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Retiens-moi...: Un roman sur l'importance des choix
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Livre électronique206 pages3 heures

Retiens-moi...: Un roman sur l'importance des choix

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À propos de ce livre électronique

Une profonde réflexion sur la vie et la mort et les choix d’une existence humaine.

Après une vie si mouvementée, Fran est arrivée au bout de son chemin. Riche en tragédies, rebondissements, mais aussi de quelques moments heureux, elle estime que le tour est bouclé. Sereine, lucide et posée, la quarantaine à peine franchie, elle avance vers ce qui apparait comme une évidence pour elle, mais semble incompréhensible pour l’esprit humain qui fort, de certaines carences, se mure pour ne pas faire face aux choses qui lui échappent ou sortent de son schéma habituel.
L’officier Orphée est un négociateur admiré et respecté de tous ses collègues au vu de son parcours sans faute. Face à la détermination de Fran, il est partagé entre accomplir son devoir, celui-là même qu’il fait depuis plus de quinze ans avec jusqu’ici toujours autant de succès, et la laisser s’en aller comme elle le souhaite.

Edwige Laure Nguenya nous plonge dans une étonnante introspection de la vie d’une femme : avec un calme olympien et un raisonnement de fer, son héroïne expose sa vision atypique de la vie.

EXTRAIT
Dans ce monde où la vie peut s’appliquer à nous pervertir et à faire de nous des zombies, d’aucuns choisissent de lutter à leur manière pour ne pas succomber à l’appel de leurs bas instincts et devenir quelque chose qu’ils renieraient et n’oseraient regarder en face. Une vie sans pitié qui nous oblige sans cesse à puiser au plus profond de nous-même pour résister et y croire encore. Mais il arrive que l’on ne veuille plus y croire, que l’on se dise tout simplement qu’on voudrait juste se reposer, être tranquille, avoir la paix. Plus de lutte, plus de défis à relever, plus d’obstacle à surmonter, juste avoir la paix. Malheureusement, la recherche de la paix telle qu’on pourrait se l’imaginer n’aboutit pas toujours à ce tant espéré, alors certains se prennent à rêver d’une solution beaucoup plus radicale pour enfin obtenir cette paix tant convoitée.

A PROPOS DE L’AUTEUR
Je suis une femme, je suis une maman solo.
Je suis une femme, une chef d’entreprise dédaignée.
Je suis une femme, une maman qui ne peut être que philanthrope.
Je suis une femme, une femme de couleur méprisée par certains.
Je suis une femme, une femme noire paria du monde y compris des siens.
Je suis le pilier de ce monde, je ne dirai pas que j’en suis ère,
Je n’ai pas à le revendiquer, je n’ai pas à vous convaincre ni à m’excuser d’exister.
Je suis le monde, je suis la vie !
LangueFrançais
ÉditeurPublishroom
Date de sortie2 févr. 2016
ISBN9791023600674
Retiens-moi...: Un roman sur l'importance des choix

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    Aperçu du livre

    Retiens-moi... - Edwige Laure Nguenya

    1

    Dans ce monde où la vie peut s’ingénier à nous pervertir et à faire de nous des zombies, d’aucuns choisissent de lutter à leur manière pour ne pas succomber à l’appel de leurs bas instincts au risque de se renier au point de ne plus oser se regarder en face. Une vie sans pitié qui nous oblige sans cesse à puiser au plus profond de nous-mêmes pour résister et y croire encore. Mais il arrive que l’on ne veuille plus y croire, que l’on se dise tout simplement qu’on voudrait juste se reposer, être tranquille, avoir la paix. Plus de lutte, plus de défis à relever, plus d’obstacles à surmonter, juste avoir la paix. Malheureusement, la recherche de la paix telle qu’on pourrait se l’imaginer n’aboutit pas toujours au résultat espéré, alors certains se prennent à rêver d’une solution beaucoup plus radicale pour enfin obtenir cette paix tant convoitée.

    Chacun de nous à sa manière cherche sa place au milieu du chaos ambiant, construit avec les armes qu’il possède. Nous avons tous un idéal et nous faisons notre maximum pour l’atteindre. Qu’y a-t-il de plus inégal qu’un combat contre la rudesse de la vie ? Pour aimer la vie, il faut vivre, mais pour vivre il faut aimer la vie. S’adapter est un défi permanent, lui trouver un sens ne nous permet pas toujours de l’aimer, malheureusement. Quel sens donner à toute cette coulée d’injustices ? Cela relève définitivement du domaine de l’impossible de deviner ce qu’elle attend de nous. Faire partie d’un tout sans véritablement trouver à quoi l’on sert ni pourquoi on est là, n’est pas de nature à rassurer. Mais quand cette vie elle-même s’acharne à nous briser, pourquoi l’aimer ? Pourquoi chercher à lui trouver des raisons ? Pourquoi se reprocher des faits qui nous échappent complètement et qui n’ont jamais été sous notre contrôle ?

    Fran ne se donne même plus la peine d’y réfléchir, elle est usée par ces longues années de combats et a décidé de prendre la chose sous un autre angle. Elle ne luttera plus dorénavant et puis de toutes les façons, la perspective de ce qui se dessinait devant elle était finalement de nature à la rassurer. Elle ne se demandait pas pourquoi elle n’y avait pas pensé avant, elle savait pourquoi, elle avait des obligations, des responsabilités et Fran était plutôt quelqu’un de très responsable. Tandis que la vie l’avait libérée de ses responsabilités sans lui avoir demandé son avis, la plongeant dans un chaos total, elle se disait aujourd’hui qu’après tout, elle ne lui devait plus rien et s’octroyait le droit de disposer de celle-ci comme bon lui semblait. Pour une fois, la vie ne pourra pas avoir son mot à dire, elle la battra à son propre jeu.

    Fran avait fait le voyage jusqu’à Chicago pour honorer une parole donnée et ensuite elle comptait bien reprendre le contrôle sur cette si détestable vie. Eh oui ! Fran haïssait cette vie ! Elle ne lui trouvait aucune excuse et souffrait de la subir.

    Quand on subit un tel acharnement sur des années tout au long de sa vie, il y a de quoi en être dégoûtée. Après tout, elle n’était pas tenue d’aimer une chose qui ne l’aimait pas. On aurait pu dire que c’était de bonne guerre s’il ne s’agissait pas de la vie. Pour vivre, il faut aimer la vie, mais pour l’aimer il faut vivre.

    En ce mi-juillet dans l’État de l’Illinois aux USA, Chicago semblait être la dernière terre que Fran foulerait avant son voyage de non-retour. Elle paraissait sûre d’elle et ne voyait plus rien qui pouvait l’en empêcher, elle s’était donc rendue dans ce célèbre restaurant pour remplir son devoir et boucler ainsi son planning définitivement.

    « Excusez-moi jeune homme, puis-je avoir l’addition s’il vous plaît ?

    –Tout de suite madame, un instant je vous prie. »

    Après une bonne dégustation, une journée paisible et douce qui s’achevait, Fran était prête à rentrer dans sa chambre d’hôtel. Elle était restée insensible au charme de ce restaurant gourmet italien dans le Loop pourtant couru de tout Chicago. Il est vrai qu’à l’origine, cette table avait été réservée pour deux et que malgré le délice des plats qu’elle dégusta ce soir-là, ils ne l’avaient été que parce qu’elle l’avait promis. Elle avait promis de faire ce voyage et de suivre coûte que coûte le programme de ce séjour. Maintenant que la promesse avait été tenue, que lui restait-il à faire ? Fran venait à présent de réaliser que tout était fini, qu’elle n’avait plus rien à faire, plus rien à prouver, plus de larmes à retenir, rien. Tout était fini.

    Une fois son addition réglée et après avoir laissé un généreux pourboire au serveur, elle se leva de sa table, sortit du restaurant ; d’un pas lent et timide, elle longea la rue. On aurait dit qu’elle ne s’était pas fixée de direction précise, la rue qu’elle suivit était à l’opposé de son hôtel. Par cette deuxième quinzaine de juillet, il faisait plutôt un temps agréable. Les badauds profitaient de la fin d’une longue journée de travail et prenaient du bon temps. Il flottait comme un parfum de sérénité dans l’air, les rues étaient un peu grouillantes, mais rien d’inhabituel. Après quelques minutes de marche, toujours comme perdue dans ses pensées, Fran arpentait encore les rues de State Street lorsque tout à coup elle se dirigea vers cet immeuble non loin du coin de la rue entre State Street et Madison Street. Il y avait pourtant tant à voir dans cette rue pour qui serait intéressé un minimum par son environnement. Mais Fran n’était certainement pas venue d’aussi loin pour visiter Chicago et encore moins pour en admirer la vue. Elle avait d’autres projets beaucoup plus importants que de se mettre à parcourir le monde pour visiter ses merveilles, elle avait d’ailleurs déjà eu l’occasion de s’offrir des escapades de ce genre et en avait bien profité. Mais si elle était partie si loin de chez elle cette fois, c’était pour l’ultime mission qu’elle s’était fixée afin d’honorer une promesse faite. Si ses autres escapades par le passé lui avaient un jour apporté une sensation de bien-être, celle-ci apportait tout au contraire une sensation de vide. Le vide était béant et rien ne pourrait malheureusement le combler. Ses pas nonchalants dans cette rue bondée de monde n’avaient donc rien de relaxant ; vidée de son jus, il y a bien longtemps, elle n’était plus aujourd’hui qu’une ombre ne recherchant même plus son ombre.

    Tout le contraire de ce secouriste déterminé et plein de vie qui passe ses journées à venir en aide aux autres et voit en sa mission une noble cause qu’il s’affaire à défendre avec tout l’entrain qui le caractérise. Il est bon dans ce qu’il fait, tout le monde ne manque pas de le lui dire, même s’il ne prend pourtant jamais rien pour acquis et reste en permanence sur ses gardes lors de chaque intervention qu’il traite à chaque fois avec la même attention. Il avait tout de même une chance inouïe, cette chance parfois bien difficile à expliquer à ces gens à qui la vie sourit à pleines dents. Bien qu’il était évident que son travail l’obligeait à être confronté presque quotidiennement à la misère humaine, il savait aussi qu’il faisait bel et bien partie des privilégiés. Être confronté parfois à ce que la vie avait de pire le rendait plus fort et le motivait à être quelqu’un de bien tout en travaillant de toute son énergie pour s’améliorer encore. Ce n’était pas si simple de garder les pieds sur terre, mais avec un solide entourage tel que le sien, il y arrivait plutôt pas mal. Cet homme charismatique, qui avait le privilège de ressembler à un Apollon, inspirait confiance. Sa prestance, sa subtilité et son intelligence, venaient compléter un physique fier, une taille particulièrement honorable, en harmonie parfaite avec sa silhouette, dont le bleu profond de ses yeux parachevait la sincérité des traits de son visage tout aussi remarquable. Orphée savourait une fois de plus avec son équipe la fin d’une longue mission de sauvetage qui cette fois encore s’était soldée par une réussite. C’était toujours un soulagement pour lui et son équipe de rentrer le soir à la maison avec cette sensation d’avoir été utile à quelque chose. Lee leva son verre en l’honneur de son collègue et les autres en firent de même.

    « À Orphée ! »

    Le groupe enchaîna : « À Orphée ! »

    « Je n’en reviens pas qu’après toutes ces années passées à bosser ensemble tu arrives encore à me surprendre Orphée !

    –À nous bluffer oui ! renchérit le groupe. Comment fais-tu boss pour trouver toujours des mots aussi justes au bon moment ?

    –Il va vraiment falloir que tu nous files un peu de ce don, tu es vraiment doué. »

    Orphée souligna : « Nous sommes doués, c’est grâce à vous tous que chaque mission se solde par une réussite. Vous donnez toujours le maximum de chacun de vous, vous faites abstraction des choses futiles pour ne vous concentrer que sur l’essentiel et Dieu sait que dans ce métier il y en a besoin. Vous êtes les meilleurs équipiers avec qui j’ai eu la chance de travailler tous les jours et j’en suis très honoré. Levons notre verre à cette cohésion infaillible qui nous maintient debout. À NOUS ! »

    En chœur tout le monde dit : « À NOUS ! »

    Alors que le groupe déstressait en se chamaillant comme souvent, Lee se tourna vers son ami pour discuter et faire route ensemble en direction de leur véhicule respectif. Ils avaient bien mérité le repos qu’ils allaient tous prendre ensuite.

    Les journées étaient parfois longues et affolantes, Orphée avait toujours su ce qu’il voulait faire de sa vie, venir en aide à ses semblables. Il savait qu’il ne pourrait pas les préserver de tous les tracas et malheurs qui pourraient éventuellement les frapper, mais il avait compris qu’il pouvait être un dernier rempart avant une chute définitive. Il prenait à cœur chaque intervention qu’il devait assurer avec son équipe et s’appliquait à chaque fois à donner le meilleur de lui-même, car au bout il y avait toujours une ou plusieurs vies à sauver et des personnes en détresse à rassurer. Il se levait pour ça, mangeait pour ça, dormait pour ça. Cela donnait un sens à sa vie et le comblait dans le rôle qu’il s’était choisi. Il avait la chance d’avoir une famille solide qui le soutenait sans jamais faillir, sa femme et sa fille étaient sa fierté, le socle de sa stabilité. Orphée était un homme comblé et heureux, il s’en rendait compte chaque jour et bénissait son Dieu de lui avoir fait grâce d’une telle vie. Lee faisait partie des personnes qui comptaient pour lui et l’aidaient à garder la tête froide, c’était son meilleur ami avec qui il avait vécu et traversé beaucoup de choses. Ils s’étaient toujours connus, cela remontait à l’enfance bien entendu, ils avaient grandi ensemble et étaient restés inséparables depuis. Faire ce métier tous les deux avait toujours été une évidence pour tous les deux.

    « Tu prévois toujours de finir la chambre pour le mois prochain ?

    –Je n’ai pas le choix, Mara me tuera sinon, elle veut cette pièce et elle y tient.

    –Je viendrai ce week-end, à deux ça ira plus vite, mais je ne comprends toujours pas pourquoi tu refuses d’inviter les garçons à te donner un coup de main ?

    –Trop de testostérone à la maison ! Heu, ça ne le fait pas, tu as oublié que j’ai une ado qui n’en fait qu’à sa tête en ce moment ? Nous avons besoin d’une certaine tranquillité pour nous faire comprendre et obéir, Mara est déjà dans tous ses états avec Clara, elle ne pourra pas en plus gérer les garçons.

    –Tu n’as pas tort, mais juste pour un week-end, cela aurait suffi et t’aurait bien avancé je trouve.

    –Ce n’est pas faux, mais bon ne t’inquiète pas, je gère.

    –En tout cas je viens ce week-end, dis à Mara de préparer le barbecue.

    –Viens avec Grace et les filles, conseilla Orphée à son ami Lee.

    –Ça marche. C’est Grace qui va être contente.

    –Mara aussi je pense, les filles lui font du bien.

    –Je pense surtout qu’elles lui font penser à Clara enfant. Allez à plus !

    –À plus Lee. »

    Sur le trottoir d’en face un passant était complètement paniqué après avoir levé la tête vers le haut des immeubles, il se mit tout à coup à hurler.

    « Oh mon Dieu, je n’y crois pas, appelez les secours, il y a une personne là-haut !

    –Oh oui il a raison, vite, les secours ! Mon Dieu, fais qu’ils arrivent à temps. »

    En moins de quelques secondes une foule immense s’amassa au pied de l’immeuble et les secours furent appelés. Ils mirent quelques minutes à arriver, et en un instant la zone fut bouclée. Les policiers qui patrouillaient dans le secteur avaient été attirés par les cris des passants et avaient pris les choses en main pour assurer une zone de sécurité autour du bâtiment afin de permettre aux secours une fois sur place de perdre le moins de temps.

    Personne n’était capable de se prononcer sur ce qui se passait, cette personne sur le toit de l’immeuble s’était assise sur le bord du toit et ne semblait pas sensible aux cris de la foule. Elle risquait de basculer à tout moment et de tomber dans le vide. À moins d’être un malade mental ou une personne en souffrance, quelqu’un de sain d’esprit ne se mettrait pas de la sorte en danger. Il paraissait donc presque évident que cette personne veuille se suicider.

    Il y a ce truc particulier en nous êtres humains qui fait que lorsque nous sommes confrontés à nos peurs les plus profondes nous paniquons et ne pouvons nous empêcher de hurler. Les mouvements et la cohue de la foule dans ce cas de figure auraient plutôt pour effet de précipiter cette personne dans le vide, alors ce qu’on espérait faire en hurlant produirait l’effet inverse du résultat escompté, mais allez expliquer ça à la foule.

    Les secours étaient enfin là et les matelas gonflables furent installés au pied de l’immeuble. Orphée et son équipe n’avaient pas eu le temps de profiter de leur repos que cette nouvelle alerte au suicide les remit sur le terrain. Avec quelques membres de son équipe, ils montèrent au sommet de l’immeuble afin de se rapprocher le plus possible de la victime. Ce fut une fois sur le toit qu’ils se rendirent compte qu’ils avaient affaire à une femme. Une silhouette féminine, leur tournait le dos. Assise là, sur le bord, Orphée et ses collègues ne voyaient que des tresses joliment maintenues par une pince à cheveux et remontées au-dessus de la nuque. Elle était vêtue d’une élégante robe aux motifs sombres mais d’un raffinement exquis tombant asymétriquement sur son épaule gauche. Ce n’est que lorsqu’Orphée se rapprocha un peu plus d’elle, qu’il put constater que c’était une femme aux environ de la quarantaine. Elle avait sensiblement le même âge que lui. Bien sûr, ce type d’évènement attirait tout de suite la presse et celui-ci ne fit pas exception. Plusieurs hélicoptères tournaient autour d’eux, trop près même, au risque d’effrayer la victime et de la précipiter prématurément dans le vide. Orphée se saisit alors du haut-parleur et exigea que les hélicoptères des différentes chaînes d’informations s’éloignent afin de lui permettre de bien faire son travail.

    Orphée commença par mettre de l’ordre dans tout ce désordre ambiant : « Je vous demande de vous éloigner, c’est un ordre, vous faites peur à la dame et votre vacarme n’est pas supportable. » Face à l’obstination de quelques-uns, il menaça de faire intervenir les forces de l’ordre : « Vous devriez nous laisser travailler, allez-vous-en et je ne le répéterai plus. » Son ton ne laissait aucun doute sur ses intentions, les hélicos finirent par obtempérer et s’éloignèrent sans vraiment disparaître. Mais au moins à cette distance les choses étaient plus posées et l’on pouvait à nouveau s’entendre. Alors Orphée rentra dans son rôle, celui de négociateur, celui qu’il savait jouer le mieux. Un semblant de calme était nécessaire pour tenter une approche en douceur et mettre la victime en confiance. La réaction de celle-ci était toujours imprévisible, il était donc absolument primordial de veiller à ne pas l’effrayer ni la brusquer. Calmement, il se rapprocha un peu plus de la dame et dit bonsoir. « Je m’appelle Orphée. Tout ce que je dirai n’aura de sens que si vous m’entendez et comprenez ce que j’essaie de vous dire. Les choses qui paraissent insurmontables aujourd’hui ne le seront probablement plus demain. Vous pensez certainement que tout est fini et croyez avoir tout essayé, mais ne dit-on pas qu’il y a une infinité de possibilités ? Vous ne les avez sans doute pas toutes envisagées, c’est pour cette raison que je pense que vous

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