Provence : Les Sillons du soleil: L'Âme des Peuples
Par Ariane Fornia
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À propos de ce livre électronique
La Provence se joue des frontières. Elle bute sur le Rhône, rebondit sur les Alpes, se déverse dans la mer. Cette radieuse méridionale, où le soleil abrège l’hiver, a toujours semblé être le versant heureux d’une France inquiète. La Provence est pourtant bien autre chose. Elle est culture, traditions, pierres rugueuses et hivers brumeux. L’âme de la Provence est un voyage en soi. Il impose de fixer la montagne Sainte-Victoire et de contempler, haut perchés, les villages forteresses qui disent combien cette terre fut convoitée et parvint à résister. Ce petit livre n’est pas un guide. C’est un décodeur. Il dit ce qu’est la Provence ordinaire comme celle des poètes. Il dit la fécondité de ses sentiers. Parce qu’en Provence, le grain que vous semez, voyageur ou pèlerin, fleurit toujours ensuite dans votre cœur. Un grand récit suivi d’entretiens avec Jean Guyon, André Gabriel et Sandrine Krikorian.
Découvrez un récit ensoleillé sur le versant heureux, résistant et fécond d'une France inquiète, suivi d'entretiens avec Jean Guyon, André Gabriel et Sandrine Krikorian. L'âme de la Provence est déjà un voyage en soi.
EXTRAIT
Mais au-delà du soleil et de l’accent, qu’est-ce qui soude cette Provence si sûre de son identité unique, et avant toute chose, où s’arrête-t-elle ? S’il est difficile de borner avec fermeté une région culturelle, on estime usuellement que la Provence a pour frontières le Rhône à l’ouest, le fleuve Var à l’est et une ligne courant approximativement de Montélimar au lac de Serre-Ponçon au nord. La question des limites historiques de la Provence pourrait être perpétuellement débattue, la province ayant changé mille fois de forme au cours de son histoire tumultueuse. Au nombre de villages perchés, arc-boutés sur leurs remparts fortifiés au sommet des collines d’où on voyait l’ennemi arriver de loin, on comprend quelles luttes ont présidé à la naissance de la Provence. Ces villages, cent fois assiégés, défendus, pris et reconquis, montrent combien les grands de ce monde ont convoité ce Midi béni des dieux, où le soleil abrège l’hiver, où la vigne et l’olivier s’épanouissent, où le Rhône apporte les richesses venues de toute la Méditerranée, jusqu’au cœur des terres. Telle est toute l’ambiguïté de la Provence : on mesure souvent mal la dureté qui sous-tend l’idylle.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Ariane Fornia a grandi en Provence, cette terre qui lui a donné le goût des voyages et des aventures humaines tissées par Pagnol, Giono ou Frédéric Mistral. Son blog, www.itinera-magica.com, est une insatiable promenade littéraire.
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Aperçu du livre
Provence - Ariane Fornia
L’ÂME DES PEUPLES
Une collection dirigée par Richard Werly
Signés par des journalistes écrivains de renom, fins connaisseurs des pays, des métropoles et des régions sur lesquels ils ont choisi d’écrire, les livres de la collection L’âme des peuples ouvrent grandes les portes de l’histoire, des cultures, des religions et des réalités socio-économiques que les guides touristiques ne font qu’entrouvrir.
Écrits avec soin et ponctués d’entretiens avec de grands intellectuels rencontrés sur place, ces riches récits de voyage se veulent le compagnon idéal du lecteur désireux de dépasser les clichés et de se faire une idée juste des destinations visitées.
Une rencontre littéraire intime, enrichissante et remplie d’informations inédites. Parce que pour connaître les peuples, il faut d’abord les comprendre.
Richard Werly est le correspondant pour la France et les affaires européennes du quotidien suisse Le Temps. Précédemment basé à Bruxelles, Genève, Tokyo et Bangkok, il s’est lancé dans l’aventure éditoriale de L’âme des peuples après avoir réalisé combien, en Europe et dans le monde, la compréhension mutuelle et la connaissance des racines culturelles et religieuses ne cessent de reculer sous la pression d’une économie toujours plus globalisée et de crises nouvelles et parfois brutales.
AVANT-PROPOS
Pourquoi la Provence ?
J’ai grandi en Drôme provençale, tout au nord de cette région culturelle mythique dont le seul nom ouvre mille fenêtres sur la lavande, les cigales et l’azur : la Provence. Comme souvent dans les marges des territoires fédérés par un fort sentiment d’identité, mon pays natal défendait bec et ongles son appartenance au Midi. Le Nord de la Drôme avait beau se rattacher au Dauphiné, nous, les Drômois du Sud, les enfants de Grignan, de Nyons ou de Rémuzat, nous savions bien que notre allégeance allait au sud et courait jusqu’aux rives de la Méditerranée.
Mon enfance s’est épanouie dans ces paysages et ces atmosphères que l’imagination collective associe immédiatement à la Provence : les hauts plateaux caillouteux couverts de thym, de romarin et de buissons épineux, les chênes où se réfugient les insectes chanteurs, les lézards courant sur les pierres fendues par les étés brûlants, les océans de lavande au mois de juin et les santons dans la crèche à Noël.
Pour tous ceux qui l’habitent, la Provence relève de l’évidence, et je ne connais aucun natif de ce pays qui ne revendique pas spontanément cette appartenance. Être provençal confère la fierté d’avoir choisi le bon côté de l’hexagone, le côté ensoleillé où la vie est plus douce, et cette certitude se vit tout au long de l’année.
Dès janvier, quand les mimosas entrent en floraison, suivis des amandiers à la mi-février, alors que l’hiver brumeux étouffe le reste du pays jusqu’à fin mars au moins, nous nous voyons rassérénés dans notre conviction d’être élus des dieux. Le dénominateur commun de tous les Provençaux, c’est un sadisme bon enfant devant la météo du 20h, quand on constate que le reste de la France est englué dans la grisaille, alors que chez nous, malgré le froid, le ciel est bleu et rayonnant.
Mais au-delà du soleil et de l’accent, qu’est-ce qui soude cette Provence si sûre de son identité unique, et avant toute chose, où s’arrête-t-elle ? S’il est difficile de borner avec fermeté une région culturelle, on estime usuellement que la Provence a pour frontières le Rhône à l’ouest, le fleuve Var à l’est et une ligne courant approximativement de Montélimar au lac de Serre-Ponçon au nord. La question des limites historiques de la Provence pourrait être perpétuellement débattue, la province ayant changé mille fois de forme au cours de son histoire tumultueuse. Au nombre de villages perchés, arc-boutés sur leurs remparts fortifiés au sommet des collines d’où on voyait l’ennemi arriver de loin, on comprend quelles luttes ont présidé à la naissance de la Provence. Ces villages, cent fois assiégés, défendus, pris et reconquis, montrent combien les grands de ce monde ont convoité ce Midi béni des dieux, où le soleil abrège l’hiver, où la vigne et l’olivier s’épanouissent, où le Rhône apporte les richesses venues de toute la Méditerranée, jusqu’au cœur des terres. Telle est toute l’ambiguïté de la Provence : on mesure souvent mal la dureté qui sous-tend l’idylle.
Cette rudesse est inscrite dans le territoire lui-même, bien moins amène que ce que les cartes postales le laissent supposer.
Pétrarque et la montagne Sainte-Victoire
En dehors de la vallée rhodanienne, des rivages de la Méditerranée et des plaines marécageuses de la Camargue et de la Crau, presque toute la Provence est une terre montagneuse. Elle a ses sommets emblématiques, notamment le Mont Ventoux, géant chauve et pâle où les vents pulvérisent tous les records de vitesse et dont Pétrarque fut le premier à tenter l’ascension. Ou encore la Sainte-Victoire, montagne magique immortalisée mille fois par Cézanne, où la croix de Provence qui la surplombe semble toujours accrocher un rayon de soleil, même au cœur de l’orage. Cette Provence intérieure, celle des Alpes, des Baronnies, du Verdon, des Monts du Vaucluse, des Alpilles et de la montagne de Lure, est glaciale en hiver, battue par les vents, en lutte perpétuelle avec la pente, le gel et les inondations soudaines des rivières capricieuses au milieu des pierriers.
La Provence que j’aime tant est celle des combes et des cailloux, cousue des mille recoins de sa géographie accidentée où les millénaires ont creusé leur sillon patient. Terre calcaire et friable, elle est ravinée par les eaux qui sculptent des gorges innombrables – Nesque, Toulourenc, Eygues, Méouge, Quinson, Loup, Ubaye, pour ne citer que mes préférées, sans oublier le canyon le