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Voyages à Malaga: Récit d'un destin
Voyages à Malaga: Récit d'un destin
Voyages à Malaga: Récit d'un destin
Livre électronique124 pages1 heure

Voyages à Malaga: Récit d'un destin

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À propos de ce livre électronique

Portée par les rêves d'Aurélia, la lumière arrivera à poindre à travers le sombre.

Aurélia est une pensive qui rêve sa vie. Son enfance porte très tôt l’empreinte d’un destin déjà bien marqué. Dans ce parcours fait de fêlures, elle arrive avec force à construire les premières bases de son futur. Elle s’y tient, se maintient puis force le destin à agir en sa faveur. Les liens familiaux sont aussi compliqués que le seront ses engagements. Mais, portée par ses rêves, la lumière arrive à poindre à travers le sombre.
Ce lourd passé familial et conjugal forme le terreau de son histoire.

Découvrez le destin d'une jeune femme pensive qui, malgré un parcours fait de fêlures, parvient avec force à construire les bases de son futur et force le destin à agir en sa faveur.

EXTRAIT

L’homme tient toujours la porte de la sortie et elle, de son côté, sort après un bref signe de tête. Elle feint l’indifférence tout en jonglant avec son émoi. L’air frais et sec la cingle et stoppe quelques secondes les idées qui commençaient à se bousculer. Les images du photographe tournent en spirale : son élégance, son sourire, sa silhouette… Elle se sent un peu plus légère et instinctivement reconsidère le stylo qu’il avait détenu et cela lui renvoie un plaisir insoupçonné.
Ces instants lui appartiennent et seront un doux souvenir à garder. Il y a déjà un peu d’elle et un peu de lui sur cet objet, mais est-ce cela qui organisera une possible suite ?
Elle a souhaité cette rencontre improbable pour être au cœur d’une décision qui n’appartiendrait qu’à elle et c’est nouveau ! Avec ce trop-plein de rêves et si peu de temps pour les réaliser alors qu’elle ne peut compter que sur elle-même…
Un autre raisonnement traverse son esprit : « Le destin est un jeu de quilles sur lequel la réalité s’amuse à lancer des boules. » Elle n’attendra rien des autres et peut-être que c’est une autre voie qui s’ouvrira devant elle et pour elle. Elle repense à Christian et à toutes ces années à vouloir à elle seul le bonheur et pour lui et pour elle.
Qu’en reste-t-il ?
Que faut-il en attendre ?
« Être aimée sans réticence et aimer sans exigence » : est-ce la seule véritable conduite à tenir ?
Il fera peut-être ce qu’il veut, mais elle le fera également. Elle respire intensément puis, par bravade, esquisse un sourire au stylo qu’elle tient toujours dans la main !
Ces moments prennent leur place et la lettre de Tatiana se perd momentanément dans le lointain. Sa seule évocation provoquerait les mêmes contractions viscérales qui sont totalement imprévisibles.
Cela suffira-t-il pour enrayer cet enchaînement de rancœurs qui la mortifie autant qu’il se perpétue ?
De retour au loft, le scepticisme fait un retour en force ce qui provoque chez Aurélia, l’arrivée de nouvelles idées brutales : « Je vais faire une coupure et partir pendant quelques mois, sans écrire, sans téléphoner… »
Elle est prête.
Elle est.
Elle vit.
Elle décide.
Elle partira trois mois !

À PROPOS DE L'AUTEUR

L’auteure se consacre à l’écriture et c’est sa thérapie. Mon grand-père ce héros est le fruit d’une introspection personnelle. L’ouvrage a reçu en 2014 le prix Maestro. D’autres ont suivi : Pour que tu deviennes grandLes étincelles de l’instant, Les françaises ont le regard triste
L’écriture est enrichie par une mise en lumière du passé et cette distance nourrit sa créativité. Elle trempe sa plume « dans ce vécu » qui est son encre et sa signature est toujours poétique.
LangueFrançais
Date de sortie12 févr. 2019
ISBN9782954480510
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    Aperçu du livre

    Voyages à Malaga - Nicole Nonin-Grau

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    Voyages à Malaga

    Du même auteur

    – Mon grand-père ce héros (essai)

    – Le poilu dans la tranchée (nouvelle)

    – Pour que tu deviennes grand (roman)

    – Les étincelles de l’instant (recueil)

    – Pince Kita (nouvelle)

    – Les Françaises ont le regard triste (roman)

    Nicole Nonin Grau

    Voyages à Malaga

    À Aurélia, Anastasia

    Préface

    Une petite-fille, pour une grand-mère, est un cadeau du ciel, une opportunité de prolonger son enfance, son adolescence et sa vie d’adulte. L’on met, dans cet enfant, l’espoir des réussites qu’on n’a pas côtoyées. Occupée à éduquer sa propre fille, la maman croit ne pas lui avoir donné assez. Inconsciemment, elle estime rattraper son rôle de mère en aimant davantage.

    Devenir mamy lui remémore les heureux moments partagés avec celle qui fut la sienne et parfois les embellit. Elle romance l’histoire au fil des jours et l’amour, le bonheur, les cadeaux qu’elle offre à sa petite-fille, ne s’en gratifie-t-elle pas elle-même ?

    Quand, devenue grande, la petite-fille marche dans les pas de sa mère et de sa grand-mère et reçoit de la vie les mêmes bonheurs mais aussi les mêmes épreuves, mamy n’est pas surprise. C’est la génétique qui œuvre.

    Pourquoi Aurélia donne-t-elle rendez-vous à Tatiana à Malaga, en ce pays où au même âge que l’adolescente elle a rencontré l’amour ? Pourquoi l’entraîne-t-elle dans ce pèlerinage, si ce n’est pour l’initier, lui confier les clés de la descendance ?

    La complicité entre les deux femmes est si complète que la grand-mère, tente une escapade sans la précarité d’une fugueuse – Aurélia s’octroie des folies – manque de commettre une énorme bévue, ressent des émotions et vivra peut-être un nouvel amour.

    Par une écriture fluide et un style transformant les images en poésie, Nicole Nonin Grau, en troubadour, nous conte une romance qu’il serait agréable d’écouter assise sur un tapis dans la lueur d’un feu de cheminée.

    Maryse Bouzet

    Auteure creusoise

    Prologue

    Accéder à l’amour c’est tendre les bras vers les nuages où siège l’univers des rêves :

    Là où la musique est douce à entendre.

    Là où le chant vous caresse la peau.

    Là où la bienveillance vous envahit de toute part.

    Alors nourri de ces agapès, vous partez à la recherche de l’autre : cet autre moi qui est toujours vous. Cette recherche trace le chemin vers lui et vous entraîne vers l’aventure.

    Ce cheminement est celui d’une porteuse de rêves : Aurélia. Elle est la colonne vertébrale de l’histoire qu’elle sustente jusqu’à son terme. Elle a pour seul statut : celui d’être femme et de vouloir l’être toujours.

    Tatiana est sa petite-fille qu’elle retrouve après vingt ans de silence. Aurélia se cherche en même temps que le lien se tisse entre les femmes.

    Ces destins se croisent, coexistent et finissent par charrier des amours insensés qui surgissent de nulle part.

    La porteuse de rêves

    Elle marche avec une précaution aristocratique sur la plage de Malaga. Indifférente, malgré ce sable qui lui brûle la plante des pieds ; elle fait balancer, nonchalamment, ses tongs en les maintenant par la bride.

    Le soleil arrogant et agressif occupe tout l’espace. Septembre n’amène pas de fraîcheur et il lui semble que tout le monde attend sur la plage ou dans les bars que le soir tombe pour avoir un peu moins de chaleur.

    Aurélia Desclairier regarde un peu plus loin, pensive, elle se penche pour s’essuyer avant de remettre ses tongs. Elle se retourne, une dernière fois, du côté mer, puis se dirige vers le parking. Une corpulence ni grosse ni maigre et une taille tout aussi commune, mais l’ensemble ne suffit pourtant pas à la rendre ordinaire. Un regard difficile à soutenir et dont la profondeur se charge de mille questions. Il hameçonne l’autre et y pêche de précieuses informations : une réserve de solutions pour pallier d’éventuels problèmes.

    Ce foisonnement intérieur lui donne un aspect impénétrable et ce qui serait un désagrément pour d’autres représentait un avantage pour elle. Cette personnalité sans âge se dirige d’instinct par la voix secrète de sa perception interne.

    La voix, la sienne justement, a un spectre d’intonations harmonieusement variées et elle en joue : un jeu aux règles indétectables par quiconque hormis elle. Ce système, bien rodé, la déloge de situations les plus difficiles. Elle possède en cela un charisme des plus impénétrable qui fait d’elle un personnage à part.

    Avec de tels atouts mis à son service, cette « débrouillarde » se sent hors d’atteinte et ses prouesses la font sourire. Parfois un malveillant s’approche d’un peu trop près, gagne du terrain, et s’enhardit, mais, au final, c’est elle qui obtient la victoire à l’arraché. Cette réserve, mise en sauvegarde, avec autant d’histoires à son actif, la gratifie d’un courage exceptionnel.

    Ces acquits sont contenus dans une mémoire aux souvenirs cachetée par une ouverture cryptée. Sa propriétaire, en la circonstance, conscientise la force considérable d’une transmission héréditaire qu’elle a placée en son pouvoir : une valeur ajoutée. Cette évocation lui renvoie le visage lisse de sa propre grand-mère au sourire éternel.

    Elle s’appuie sur le principe même que ses analyses sont, pour ainsi dire, sans faille et ce qui parait être du registre de l’aventure ne l’est pas forcément.

    Elle avait mis ce voyage en Espagne au titre des retrouvailles avec sa petite-fille : Tatiana. Cette jeune fille de vingt-trois ans est en rupture avec sa mère qui n’est autre que la propre fille d’Aurélia Desclairier. L’histoire familiale se répète inexorablement. Petite-fille et grand-mère étaient restées des lustres sans se voir, empêchées qu’elles étaient par l’interdiction formelle d’une mère impitoyable prise dans une décision de rupture à tout prix. Ce traumatisme héréditaire fera partie du message à transmettre à moins qu’il ne se résolve ?

    Puis un jour : « Bonjour, c’est Tatiana ! » Les mots sonnèrent et se raccrochèrent à cette voix enfantine qui, instantanément, résonnait de cette mémoire enfermée au fond d’une malle. Vingt ans d’absence n’avaient pas altéré l’affection qu’elle vouait à cette enfant, mais, bien au contraire, l’avaient sublimée : une absence en forme de surprise.

    Ce voyage en Espagne elle le jugeait indispensable à la reconstruction d’une relation avec cette enfant. Elle ferait ce qu’elle savait faire de mieux : l’aider d’une façon générale, mais aussi plus particulièrement pour ce qui concerne la cicatrisation de la rupture d’avec sa mère. Dans deux jours, elle serait là, avec elle, à Malaga. Elle en était étourdie et une jouissance extrême la faisait trépigner comme une enfant.

    Ce nécessaire tête-à-tête était programmé pour dissiper la gêne engendrée par une aussi longue séparation. En cet instant, cette perspective la grise et ce plaisir lui décrispe les traits.

    L’exotisme du lieu favorisera l’écart nécessaire à la reconstruction de l’attache. Il lui avait suffi d’acheter les billets d’avion à Nantes pour être aujourd’hui en Espagne. Cette opération peu coûteuse la satisfaisait : elle aime bien faire de bonnes affaires pour joindre l’utile à l’agréable.

    Elle a une carte à jouer et doit s’arroger une revanche, car elle aussi a un compte à régler avec l’Espagne : un contentieux de toujours. Ce pays qu’elle a connu en un autre temps, en un autre lieu et avec une autre personne.

    La démarche est prise. Elle engrangera, sur place, un maximum de connaissances locales. Elle arpentera les rues, visitera les églises, s’imprégnera d’un tout et ce sera la nourriture du moment. C’est ainsi que l’inoccupé se comble et que le tourment s’anesthésie. Des moments que l’on s’approprie pour s’attribuer un peu de répit !

    Cette reconstruction entretiendra le lien de la transmission. Elle imagine déjà sa petite-fille boire ses paroles, assise sur le bord de son lit comme elle le faisait en compagnie de sa propre grand-mère. Elle lui servira de guide, lui parlera du musée Picasso… Et, pour clore, lui lira le poème d’Aragon en hommage à Frédérico Garcia Lorca : poète tué sous le régime de Franco en 1936.

    Les vers de : un jour, un jour, égrènent leur poésie silencieuse :

    Tout ce que l’homme fut de grand et de sublime

    Sa protestation ses chants et ses héros

    Au-dessus de ce corps et contre ses bourreaux

    À Grenade aujourd’hui surgit devant le crime

    Et cette bouche absente et Lorca qui s’est tu

    Emplissant tout à coup l’univers de silence

    Contre les violents tourne la violence

    Dieu le fracas que fait un poète qu’on tue…

    Elle peine un peu pour remonter la ruelle qui la mène à la maison d’hôte : une casita, (c’est le nom qu’elle lui donne). Le soir tombe et, de loin, elle entend les sanglots d’une musique arabo-andalouse qui envahit la ruelle dès les premières plaintes. L’exotisme est ici ambiant et véhicule différents courants : historiques, artistiques… Différentes cultures y sont également entremêlées.

    Après avoir refermé, elle dispose sur le lit les différents prospectus qu’elle a ramassés. Un éventail de couleurs sur papier glacé qui forme un kaléidoscope à plat sur le lit. Il y a là tout ce qui fait honneur à l’Andalousie avec invitation aux musées

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