Guide des meilleures pratiques en réadaptation cognitive
Par Claude Paquette
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Aperçu du livre
Guide des meilleures pratiques en réadaptation cognitive - Claude Paquette
Dans l’histoire de la médecine, la réadaptation est un champ d’intervention relativement récent. Ce sont les blessés de guerre, victimes d’une amputation ou d’une blessure à la moelle épinière, qui ont motivé la création de services médicaux à vocation rééducative.
Ainsi, après la Deuxième Guerre mondiale, des centres de réadaptation tenus par des médecins-rééducateurs (en France), ou physiatres (en Amérique du Nord), travaillent en équipe avec des physiothérapeutes et des ergothérapeutes. Les patients atteints d’incapacités physiques arrivent ainsi à surmonter certains handicaps. À cette époque, les incapacités cognitives découlant des blessures au cerveau étaient peu ou pas considérées, sauf en Russie.
En effet, pendant ce temps, le psychologue Alexandre Luria invente la neuropsychologie. Il s’intéresse à soigner ces blessés de guerre chez qui les blessures infligées au cerveau entraînent des troubles cognitifs. La réadaptation cognitive est donc née de son travail il y a un peu plus de cinquante ans.
La neuropsychologie a pris un envol considérable depuis les années 1980, notamment grâce à la création de programmes universitaires menant au doctorat dans cette discipline. Cependant, le développement des connaissances en neuropsychologie a principalement porté sur la découverte des localisations des fonctions au sein du cerveau et sur l’évaluation desdites fonctions. Peu s’est fait sur l’essor des travaux initiaux de Luria, soit la réadaptation des personnes ayant des incapacités cognitives.
Ces manques dans la transmission et le développement des connaissances portant sur la réadaptation cognitive rendent le travail du clinicien parfois ardu. En effet, faute de matériel ou de façons de faire bien établies, le clinicien doit souvent « réinventer la roue » ou travailler à partir de sa seule intuition clinique.
C’est en soutien aux cliniciens que le présent guide a été conçu. Depuis le début des années 2000, des études scientifiques sont venues valider des procédures de réadaptation cognitive et enrichir le répertoire des interventions possibles pouvant être effectuées avec les personnes atteintes de lésions cérébrales.
Issues de ces études, des recommandations de pratiques ont été énoncées[11, 16, 17, 20, 22, 101]. On trouvera dans ce guide les « meilleures pratiques » en réadaptation cognitive, c’est-à-dire les méthodes, décrites avec précision, permettant de traiter les troubles cognitifs des patients, selon les données probantes de la littérature.
1.1 DÉFINITION DE LA RÉADAPTATION COGNITIVE
La Commission for Accreditation of Rehabilitation Facilities définit la réadaptation cognitive de la façon suivante :
Activités thérapeutiques systématiques visant à aider la personne ayant des atteintes cognitives à reprendre son autonomie fonctionnelle.
La notion d’autonomie fonctionnelle est ici centrale et la réadaptation cognitive devrait toujours avoir comme ultime objectif de rétablir la qualité de vie et la participation sociale de la personne dans son quotidien. Ainsi, il est possible qu’au cours de son évaluation, le thérapeute observe des incapacités cognitives qui ne feront pas l’objet d’intervention en réadaptation. En effet, il est inutile, voire non éthique, d’entraîner la personne à une habileté qui n’a aucune application dans ses habitudes de vie. Pensons à l’apraxie de construction, qui est systématiquement recherchée dans l’évaluation neuropsychologique, mais qui est très rarement source de handicap dans la vie de la personne cérébrolésée, à moins qu’elle n’exerce le métier de tailleur ou de mécanicien.
La réadaptation cognitive n’a nullement l’ambition de restaurer le cerveau lésé et de redonner 100% des capacités au client, tout comme la réadaptation physique ne vise pas la régénérescence du cortex moteur de la personne hémiplégique. Il s’agit d’aider le client à reprendre sa participation dans diverses activités grâce à l’acquisition de nouvelles stratégies (p. ex., utilisation d’un agenda), parfois par la modification des facteurs environnementaux (p. ex., adaptation du lieu de résidence) et en entraînant directement les incapacités (p. ex., entraînement au balayage visuel). La réadaptation cognitive vise à optimiser les capacités résiduelles sur un plan fonctionnel, à veiller au maintien des acquis et à favoriser l’adaptation, dans le but de conduire la personne à la plus grande autonomie possible. Puisque chaque individu est coloré de ses particularités, il n’existe aucune « recette » pouvant être appliquée à tous.
Il revient donc au thérapeute et au client, en concertation avec l’équipe de réadaptation, de prioriser les interventions thérapeutiques qui répondent aux besoins d’autonomie les plus pressants.
1.2 PHILOSOPHIE DE PRATIQUE
Toute tentative de bâtir une pratique systématique sur la base de données probantes a peu de chance de succès à moins d’incorporer les croyances et les valeurs des patients au sein de notre vision de la réadaptation.
Cicerone, 2005, traduction libre
L’approche centrée sur les attentes, les besoins et les particularités du client guide nos interventions. Le cadre conceptuel du PPH (processus de production du handicap[40]) est à la base de cette approche et sera exposé au chapitre 2. Le présent guide propose un canevas reposant sur les habitudes de vie, plutôt que sur les incapacités cognitives seules. Les objectifs d’intervention visent donc la réalisation d’habitudes de vie significatives pour le client, alors que le travail sur les incapacités cognitives s’inscrit comme une étape dans l’atteinte de ces objectifs.
Le choix d’un schéma par habitudes de vie vise aussi à minimiser le problème du manque de généralisation des apprentissages. Tel qu’explicité dans la section suivante, le manque de généralisation est une des limites des interventions en réadaptation cognitive chez les personnes ayant une lésion cérébrale, particulièrement si celle-ci implique les lobes frontaux. Les résultats de recherche[20] montrent que lorsque les fonctions cognitives sont sollicitées à travers la réalisation d’une activité fonctionnelle, on obtient de meilleurs résultats que la pratique seule, isolée de son contexte, de cette même fonction cognitive. C’est aussi pourquoi le travail interdisciplinaire en réadaptation maximise les apprentissages et la généralisation, parce qu’il permet au client une plus grande exposition à des contextes thérapeutiques différents.
1.3 FAVORISER LES SUCCÈS DE LA RÉADAPTATION COGNITIVE
Afin d’optimiser le succès de la réadaptation cognitive, des conditions essentielles à toute démarche d’intervention sont à considérer :
1.3.1 L’évaluation neuropsychologique
Reposant sur une bonne compréhension des limitations et des aptitudes cognitives du client, la réadaptation cognitive doit d’abord être fondée sur une évaluation neuropsychologique complète. Le neuropsychologue cherche à expliquer l’origine de l’échec du client dans un test. Par exemple, un test de mémoire verbale peut être échoué en raison d’un problème de mémoire certes, mais aussi en raison d’un manque d’activation mentale, d’un trouble de la compréhension, d’un manque d’attention ou d’une incapacité à consolider l’information. L’intervention en réadaptation sera différente selon la dysfonction cognitive responsable de l’échec.
1.3.2 La prise de conscience des difficultés
L’implication du client dans sa réadaptation sera optimisée s’il comprend bien son projet de réadaptation. Autrement, sa motivation risque d’être absente et la généralisation des apprentissages limitée[108]. La majorité des patients cérébrolésés saisissent mal la nature de leurs incapacités cognitives et, surtout, la portée de celles-ci sur leurs habitudes de vie. Anderson et Tranel[4] ont montré que 72% des personnes ayant eu un AVC et 68% des traumatisés crâniens affichent une faible conscience de leurs déficiences cognitives. Ce problème de prise de conscience peut s’expliquer par l’anosognosie, le déni, ou simplement par un manque d’informations. Le client et ses proches sont généralement profanes en matière de lien cerveau-cognition et s’imaginent difficilement comment une dysfonction cognitive peut entraîner une situation de handicap. Ainsi, une des premières étapes du processus de réadaptation, parfois même avant de procéder à l’évaluation, est de renseigner le client sur le type de blessure cérébrale l’ayant affligé, dans une optique psychoéducative et dans un langage adapté à sa compréhension.
1.3.3 La motivation
Une personne non motivée progresse peu en réadaptation. Dans la majorité des cas, le client dispose d’une bonne motivation intrinsèque du seul fait de son désir de quitter l’hôpital, de reprendre ses activités, de redevenir comme avant. Mais lorsque la motivation est insuffisante, ceci se répercute sur la qualité de sa participation en réadaptation. Ce manque de motivation peut s’expliquer par l’absence de conscience des difficultés, mais aussi par des facteurs psychologiques comme la dépression, ou encore par un état d’apathie causé par la lésion cérébrale.
Le thérapeute peut soutenir la motivation du client en prenant soin, par exemple, de :
bâtir une bonne alliance thérapeutique ;
promouvoir chez le client le sentiment qu’il s’approprie sa réadaptation, par exemple en l’impliquant dans l’élaboration de ses objectifs ;
favoriser les succès dans le cadre des activités de thérapie.
1.3.4 La généralisation des apprentissages
Généraliser un apprentissage signifie qu’une habileté exercée dans un contexte donné avec un matériel donné se transfère à un autre contexte avec un autre matériel. Le client généralise lorsqu’il applique, dans sa vie quotidienne, les apprentissages faits au bureau du thérapeute. Pour favoriser ceci, le thérapeute veille à ce que l’entraînement au balayage visuel, effectué avec les tâches papier-crayon, s’applique dans la recherche d’un numéro dans l’annuaire
