Envie de liberté? Organisez-vous !: A la rencontre de l'Intelligence Organisationnelle

Par Alex Adam et Aurélien Coussement

L'Intelligence Organisationnelle est une méthode globale d'organisation de la vie professionnelle et privée par divers outils de développement personnel. 

Mis en bouche par Aurélien Coussement, ce livre vous conte les péripéties de Franck, un journaliste sans histoire, qui découvre bien malgré lui les étonnants pouvoirs du cerveau humain. Envoyé pour un article dans une entreprise où visiblement personne n'est pris par le temps ou ne semble stressé, Franck, un journaliste tout ce qu'il y a de plus banal, décide d'enquêter et d'en savoir plus sur les agissements particuliers de ces étranges employés. Il part alors à la rencontre de divers personnages qui, tout naturellement, lui expliquent pourquoi et comment ils ont réussi à se départir des maladies liées au temps et au stress, auxquelles nous sommes tous confrontés quotidiennement. Avec l'aide du patron de cette boîte hors du commun, notre journaliste parvient, au fur et à mesure des pages, à dégager divers outils de développements personnels, principes de communication interpersonnelle et techniques (des lois simples, des principes faciles à comprendre et à appliquer) qui aideront tout un chacun à mieux appréhender notre rapport au temps et aux autres, afin de se sentir plus libre et l'esprit dégagé. Dans ce livre, nous vous invitons à visiter ou revisiter vos processus, vos croyances, vos excuses, et peut-être à porter un jugement critique sur vous-même. Mais aussi à découvrir, tester et utiliser différents outils de développement personnel qui vous aideront à mieux vous organiser, mieux communiquer, pour vivre mieux !

Un guide pratique pour mieux gérer votre emploi du temps entre activité professionnelle et vie privée.

• Langue: Français
• Éditeur: EdiPro
• Date de sortie: 3 sept. 2014
• ISBN: 9782511013991

Aperçu du livre

Adam

PARTIE 1

Les neurosciences guident notre organisation

« Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait ».

Mark Twain

–    Ça y est, je stresse.

Son tic nerveux le reprenait, et Frank n’aimait pas ça.

L’ordre de mission reçu de dernière minute comme toujours, ne le dérangeait pourtant pas outre mesure, enfin c’est ce qu’il croyait. Après tout, « RDV à 9h30 avec Mr Ganisé (Société Tutti Va Bene, Parc industriel de l’Apanacée) pour un entretien et un article de 3000 signes sur le thème du bien-être au travail », ça restait dans ses cordes. C’était même, à vrai dire, sa spécialité. Il en avait écrit des articles marquants et reconnus sur la vie en entreprise, le management ou l’ergonomie des environnements de travail. Pourtant, il n’appréciait pas vraiment rencontrer des gens, souvent de haut vol, sans avoir pu s’organiser un minimum, non, vraiment, il n’aimait pas ça.

–     Il faut bien y aller, le rendez-vous n’est que dans une demi-heure, et je n’ai aucune idée du temps qu’il me faudra pour aller jusque là, estima Frank, en réajustant la veste qu’il venait à peine de déposer cinq minutes plus tôt, lorsqu’il était arrivé, comme tous les jours, à son poste de travail.

Tant pis pour les mails reçus et pour le meeting mensuel de suggestions « down-top » sur l’organisation du service : il s’en avisera quand il aura le temps. Et pour l’instant, il n’en a pas, question de priorité et surtout d’urgence.

« Métro ou voiture »? se demanda-t-il soudainement. La voiture avait sa faveur, mais en jetant un rapide coup d’œil sur le capharnaum qui régnait sur son bureau, il comprit vite que retrouver ses clés de voiture ne serait pas une mission facile.

Franck prit donc la direction de la bouche de métro la plus proche, « Opéra », celle avec les murs décorés de notes de musique et de musiciens de rue. Tout en marchant d’un pas serré, il imaginait les différents chemins possibles pour se rendre à Tutti Va Bene. Pas le temps de trancher, la rame s’engouffrait avec fracas dans la station et s’arrêta net devant Franck.

Pendu à la main courante, le regard vague, il hésitait encore entre prendre la rue du Supplice ou couper par le Parc de la Paix. Le problème, c’est qu’il n’avait aucune idée de l’endroit exact où se trouvait cette société. « On improvisera », souffla-t-il, pestant de n’avoir pu imprimer à temps un plan d’accès.

En parcourant la centaine de mètres qui sépare la bouche de métro du lieu de rendez-vous, Franck n’avait qu’une idée en tête : rencontrer au plus vite son interlocuteur du jour, rentrer rapidement au bureau pour boucler cet article et toutes les autres tâches qui, il faut bien le dire, urgeaient : les mails arrivés par dizaines en ce lundi de retour de vacances, les prochains sujets à préparer, les réunions de rédaction qui prennent toujours trop de temps.

Mais seulement voilà, ça coinçait. Il lui manquait une information :

« Rendez-vous avec Mr Ganisée : ok », se dit-il en lui-même. « A 9h30 : OK ». « Au siège de la société Tutti Va Bene, Parc industriel de l’Apanacée : … pas OK ».

Car il y était, dans ce Parc ! Devant lui s’élevait un majestueux ? Panneau recensant toutes les entreprises du Parc, pas loin de cinquante. Mais pas de Tutti Va Bene. « Zut, si au moins je connaissais leur logo … ».

Notre mémoire visuelle est en général très puissante, pourquoi ?

Notre sens de l’observation est plus aigu que vous ne le soupçonnez. Il englobe non seulement le champ visuel central et tous les objets qui s’y trouvent, mais aussi le champ périphérique. Ce dernier embrasse 80% des 260 millions de photorécepteurs sensibles qui se trouvent à l’intérieur de l’œil. Seuls les 20% restants sont captés par le champ visuel central.

Quelle explication donner à cette disproportion ? C’est très simple : la plupart des événements se déroulent autour de notre petite personne et nous ne pouvons décemment fonctionner que si notre cerveau nous tient informé de tout ce qui se passe alentour.

La mémoire photographique/visuelle est généralement très puissante, car l’image est multifactorielle et globale (nous avons à la fois l’ensemble et le détail) et nos 260 millions de photorécepteurs sont largement sollicités.

Exemple : « Je reconnais le visage de cette personne, mais comment s’appelle-t-elle encore ? »

« Qu’à cela ne tienne, il faut agir ». Il se dit qu’il en a vu d’autres, le Franck. Alors, il tourna des talons et jeta un œil alentour. Pas de chance, c’était vide de monde. Il n’y avait qu’un col blanc, assis un peu plus loin sur un banc, pour observer silencieusement le manège de notre ami Franck. Et, visiblement, il y avait du spectacle, car l’homme ne le quittait pas du regard.

–     C’est ma chance, pensa Franck. Voici un habitué des lieux. Il connaît certainement Tutti Va Bene.

Franck s’approcha du banc sur lequel était assis le « costard cravate ».

–     Excusez-moi de vous déranger, Monsieur…

–    Bonjour Franck ! répondit l’homme posément.

Franck eut un moment d’hésitation. Non, cet homme ne lui disait rien.

–     Nous ne nous connaissons pas, rassurez-vous Franck.

–     Mais alors, comment savez-vous mon prénom ?

–     Si ça n’avait pas été vous, je me serais trompé, répliqua l’homme avec un sourire malicieux. « Mais nous avons rendez-vous ensemble », ajouta-t-il sans que Franck ne trouve mot à dire. Il continua : « Je suis votre homme, si je puis dire. Vous devez m’interviewer, semble-t-il, à propos du bien-être au travail. Mon nom est Hector. Hector Ganisé, je suis le directeur de Tutti Va Bene ». Il tendit une main franche. « J’avais l’intuition que vous ne trouveriez pas nos locaux. Pourtant, on ne peut pas nous louper sur le panneau à l’entrée du Parc ! »

–     J’ai eu beau faire fonctionner mon cerveau, je n’ai rien vu ! répondit Frank.

–     Allons bon, vous n’allez pas me dire que vous avez fait fonctionner correctement votre cerveau ! Tournez-vous, et regardez le panneau !

Franck se tourna et, de loin, comprit où voulait en venir Hector Ganisé… De fait, on ne voyait que ça !

–    Restons un instant ici, si vous n’y voyez pas d’inconvénient. Le soleil montre le bout de son nez, dit Hector en sortant Franck de ses rêveries.

–     Pour moi, pas de problème. Mais vous n’avez pas peur d’être indisponible, de rater un appel ou une urgence ?

–     Ne vous inquiétez pas pour moi. Je suis à votre entière disposition. Je suis prêt à vous consacrer tout le temps que vous me demanderez, en échange d’une seule faveur…

Franck fit un pas de côté, intrigué.

–     Dites toujours, répondit-il.

–     C’est moi qui vous poserai les questions. Pour une