Les Histoires du Chêne

Par Marzia Bosoni

Dans l'épaisse forêt, là où les arbres sont plus denses et où la lumière arrive à peine à éclairer le sol, s'ouvre à l'improviste une grande clairière : le vieux chêne y habite et raconte au vent les aventures extraordinaires des habitants de la forêt. Ses histoires nous parlent de Parpa, la chenille qui avait toujours peur parce qu'elle avait entendu parler d'une grande Ennemie qui vivait dans la forêt; de la belle Silverina, une fée de la cascade qui tomba amoureuse d'un elfe des arbres; du vieux rocher, dont la sagesse a aidé d'innombrables personnes, mais qui n'a pu le sauver de sa prétention; d'Ashur et de la belle et triste histoire de sa fille Bath-alon. Le vieux chêne de la clairière connaît des milliers d'histoires et il aime les raconter à qui s'assoit sur un rocher, à l'ombre de ses branches, ou à qui, allongé dans son lit, est capable de sentir l'odeur de la lointaine forêt.

• Langue: Français
• Éditeur: BadPress
• Date de sortie: 18 juil. 2020
• ISBN: 9781071556474

Aperçu du livre

A Luce, Niccolò, Samuele et Daniel

et à tous les enfants qui,

comme des graines d'amour,

répandent la fantaisie et la joie

Il était une fois une grande forêt, à l'intérieur de laquelle des centaines d'arbres poussaient : des sapins, des mélèzes, des châtaigniers, des ormes, des platanes et des érables. Ils avaient entremêlé leurs racines et leurs branches en parfaite harmonie pour qu'aucun d'eux ne se sente seul, et que tous puissent toujours compter sur le soutien de la forêt toute entière. Des herbes et des buissons par centaines faisaient du sous-bois un enchevêtrement difficile à traverser. Cette barrière verte devenait de plus en plus dense au fur et à mesure que l'on s'approchait du centre de la forêt et les troncs des arbres qui étaient tombés il y a des dizaines d'années barraient tous les accès, tandis que les herbes grimpantes créaient des réseaux serrés entre ces troncs et le sol.

Le cœur de la forêt était vraiment un immense entrelacement d'arbres, de feuilles, de racines et de buissons !

Et pourtant, lorsqu'on franchissait la barrière des plantes grimpantes et des troncs morts, on se retrouvait tout à coup devant une grande clairière en croissant de lune, là où le sol était tout juste recouvert par un duvet d'herbe tendre et parsemé de pierres et de rocs. À l'endroit le plus dégagé vivait un énorme et très vieux chêne. Il aurait fallu au moins six hommes pour étreindre son tronc rugueux, son feuillage s'élevait fier face au soleil et jamais on n'avait vu un enchevêtrement de branches et de feuilles aussi incroyable. En bas, dans le sous-sol, là où aucun homme ne pouvait le voir, ses racines s'étendaient jusqu'aux limites de la clairière, allant rejoindre celles des autres arbres qui délimitaient la forêt.

C'était vraiment un chêne magnifique et il abritait des dizaines et des dizaines de créatures : ses branches faisaient résonner continuellement les chants d'innombrables oiseaux, son tronc était sans cesse parcouru par les écureuils et les furets, au creux de ses racines vivaient des taupes, des lapins et une quantité incroyable d'insectes.

Mais il n'y avait pas que les animaux qui cherchaient refuge dans les bras patients du chêne. On disait que parfois, les jours où il faisait particulièrement chaud, même les infatigables anges messagers s'arrêtaient pour se reposer un peu sur les branches du chêne, protégés et cachés par les feuilles qui se balançaient paresseuses dans le vent.

Et bien sûr les créatures les plus extraordinaires qui, depuis toujours, avec les anges et les oiseaux, habitaient le vieux chêne, étaient les Elfes.

Un petit groupe du Petit Peuple des Arbres vivait depuis des temps immémoriaux sur le chêne, soignant et protégeant la forêt et chacune de ses créatures. Les elfes sont connus pour être des créatures pacifiques et gentilles, qui ont de longues oreilles et sont habillés de la même couleur que les feuilles; ils vivent seulement avec les plantes qui leurs donnent tout ce dont ils ont besoin : nourriture, vêtements, abris et... magie. Les elfes, en effet, n'ont pas de pouvoir lorsqu'ils sont loin des arbres et même lorsqu'ils descendent à terre, ils ne s'éloignent