Découvrez des millions d'e-books, de livres audio et bien plus encore avec un essai gratuit

Seulement $11.99/mois après la période d'essai. Annulez à tout moment.

Le prix de la jeunesse: Roman
Le prix de la jeunesse: Roman
Le prix de la jeunesse: Roman
Livre électronique315 pages3 heures

Le prix de la jeunesse: Roman

Évaluation : 0 sur 5 étoiles

()

Lire l'aperçu

À propos de ce livre électronique

Sans trop réfléchir, Laura prend la décision de participer à une expérience scientifique qui doit la ramener à l’âge de vingt-cinq ans et lui permettre de vivre une nouvelle jeunesse. 
Tout bascule lorsque l’expérience dérape. Laura a dix-sept ans et doit retourner au lycée. 
L’organisation responsable, sous prétexte de créer un nouvel ordre mondial, décide de contrôler faits et gestes des humains et de toutes les machines. Sur ordre de son fondateur, Laura sera leur égérie. 
Dans ce thriller technologique, Laura découvrira les applications les plus folles que permettent les avancées scientifiques actuelles. Armée d’une puce implantée dans son cerveau, parviendra-t-elle à sauver ses amis, sa famille et l’humanité tout entière ?

« Entre humour et suspense, Alix Partam entraîne ses lecteurs dans un futur inquiétant par sa plausibilité et pose les questions existentielles de ce qui fait notre humanité. »

À PROPOS DE L'AUTEURE

Titulaire d’un master en gestion d’entreprise, Alix Partam se consacre corps et âme à ses deux passions, l’écriture et la peinture.
LangueFrançais
Date de sortie1 juin 2020
ISBN9791037708304
Le prix de la jeunesse: Roman

Auteurs associés

Lié à Le prix de la jeunesse

Livres électroniques liés

Science-fiction pour vous

Voir plus

Articles associés

Catégories liées

Avis sur Le prix de la jeunesse

Évaluation : 0 sur 5 étoiles
0 évaluation

0 notation0 avis

Qu'avez-vous pensé ?

Appuyer pour évaluer

L'avis doit comporter au moins 10 mots

    Aperçu du livre

    Le prix de la jeunesse - Alix Partam

    Au siège de l’organisation à Bruxelles

    Dans un endroit secret ou les responsables d’une organisation tout aussi secrète se rassemblent pour discuter de leur projet de changer le monde, Bart Jones observe les faits et gestes de Laura sur les nombreux écrans tapissant le mur de la pièce dans laquelle il est installé.

    Un café à la main, le septième depuis qu’il a pris son service, il guette impatiemment l’arrivée de son remplaçant. Sa femme et ses enfants l’attendent à la maison pour fêter l’anniversaire du petit dernier, Raphaël, et il ne veut surtout pas arriver en retard.

    Pour gagner du temps, il commence à écrire son rapport de la matinée : Laura, bien qu’assez stressée par son entrée au lycée, semble gérer la situation de manière satisfaisante.

    École de l’Europe

    Arrivés au lycée, la cacophonie est totale. Il y a des groupes d’étudiants éparpillés dans le parc de l’école en attente de la fameuse sonnerie indiquant le début des cours. Maxime est directement accueilli par ses copains et ses groupies.

    — Je vous présente ma cousine Laura. Elle va suivre les cours avec nous cette année.

    — Salut Laura, dit Chris, d’où viens-tu ?

    Oups, je n’avais pas préparé ça.

    Maxime me regarde bouche bée, comme si je venais d’atterrir de la lune. Ça me fait bien rire intérieurement. Voilà pour la popularité ! J’espère avoir gagné quelques points.

    — Trop stylé ! J’adore New York et j’y pars cet été, tu pourras me donner des tuyaux sur les endroits branchés et peut-être même l’adresse de tes copines, me demande Chris, un des copains de Max qui, heureusement, ne me reconnaît pas. C’est fou, l’effet que peut avoir une cure de rajeunissement !

    — C’est ça, compte là-dessus, dis-je en riant.

    La sonnerie se met à hurler. Fin de la conversation.

    Je ne suis pas les mêmes cours que Max. Il n’y a qu’anglais et philo que nous avons en commun. On va bien s’amuser vu son super accent en anglais et ses prises de positions tranchées sur la société en général. Nos débats familiaux vont se transposer à l’école. Je ris déjà !

    Je crois avoir réussi le test de l’entrée au lycée. Il faut dire que cela fait environ un mois que je m’entraîne avec mes « cousins ». Si le processus de rajeunissement de mon corps, bien que trop important, a été relativement simple à gérer, il n’a pas été aussi facile de me faire passer, de manière crédible, pour une adolescente de dix-sept ans. Mes enfants, dans un premier temps, quelque peu perturbés par la situation s’étaient pris au jeu et m’avaient appris le vocabulaire et les codes indispensables à maîtriser pour survivre dans ce nouvel environnement.

    Le pas de la porte du cours de math à peine franchi, je suis attaquée.

    — Tu t’imagines que parce que tu es nouvelle et que tu viens de New York, tu vas faire la loi ?

    Cheveux noirs, manteau noir, bottines noires et yeux de vampire sanguinaire, la propriétaire de la voix ressemble à une sorcière gothique. Elle fait peur à voir. Je devine que c’est la fameuse Amanda. Max m’en parle depuis la troisième et je dois dire qu’il n’a pas du tout exagéré.

    — Pas de panique, mon seul but cette année est de réussir à finir l’école et partir loin d’ici.

    — Je t’ai à l’œil.

    C’est ça et ne me perds surtout pas de vue…

    — T’inquiète, elle est comme ça avec tout le monde. Elle impressionne au premier abord mais elle n’a jamais mordu personne. Je suis Spike et toi tu es Laura de New York, pas vrai ?

    Ce garçon est trop mignon avec son sourire contagieux, ses cheveux noirs, ses muscles et ses yeux bleus !

    — Les nouvelles vont vite, dis-je en riant. Oui, je suis Laura. Enchantée de faire ta connaissance Spike.

    — Mais… tout le plaisir est pour moi !

    Quel charmeur !

    — Ce midi, on peut s’inscrire à différentes activités. Tu as déjà une idée de ce qui t’intéresserait ?

    — Oui, je voudrais faire quelque chose pour la défense des intérêts écologiques au niveau de l’Europe. Et toi ?

    — Pour l’écologie et l’Europe, il y a déjà un groupe qui existe. J’en suis le président. Notre nom est ÉQUILIBRE. Nous défendons à la fois l’équilibre écologique, culturel et financier.

    — Je suis super impressionnée.

    Ses yeux brillent de plaisir. Son sourcil droit se relève et sa fossette se creuse. Il croit que je le drague ! J’ai peut-être été un peu trop enthousiaste…

    — J’espère bien, répond-il en riant. Et sinon, tu fais du sport ?

    — Je cours tous les jours et je pratique les arts martiaux.

    — Intéressant, ajoute-t-il, intrigué.

    Voilà une journée qui commence bien. J’ai déjà un ami me dis-je quand le prof de math entre en classe.

    Hôpital Genebo

    Le soleil brille généreusement à travers les vitres de la salle d’accueil. Carrelages blancs au mur, linoléum gris au sol, la salle où on se réunit entre « nouveaux jeunes » ne brille pas par sa personnalité ni son originalité.

    — Salut, comment s’est passée ta première semaine de lycée ? me demande Shayna, grande fille brune athlétique.

    — J’ai survécu !

    — Quoi, rien de mieux que ça ? Moi j’ai adoré. Ça n’a plus rien à voir avec ce que j’ai connu. Les jeunes ont pris le pouvoir, tout est « digital », on pense plus à s’amuser qu’à être le premier ou la première de classe, les sorties de ouf n’arrêtent pas ! Je veux avoir dix-sept ans pour l’éternité !!!

    — Eh bien, ça t’a super bien réussi, on dirait. Et y aurait-il un beau jeune homme derrière autant d’enthousiasme ?

    — Un beau jeune homme non, une multitude de beaux jeunes hommes qui ne demandent pas d’engagement et qui ne pensent qu’à notre plaisir mutuel. Je revis, dit-elle avec un énorme sourire sur les lèvres. Et de ton côté ?

    — J’ai rencontré un type très sympa qui, en plus, ressemble à une gravure de mode. Il milite pour l’écologie et la défense de la nature. Il est sportif aussi et puis il me plaît beaucoup, dis-je en rougissant.

    — N’oublie pas qu’il nous est strictement interdit de tomber amoureuses et de nouer des relations à long terme. Uniquement des relations pas sérieuses et de courtes durées.

    — Je sais, je sais. Ce ne serait pas éthique…

    Nous avons immédiatement sympathisé, Shayna et moi. Il faut dire que nous avons subi le même choc : elle aussi, a un fils de son âge. Nous nous sommes inscrites dans le même club de sport. Pas dans la même école, le règlement l’interdit formellement ! Pour des raisons d’objectivité de l’expérience, chacune d’entre nous doit fréquenter un établissement scolaire différent.

    Toutes les deux semaines, je me rends à l’hôpital pour vérifier mon état et pour faire des prélèvements. Les médecins qui n’ont toujours pas compris la raison de la régression trop importante de mon âge me font une série impressionnante d’examens. Pas drôle…

    Et comme ils sont inquiets pour leurs cobayes, nous « bénéficions » d’un suivi psychologique sous forme de thérapie de groupe pour nous aider à gérer le décalage entre notre âge physique et notre âge mental.

    Notre groupe est composé de douze filles. Pour certaines, le test a parfaitement réussi mais d’autres ont régressé de manière plus importante. Avec Shayna, nous sommes les plus jeunes. Ce qui pose le plus de problèmes car nous ne sommes pas majeures et donc légalement plus en mesure de prendre des décisions. Trois autres filles ont vingt-et-un ans, une vingt-deux ans et les six « heureuses » ont atteint l’âge espéré de vingt-cinq ans.

    Pourquoi uniquement des filles ? Pour l’objectivité de l’expérience ! Et aussi parce que les médecins veulent éviter à tout prix les idylles entre testés ainsi que tout risque de naissance entre « jeunes vieux »…

    Louise, vingt-cinq ans, très sympa, psychologue dans sa vie d’avant, choisit ce moment pour nous rejoindre. Dans sa nouvelle vie, elle a opté pour la carrière de journaliste. Elle pourra être au top de l’info et voyager aux quatre coins de la planète. Grâce à elle, et ses nombreux contacts, je vais bientôt recevoir ma nouvelle voiture : une voiture qui roule toute seule, sans conducteur !

    — Salut Laura, salut Shayna, comment ça va les ados ? nous dit Louise.

    — Ça va ! Plutôt que te moquer de nous, tu pourrais essayer de nous rendre la vie plus cool, non ? répond Shayna.

    — Mais c’est ce que je fais, dit-elle. J’ai trouvé une magnifique voiture pour Laura et pour vous deux j’aiiiiiiii…

    — Quoi, quoi ? Dis-nous ce que tu as, dis-je tout excitée.

    — J’ai deux places pour assister à un concert de Coldplay

    — Yeaaaaaa, t’es la meilleure Louise. Après ça, tu peux me demander ce que tu veux.

    — Méfie-toi, j’ai plein d’idées !

    — Nous allons commencer la séance dans cinq minutes, hurle Janice.

    Janice Biongo, notre psychologue attitrée, est chargée de gérer nos problèmes psychologiques.

    Je n’ai rien à reprocher à cette grande jeune femme, mince, belle et sûre d’elle si ce n’est son attitude très paternaliste. Elle nous traite comme des gamines alors qu’en fait, nous sommes toutes plus âgées qu’elle.

    Toute sa vie se résume à son boulot et à son implication dans l’organisation. Elle ne conçoit même pas que nous puissions ne pas respecter les règles émises pour l’expérience et que nous avons toutes, nous rappelle-t-elle, signées volontairement.

    Bref, le genre de personne que j’adore…

    — Allons, allons, venez vous asseoir. Alors, Laura, raconte-nous ta rentrée.

    Oui, Madame, me dis-je, exaspérée.

    Et la séance commence…

    École de l’Europe

    J’ai peut-être foncé trop vite dans l’aventure de cette nouvelle jeunesse. La prof de géographie nous explique que nous sommes déjà 7,7 milliards d’humains aujourd’hui et serons 9,7 milliards en 2050. Que se passera-t-il si mon expérience est un succès ? Quelle sera la durée de vie autorisée de tous ces gens de vingt-cinq ans ? Faudra-t-il déterminer un âge réel limité ? Et puis quoi ? On tue les personnes ayant atteint la limite ? On en fait des pièces détachées ? Et comment nourrir tout ce monde ? 

    J’ai la tête qui tourne.

    La prof nous explique que notre premier travail de groupe portera sur la surpopulation mondiale. Ça tombe bien !

    Je suis sur un nuage rien qu’à l’idée de travailler avec le beau Spike.

    Si je me rappelle bien ce que m’a dit Max, Spike est arrivé à l’école il y a seulement quelques mois et s’est tout de suite intégré dans la classe. Il est sportif et intelligent. Il pourrait se sentir supérieur vu sa grande popularité or il parle avec tout le monde, aide tous ceux qui le lui demandent, prodigue des conseils avisés. Bref, le gendre idéal.

    C’est drôle, ça a collé directement entre nous. Comme si on se connaissait depuis longtemps. Je n’ai jamais ressenti une telle proximité avec quelqu’un que je viens de rencontrer. Je sens que je vais me plaire dans cette école.

    Une sonnerie stridente me sort de mes réflexions. Je chasse toute préoccupation de mon esprit et me dirige vers la cantine.

    Sur le chemin, je remarque une reproduction d’une de mes peintures préférées d’Edward Hopper, « Nighthawks ». On y sent la solitude des personnages enfermés dans un bar la nuit.

    Dans ma vie de femme de quarante-cinq ans, je suis peintre. Heureusement, dans ce métier, quasi tout peut se faire à distance. Hormis les vernissages où il est de bon ton de pouvoir rencontrer l’artiste, le reste des transactions se fait via les galeries. Il faudra juste attendre que ma situation se soit éclaircie avant ma prochaine expo. Ou bien, il faudra que les maquilleuses arrivent à me vieillir suffisamment. C’est le monde à l’envers…

    Arrivée à la cantine je retrouve Spike qui m’accueille d’un sourire Pepsodent. Mmmm de plus en plus séduisant… Ceci dit, quel pourrait être l’avenir d’un garçon de dix-huit ans et d’une femme de quarante-cinq ans, même si elle en paraît dix-sept ? Pensons à autre chose. Je veux être positive et profiter à fond de tous les moments que m’offre cette nouvelle jeunesse.

    — Tu as faim ? me demande Spike.

    — Très.

    — Viens, me dit-il en m’entraînant vers la cantine.

    Je ne peux m’empêcher de penser que de mon temps, ce n’était pas comme ça. Oups, voilà que je m’exprime comme une petite vieille maintenant. L’espace est découpé en deux parties : la partie service où on peut commander ses plats via une série d’ordinateurs et la salle où sont déjà installés une multitude d’étudiants.

    J’éclate de rire ce qui me vaut un regard amusé.

    — L’ordinateur te reconnaît et tu as accès au menu, poursuit-il d’un ton plus sérieux.

    Les repas proposés sont plus alléchants les uns que les autres. Ça va du traditionnel hamburger jusqu’aux filets de turbo aux girolles et son émulsion d’huile d’olive de Provence. Il y en a pour tous les goûts. J’en ai l’eau à la bouche.

    — Tu choisis selon tes envies, ensuite tu sélectionnes la table à laquelle tu veux t’installer. À côté de moi, dit-il en souriant, je ne vais pas laisser une demoiselle en détresse.

    — Je vous remercie, noble chevalier !

    — Lorsque tu arriveras à table, ton repas t’y attendra.

    — C’est vraiment efficace, dis-je abasourdie.

    La salle est partagée en plusieurs espaces : devant une large baie vitrée, des tables hautes avec tabourets, plus loin, des tables basses avec fauteuils Hi Tech. Il est possible d’y profiter de massages, d’un accès à internet et de regarder la télé dans toutes les langues. Une troisième ambiance est créée par des tables de dimensions plus traditionnelles pouvant se joindre pour former un écran géant. C’est impressionnant.

    Comme c’est la première fois que je mange ici, je vérifie la teneur chimique et les calories de chacun des aliments. Mon spectroscope, capteur moléculaire miniature intégré dans ma puce me permet d’analyser de façon instantanée la composition de tout ce qui se trouve autour de moi, aliments, plantes, médicaments, liquides…

    Je suis un peu stressée par cette puce implantée dans mon cerveau. Grâce à elle, je peux gérer les objets connectés rien qu’en y pensant et visualiser les informations d’internet sur un écran virtuel que moi seule peux voir. Je peux aussi lire mes mails, voir des films et prendre des photos. Tout ça sans smartphone. C’est très pratique.

    Chez Laura

    Je secoue mon parapluie et retire mes bottes trempées sur le paillasson « bienvenue chez nous ».

    De grosses gouttes martèlent les fenêtres du salon. Le temps s’est assombri. Vive la Belgique !

    — Salut tout le monde !

    Pas de réponse, évidemment…

    Max joue à la Playstation. Hugo, quinze ans, et Chloé, dix ans, sont chacun dans leur chambre. Ces deux la font la paire. Ils se disputent tout le temps mais au fond, ils s’adorent.

    Ils ont un peu de mal à saisir la situation car passer d’une mère plus ou moins normale même si, comme dit Hugo, tous les artistes sont des gens bizarres, à une mère de dix-sept ans est un peu perturbant. Surtout si ladite mère se retrouve dans la même école qu’eux et qu’ils doivent l’appeler Laura.

    Nous sommes quatre à la maison. Le papa de ces charmants enfants étant parti en voyage pour un temps illimité il y a dix ans déjà. Sans avertissement. Un beau matin, je me suis levée et il s’était envolé. Le seul souvenir de son passage dans notre vie : un vieux train électrique qui ne fonctionnait plus, parfait symbole de l’état de notre relation.

    Le parrain des enfants, Martin, remplace tant bien que mal la figure du père. Ce pompier volontaire au grand cœur y met corps et âme. En tout bien tout honneur, bien sûr !

    Les enfants l’adorent et je dois dire que moi aussi. Heureusement qu’il est là car, pour l’instant, c’est l’adulte de la maison en quelque sorte !

    — Où êtes-vous ???

    — Je suis dans ma chambre, répond Hugo. Pas besoin d’hurler comme ça !

    Super, il est de nouveau de bonne humeur…

    — Chloé, où es-tu ?

    À l’étage résonne une voix tonitruante imitant Shakira. Je me rapproche de plus en plus de ce vacarme assourdissant et me glisse doucement dans ma salle de bain. Les yeux humides, j’admire Chloé, devant le miroir, déguisée en Shakira, un micro en main. Blonde avec de longs cheveux en cascade sur les épaules, elle secoue sauvagement la tête en rythme avec les paroles. Quel spectacle ! Sa beauté exceptionnelle la fait ressembler à son idole. Ça ne lui monte pas à la tête. J’ai tellement de chance ! Tout le monde l’adore. Sauf ses frères bien sûr ! La gorge un peu serrée, je réalise qu’elle grandit tellement vite. Bientôt, ce sera une adolescente et elle me présentera son premier amoureux.

    — Que fais-tu, ma chérie ?

    — Aaaah ! hurle-t-elle. Elle est rouge tomate et me regarde, gênée.

    — Tu fais tellement de bruit que tu te laisses surprendre !

    — Oui, c’est sûr. Je répète pour faire un spectacle à l’école.

    — C’est pour quand ?

    — Dans trois semaines, tu viendras voir ?

    — Bien sûr que je viendrai et je hurlerai à tue-tête pour t’encourager et j’emmènerai mes copines aussi.

    — Oh non, c’est la honte quand les parents hurlent dans la salle.

    — Oui mais là, je ne joue plus au parent mais à ta cousine super cool qui viendra t’encourager sur scène.

    Pendant que Chloé poursuit sa répétition, je me réfugie dans ma chambre. Tôt demain matin, je rencontre le chef de la mission scientifique à l’hôpital. Normalement, les « cobayes » ne le rencontrent pas personnellement mais étant donné que, dans mon cas, les choses ne se sont pas passées comme prévu, j’ai droit au grand jeu. Comme si ça allait changer quoi que ce soit… J’espère au moins que la situation ne va pas empirer. Je ne voudrais pas qu’un troisième bras ou un troisième œil me pousse !

    Hôpital Genebo

    Soleil prévu pour les cinq prochains jours. La vie est belle !

    En entrant dans l’hôpital, je suis assaillie par cette odeur de désinfectant typique. Moi qui n’aime ni les médecins, ni les piqûres, ni les odeurs d’hôpitaux, je suis servie…

    J’ai rendez-vous avec le docteur Archibald, chef de la mission scientifique Jeunesse Éternelle.

    Arrivée un peu en avance, je m’installe dans la salle d’attente et sors ma liseuse. Murs blancs, chaises noires en formica, la salle est stérile, déprimante et vide. C’est le moment parfait pour lire tranquillement. Je me trouve vite absorbée par cette histoire de fées et de toute sorte de créatures mythologiques coexistant avec les humains.

    — Mademoiselle Sparks, Mademoiselle Sparks, vous m’entendez ?

    Perdue dans mes réflexions, je n’ai pas entendu le docteur arriver. Je relève la tête.

    Chaussures noires cirées à la perfection, pantalon gris anthracite sous une blouse de labo blanc, le docteur Archibald est l’image même du scientifique obsédé par l’ordre et la netteté. Je parie que derrière ses lunettes très tendance à monture rouge il m’a déjà cataloguée dans une

    Vous aimez cet aperçu ?
    Page 1 sur 1