Puis vint l’indécision: Amours du sud, #2

Par E. L. Todd

Alexandra se trouve face à un dilemme. Elle doit faire un choix difficile…

Blaise n'est pas celui qu'il paraît. Après lui avoir menti tout au long de leur relation, Alexandra se rend compte que leur connexion belle et naturelle était bidon. Se sentant brisée et trompée, elle se ménage. Malgré son chagrin, elle aime encore Blaise… même si elle tente de l'oublier.

Paul refuse de partir. Il a beau avoir des obligations à New York, il ne veut pas perdre à nouveau Alexandra. Et il reprend immédiatement son rôle de petit ami, même si Alexandra s'efforce de le repousser. Mais après les drames qu'ils ont vécus, la vie semble vouloir les rapprocher. Alexandra essaie de lutter, mais le réconfort et l'amour la tentent. Cependant, elle ne peut pas lui donner tout son cœur… il appartient à Blaise.

Alexandra attend et espère que Blaise lui prouvera que ses sentiments étaient réels et sincères. Mais combien de temps pourra-t-elle attendre ?

• Langue: Français
• Éditeur: E. L. Todd
• Date de sortie: 23 août 2019
• ISBN: 9781393523284

E. L. Todd

E. L. Todd was raised in California where she attended California State University, Stanislaus and received her bachelor’s degree in biological sciences, then continued onto her master’s degree in education. While science is interesting and a hobby, her passion is writing. After writing novels as a small child, her craft grew until she found the confidence to show her closest friends—which is how Only For You, the first installment of the Forever and Always series, and the Soul Saga series began. When she isn’t reading or writing, she is listening to indie rock music. Her current favorite artist is Mumford and Sons, whom she credits most of her inspiration for her novels. She also enjoys running and swimming, as well as working as a high school teacher. She also works as an assistant editor at Final-Edits.com. She has an unusual obsession with dogs, even though she doesn’t own one, and her favorite vacation spot is Disneyland, which she visits several times a year. The most important aspect of her life is her friends, whom contributed so much time and energy into all of her novels. According to E. L. Todd, “Without them, Only For You and Soul Catcher never would have come to fruition. I am theirs forever.”

Aperçu du livre

1

Il ne restait que de rares voitures sur le parking lorsqu’ils sortirent du restaurant. Alexandra réalisa soudain qu’ils étaient seuls. La chaleur humide de la fin de l’été lui collait à la peau, elle avait chaud. Paul marchait à côté d’elle en direction de son pick-up.

Il examina les pneus larges et la peinture bleue décolorée.

– Je n’aurais jamais pensé te voir conduire un camion un jour.

Alexandra sourit.

– C’est obligé quand on vit à la campagne.

– Ouais. Louer une voiture était sans doute une grosse erreur.

Elle pouffa.

– Je pense que ça va aller.

Ils s’arrêtèrent au pick-up et restèrent debout devant la portière. Elle sentit son regard brûlant qui étudiait ses traits, s’attardant sur ses lèvres.

– Paul, tu devrais vraiment repartir. Ta vie t’attend à New York. C’est là que sont tes amis, ta famille, ton travail.

– Non, dit-il doucement. C’est toi ma vie. Et je ne repartirai pas sans toi.

Elle lut la détermination dans ses yeux bleus. Ils étaient cristallins et magnifiques, mais ils n’avaient pas l’éclat surnaturel de ceux de Blaise.

– Où loges-tu ?

– J’espérais rester avec toi chez tante Martha. Elle avait l’air de bien m’aimer la dernière fois que je suis venu.

– Euh…

Paul sourit.

– Tu vas m’obliger à dormir dans un hôtel ?

Elle replaça une mèche derrière son oreille. L’idée de vivre dans la même maison que lui la mettait mal à l’aise. Même s’il dormait sur le canapé, elle serait nerveuse.

– Je… je ne pense pas que ce soit une bonne idée. 

– Pourquoi pas ? demanda-t-il sans perdre son grand sourire.

– Il n’y a pas beaucoup de place.

Il s’approcha d’elle.

– Je n’ai pas besoin de beaucoup de place. Une couverture, un oreiller. Tu te souviens ?

Comment l’oublier ? La première fois qu’elle avait passé la nuit dans son appartement, il n’avait qu’une couverture et un oreiller. Tout le reste était dans la machine à laver et ils étaient trop fatigués pour attendre la fin du cycle. Alors ils s’étaient serrés l’un contre l’autre, s’enlaçant les bras et les jambes, et ils avaient réalisé qu’ils n’avaient pas besoin de plus. Depuis lors, ils avaient toujours dormi ainsi.

– Euh, je ne pense toujours pas que ce serait une bonne idée.

– On verra bien, dit-il avec désinvolture.

Alexandra coinça une autre mèche derrière son oreille.

– Le sexe était bon, n’est-ce pas ?

Elle écarquilla les yeux.

– Quoi ?

Venait-il de lui poser une question sur ses rapports avec Blaise ?

– Entre nous. C’était toujours génial. Ça me manque, dit-il en la fixant, guettant sa réaction.

– Euh… ouais.

– J’aime bien te faire rougir comme maintenant.

Ses joues s’empourprèrent de plus belle.

Il glissa les mains dans ses poches.

– Tu sais ce qui me manque le plus ? Te tenir dans mes bras. Ça fait si longtemps.

Elle ne dit rien, détourna le regard.

Il réduisit l’espace entre eux et encercla sa taille, glissant légèrement les doigts sous son chemisier. Il laissa ses mains là, la caressant doucement. Puis il posa le menton sur son crâne, en la serrant fort. Quand il soupira profondément, elle sut qu’elle était coincée.

Son contact lui sembla immédiatement familier. Elle retrouva ses sensations habituelles. Elle posa instinctivement le visage contre sa poitrine. Elle entendit les battements de son cœur résonner dans sa tête. L’odeur subtile de son parfum entra dans ses narines, lui remémorant leurs nuits d’amour. Pendant un moment, elle se sentit en sécurité. Paul avait été le pilier de sa vie ces dernières années. Quand elle était angoissée avant un examen, il l’avait toujours rassurée, lui affirmant qu’elle le réussirait. Quand elle ne pouvait pas payer son loyer, Paul le payait toujours. Et quand elle avait besoin de lui, il décrochait toujours à la première sonnerie. Il avait été un petit ami en or — du moins, la plupart du temps. Les derniers mois de leur relation avaient un tout autre visage. Alexandra s’écarta de lui.

Paul parut blessé qu’elle quitte ses bras. Il remit les mains dans ses poches.

– Je dois y aller, murmura-t-elle.

– Il est tard, confirma-t-il en fixant derrière elle le parking désert. Je peux t’inviter à dîner demain soir ?

– Euh…

– Laisse-moi reformuler. Que tu le veuilles ou non, on va passer du temps ensemble. Alors soit je surgirai à l’improviste, soit on prévoit des rendez-vous. À toi de choisir ce qui te convient le mieux. Mais je ne suis pas venu ici pour pourrir dans un hôtel.

– Eh bien, j’ai cours demain, puis je travaille à l’hôpital.

– Je passe te chercher après le travail, alors.

– Je finis tard.

– Pas de problème. J’apporterai le dîner.

– D’accord.

Elle prit ses clés et déverrouilla la portière.

Paul lui ouvrit et l’aida à s’installer. Il posa la main sur le volant, l’emprisonnant dans ses bras.

Alexandra se demanda s’il allait l’embrasser. Ses mouvements le suggéraient. Il se pencha vers elle et elle inspira à fond, ne souhaitant pas ce baiser. Paul sembla s’apercevoir de son malaise, car il recula.

– Bonne nuit, bébé.

– Bonne nuit.

Il ferma sa portière et rejoignit sa voiture. Il attendit qu’elle parte avant de sortir du parking et de rouler jusqu’à son hôtel.

2

– Je suis surpris que Blaise ne soit pas là, dit Gabe en mangeant ses frites et son burger.

– Je suis sûre qu’il finira par réapparaître, soupira Alexandra.

Lisa et Hannah lui jetèrent un regard compatissant.

Elle se tourna vers Gabe.

– Je suis vraiment désolée de la façon dont il te traite.

– T’inquiète pas, répondit-il prestement. Je peux gérer.

– Tu tiens le coup ? demanda Lisa.

– ça va, dit-elle tristement. Mais c’est difficile parce qu’il est déterminé à faire traîner la situation en longueur.

Elle trempa une frite dans le ketchup et l’étala dans son assiette. Alexandra n’avait pas d’appétit ces temps-ci.

– Tu l’aimais ? demanda Hannah.

La question la surprit.

– Euh… je le croyais, oui.

– Tu ne l’aimais pas, affirma Gabe.

– Parfois, j’ai l’impression qu’il me dit la vérité sur sa situation, dit Alexandra. Puis je réalise à quel point je suis naïve. Je suis nulle pour cerner les gens.

– Ce n’est pas vrai, intervint Lisa. Tu es la victime dans cette histoire. Ne rejette pas la faute sur toi.

– Mais j’aurais dû me douter de quelque chose. Il ne m’a jamais invitée chez lui ni présentée à aucun de ses amis… j’ai été trop bête.

– Mais non, la rassura Gabe en passant un bras sur ses épaules.

Alexandra n’aimait pas qu’il la touche. Depuis que Blaise lui avait dit que Gabe pensait avoir une chance avec elle, elle avait commencé à remarquer son affection insistante. Il trouvait toujours des excuses pour la voir, et quand ils étaient ensemble, il se montrait un peu trop affectueux.

– Je dois aller bosser, dit Alexandra.

Elle ouvrit son portefeuille pour prendre de l’argent.

– Pas la peine, je t’invite, dit Gabe.

Elle posa les billets sur la table.

– Non, c’est bon. À plus tard.

Elle se rendit directement à l’hôpital. Elle ne prenait son service que dans une demi-heure, mais elle voulait s’éloigner de Gabe. Elle devait déjà gérer Paul et Blaise. Elle n’allait pas s’en rajouter un troisième.

Elle s’ennuyait ferme dans son travail. Il n’y avait pas beaucoup de patients, et elle n’avait pas grand-chose à faire. Le Dr Kenley était déplaisant avec elle, comme d’habitude. Mais les autres semblaient l’apprécier, et les infirmières vérifiaient les prescriptions pour éviter une autre erreur. C’était exactement ce qu’Alexandra voulait.

Elle avait envie que la journée se termine, tout en le redoutant. Paul l’attendrait sur le parking dès qu’elle passerait la porte. Ça lui semblait encore irréel de le voir en Géorgie. Elle n’arrivait pas à croire qu’il était venu la chercher, et surtout qu’il refusait de repartir sans elle. Ça lui filait le tournis.

À la fin de son service, elle se changea dans le vestiaire et sortit sur le parking. Paul se tenait près de son pick-up, un sac en papier à la main.

– T’as bien travaillé ?

Elle haussa les épaules.

– Bof.

– Tu sais ce que tu devrais faire ?

– Quoi ?

– Redevenir infirmière, dit-il en souriant. Tu ne t’ennuierais pas.

Alexandra ne répondit pas.

Paul la prit dans ses bras. Son affection la surprit. Il la serra fort pendant un moment avant de la lâcher.

– Tu as faim ?

Elle hocha la tête.

– Alors, allons-y.

Elle le suivit jusqu’à sa voiture. Il ouvrit la portière pour qu’elle monte avant de s’installer au volant.

– On va où ?

– C’est une surprise.

Alexandra le regarda d’un air étonné.

– Vu que tu ne connais pas du tout la Géorgie, j’ai aucune idée de ce que tu as en tête.

– Eh bien, comme j’ai toute la journée pour me tourner les pouces, j’ai exploré un peu la région.

Il démarra la voiture, puis sortit du parking. Après avoir roulé quelques minutes dans les champs, il s’arrêta devant un pâturage désert. Les étoiles scintillaient vivement maintenant qu’ils étaient loin de la ville. Les lumières du tableau de bord brillaient et une chanson de U2 passait à la radio. C’était le groupe préféré d’Alexandra.

Paul ouvrit le sac.

– Sandwich au concombre et au fromage. Ton préféré.

Elle sourit.

– Tu t’en es souvenu ?

Il roula les yeux.

– Qui d’autre aime les sandwiches au concombre ? C’est difficile à oublier.

Alexandra rigola.

– Bien vu.

Ils mangèrent en contemplant le paysage par la fenêtre.

– Alors, quoi de neuf ?

Alexandra pensa immédiatement à Blaise.

– Rien.

Elle baissa les yeux et mordit dans son sandwich. Puis elle replaça une mèche derrière son oreille.

– Tu ne peux pas me mentir, affirma-t-il. C’est impossible.

Elle mâcha sa bouchée.

– Tu peux me parler de ce mec, tu sais.

– Non, je ne peux pas. Je te connais trop bien.

Il la fixa.

– Je ne prétends pas que ça ne me fait rien, que ça ne me donne pas envie de m’arracher le cœur pour arrêter de souffrir, mais tu es toujours ma meilleure amie. Je veux que tu me racontes tout, même si ça me fait mal. Tu te souviens pourquoi on a rompu, j’espère ?

Elle opina.

– Je m’excuse de ne pas te l’avoir dit.

– Bébé, je comprends pourquoi tu étais si bouleversée, je comprends même pourquoi tu as démissionné de ton poste d’infirmière, mais je ne sais toujours pas pourquoi tu me l’as caché — pendant des mois.

Alexandra soupira.

– J’avais honte.

– Honte ?

– Je me sentais tellement coupable que je n’en dormais plus. Et si tu me quittais parce que tu pensais que j’étais un monstre ?

Ses yeux s’adoucirent.

– Alex, je sais que tu ne ferais jamais de mal à quelqu’un volontairement. C’était un accident, une erreur malheureuse. Jamais je ne te quitterais à cause de ça.

– J’étais mal. Je ne me supportais plus. Alors comment tu pouvais me supporter ?

– Ben, je crois que je comprends maintenant pourquoi tu ne voulais pas que je t’aime. Tu ne peux pas laisser quelqu’un t’aimer si tu ne t’aimes pas d’abord.

Alexandra mordit dans une tranche de concombre et mâcha lentement sa bouchée.

– Bébé, regarde-moi.

– Je ne veux pas, chuchota-t-elle.

Il saisit son visage et le tourna vers lui.

Elle se figea.

– Je t’aime, quoi que tu fasses. Peu importe que tu acceptes ou non mon amour. Mais tu dois oublier tout ça. S’il te plaît, oublie.

– Je vais essayer…

– Non, tu vas le faire. Tu n’es pas faite pour être technicienne, Alex.

– J’ai dit que j’allais essayer.

Il lâcha son visage, mais continua de la regarder fixement.

– Je ne comprends pas pourquoi tu as laissé ce type t’aimer alors que tu ne me laissais pas t’aimer.

L’histoire de Blaise était déroutante, même pour Alexandra.

– Je ne m’attendais pas à avoir une autre histoire, sincèrement.

– Alors pourquoi c’est arrivé ?

Elle haussa les épaules.

– Je ne peux pas l’expliquer.

– Est-ce que tu lui as raconté ce qui s’est passé à l’hôpital ?

– Quelques mois après notre rencontre, dit-elle en finissant son sandwich. Mais j’aimais le fait que personne ici ne connaissait ma vie. À New York, j’avais l’impression que tout le monde savait. En Géorgie, je pouvais recommencer à zéro, choisir une nouvelle voie. Je pensais que ce serait plus facile.

– Ça l’a été ?

– Pendant un temps.

– Jusqu’à ce que cet enfoiré te trompe.

Alexandra scruta l’obscurité par la fenêtre.

– Il t’a embêté ?

Elle ne voulait pas s’aventurer sur ce terrain.

– Je choisis toujours les mauvais mecs.

– Non, pas du tout. Je ne suis pas le mauvais mec pour toi, affirma Paul. On a fait des erreurs tous les deux et on a retenu la leçon. Rien n’a changé entre nous. On s’aime toujours autant.

Il prit sa main et la plaça sur son cœur. Elle sentit le faible battement sous sa paume. Ses yeux brillaient de mille feux tandis qu’il la fixait. Alexandra remarqua le contour de ses larges épaules et les muscles de ses bras. Des souvenirs des jours heureux passés ensemble lui revinrent instantanément.

– Tu es à moi, Alexandra. Et je suis à toi.

Son contact était réconfortant et chaleureux, mais elle dut y mettre fin.

– Je ne suis pas prête pour une relation, Paul. Je viens à peine d’en sortir.

– Je sais, dit-il doucement. Mais on peut y aller lentement. Je ne te demande rien.

Elle posa la main sur sa cuisse, mais il la reprit de nouveau, lui caressant les doigts.

– Rentrons à New York, bébé. Je veux vivre avec toi, être avec toi. Je t’épouse tout de suite si c’est ce que tu veux. J’ai fait une erreur et je me suis excusé. Tu peux me faire confiance.

Elle soupira. Pourquoi tombait-elle amoureuse d’hommes infidèles ?

– Je veux juste être avec quelqu’un qui ne me fera pas souffrir, dit-elle.

– Alors, je suis ton homme.

– Je déteste t’imaginer embrasser une autre fille.

La colère illumina son regard.

– Et je déteste imaginer ce connard te baiser. Crois-moi, ça m’empêche de dormir.

Elle tressaillit en entendant la haine dans sa voix.

– Si je peux passer l’éponge, alors tu peux le faire aussi. Ça me semble équitable.

Elle s’écarta de lui.

– Je… je ne sais pas ce que je veux.

– Tu m’aimes, non ?

Alexandra se passa la main dans les cheveux.

– C’est une question idiote.

– Je veux te l’entendre dire.

– Je t’aime, Paul.

Il respira à fond et ses yeux s’adoucirent.

– Alors ça résout tout.

Elle aurait aimé que ce soit aussi simple.

– Tu aimes l’autre mec ?

Elle se sentit coincée.

– Je… je ne sais pas.

– Ça veut dire oui, soupira-t-il tristement. Mais tu ne le reprendras