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Terres rares: Avenir industriel et future richesse de l'Europe ?
Terres rares: Avenir industriel et future richesse de l'Europe ?
Terres rares: Avenir industriel et future richesse de l'Europe ?
Livre électronique148 pages1 heure

Terres rares: Avenir industriel et future richesse de l'Europe ?

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Une actualité brûlante.
De nos briquets à nos tablettes numériques en passant par les éoliennes ou les moteurs de nos voitures hybrides, les terres rares sont partout présentes. Ces dix-sept éléments forment le socle des futures industries du 21ème siècle et l’Europe continentale n’en possède pour ainsi dire quasiment pas. Loin de laisser le champ libre au monopole chinois et aux puissances minières existantes ou émergeantes, L’Union Européenne et tout particulièrement la France a une chance historique de mettre à profit ses possessions et son savoir-faire afin de participer dans un projet d’envergure à ce qui formatera son destin industriel mais aussi son indépendance militaire et possiblement énergétique. Le temps presse, nous n’avons plus que quelques années devant nous.

à l’heure où l’Europe connaît sa plus grave crise depuis 1945, une bataille pour le contrôle et la maîtrise des terres rares se déroule dans l’ignorance du grand public. C’est dans les périodes de crise que germe le fondement des réussites futures, et loin du défaitisme ambiant, cet ouvrage explique la situation actuelle et les atouts du Vieux Continent, proposant un schéma à la fois ambitieux et réaliste pour assurer notre indépendance, créer des emplois et préparer notre industrie aux réalités et défis économiques de demain. C’est possible, il suffit de le vouloir. Vraiment.
LangueFrançais
Date de sortie20 févr. 2012
ISBN9782312007502
Terres rares: Avenir industriel et future richesse de l'Europe ?

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    Aperçu du livre

    Terres rares - David Weber

    cover.jpg

    Terres rares

    David Weber

    Terres rares

    Avenir industriel et future richesse de l’Europe ?

    LES ÉDITIONS DU NET

    70, quai Dion Bouton 92800 Puteaux

    Aux 12 membres du célèbre Komité 5, À Agnès, Méline, Claire et Aloïs

    « La sagesse, c’est d’avoir des rêves suffisamment grands pour ne pas les perdre de vue lorsqu’on les poursuit. »

    OSCAR WILDE

    © Les Éditions du Net 2012

    ISBN : 978-2-312-00750-2

    Avant-propos

    Il n’est jamais simple de vulgariser un sujet de nature technique, je me suis donc attaché dans cet ouvrage à décrire les choses et les situations le plus simplement possible pour la compréhension du plus grand nombre, parfois au prix d’omissions volontaires dont certains experts, dans leurs domaines respectifs, voudront bien ne pas me tenir rigueur.

    Avant toute chose, il faut préciser que les terres rares sont appelées ainsi non pas à cause de leur rareté intrinsèque mais avant tout parce que leur situation géographique est très localisée et qu’elles ne se trouvent pas sous forme naturelle : ces minerais étant souvent des sous-produits de ressources minières, il faut d’abord les traiter pour obtenir des oxydes qui devront ensuite être raffinés pour obtenir un produit plus ou moins pur.

    Découvertes tardivement, dans la fin du XIXe siècle pour la plupart, les terres rares sont au nombre de quinze éléments (appelés usuellement la famille des lanthanides dans le tableau périodique des éléments de Mendeleïev) auxquels s’ajoutent deux autres éléments, l’yttrium et le scandium. Elles se divisent en deux catégories, les terres rares dites « lourdes » qui sont les plus rares (neuf éléments) et les terres rares légères. Leurs utilisations dans des technologies d’avenir à forte valeur ajoutée ainsi que leurs prix élevés rendent leur disponibilité critique pour certaines industries.

    Ces ressources minérales offrent une grille de lecture singulière de la mondialisation des échanges économiques, de la recherche, de l’environnement, de la démultiplication des besoins de consommation, de l’accès à la ressource et du concept d’in(ter)dépendance des nations. À travers ces dix-sept éléments, il se livre une partie d’échec planétaire entre puissances économiques qui nous concerne directement sans que nous en ayons toujours conscience.

    Ces terres rares étant présentes partout dans notre quotidien, j’ai voulu à travers cet ouvrage donner au lecteur des éléments de compréhension de ce qui se passe actuellement et qu’il est souhaitable qu’il survienne dans les années à venir, au-delà du simple aspect mercantile, afin que chacun à son niveau puisse se faire une idée des enjeux.

    La France et l’Union européenne, qui sont pour ainsi dire dépourvues de cette ressource, ont une chance historique de tirer profit des changements dont les premiers signaux nous parviennent, car la maîtrise des terres rares peut significativement influencer la dynamique de créativité, d’emploi et de richesse du continent.

    À condition de le vouloir. Vraiment.

    Première partie

    Utilisations des terres rares et enjeux

    Néodyme, praséodyme, erbium, lanthane, cérium, lutétium, terbium, ytterbium, thulium, holmium, samarium, gadolinium, prométhium, yttrium, scandium, europium et dysprosium : sans que le grand public en ait conscience, ces dix-sept éléments aux noms étranges sont à tout instant autour de nous et le seront plus encore demain, des aimants de nos casques hi-fi aux verres de lunettes en passant par les briquets, les moteurs de voitures ou encore les écrans tactiles de nos téléphones intelligents et autres tablettes numériques.

    Selon différentes sources qui arrivent toutes, peu ou prou, à la même conclusion, un quart des nouvelles technologies qui apparaitront dans les années à venir vont reposer sur l’utilisation des terres rares et que les applications de celles-ci vont croître d’au minimum 10 % par an pour les vingt prochaines années, ce qui nous allons le voir pose un certain nombre de questions d’ordre économique, environnemental et géopolitique à l’échelle de pays et zones économiques comme l’Union européenne, l’ALENA ou le Japon.

    Que ce soit une vieille industrie du secteur secondaire comme la sidérurgie ou une entreprise de haute technologie focalisée sur de la recherche et une production intellectuelle, l’emploi de ces matériaux aux caractéristiques électromagnétiques jusqu’à présent inégalées touche presque tous les secteurs. Pour simplifier et bien comprendre les enjeux qui se posent aux pays qui en ont et auront besoin, il est possible de distinguer cinq grands secteurs consommateurs de terres rares qui aujourd’hui forment la trame industrielle de l’Europe : l’industrie aéronautique, l’automobile, la production de biens manufacturés de grande consommation, les industries vertes liées à l’environnement et enfin de façon plus large l’ensemble du secteur des industries liées à la défense.

    Ces secteurs utilisent des capacités de production communes, des brevets communs, et tous ensemble présentent entre eux une forte capillarité économique, fournissant ainsi un grand nombre d’emplois à leurs territoires d’implantation et sont la vitrine du savoir-faire français et européen à l’exportation. Ils sont d’autant plus critiques qu’ils assurent un maillage dense de savoir-faire à haute valeur ajoutée du continent, et plus spécifiquement de pays comme la France ou l’Allemagne.

    Si d’autres dichotomies sont bien sûr possibles, notamment par type d’application, il est plus lisible pour le non spécialiste de parler ici en terme de marchés finaux. Dans un souci d’exhaustivité et de bonne compréhension, il est cependant intéressant de catégoriser les principaux débouchés applicatifs des terres rares et de les remettre en perspective avec les débouchés de ces secteurs les nécessitant.

    Une comparaison des besoins de 2008 et de la projection des débouchés applicatifs pour 2015 montre clairement que les alliages de métaux et la fabrication d’aimants sont estimés compter pour près de la moitié des utilisations, variant finalement peu sur la période. Le tableau ci-après en donne une synthèse.

    img1.jpg

    (*) estimation moyenne à +/- 15 %

    Source : Adaptation d’une présentation de l’IMCOA et du rapport Humphries au congrès américain (septembre 2011)

    Les aspects de R&D sont bien entendu vitaux et communs à l’ensemble des secteurs cités plus haut, ainsi la définition du périmètre de la recherche et développement liée aux terres rares est nécessairement vaste à défaut de pouvoir être exhaustive.

    Admettons ici qu’elle soit celle englobant à la fois les aspects de recherche fondamentale et applicative de développements novateurs, en rupture de technologie ou non, sans encore avoir nécessairement apporté au marché un grand nombre de produits finis. Ceci englobe des laboratoires, des centres de recherches tout aussi bien que des sociétés de taille très variable.

    La recherche est la clé du futur et c’est avec la dimension démographique et le niveau d’éducation là où se prépare en grande partie l’avenir économique d’un pays ou d’une zone et par conséquent sa propension à créer de la richesse. Les espaces économiques se doivent donc d’avoir identifié les marchés porteurs de demain, les tendances de consommation qui naîtront et les technologies émergentes qui vont transformer la société. La seule façon de tirer un profit économique et sociétal du futur exige au préalable qu’on l’ait choisi, anticipé, développé selon ses propres desseins et les terres rares en sont l’un des ingrédients.

    Dans le domaine de la R&D, une situation peut parfaitement illustrer comment la recherche utilise ces précieuses terres : le service développement d’une société européenne travaille sur un prototype de nouveau verre intelligent susceptible de révolutionner le marché du vitrage de l’habitation grâce à de meilleures performances thermiques et acoustiques. Suite au protocole de Kyoto, les nouvelles normes d’efficience énergétique en construction définies par l’Union européenne applicables dès 2020 pour le bâtiment avec le passage à la maison passive lui ouvre un champ d’opportunité immense en Europe et partout où de telles tendances se sont inscrites dans un cadre législatif contraignant. Son produit, s’il voit le jour, est non seulement très performant mais a aussi le bon goût de pouvoir être commercialisé très tôt sur le marché. Les conditions semblent idéales, d’autant que le processus de fabrication envisagé permet des économies d’échelle significatives avec la gamme existante et donc une rentabilité améliorée pour un prix de vente sensiblement égal.

    Outre la discrétion, voire le secret qui doit entourer ce produit tant que les conditions menant à sa commercialisation n’ont pas été toutes sécurisées, le principal problème de l’entreprise est l’approvisionnement de plusieurs métaux rares, comme l’holmium ou le samarium dont certaines propriétés assurent les nouvelles fonctions du vitrage. Si l’un de ces métaux venait à connaître la pénurie, les unités de production françaises s’arrêteraient, avec les conséquences induites sur l’emploi et tout ce qui en découle. Faudrait-il alors accepter de produire ailleurs, là où se trouve la ressource, et accepter de perdre des emplois, ou bien encore accepter de transiger sur les droits octroyés par un brevet en contrepartie d’une fourniture étrangère ? C’est économiquement insupportable et tactiquement suicidaire, d’autant qu’il est encore temps d’agir et que différents niveaux de leviers existent.

    Cet exemple montre toute l’essence de la politique de sensibilisation et d’anticipation que les pouvoirs publics doivent continuer de mener vis à vis des entreprises innovantes, en sus de celle – absolument indispensable – de fédérer et piloter au niveau interétatique l’ensemble des actions relevant du secteur privé et de politiques publiques de nature à permettre un accès durable et viable à la ressource, ceci tout autant pour la grande multinationale que pour la jeune pousse.

    Le temps que ceci se mette en place de

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