettes bleu roi, et ce visage inchangé avec ses airs matois, ses angles à la Ventura. « J’ai pressenti le drame », souffle-t-il.A l’époque, pourtant, il n’a rien dit. Ceux qui, sur les ondes, dans ses conférences, l’interrogeaient n’avaient droit qu’à des généralités sereines ; Pékin gérait bien l’épidémie. Puis, quand elle a embrasé la France, Raffarin a disparu des radars. Il
Vous lisez un aperçu, inscrivez-vous pour lire la suite.
Démarrez vos 30 jours gratuits