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La DESTINEE DE LA FRANCE: Essai sur une astrologie des civilisations
La DESTINEE DE LA FRANCE: Essai sur une astrologie des civilisations
La DESTINEE DE LA FRANCE: Essai sur une astrologie des civilisations
Livre électronique1 215 pages67 heures

La DESTINEE DE LA FRANCE: Essai sur une astrologie des civilisations

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À propos de ce livre électronique

La France est le pilote du vaisseau de l’humanité disait Michelet. À travers une déambulation singulière dans l’histoire de France à la recherche des consciences lumineuses qui ont jalonné son évolution, l’ouvrage dégage les grands moments fondateurs et une direction : la destinée de la France. Avec l’aide de grands éclaireurs de l’histoire : Jules Michelet, Fernand Braudel, Marc Bloch, Eric Hobsbawm, Arthur Koestler, François Furet, Eric Hazan… Et avec l’exigence de dégager les fondements symboliques et le sens du parcours, sans s’enliser dans le labyrinthe des évènements.


Grâce à la symbolique et à la loi des cycles que révèle l’astrologie, se dévoilent les étapes d’évolution depuis la préhistoire : avec des périodes fulgurantes et courtes d’avancée, comme lors de la Révolution, des plateaux d’apparente stagnation qui favorisent l’incubation, comme à la Renaissance, et des périodes de régression qui permettent l’intégration.

Nous vivons actuellement un palier d’une centaine d’années, analogique à celui de la Renaissance, mais d’une portée bien plus considérable puisque débute l’ère du Verseau. Les Lumières, à travers des esprits avancés, éveillent la France à son véritable rôle d’éclaireur des Nations qui se manifeste dans la Révolution et s’exprime à travers la Déclaration des Droits de l’Homme. Malgré des régressions monarchiques, les Républiques successives et les Grandes Guerres parachèvent un destin résolument européen, à travers les convulsions d’une ère des Poissons finissante, avec ses sombres périodes de recul et de renoncement, mais aussi ses glorieuses résistances, pour s’éveiller enfin aux promesses d’universalité de l’ère du Verseau. De Gaulle et de grandes figures portent haut et loin la flamme de la liberté.

Quand la patrie des Droits de l’Homme est attaquée dans ses principes, comme début janvier 2015, le monde entier s’émeut et exprime sa solidarité. Les Français, en nombre, ont réaffirmé les valeurs de leur devise républicaine : Liberté, Egalité, Fraternité, et ont assuré dans un grand moment de communion nationale et planétaire : « Je Suis Charlie », exprimant la nouvelle conscience d’une Unité de l’humanité.

Cet ouvrage a valeur de parcours encyclopédique : il propose des liens avec de multiples documents écrits, sonores ou visuels et, surtout, avec 23 documents vidéos originaux qui introduisent ou prolongent les principales parties de l’ouvrage. Il est actualisé en permanence, en fonction des évènements, par de nouveaux chapitres ou documents vidéo, comme en début 2015.
LangueFrançais
Date de sortie31 mars 2015
ISBN9782896261482
La DESTINEE DE LA FRANCE: Essai sur une astrologie des civilisations
Auteur

Fanchon Pradalier-Roy

Fanchon Pradalier-Roy est chercheuse en sciences de l’éducation, à la croisée de la science et de la conscience. Son chantier : l’astrologie planétaire et l’évolution. Elle est auteure de plusieurs ouvrages : L’Univers de l’Homme ; Comment comprendre l’astrologie ; L’Amour ou le choix de la vie, aux éditions du Rocher, puis Le Karma dévoilé, aux éditions Alphée. Elle donne de nombreuses conférences, anime un site (fanchonpradalieroy.fr) et, avec son époux Hubert Roy, réalise des films sur les nouvelles valeurs.

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    Aperçu du livre

    La DESTINEE DE LA FRANCE - Fanchon Pradalier-Roy

    Couverture

    Fanchon Pradalier-Roy

    LA DESTINÉE DE LA FRANCE

    *

    Essai sur une astrologie des civilisations

    Ariane Éditions

    La Destinée de la France

    Fanchon Pradalier-Roy

    © 2014 Ariane Éditions inc.

    C.P. 183, Saint-Sauveur, Qc, Canada J0R 1R0

    Téléphone : 514-276-2949

    Courrier électronique : info@editions-ariane.com

    Site Internet : www.editions-ariane.com

    Tous droits réservés

    Photo de couverture et réalisations vidéo : © Hubert Roy, 2013

    Conception et composition graphique (édition papier) : Irène Adamopoulos

    Conversion au format ePub : Carl Lemyre

    Première impression : octobre 2013, éditions Amalthée

    ISBN papier :  978-2-310-01566-0

    ISBN ePub : 978-2-89626-148-2 

    Du même auteur

    L’Univers de l’Homme, éditions du Rocher, 2000

    Pour comprendre l’astrologie, éditions du Rocher, 2002

    L’Amour ou le choix de la vie, éditions du Rocher, 2004

    Le Karma dévoilé, éditions Alphée, 2005

    En collaboration avec Paul Bernard Decroze

    Votre année 2004 par l’astrologie et le Yi-king, éditions du Rocher, 2004

    Votre année 2005 par l’astrologie et le Yi-king, éditions du Rocher, 2005

    En collaboration avec Germaine Holley

    Astrologie : au-delà de la rencontre, éditions du Rocher, 1989

    Lecture astrologie des années quatre-vingt-dix, éditions du Rocher, 1991

    En collaboration avec Michel Authier

    Pays de connaissance, préface de Michel Serres, éditions du Rocher, 1998

    DVD d'accompagnement

    Biographie de Fanchon Pradalier-Roy

    Dédicace

    À tous les Français

    &

    À tous les Francophones

    Comme la vue d’un portrait suggère à l’observateur

    l’impression d’une destinée,

    ainsi la carte de la France révèle notre fortune

    Charles de Gaulle

    Tout s’accomplit selon un plan parfait

    et selon une loi infaillible

    Baird T. Spalding

    Introduction

    « La destinée et le mode de fonctionnement des nations dans l’avenir, se trouvent cachés dans leurs activités présentes. »

    Alice A. Bailey, La Destinée des Nations.

    « À la considérer maintenant dans ces cadres chronologiques majeurs, la France apparaît comme une série de France successives, différentes et semblables, tout à tour étroites ou larges, unies ou désunies, heureuses ou tourmentées, favorisées ou défavorisées. Ce sont ces réalités et ces changements successifs, j’aimerais mieux dire ces cycles d’ensemble, que je voudrais fixer, comme autant de repères et presque d’explications. Par l’alternance de leurs flux et reflux, ces cycles ont agité les masses vivantes de notre histoire, comme les marées ne cessent de remuer les eaux de la mer. »

    Fernand Braudel, L’Identité de la France, tome I.

    DVD d'accompagnement

    Introduction

    Les pays se déterminent par une géographie et les nations par un peuple et de ce fait par une âme collective. Chaque nation a un passé, une histoire, et une direction qui se lit dans la trame de son évolution et des valeurs qu’elle a su mettre à jour au cours de son histoire. Nous pouvons parler de destin, ou de fortune comme Charles de Gaulle, au sens d’une loi supérieure, ou d’une puissance souveraine qui semble mener le cours des événements[1].

    Pour évoquer la destinée de la France, il convient de plonger dans ses racines, de toucher aux événements et symboles qui la fondèrent comme nation à la recherche de son unification. Cela demande une déambulation dans son histoire à la recherche de ce qui a fait battre le cœur de son peuple et de ses dirigeants et lui a donné progressivement une direction.

    Dans ce travail je ne me suis pas appuyée sur je ne sais quelle vérité historique exhaustive, qui ne serait que celle d’un auteur ou d’un moment, mais j’ai recherché, dans les méandres de l’histoire de France, ce qui correspond à un dessein qui aurait alors éclairé et animé certains de ces acteurs. J’ai finalement rencontré et retenu pour la première partie de ce travail deux guides précieux, deux grands historiens très complémentaires : Fernand Braudel parce qu’il a œuvré dans le sens d’une identité de la France[2] et qu’il a eu l’intuition d’une cyclicité historique, sans pouvoir à son époque, et pour cause, la faire reposer sur une science existante ; Jules Michelet[3] qui fut animé par un postulat dynamique selon lequel l’histoire de France était tout entière orientée par une aspiration au progrès et un dessein républicain, ayant atteint son apogée lors de la Révolution française. Il voyait la France comme le « pilote du vaisseau de l’humanité ». Pour la riche période de la Révolution et pour les deux siècles suivants, mes sources seront plus nombreuses, et incluront notamment François Furet, Eric Hazan et l’historien britannique Eric J. Hobsbawm spécialiste du « long XIXe siècle » et du « court XXe siècle », et bien d’autres, selon les sujets.

    C’est animée du même esprit que celui de Marc Bloch et de Lucien Febvre, fondateurs de l’École des Annales, que j’ai plongé dans l’histoire de France, pour réveiller la « Princesse endormie » :

    Entre l’action et la pensée, il n’est pas de cloison. Il n’est pas de barrière. Il faut que l’histoire cesse de vous apparaître comme une nécropole endormie, où passent seules des ombres dépouillées de substance. Il faut que, dans le vieux palais silencieux où elle sommeille, vous pénétriez, tout animés de la lutte, tout couverts de la poussière du combat, du sang coagulé du monstre vaincu – et qu’ouvrant les fenêtres toutes grandes, ranimant les lumières et rappelant le bruit, vous réveilliez de votre vie à vous, de votre vie chaude et jeune, la vie glacée de la Princesse endormie…

    Marc Bloch et Lucien Febvre, Combats.[4]

    La destinée d’une nation, comme celle d’un individu, s’explore et se lit à partir de son histoire vivante et de l’élaboration progressive de son identité, et à partir des outils inestimables que propose l’astrologie. Dans une première partie, en préambule de cet ouvrage, je les expose longuement :

    la symbolique comprend tout le riche langage astrologique ressourcé aux nombreux mythes de l’humanité et à leurs racines communes ;

    la science de la conscience individuelle et collective, avec ses évolutions successives éclairées par les grands esprits de chaque époque et des événements phares ;

    les cycles planétaires sont la partie science pure de l’astrologie et, nous le verrons, rythment les évolutions de la conscience collective en déclinant des vagues successives de temps.

    Pour dégager les traits principaux de l’identité de la France et son dessein, j’ai arpenté d’abord sa curieuse et singulière géographie, puis ses nombreux symboles (de ceux de la royauté à ceux de la République), ses mythes et légendes aussi. On a beaucoup critiqué Michelet pour ses partis pris, pour sa vision idéalisée de la France à qui il accordait un important dessein mondial, et on l’a relégué avec le courant romantique auquel il se reliait brillamment pour se rallier à une histoire plus objective mais tellement moins vivante. Dans son énorme corpus de présentation de l’histoire de France Michelet use de l’épopée et frôle parfois le mythe, mais pour le travail que je propose ce n’est pas gênant, bien au contraire, le mythe comme le symbole sont parties prenantes de la vérité de cette entité collective qu’est une nation. Ils sont des révélateurs bien plus puissants que des énumérations de faits et d’événements… et nous savons depuis l’Antiquité que les mythes ne sont que la transcription de faits historiques oubliés dont on a gardé seulement le sens et la direction, en dégageant les principaux archétypes dont ils sont porteurs. Ils ne sont peut-être pas véridiques, mais ils disent du vrai, comme les contes et légendes. C’est justement ce que je recherche dans ce travail : l’âme de la France, son sens, sa direction !

    Je dépasserai également le cadre strict de l’histoire de France pour aborder celle, plus large, des sciences occidentales et notamment des conceptions de l’Univers, en ce qu’elles graduent les évolutions de la conscience collective. Pour cela, ma référence majeure sera Arthur Koestler et son formidable Essai sur l’histoire des concepts de l’Univers, intitulé Les Somnambules[5]. Il signale :

    Les interactions du climat, de la race et de l’esprit, l’influence directrice d’individus exceptionnels sur le cours de l’Histoire, sont si obscures qu’aucune prédiction n’est possible, même à rebours : les « si » concernant le passé sont aussi douteux que les prophéties. On peut dire à la rigueur que si Alexandre ou si Gengis Kahn n’étaient pas nés, d’autres auraient pris leur place et accompli les desseins de l’expansion hellénique ou mongole : mais les Alexandre de la philosophie et de la religion, de la science et de l’art, paraissent moins remplaçables ; leur apparition paraît moins déterminée par les crises économiques et les pressions sociales, ils semblent aussi avoir beaucoup plus de possibilités d’influencer la direction, la forme et la structure des civilisations. Si l’on voit dans les conquérants les chauffeurs-mécaniciens de l’Histoire, les conquérants de la pensée sont peut-être les aiguilleurs qui, moins visibles aux yeux des passagers, décident de la direction du voyage.[6]

    C’est pourquoi dans cet ouvrage je m’occuperai autant, sinon plus, de ces conquérants de la pensée qui sont les véritables aiguilleurs de l’histoire, que des chauffeurs proprement dits. Notons au passage que Koestler est pessimiste sur les possibilités d’un repérage historique, même a posteriori, et c’est pourtant ce que je vais faire, à l’aide de l’astrologie au niveau du temps (le cycle) et de la symbolique (les symboles astrologiques, les mythes), la conscience sera la charnière dans cette triplicité, à partir des êtres qui ont été capables « d’influencer la direction, la forme et la structure des civilisations », et qui sont les consciences d’une époque.

    Fernand Braudel introduit la notion de cycle dans sa série d’ouvrages sur L’Identité de la France, en se référant aux cycles économiques. Démarche peu usitée par les historiens, il souhaite élaborer cela dans le long terme, qui n’est pas habituel aux économistes, mais il précise que « l’histoire a besoin de ce concept et de la problématique risquée qu’il implique »[7]. Je montrerai que si cette problématique est risquée parce qu’elle provient d’une science à ce jour méconnue, l’astrologie, elle est néanmoins féconde et stupéfiante de vérité du fait des véritables découpages et repérages cycliques qu’elle permet.

    Notre habitude est de considérer chacune des France qui se succèdent. […] Mais ces France sont à rapprocher les unes des autres. Est-ce trop dire que leur histoire est obstinément cyclique ? Elles naissent s’épanouissent, déclinent. Elles se succèdent, mais sans s’interrompre. [8]

    Braudel remarque ensuite combien les fonctionnements cycliques d’essor et de dégradation, puis à nouveau de reprise, sont évidents « si leurs vraies causes sont presque impossibles à définir ». Je dégagerai justement combien, sur le plan des causes, l’astrologie peut avoir son mot à dire, même s’il ne saurait être le dernier ! Car les cycles astrologiques s’identifient grâce à la symbolique des planètes qui y sont impliquées. Là encore l’astrologie peut être d’un apport inestimable en pointant des directions, sans pour cela faire de prévisions, et encore moins de prédictions.

    Enfin, je suis partie dans ce travail avec, en hypothèse, la vision donnée par Alice A. Bailey dans La Destinée des Nations[9], à savoir que le dessein de la France est de « dispenser la lumière » et notamment de révéler au monde la réalité de l’âme et son primat sur la personnalité. Encore faut-il pour cela que la France ait elle-même accompli ce chemin et soit guidée par son âme (Poissons) et non plus par sa personnalité (Lion). J’essayerai de dégager où en est la France dans ce domaine et quelles sont les perspectives que l’on peut actuellement entrevoir sinon prévoir.

    J’ai ajouté comme sous-titre à cet ouvrage, à l’image de celui donné par Arthur Koestler à ses Somnambules : Essai sur une astrologie des civilisations. Car ce travail entrepris avec la France devrait dégager une méthode d’étude pour la destinée des nations et plus généralement des civilisations. Viendra un temps, lorsque l’astrologie aura retrouvé sa noble place de science fondamentale, de science au cœur des autres sciences, de science de la conscience, viendra un temps où les événements historiques pourront être présentés et structurés grâce à une lecture astrologique, à la croisée de la triplicité : symbolique, conscience, science (des cycles). C’est ce que je propose d’initier dans cet ouvrage avec non seulement l’histoire mais plus fondamentalement la destinée de la France telle qu’elle semble s’être accomplie jusqu’alors et dans ce qu’elle laisse envisager d’un futur. Car l’histoire n’est autre que le vécu passé de cette entité collective appelée France, et il est intéressant de la lire dans la perspective d’un dessein, et non pas au simple regard de la présentation et de l’analyse supposée objective des événements. De plus, il devient alors possible d’y adjoindre une perspective évolutive, une vision, une prospective à la fois symbolique et cyclique et donc repérée dans le temps. Cette science suppose l’existence d’une conscience collective, qui n’est pas la simple agrégation des consciences individuelles mais que celles-ci révèlent. Cette nouvelle science permettrait de repérer les crises et d’en comprendre le sens, en dégageant les forces inconscientes qui sont à l’œuvre et en traçant des perspectives évolutives.

    Dans l’avenir, en astrologie, on mettra l’accent sur les énergies dont on peut se servir, sur l’emploi qu’on peut en faire et sur l’opportunité qu’elles peuvent présenter à un moment donné.

    Alice A. Bailey, La Destinée des Nations.

    Avertissement au lecteur

    Préambule astrologique et excursus

    Cet ouvrage commence par une première partie qui est un long « préambule astrologique », nécessaire pour comprendre toutes les sections intitulées « excursus astrologiques » qui viennent, dans chaque chapitre, en complément aux développements historiques, donner des éclairages au niveau symbolique, énergétique ou cyclique, les trois composantes de l’astrologie. Le lecteur impatient d’entrer dans la matière historique, ou moins concerné par cet apport astrologique, pourra commencer sa lecture à la deuxième partie.

    I.

    PRÉAMBULE ASTROLOGIQUE

    L’astrologie œuvre à la convergence de trois domaines : la symbolique, l’évolution de la conscience et l’étude de ses développements cycliques.

    Ce préambule astrologique propose 4 chapitres :

    L’astrologie science de la conscience : l’astrologie occupe une place singulière dans l’histoire des sciences. Science de la conscience, elle permet de déterminer les grandes phases d’évolution de la conscience individuelle et collective et de les caractériser grâce à son riche appareil symbolique.

    Les grands cycles de civilisation et la cyclicité astrologique : la précession des équinoxes détermine des périodes de 2160 ans ou ères, marquées par la symbolique de la constellation traversée. À chaque changement d’ère il y a modification de paradigme. Les cycles des grandes planètes déterminent des phases de développement collectif, à l’échelle des civilisations et des générations. Ils sont définis par les archétypes des planètes et des signes concernés.

    Les cycles du calendrier maya et la convergence vers 2012 : la cosmologie maya propose une vision cyclique très différente de celle de l’astrologie occidentale. Elle définit 9 grands cycles inclus les uns dans les autres, avec une durée inversement proportionnelle à leur intensité énergétique (selon des puissances de 20), qui montre que l’évolution ne se fait pas de manière régulière et encore moins linéaire, mais procède par sauts quantiques. Tous ces cycles, partant du Big Bang, convergent vers 2012, et semblent indiquer un changement radical dans l’évolution.

    Le dessein de la France : Selon A. A. Bailey la France a un rôle de dispensateur de lumière pour les autres nations. Son âme est Poissons et sa personnalité est Lion. Elle doit dépasser l’égocentrisme du Lion pour répondre à l’influence du Verseau, dont l’ère a commencé, puis des Poissons, pour révéler au monde la réalité de l’âme, et la véritable voie spirituelle.

    DVD d'accompagnement

    Préambule astrologique

    1

    L’astrologie science de la conscience

    Parmi la profusion des sciences développées depuis trois siècles, aucune n’est habilitée à nous donner des indications, des repères, sur les époques que nous vivons, encore moins sur celles à venir. Nous disposons seulement des indications sur le « temps », en tant que conditions climatiques, à travers la météorologie. Mais quelle science serait susceptible de prévoir les temps que nous allons vivre en tant que conditions économiques, sociales et politiques, au niveau collectif, et en tant que conditions matérielles, psychologique et spirituelle, au niveau individuel ? J’ose affirmer que non seulement l’astrologie le peut, aussi bien au niveau individuel que collectif, mais qu’en plus c’est réellement son chantier.

    Ce chantier a été travaillé par les astrologues du passé, jusqu’à Kepler. C’est ce chantier que je souhaite ouvrir aujourd’hui, au niveau collectif, à la suite de tous mes confrères astrologues qui ont travaillé dans l’ombre, de manière occulte et « ésotérique » depuis trois siècles. Pour continuer à filer la métaphore météorologique, je dirai que l’astrologie est la météo de l’âme, individuelle et collective, et, si elle nous donne les dispositions intérieures, elle ne dit nullement ce que nous en ferons, tout comme lorsque le beau temps est annoncé, chacun le vivra et l’emploiera à sa manière.

    L’astrologie dans l’histoire des sciences

    L’astronomie, la loi des astres (nomos en grec) et l’astrologie, leur langage (logos) ont partie liée et plongent leurs racines dans une histoire commune. Pourtant depuis trois siècles, dans nos sociétés occidentales où la science s’est développée de manière exponentielle, elles se sont séparées, comme si ces deux connaissances étaient irréductibles ! Le sont-elles ? Leurs adeptes le sont assurément, mais les deux sciences sont aussi indissociablement liées que deux jumelles, issues d’un même père, le Ciel, et d’une même mère, la Terre. Elles sont en fait les enfants d’Uranus et de Gaïa… des enfants titanesques, avant que Jupiter assure une descendance divine et viable[10].

    Aussi loin que l’on remonte dans l’histoire des connaissances, l’astrologie est présente aux côtés de l’astronomie. Parmi les premiers écrits connus, en Mésopotamie, dans la civilisation des cités qui ont fleuri entre le Tigre et l’Euphrate, entre 6000 et 3000 ans avant Jésus-Christ, un véritable traité d’astrologie retrace sur des tablettes d’argile les connaissances de l’époque, fondées sur la Lune, le Soleil et les cinq planètes visibles et connues alors. Les premiers calendriers lunaires divisent l’année en 12 mois, la journée en 12 heures et la semaine en 7 jours (un jour par planète : Lundi, la Lune ; mardi, Mars ; mercredi, Mercure ; jeudi, Jupiter ; vendredi, Vénus ; samedi, Saturne ; dimanche – Sunday - le Soleil). Les prêtres qui observaient le ciel depuis leurs ziggourats, tours pyramidales en terre séchée, étaient à la fois astronomes, astrologues, prêtres, médecins et devins. Ils étaient en effet les intercesseurs entre le divin et les hommes.

    Le divin, qu’est-ce à dire ? Il s’agit de l’intention transcendante que les hommes ont toujours recherchée derrière la réalité apparente. Le divin répond au « pourquoi » de l’existence humaine, face au « comment », tellement plus facile à décrire et à déchiffrer. Pourquoi cela fonctionne-t-il ainsi, pourquoi sommes-nous là et quel est le sens de la vie sur Terre et de notre vie humaine ? Le comment, immanent, est l’objet de recherche des sciences, et notamment de l’astronomie, le pourquoi, transcendant, est celui des sciences humaines et spirituelles et, pour ce qui nous occupe, de l’astrologie. Avant de projeter le divin sur un seul Dieu, comme le font les trois religions monothéistes, les hommes de ces civilisations l’ont exprimé à travers de multiples dieux et déesses dont les aventures mythiques traduisaient tout un parcours initiatique pour parvenir à la réalisation d’une destinée. La mythologie, on le sait depuis que la psychologie l’a explorée au XIXe puis XXe siècle, est l’expression de formations psychiques qui agitent et meuvent les humains. L’astrologie reliait ainsi une observation extérieure, objective du ciel (la partie astronomique), à une lecture symbolique du monde à travers les mythes. Les planètes du système solaire empruntent comme par hasard leur nom à la mythologie gréco-latine : Mercure, Vénus, Mars, Jupiter… Même Pluton, découvert au XXe siècle emprunte encore son nom à cette source mythologique. Il a fallu attendre la fin du XXe siècle pour que les nouveaux objets transneptuniens (OTN) après Pluton portent des noms empruntés à d’autres mythologies : ainsi Varuna en 1998, du nom d’un des fils de la lumière de la mythologie Hindoue, et en 2002, Sedna, du nom d’une déesse Inuit.

    En Égypte, l’astronomie non séparée de l’astrologie (le zodiaque de Dendérah nous le rappelle), tenait une place de choix, et présidait à l’orientation des pyramides et à l’édification de temples-observatoires comme celui de Dendérah. Le Soleil fut même vénéré et les enseignements des prêtres touchaient l’étude des cycles, qu’ils tenaient eux-mêmes du dieu Thot, nommé Hermès Trismégiste (le trois fois sage, le trois fois grand) par les Grecs. L’hermétisme est la base commune des connaissances astrologiques et alchimiques qui sont étroitement reliées et dont l’expression se retrouve dans la célèbre Table d’émeraude, texte mystérieux, attribué selon la légende à Hermès et gravé sur une tablette d’émeraude retrouvée dans sa tombe entre ses mains :

    « Ce qui est en bas est comme ce qui est en haut ; ce qui est en haut est comme ce qui est en bas, pour faire le miracle d’une chose seule. »[11]

    On en retrouve une expression au fronton du célèbre temple de Delphes avec la maxime : « Connais-toi toi-même et tu connaîtras l’univers et les dieux »… qui est devenue par la suite : « le microcosme est à l’image du macrocosme », l’infiniment petit est à l’image de l’infiniment grand. Ce qui signifie que l’homme – le microcosme – reflète l’Univers entier – le macrocosme – et inversement. L’homme est donc un univers en miniature et l’Univers, à l’inverse, est tel un immense organisme, pourvu de vie et d’esprit comme l’homme.

    D’Égypte, ces connaissances à valeur initiatique (enseignées par les prêtres selon un processus lent, rituel et un parcours parsemé d’embûches et d’épreuves pour le postulant), ont essaimé à travers le bassin méditerranéen à travers de grands esprits. Moïse, initié par des prêtres, comme un pharaon, s’est sans doute appuyé sur cette sagesse pour créer le monothéisme et l’enseigner à son peuple, en recevant de Dieu lui-même, au Mont Sinaï, les Tables de la Loi. Pythagore reçut durant plus de 20 ans l’enseignement de prêtres de temples égyptiens, puis fut fait prisonnier par les Babyloniens, vainqueurs des Égyptiens. Durant les douze années passées en captivité, il s’initia aux arts divinatoires auprès des Babyloniens, héritiers des savoirs des anciens mages chaldéens. On n’a retenu de Pythagore que ses inventions mathématiques et son fameux théorème sur le triangle rectangle et le carré de l’hypoténuse, alors que ses enseignements avaient valeur initiatique et couvraient toutes les connaissances, du religieux au politique, en passant par la mathématique, l’astronomie et l’astrologie. Ses connaissances, ainsi que celles d’autres sages comme Thalès, se sont stabilisées en Grèce, dans l’âge d’or de cette culture, entre 600 et 400 ans avant Jésus-Christ : avec Platon[12] et dans les écoles de Mystères[13] (dont celle d’Eleusis au large d’Athènes) qui enseignaient les secrets de la vie et de la mort. Dans ces écoles de Mystères la mythologie tient une grande place.

    Claude Ptolémée, mathématicien et géographe d’origine grecque, résidant à Alexandrie, réalisa en treize livres une synthèse des connaissances astronomiques de son temps dont la partie astrologique est contenue dans la Tétrabible, parue en 140 avant J.-C.[14] Ce système astronomique, dit de Ptolémée, restera valide durant plus de 1800 ans, jusqu’à Copernic (1543). Il considère toujours la Terre au centre du monde, consigne les calendriers solaires et lunaires et les déplacements des cinq planètes connues et visibles à l’œil nu, à travers une théorie relativement compliquée mais qui rend compte avec justesse de tous leurs mouvements vus de la Terre.

    Ces connaissances, de nature à la fois astronomique (les cycles et mouvements planétaires) et symbolique (l’attribution d’une signification à chaque planète) se développent et s’enrichissent au contact de toutes les civilisations. Les médecins, astrologues, astronomes, mathématiciens et poètes arabes les enseignent dans leurs enclaves européennes de Cordoue, au même titre que la mathématique et autres sciences… De là ces enseignements gagnent les premières universités européennes, comme celle de Montpellier au XIIe et XIIIe siècle, ville qui est restée sous tutelle aragonaise pendant près de 150 ans, de 1200 à 1346, protégeant alors les populations de la mortelle et destructrice croisade dite des Albigeois qui ravagea le Languedoc et le Sud-Ouest[15].

    L’histoire des connaissances n’est pas séparée de l’histoire religieuse des civilisations. La liberté individuelle et de conscience a mis du temps pour s’imposer : il fut des époques pas si lointaines, où il fallait penser comme la religion officielle l’imposait et croire au Dieu qu’elle désignait, de la manière qu’elle l’édictait. Durant tout le Moyen Âge, puis jusqu’au XVIIe siècle au moins, les connaissances sont répertoriées et enseignées dans les grands monastères chrétiens, et l’astrologie n’était guère en odeur de sainteté, car elle risquait d’entrer en concurrence avec l’autorité de l’Église. Comme nous le verrons[16], de grands esprits furent persécutés et tués pour avoir dépassé la vision convenue et close du monde. Ainsi Giordano Bruno qui exhuma les anciennes connaissances hermétiques, fut martyrisé et brûlé en 1600 pour s’être rallié à la thèse héliocentrique de Copernic et avoir défendu un humanisme panthéiste. À la suite, l’astronome Galilée dut se rétracter devant le tribunal de l’Inquisition (1633) pour avoir proféré, après Copernic, que la terre n’était pas immobile au centre du monde mais faisait partie d’un système dont le soleil était au centre. Libéré mais amer, il marmonnait sa célèbre formule : « et pourtant elle tourne !… » Kepler (1571-1630), le génial découvreur des lois du mouvement des planètes (et par là l’inventeur de l’astronomie moderne), a dû masquer ce que son travail devait à l’astrologie, pour le faire reconnaître. Dans le même ordre d’idée, on sait maintenant que Newton (1642-1727), qui, dit-on, trouva la loi de gravitation, allongé sous un pommier et en voyant tomber une pomme, était un authentique alchimiste et ses connaissances dans ce domaine l’ont aidé à formuler la loi de l’attraction universelle. L’histoire de la pomme cache assurément une inspiration beaucoup plus profonde et authentique.

    L’avènement de la vision cartésienne et mécaniste du monde

    De cette époque, curieusement, date la rupture entre les deux modes de connaissance de la réalité : le mode intérieur qui privilégie l’esprit et, pour les croyants, le lien avec Dieu, et le mode extérieur qui ne s’occupe que des phénomènes de la réalité physique. Comme s’il avait fallu, pour se libérer de la tutelle des Églises et des dogmes religieux en général, rompre avec toute une approche plus intime et intérieure qui a ressort à la conscience individuelle. Désormais la science va s’appuyer sur un mode nouveau de pensée qui devient dominant et unique : la pensée mécaniste ne s’intéresse qu’au monde de la matière et des causes, laissant de côté toute l’étude du monde sensible, animé et vivant. Exit l’astrologie que Colbert disqualifie en l’excluant de l’Académie des sciences en 1666. Depuis elle n’a pas refait surface dans les instances officielles d’enseignement et de recherche.

    Néanmoins, l’homme a gagné le droit à son intériorité et à sa liberté individuelle d’expression et de conscience qu’il aspire à libérer des diktats et des conditionnements de la morale et de la pensée dominante pour s’exprimer de façon plus créatrice. Ce souci va enrichir toute la recherche sur les sciences de l’homme et créer, en particulier, la psychologie moderne. Les antiques sagesses et les connaissances mythologiques ont inspiré les deux grands inventeurs que sont Freud et Jung : ainsi Freud introduit la notion de castration, en référence vraisemblable à la castration mythologique d’Uranus par Saturne[17] et n’hésite pas à faire appel à la tragédie d’Œdipe pour un complexe devenu fameux ; Jung impose la notion d’archétypes pour nommer des formations psychiques communes aux humains. Ces nouvelles connaissances sur le fonctionnement de la psyché et les souffrances de l’âme humaine vont enrichir, à leur tour, toute la connaissance astrologique contemporaine qui avance en marge des circuits officiels.

    Pendant ce temps le progrès fait rage comme l’affirme un célèbre chroniqueur de radio et l’Occident au moins connaît un formidable développement de la science et des techniques. Les outils d’observation de l’univers et du monde se développent et l’on découvre par exemple de nouvelles planètes et exo-planètes[18]. Le progrès technique touche de plus en plus de monde, libérant les humains de tâches épuisantes qu’ils ont conduites depuis le début de l’histoire : on peut désormais se déplacer vite et sans effort, transporter des marchandises, cultiver de manière intensive… Si bien que la Terre est devenue comme une propriété au pied de chez soi, que l’on exploite sans ménagement et sans souci du lendemain.

    Au niveau politique et moral, qu’est ce qui a bougé ? La tutelle du roi et des religions est tombée dans la plupart des pays occidentaux (avec hélas des exceptions encore) grâce aux régimes démocratiques. Les humains accèdent désormais aux connaissances de deux manières : par le système éducatif proposé dans chaque pays et par les médias. Est-ce pour autant la grande liberté d’accès ? Le savoir est sous tutelle de l’état et des grands commis qui en sont les gardiens (mandarins universitaires, veillant jalousement à la reproduction), et l’information est sous tutelle économique, voire politique. L’orthodoxie de la pensée scientifique basée depuis deux siècles sur une vision uniquement mécaniste de la réalité (qui se réduirait à une machine), et parallèlement de la vision économique et libérale du monde (qui se réduirait à une marchandise, comme le clame José Bové), a remplacé en Occident la tyrannie religieuse. Il y a un dogme de la pensée à ne pas transgresser sous peine d’excommunication universitaire ou médiatique. Certes nul n’est cloué au pilori, ni brûlé en place publique ! Mais toute pratique de l’astrologie pour elle-même ou alliée à d’autres connaissances comme la médecine ou la psychologie, est disqualifiée et doit rester plus ou moins secrète, tandis que le soupçon de sectarisme pèse sur tout groupement fondé sur une pensée non conforme à la pensée officielle.

    Pour le philosophe des sciences, Paul Karl Feyerabend, la science porteuse d’une vision uniquement causale du monde est devenue une idéologie répressive après avoir joué à ses débuts un formidable rôle libérateur. Cette vision scientiste et resserrée du monde est, comme nous l’analyserons dans cet ouvrage, particulièrement prégnante en France. Pourtant la science a connu au XXe siècle de profonds changements mais qui ne se traduisent pas encore dans les représentations dominantes du monde. On peut se demander pourquoi ? Sans doute parce que ces connaissances sont partagées par un trop petit nombre de savants, puis par des individus marginaux et qu’elles dérangent profondément les savoirs jusqu’alors établis qui risquent de se trouver disqualifiés. Et sans doute, aussi, il faut du temps pour intégrer un si profond changement.

    Science et conscience

    L’ésotérisme est la partie de certains savoirs qui n’est destinée qu’aux seuls adeptes, à ceux qui souhaitent être initiés à une connaissance intérieure (eso signifie : dirigé vers l’intérieur), alors que l’exotérisme est la part qui est rendue publique (exo signifie : dirigé vers l’extérieur). On peut à cette aune considérer les couples de connaissances suivantes :

    tableau1

    Dans la colonne de gauche apparaissent quelques-unes des sciences contemporaines, alors que dans celle de droite demeurent des connaissances fort anciennes, reliées à la conscience ou à son ombre, l’inconscient. Ce que l’on appelle les sciences ésotériques ne sont que les parts « inconscientes » des sciences contemporaines qui ont d’autant plus fleuri que l’arbre originel a été élagué de ses rameaux qui l’épuisaient en montant jusqu’aux cieux métaphysiques. Ainsi la physique s’est affranchie de la métaphysique et de la science de l’énergie appelée magie, et s’est épanouie au XVIIe siècle grâce à ce génie inventeur de la mécanique qu’était Galilée. Galilée a abjuré sa connaissance fondée sur la vision héliocentrique du monde pour continuer ses recherches et mettre en place les lois de la mécanique qui furent si fécondes et ont fondé trois siècles de prospérité scientifique. Qui dira d’où il tenait son inspiration ?

    La chimie s’est séparée de l’alchimie, sa part ésotérique, et a donné ces complexes pétrochimiques qui ont envahi la planète agricole et médicale… De Monsanto aux géants de l’industrie pétrolière et pharmaceutique, on est loin des travaux de Nostradamus et de Newton qui puisent leurs forces dans les racines ésotériques tout en les masquant, sous peine alors de mort ou d’excommunication religieuse, et maintenant scientifique. On oublie que les substances actives des médicaments modernes viennent de produits connus par les peuples premiers qui les maniaient avec tout un art millénaire de la guérison car pour eux la substance n’était pas détachée de l’essence, et ils n’omettaient pas d’honorer celle-ci par des communications rituelles et sacrées avec l’invisible, pour qu’elle soit de la partie et ne s’oppose pas à l’action bienfaisante souhaitée. Que manque-t-il à la chimie pour agir de la sorte, sans reporter ailleurs le processus destructeur ? Pour aller au-delà de la « lutte contre » les maladies, et se mettre d’emblée du côté de la réparation et de la guérison ? Un supplément d’âme ? Mais, sans se l’avouer, on continue à croire depuis Descartes et la controverse de Valladolid que les sauvages, et bien entendu les animaux et les plantes, n’ont pas d’âmes ! C’est cette part ésotérique (intérieure) qui manque à la médecine officielle actuelle, qui malgré les formidables prodiges technologiques, finit par oublier l’humain (la part éso, justement) et ce qui lui est propre, la vie (dont la mort n’est qu’un versant). Car c’est la conscience de la vie et de la mort qui rend un humain véritablement humain ; c’est l’acceptation de ce risque permanent qui fait que les hommes ne sont plus des dieux, ni non plus des Titans, sauf peut-être ce grand être cosmique qu’est Chiron[19].

    Les substances chimiques continueront longtemps leurs cycles sur la Terre, alors que tous les hommes seront morts depuis longtemps ! C’est pourquoi sans doute on trouve la chimie irrésistible ! Et tellement plus puissante que l’homme. Sauf que l’on élude une question d’importance : où seront passés les humains et leurs consciences, lorsqu’ils auront disparu de la Terre ? La conscience survit ou continue quelque part, ailleurs, sous une autre forme…

    Les sciences ésotériques sont ressenties comme l’ombre des sciences modernes, c’est-à-dire leur part inconsciente refoulée, alors qu’elles sont en fait la part « conscience » de la « science » en question. Rabelais nous avait avertis, par la bouche de Gargantua et ces mots destinés à Pantagruel « science sans conscience n’est que ruine de l’âme ». Nul ne s’en soucie aujourd’hui puisque la notion même d’âme est niée et que nos supermarchés nous incitent à des festins pantagruéliques. Il n’y a qu’à considérer ce qu’il en a valu à Jung d’oser parler d’âme après un Freud à jamais rivé à l’hypothèse sexuelle. Les Jungiens échappent de justesse à cette nouvelle chasse aux sorcières qu’est la poursuite des sectes, mais se sont vus décerner des qualificatifs redoutables, à la mesure de ce que la notion même d’âme fait résonner chez certains. L’agressivité avec laquelle certains scientifiques confirmés dans leurs disciplines officielles attaquent leurs branches ésotériques, montre à quel point elles sont leur ombre, c’est-à-dire la part sur laquelle ils projettent tout le négatif d’eux-mêmes et de leur pratique, comme le remarque Michel Maffesoli, sociologue, directeur de la thèse de sociologie de l’astrologue Elisabeth Teissier :

    L’astrologie représente pour l’astronomie son « ombre », en terme jungien, une ombre qu’il faut diaboliser et projeter sur un sujet et une personne. Les scientifiques sont actuellement travaillés par des quantités de doutes quant à la finalité de leurs recherches, utilisés pour renforcer les empires, le saccage de la planète et la course aux armements. Ils vivent dans l’inconfort d’une démarche rationnelle dont les résultats n’ont plus l’air raisonnable.[20]

    L’astrologie est assurément la part « conscience » de l’astronomie, alors que celle-ci s’affirme comme la seule part scientifique de l’ancien attelage, renvoyant celle-là aux superstitions. C’est pourquoi ce sont surtout des experts de l’âme humaine qui s’y intéressent et non point des chercheurs de planètes. Sans doute que les pisteurs de planètes que sont les astronomes ne réduisent pas leur art aux calculs et aux sciences exactes, et sont à la recherche de l’âme cosmique, mais ils n’en conviennent pas, concédant seulement que « nous sommes des poussières d’étoiles ». Ils sont avant tout des « scientifiques », intéressés au savoir extérieur, expérimental, fondé, et pas du tout à l’âme humaine, et un astrologue est aussi éloigné d’eux qu’un Papou… étant entendu que si les Papous regardent les étoiles, ils ne sont pas capables d’étudier le ciel, et que s’ils les vénèrent, ils sont victimes d’une pensée magique (où l’on retrouve justement la « magie »), non passée encore au crible de la raison. Séparation tragique entre connaissance (de l’ordre de l’intériorité, de la qualité et de la conscience) et savoir (de l’ordre de l’extériorité, du quantifiable et de la science).

    L’astrologie ne peut se passer de l’astronomie, mais l’astronomie se passe très bien de l’astrologie, même si les fondements inconscients sont communs. Force est de constater que l’astronomie exclut, disqualifie, excommunie l’astrologie, alors que l’astrologie, elle, inclut de fait l’astronomie, même si elle ne touche pas à tous les champs de savoirs de celle-ci. Cependant on entend désormais des astronomes conter des histoires qui ressemblent à des mythes et des chercheurs anthropologues s’intéresser aux mythes et aux symboles, voire à la divination[21]. Le sociologue Edgar Morin œuvre depuis plus d’un demi-siècle sur la définition d’une identité humaine et note que s’il n’y a plus de grande cause affirmée, une utopie possible pourrait être de construire et civiliser une « Terre-Patrie »[22], l’anglais Lovelock redonne ses lettres de noblesse à la Terre en affirmant qu’elle est un grand système vivant, duquel nous sommes partis, comme les autres règnes de la nature, et que l’on nomme Gaïa. L’hypothèse Gaïa gagne du terrain en Occident. Le nouveau paradigme serait-il en train de s’imposer ?

    Le nouveau paradigme[23]

    Dans l’actuelle vision scientiste du monde, portée par la pensée cartésienne, la réalité est séparée de l’esprit dont on ne s’occupe plus. L’étude des phénomènes physiques de l’infiniment petit a fait resurgir cette dimension de l’esprit jusqu’au cœur de la matière, dans l’électron et autres particules quantiques. On brandit la fabuleuse formule d’Einstein comme un signe de modernité sans réellement en intégrer les conséquences dans notre système de valeur : E = MC2. Elle signifie pourtant que l’énergie et la matière sont liées. Les travaux sur la physique quantique (ou physique des particules) ont montré à la suite comment cette liaison semble s’élaborer. David Bohm est un des plus éminents savants dans ce domaine. Outre ses recherches en physique, il a entretenu des relations suivies avec le mystique indien Krishnamurti, et avec le Dalaï Lama. Il a finalement élaboré une théorie physique qui est cohérente avec les grands enseignements spirituels. Selon cette théorie, la réalité est « un Tout unique, sans rupture et en perpétuel mouvement », de telle sorte que tout est relié, interconnecté et dans un flux dynamique permanent, et de façon holographique, c’est-à-dire que chaque partie de ce flux contient en quelque sorte le flux entier. Il nomme cette conception « holo-mouvement » pour signifier à la fois la réalité holographique et le perpétuel changement. Dans ces travaux sur l’électron il montra que celui-ci est en quelque sorte une particule guidée par une conscience de l’univers : non seulement il se comporte comme une particule de matière, telle que les lois de la physique antérieure le définissent, mais en plus il a accès à des informations sur tout le reste de l’univers qui influencent ses comportements. Ces informations lui arrivent quelle que soit la distance, immédiatement et de manière ubiquitaire[24].

    Il avança alors qu’un ordre caché pouvait être présent dans ce qui paraissait aléatoire et développa le concept de la coexistence d’un ordre implicite et d’un ordre explicite. La réalité première et fondamentale, bien que le plus souvent cachée, est d’ordre implicite alors que la réalité explicite est en quelque sorte la manifestation de la première. Elle est selon Bohm, une manifestation ondulatoire à la surface de l’ordre implicite. Pour faire comprendre cela à un auditoire, le physicien William Keepin prend l’exemple de la télévision. L’ordre implicite représente l’ensemble des programmes pouvant être captés par un téléviseur alors que l’ordre explicite sera le programme qui apparaît à l’écran. On comprend alors que « l’ordre explicite ne manifeste qu’une infime partie de la réalité dans un océan de possibilités, alors que dans l’ordre implicite la totalité de la réalité est présente »[25]. Cette conception, si elle arrive à s’imposer, est fondamentalement critique envers la vision matérialiste et mécaniste de l’univers, puisqu’il existe une réalité même si on ne la voit pas, et ce que l’on perçoit ne peut être qu’une manifestation des multiples possibilités de la réalité.

    La structure holographique de la réalité, reprise dans la théorie du chaos et dans la géométrie fractale a également d’autres conséquences : elle met en lumière que chaque partie contient l’ensemble, non pas au niveau manifeste, mais au niveau de la structure et du processus et donc du potentiel. On retrouverait alors l’affirmation de la célèbre formule hermétique (dont l’étymologie vient d’Hermès) : le microcosme est à l’image du macrocosme et ils partagent la même structure.

    De plus, David Bohm a mis en évidence une constitution tripartite de la réalité : la matière, l’énergie et le sens. Chacun de ces trois principes de base comprend, enveloppe les deux autres, si bien qu’il y a une interpénétration des trois. Le sens représente l’ordre implicite, alors que la matière et l’énergie participent de l’ordre explicite. Le sens s’introduit de façon décisive, au même titre que la matière et l’énergie. Le sens serait-il la partie cachée de la célèbre formule d’Einstein liant matière et énergie ? Cette conception tripartite et non duelle de la réalité a des conséquences physiques et morales notables, qui modifient profondément la perception actuelle quantitative et matérialiste de la réalité. Cela révèle que chaque petit microcosme humain peut interagir avec la réalité implicite et la modifier. Ce qui est une autre manière d’agir sur l’ordre explicite. La puissance de l’esprit devient alors une réalité et les responsabilités ne peuvent se diluer : elles sont réelles et efficientes au niveau de chaque individualité consciente.

    Si ce paradigme s’impose, au niveau des consciences individuelles, et si chacun en tire les conséquences, les grandes stratégies de masse deviendront inefficaces. On comprend alors pourquoi l’ancien paradigme de la science mécaniste, quantitative, causale et matérialiste tarde à s’effacer au profit de celui-ci : il sert à merveille les intentions des groupes commerciaux qui ne voient en chacun qu’une unité de consommation malléable à séduire et non point une unité de conscience libre et responsable. La prise de conscience de la réelle efficacité d’une liberté individuelle pourrait conforter les individus dans leurs choix et constituer une avancée décisive de la conscience collective.

    L’unicité de la vie

    Selon cette nouvelle vision du monde, tout est Vie, de l’infiniment petit à l’infiniment grand, de l’électron de l’atome jusqu’aux planètes, étoiles et galaxies. Les planètes sont des êtres vivants (des logos selon une formule consacrée), doués de conscience, qui abritent des hiérarchies de vies connaissables, même si nous ne les connaissons pas encore. Autant dire que cette révolution de paradigme dépasse et de loin la révolution copernicienne (lorsqu’il a été question de positionner le Soleil au centre à la place de la Terre), car il ne s’agit pas seulement de changer d’échelle et de considérer qu’au-delà du Soleil existe notre galaxie, puis ensuite des ensembles de galaxie (et introduire une vision galactocentrique, puis intergalactique), mais que chaque objet doué de matière dispose également d’une conscience et donc d’une âme, et peut-être même d’un troisième niveau que Böhm nomme « sens », que d’autres nomment « esprit ». On est alors bien au-delà de ce que la pensée systémique et l’hypothèse Gaïa laissent supposer : ce n’est plus seulement un système, le nôtre, qui est vivant, mais l’univers entier l’est, nous sommes dans un bain de vie, où toute partie interagit avec le tout et a fortiori avec les autres parties.

    Ainsi les astres ont une conscience, une âme, un logos, et par conséquent un langage ; et leur langage, c’est l’astrologie. Dans le Timée, Platon considère que les astres sont « vivants divins et éternels », et sont de véritables « dieux visibles ». L’hypothèse astrologique prend alors tout son sens. Car il ne s’agira plus seulement d’affirmer que les planètes représentent des objets repérables sur lesquels nous projetons nos formations inconscientes que nous avons traduites par des mythes, mais elles ont une vie propre en résonance et en constante inter-relation avec la nôtre, à travers des cycles de temps calculables, scandés par leur révolution respective autour du soleil, ou leur révolution zodiacale et, par ailleurs, ces objets déploient des cycles de relation deux par deux, ce qui donne un nombre de combinaisons cycliques important, comme nous le verrons.

    Les cycles astrologiques

    Dans quelle mesure les grands cycles et inter-cycles planétaires scandent les grandes évolutions de la civilisation, de la culture et de chaque société ? C’est ce que nous allons considérer, notamment en ce qui concerne la France.

    Le premier grand cycle, évident, est celui de la précession des équinoxes[26] qui détermine les ères astrologiques d’une durée de 2160 ans chacune et une Grande Ère de 26 000 ans. Il n’est de secret pour personne que l’ère des Poissons, qui a débuté avec le christianisme, est finissante, que nous sommes peut-être même déjà entrés dans l’ère du Verseau, ou sinon que c’est imminent. Pour savoir quand advient l’ère du Verseau, il faut s’accorder sur les dates des précédentes ères.

    Nous verrons comment les Mayas ont contourné le problème de l’origine, en se donnant une date de fin ou de grand passage, la fameuse date de 2012. Car les Mayas, dont il ne reste que peu de traces, seulement sur les stèles et monuments, tous leurs textes et codex sacrés ayant été brûlés par les conquistadors espagnols, étaient de prodigieux astronomes et avaient plusieurs calendriers. À côté du calendrier classique, relatant le temps terrestre, à travers les cycles planétaires que nous connaissons, ils avaient un calendrier sacré qui donnait les cycles d’un temps différent du temps de Chronos, le temps de Kairos[27], en quelque sorte, ou temps cosmique, spirituel, de surgissement d’un nouveau rythme d’évolution. Il ne s’agit plus de cycles mais de véritables vagues de temps incluses les unes dans les autres, convergeant toutes vers la mystérieuse date de 2012, et dont les lois de déploiement rejoignent les lois de la physique quantique.

    L’astrologie maya dévoile un concept de temps nouveau, le temps des Intentions cachées qui président à la réalité et l’ordonnancent (le terme « sens » de la nouvelle physique), le temps du Ciel, en quelque sorte, qui nous arrive par vagues dévoilant peu à peu leur dessein. De l’autre côté, l’astrologie occidentale, à travers les cycles de temps, détermine les dates et durées des phases de la manifestation. Soit d’une part, les intentions et le sens de l’histoire collective, de l’autre les étapes de manifestation et de déploiement de celle-ci.

    La formulation du sens, les intentions, les nouvelles valeurs propres à chaque nouvelle période sont données par l’extraordinaire appareil symbolique que tisse la connaissance astrologique depuis l’aube de l’humanité, et qui est encore comme en sommeil tant elle a été négligée, sans jamais pourtant être mise en défaut ou invalidée. Il est temps de les réveiller ! C’est l’intention de cet ouvrage, qui explorera tout particulièrement la destinée de la France.

    2

    Les grands cycles de civilisation

    Civilisations, symbolique et paradigme

    Les civilisations marquent des moments phares dans l’évolution de la conscience collective. Nous les considérons comme des systèmes vivants avec un début ou une naissance, une croissance ou une évolution, puis une régression ou une involution, et enfin une fin. Elles sont mortelles, mais elles laissent des traces de leur sépulture partout sur Terre, sous la forme de monuments, alignements de pierres, temples, églises, stèles, etc. Ces vestiges sont porteurs de symboles, ou sont eux-mêmes des symboles, dont beaucoup restent encore à déchiffrer. Un symbole est muet tant qu’il n’est pas déchiffré, à l’image du Sphinx qui est le symbole même du secret. Tant qu’aucun humain n’a pris conscience de ce qu’il signifiait, le symbole reste en potentialité, mais dès qu’il est déchiffré, il devient une réalité, qui se dévoile à notre conscience et la fait évoluer. À travers diverses sciences : histoire, histoire des religions, histoire de l’art, philosophie, philologie, archéologie, anthropologie… on ausculte la manière dont les Anciens se représentaient et honoraient leurs Dieux, quelle était leur vision du monde et de leur futur, et en même temps comment ils vivaient. Mais il existe un tronc commun, la symbolique, véritable art sacré, qui relie l’humanité aux réalités premières, essentielles, desquelles tout procède, et d’où tout découle, même si on n’en a pas conscience.

    Parmi cette symbolique, existe tout un appareil complet et structuré qui constitue le langage même de l’astrologie pour comprendre et déchiffrer le monde. Il n’a cessé de s’enrichir sans jamais être invalidé. Car le symbole relève de l’axe paradigmatique[28] des signifiés et peut être interprété de multiples manières à travers les époques et les civilisations, empruntant différents signifiants, sans jamais renier sa couleur originelle ni perdre le lien vivant avec sa signification première. De purement linguistiques, signifiants et signifiés sont devenus des concepts psychanalytiques dont l’astrologie permet une représentation géométrique tout à fait intéressante à travers la croix, dans laquelle l’axe paradigmatique des signifiés serait la verticale et l’axe syntagmatique des signifiants l’horizontale. Par ailleurs ce terme de paradigme a une autre acception tout à fait intéressante qui est au cœur de notre sujet : il qualifie le système de représentations dominant à une époque donnée au niveau de la culture et des sciences qui sous-tend toutes les visions de la réalité. Comme le souligne Marc Luyckx Ghisi dans son ouvrage Surgissement d’un nouveau monde[29], le terme allemand de weltanschauung, vision du monde, serait plus juste et plus approprié car il a le mérite de donner une direction, de proposer d’emblée, comme son nom l’indique, une vision. En bref, il a le mérite de montrer la direction sur la verticale sans se réduire à quelque horizontale.

    Une vision du monde, chaque époque en propose une qui domine et disqualifie les autres systèmes de valeurs. L’astrologie permet à la fois de définir des époques, à travers la loi des cycles, et de les qualifier à travers toute sa palette symbolique. La première cyclicité évidente est celle des ères.

    La cyclicité : les ères et la grande année platonicienne

    La période dite historique est trop courte encore, par rapport à la préhistoire, et à toute l’histoire de l’homme dans l’évolution, pour que la perspective cyclique saute aux yeux comme une évidence. Cependant, la répartition en ères astrologiques était connue des civilisations anciennes, en Mésopotamie et en Égypte, à telle enseigne que lors des changements d’ères, elles détruisaient les symboles de l’ancien cycle pour ériger ceux du nouveau. Le taureau de Babylone n’est rien d’autre que le symbole de l’ère du Taureau et les fameux béliers du temple de Karnak à Louxor, en Égypte, signent la date à laquelle ils ont été érigés, au début de l’ère du Bélier, environ 2000 ans avant J.-C.

    L’ère se détermine astronomiquement à partir de ce que nous appelons le cycle de précession des équinoxes, à savoir que chaque année lorsque le soleil franchit l’équateur et que survient l’équinoxe de printemps, la Terre, qui suit une orbite régulière autour du Soleil, ne se retrouve pas au même point de cette orbite que l’année précédente, mais légèrement en avant (d’où le terme de « précession »). Ce point, dit point vernal, se décale progressivement de manière rétrograde sur cette orbite, d’un degré tous les 72 ans, et finit par traverser les 30 degrés d’un signe du zodiaque en 2160 ans. Cette durée détermine une ère qui est caractérisée par la constellation du zodiaque traversée par le point vernal, et 12 ères de 2160 ans constituent une grande année sidérale de 25 920 ans, évoquée par Platon et les Pythagoriciens, et nommée Grande année platonicienne. La cause de ce phénomène de précession des équinoxes qui est observé et calculé depuis longtemps[30], est maintenant expliquée scientifiquement : le mouvement de toupie de la terre, qui tourne sur elle-même tout en se déplaçant sur son orbite solaire, la ralentit légèrement dans sa trajectoire et l’amène à ne pas arriver au même endroit de son orbite chaque année, au moment de l’équinoxe de printemps.

    Pour établir avec certitude la succession des ères, il faut s’entendre sur le point de départ. Nous disposons essentiellement des observations de l’astronome grec Hipparque (-190 à -120), repris par Ptolémée trois siècles plus tard, et qui donne une disposition des 12 signes dans les 360° du zodiaque en parfaite adéquation avec les constellations célestes du même nom, telles qu’elles étaient positionnées dans le ciel lorsqu’il les a observées. Cela nous permet de déterminer un point zéro démarrant une nouvelle ère de 2160 ans, celle des Poissons, et une grande année de 25 920 ans. Mais quelle année prendre entre -190 et -120 ? Pour faire un compte rond nous prendrons -160, lorsqu’Hipparque avait 30 ans, ce qui nous permet de considérer que l’ère des Poissons aurait débuté 160 ans avant la naissance de Jésus-Christ et que l’ère du Verseau débute de ce fait pile en l’an 2000. Bien entendu une ère ne débute pas comme une année, à 0 heure. La vision de la nouvelle ère travaille l’avant-garde de l’humanité bien avant la fin de celle qui est en cours, et celle-ci met du temps à disparaître tant une majorité d’humains restent accrochés à ses valeurs déclinantes. Les périodes de changement d’ère, qui peuvent prendre plusieurs siècles, sont houleuses et difficiles, et le monde traverse ce que l’on nomme une crise majeure. Malheureusement ces repères essentiels sont à ce jour perdus et nul ne souhaite s’y référer à moins d’accepter de remettre l’astrologie dans le giron des sciences et des connaissances. Ce que l’ère du Verseau, symbole par excellence de l’astrologie, fera émerger assurément tôt ou tard. Mais pour le moment les convulsions de l’ère des Poissons finissante, marquée par un rationalisme étouffant et exclusif, disqualifient tout mode de pensée alternatif et freinent l’émergence des valeurs de ce nouveau paradigme Verseau.

    Il est dommage que nos sociétés se privent d’une telle perspective qu’une rapide évocation des ères précédentes, depuis la préhistoire jusqu’à l’Antiquité, suffit à valider.

    L’ère du Cancer de -8900 à -6640 :

    l’homme se sédentarise

    À partir de -9000 débute le néolithique, âge de la pierre polie. Des groupes humains commencent à domestiquer des moutons et des chèvres, de même que des plantes, pour passer graduellement d’une économie de chasseurs-cueilleurs à une économie de production, d’éleveurs et d’agriculteurs, et commencent ainsi à se sédentariser. Des constructions durables en torchis ou en pierre remplacent les huttes de peaux des chasseurs-cueilleurs, et se regroupent en village[31].

    Symbolisme du Cancer : l’humanité, l’homme s’éveille à ce qui est autour de lui, la famille, le foyer, la maison, la domesticité, la conscience de masse (par opposition à la conscience de soi qui, à ce stade, n’est pas encore advenue), la « porte des hommes », la naissance, l’entrée en incarnation.

    Nota : l’invention de l’arc et de la flèche. Selon les sources, l’arc et la flèche auraient fait leur apparition vers -10 000 ans, mais peut-être plus tôt, entre -15 000 ans et -10 000 ans. Soit juste avant l’ère des Gémeaux (opposé au Sagittaire), ce qui serait cohérent. Ou peut-être, bien antérieurement, ce qui correspondrait aux ères du Lion, voire de la Vierge. Si l’invention de l’arc correspondait à l’ère du Sagittaire, elle remonterait entre -22 000 à -20 000 ans.

    « L’invention de l’arc et de la flèche a eu autant d’importance pour l’homme préhistorique que l’invention de l’arme nucléaire pour l’homme moderne. »[32]

    La comparaison est peut-être osée mais nous parle d’un saut déterminant dans l’évolution de l’humanité. Tout comme l’arme nucléaire, la flèche a malheureusement été autant utilisée contre les autres hommes que pour se procurer du gibier plus aisément.

    L’ère des Gémeaux de -6640 à -4480 :

    des connaissances venues du Ciel

    Début de la civilisation sumérienne, par le lent développement des cités entre le Tigre et l’Euphrate, avec leurs différentes dynasties. L’emploi de l’arc et de la flèche se généralise sur le continent européen. La céramique s’établit définitivement à partir de la Syrie et gagne progressivement l’ensemble de l’Europe à travers deux courants de population, l’un danubien, vers le nord-ouest (culture rubanée) et l’autre vers le sud-ouest, sur le pourtour méditerranéen (culture cardiale[33]), ce qui permet de dater les migrations de population, d’est en ouest, qui sont nombreuses.

    Symbolique des Gémeaux : la circulation de la pensée et de la culture, les échanges, les déplacements, le commerce ; la différentiation entre moi et l’autre, en même temps que l’acceptation de la similitude (la fraternité), l’intégration entre l’âme et le corps ; les jumeaux : Castor et Pollux, frères de la belle Hélène, humain pour le premier et divin pour le second ; les enfants d’Adam et Ève, frères ennemis, Abel[34] et Caïn, Abel le berger et Caïn l’agriculteur, symboles de la lutte entre les nomades et les sédentaires, du long parcours de la traversée du règne humain entre l’état animal et l’état divin, et du parcours mouvementé de la civilisation.

    Les premières traces d’écriture remontent à l’ère du Taureau, vers -3200 ans mais il est certain qu’elle a été pensée et préparée bien auparavant, dans l’ère des Gémeaux, et que sans doute elle y est apparue même s’il n’en reste pas de traces tangibles à ce jour, car les Gémeaux sont le signe de la pensée, de la reconnaissance de la dualité et donc de la conscience et de la mobilité mentale. C’est bien dans cette ère que sont nées les premières civilisations dites des cités, regroupement humain cohérent et organisé autour d’un pouvoir royal et sacerdotal (le Sagittaire, signe opposé et complémentaire, situé dans le même axe, et dont le symbole est la flèche), s’organisant pour des projets collectifs comme faire parvenir l’eau dans les villes. Dans leurs fameuses ziggourats, ancêtres des pyramides, ils observaient le Ciel et ses lois, pour créer les premiers calendriers et développer des sciences comme la médecine et l’astronomie-astrologie (longtemps sœurs jumelles avant de devenir ennemies). Dès sa création l’astrologie s’est positionnée comme la science du parcours évolutif de la conscience humaine à travers les douze secteurs du zodiaque, comme l’atteste un des plus vieux textes connus de l’humanité, l’Epopée de Gilgamesh (roi d’Uruk dans le troisième millénaire avant J.-C.), elle-même source de la fameuse œuvre d’Homère Les 12 travaux d’Hercule, écrite un millénaire plus tard.

    L’ère du Taureau de -4480 à -2320 :

    les civilisations de la déesse-Mère

    La civilisation de Sumer continue à se développer à travers des cités de plus en plus rayonnantes, fondées sur des dynasties successives consignées avec précision, mais des cités néanmoins rivales (toujours les frères ennemis de la symbolique Gémeaux) qui ont nom : Eridour, Our, Ourouk, El-Obéïd… La civilisation sumérienne a-t-elle essaimé vers l’Égypte ? Ou bien la civilisation égyptienne remonte-t-elle bien plus en amont que ne l’acceptent aujourd’hui les égyptologues ? Toujours est-il qu’après une période prédynastique qu’on date du quatrième millénaire avant Jésus-Christ, les traces de la première dynastie remontent à -3150 environ[35] et l’écriture y est aussi présente à travers les premiers hiéroglyphes. Les deux parties de l’Égypte, la Haute et la Basse, jusqu’alors divisées (les Gémeaux, encore !) se trouvent réunifiées par le mythique roi Ménès (qui n’a pas encore pris le nom de pharaon). L’incomparable civilisation égyptienne se développe durant trois millénaires (c’est-à-dire qu’elle prend sa source dans l’ère du Taureau et se termine avec l’ère du Bélier), regroupant plusieurs peuples en un seul état, développant à la fois une richesse agricole le long des rives du Nil fertilisées par les crues, une magnificence culturelle inégalée à travers l’architecture et des arts rituels et funéraires, et une haute vision morale, politique et spirituelle. Des mastabas d’Abydos, vers la pyramide à degré de Djoser à Saqqarah, jusqu’aux fameuses pyramides de Giseh, veillées par l’énigmatique Sphinx, « plusieurs siècles nous contemplent » comme le dira Napoléon. Mais combien de siècles ? Le Sphinx, et avec lui les grandes pyramides, au lieu de dater des pharaons de la troisième dynastie comme Khéops ou Khephren (-2500 av. J.-C.), remonte-t-il à une civilisation rescapée de l’Atlantide et correspondant, comme sa symbolique (lion à tête humaine) semble nous le suggérer, à l’ère du Lion, soit 12 à 10 millénaires avant J.-C. ? Certains voyants comme Edgar Cayce, et des chercheurs d’avant-garde le risquent.

    Il n’y a pas que la civilisation égyptienne qui se développe dans cette ère du Taureau : notons la civilisation minoenne qui a vu le jour dans l’Île de Crète vers 2700 ans av. J.-C. (et jusque vers -1200) et qui porte le nom du légendaire roi Minos. Minos est né des amours de Zeus et d’Europe qu’il a enlevée puis violée, alors qu’il s’est déguisé en magnifique Taureau blanc. Comme à son habitude Zeus se déguise pour séduire les nombreuses femmes qui le charment et pour échapper à la jalousie de son épouse Héra. Europe est cette fois une princesse phénicienne, fille du roi de Tyr. Qu’elle ait depuis prêté le nom à notre

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