Le Misanthrope
Par Molière
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À propos de ce livre électronique
Molière critique les mœurs de la Cour, l’hypocrisie qui règne dans cette société du paraître où les comportements frisent la parodie.
Présentation
Alceste hait l’humanité tout entière, en dénonce l’hypocrisie, la couardise et la compromission. Mais il aime Célimène, coquette et médisante, jusqu’à ce qu’il se rende compte de ce qu’elle est réellement…
|Source Wikipédia|
Molière
Molière was a French playwright, actor, and poet. Widely regarded as one of the greatest writers in the French language and universal literature, his extant works include comedies, farces, tragicomedies, comédie-ballets, and more.
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Avis sur Le Misanthrope
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Aperçu du livre
Le Misanthrope - Molière
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NOTICE
Un biographe de Molière très-accrédité, malgré de nombreuses erreurs, Grimarest, qui écrivait en 1705, a dit que le Misanthrope avait été, lors de la première représentation, froidement accueilli du public. La Harpe, voulant expliquer ce fait sans en vérifier l’authenticité, a dit à son tour que Molière, dans cette pièce, s’était tellement élevé au-dessus des idées du vulgaire, qu’on ne la comprit pas, qu’elle fut retirée à la quatrième représentation, et que pour la faire accepter ensuite, l’auteur fut obligé de faire jouer en même temps le Médecin malgré lui.
En remontant jusqu’aux témoignages contemporains, en contrôlant cette anecdote, MM. Taschereau et Bazin en ont reconnu sans peine la fausseté. « Tous les éditeurs de Molière, dit M. Taschereau, tous les auteurs sifflés ou peu applaudis, pour donner une preuve convaincante de l’injustice du parterre, se sont accordés à faire valoir la courte faveur qu’obtint cette production, ou plutôt l’accueil glacial qu’elle essuya dès la troisième représentation, et la nécessité où se trouva l’auteur, pour la soutenir, de l’appuyer du Médecin malgré lui. Ce petit trait d’histoire littéraire, d’ailleurs fort piquant, et par conséquent sûr d’être accueilli sans autre examen, a cela de commun avec beaucoup de traits de l’histoire proprement dite, qu’il est original, mais controuvé. Le registre de la Comédie fait foi que, représenté vingt et une fois de suite, nombre de représentations auquel un ouvrage atteignait difficilement alors, si l’on en excepte toutefois les tragédies de Thomas Corneille, le Misanthrope, seul, sans petite pièce qui l’accompagnât et malgré les chaleurs de l’été, procura au théâtre dix-sept recettes productives et quatre autres de bien peu moins satisfaisantes. Quant aux obligations qu’il avait, dit-on, contractées envers le Médecin malgré lui, elles sont faciles à reconnaître, puisque ce ne fut qu’à la douzième représentation de cette farce qu’on la donna avec ce chef-d’œuvre, et cela cinq fois seulement. »
Il suffit, pour reconnaître la justesse de cette rectification, de recourir au témoignage de de Visé, qui s’était montré jusqu’alors l’un des adversaires les plus ardents de Molière, et à celui de Subligny, qui, au moment même des premières représentations, constatait l’immense succès de la pièce dans ces vers de la Muse dauphine :
Une chose de fort grand cours
Et de beauté très singulière
Est une pièce de Molière.
Toute la cour en dit du bien.
Après son Misanthrope, il ne faut plus voir rien :
C’est un chef-d’œuvre inimitable.
Quant à de Visé, il composa une sorte de préface apologétique qui fut imprimée en tête de la première édition.
Les personnages qui figurent dans le Misanthrope, ont été de la part des commentateurs l’objet de nombreuses suppositions. On s’est mis à chercher des clefs, et l’on a cru reconnaître le type de ces personnages, d’un côté dans la cour de Louis XIV, de l’autre dans l’entourage même de Molière. Timante, a-t-on dit, n’était autre que M. de Saint-Gilles, l’antagoniste de La Fontaine ; Oronte, c’était le duc de Saint-Aignan ; Célimène, c’était la duchesse de Longueville, qui suscita entre son amant et celui de madame de Montbazon, afin de se venger de cette dernière, un duel qui eut lieu sur la place Royale, et auquel elle assista cachée derrière une jalousie ; Alceste, c’était le duc de Montausier, et si l’on s’en rapporte à une note ajoutée par Saint-Simon sur le manuscrit du journal de Dangeau, ce dernier point de ressemblance aurait donné lieu à une scène assez bizarre :
« Molière fit le Misanthrope ; cette pièce fit grand bruit et eut un grand succès à Paris avant d’être jouée à la cour. Chacun y reconnut M. de Montausier, et prétendit que c’était lui que Molière avait eu en vue. M. de Montausier le sut et s’emporta jusqu’à faire menacer Molière de le faire mourir sous le bâton. Le pauvre Molière ne savait où se fourrer. Il fit parler à M. de Montausier par quelques personnes ; car peu osèrent s’y hasarder, et ces personnes furent fort mal reçues. Enfin le roi voulut voir le Misanthrope ; et les frayeurs de Molière redoublèrent étrangement, car Monseigneur allait aux comédies suivi de son gouverneur. Le dénouement fut rare ; M. de Montausier, charmé du Misanthrope, se sentit si obligé qu’on l’en eût cru l’objet, qu’au sortir de la comédie il envoya chercher Molière pour le remercier. Molière pensa mourir du message, et ne put se résoudre qu’après bien des assurances réitérées. Enfin il arriva toujours tremblant chez M. de Montausier qui l’embrassa à plusieurs reprises, le loua, le remercia, et lui dit qu’il avait pensé à lui en faisant le Misanthrope, qui était le caractère du plus parfaitement honnête homme qui pût être, et qu’il lui avait fait trop d’honneur, et un honneur qu’il n’oublierait jamais. Tellement qu’ils se séparèrent les meilleurs amis du monde, et que ce fut une nouvelle scène pour la cour, meilleure encore que celles qui y avaient donné lieu. » L’authenticité de cette anecdote est révoquée en doute, de la manière la plus formelle, par M. Taschereau. Que le public ait trouvé de la ressemblance entre Alceste et le duc de Montausier, rien de plus exact, le fait étant attesté par les témoignages de plusieurs contemporains ; mais cela ne prouve pas que le duc ait réellement fourni à Molière le portrait d’après lequel il traça le principal caractère de sa pièce. M. Bazin se montre plus défiant encore que M. Taschereau pour toutes ces clefs, « pour toutes ces applications, aux personnages nommés dans l’histoire, de tous les traits que l’on rencontre dans les livres… Quel homme de cette époque, dit M. Bazin, se serait avisé de reconnaître dans Oronte, dans ce faquin de qualité tout au plus, qui prétend que « le roi en use honnêtement avec lui, » le duc de Saint-Aignan, mauvais poète sans doute, comme tout grand seigneur de l’Académie française, homme d’esprit pourtant et du plus exquis savoir-vivre, le Mécène d’alors, respecté de tous, tendrement aimé du roi, comblé de ses plus hautes faveurs, cité partout pour « le modèle d’un parfait courtisan ? » Dans ce temps aussi, qui aurait seulement pensé que Célimène pût être la duchesse de Longueville, la sœur de monsieur le Prince, vouée depuis treize ans aux pratiques de la religion la plus austère ? En songeant que de pareilles sottises ont été dites et sont répétées, on se sent prêt à écouter plus patiemment un dernier commentateur qui veut que Molière ne soit pas allé chercher si loin et si haut ses modèles, qu’il les ait pris