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Le Pont Dangereux, une histoire camerounaise
Le Pont Dangereux, une histoire camerounaise
Le Pont Dangereux, une histoire camerounaise
Livre électronique234 pages2 heures

Le Pont Dangereux, une histoire camerounaise

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À propos de ce livre électronique

Un ancien militaire de la célèbre West African Frontier Force (une force militaire britannique de campagne, composée de plusieurs bataillons, fondée en 1900 par Frederick Lugard du British Colonial Office, alors Administrateur des colonies, pour garnir les frontières des colonies anglaises de l’Afrique de l’ouest) revient pour se consacrer à titre de travailleur bénévole. James Walker Gray se rend compte qu’il a besoin d’un jeune homme pour faciliter son travail. C’est ainsi qu’il entre en contact avec Ekema ou Otto Von Wilhem (un homme très respecté de Mokpe) pour obtenir de l’aide. Otto trouve un jeune homme approprié pour les Grays. Au début, Ikome craint sa nouvelle famille blanche, mais lorsqu’il se rend compte qu'il peut utiliser sa position auprès de l'homme blanc à son avantage, il change de nom et devient Frederick Lugard (Lord). Les villages autour des plantations d’Ekona n’ont jamais souffert de la sorte. Les chefs de tribus sont soumis à un chantage, les hommes blancs sont manipulés et beaucoup d'hommes de bonne réputation sont jetés dans le déshonneur. Certains, comme Otto Von Wilhem, sont pris au piège. Lugard se tient habilement dans les bons livres des hommes blancs jusqu'au jour où il sort son arme, et tout l'enfer se déchaîne...

LangueFrançais
Date de sortie16 mai 2019
ISBN9780463055700
Le Pont Dangereux, une histoire camerounaise
Auteur

Timothy Epupa Ngenge

Timothy Epupa Ngenge is a Jurist, Preacher, and motivational Speaker based in Douala, Cameroon. His poems are a regular feature in Voices: The Wisconsin Review of African Literature. He is the coordinator of SEEDS, an organization that works to counter pessimism by helping young Africans realize their potential. Timothy Epupa Ngenge is the award-winning author of SONS OF EVE, with whom he won 09 international awards.

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    Aperçu du livre

    Le Pont Dangereux, une histoire camerounaise - Timothy Epupa Ngenge

    LE

    PONT

    DANGEREUX

    LE

    PONT

    DANGEREUX

    Une histoire camerounaise

    auteur

    Timothy Epupa Ngenge

    Living Books Publishing

    Makepe, Rue des Avoc ats, Douala

    © Copyright par Timothée Epupa Ngenge.

    Tous droits réservés pour tous les pays. Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite sous quelque forme que ce soit sans la permission écrite de l’éditeur, sauf dans le cas d’une critique littéraire.

    Traduit de l’anglais par Joëlle Titti. La version originale de ce roman a d’abord paru en Anglais, sous le titre "The Dangerous Bridge", aussi disponible chez le même éditeur.

    ISBN : 9781798581193 (Amazon)

    ISBN : 9780463055700 (Ebook)

    Publié par :

    Living Books Publishing

    BP : 8758 Douala, Cameroun

    Tél : +237 242 989 499 | WhatsApp : +237 696 555 260

    Info@livingbooks.me | www.livingbooks.me

    Catalogue : Littérature africaine, Roman camerounais, Editeur, Auteur, Titre

    RECOMMENDATIONS

    C’est un chef-d'œuvre !

    Léopold Ferdinand Oyono, romancier camerounais, 14.07.2003

    L'histoire fournit un regard intrigant sur la vie coloniale et une puissante parabole sur la façon dont la mesquinerie et l'ambition mal placées peuvent mener à la ruine. Bien qu'Ikome montre parfois de véritables moments d'émotion, Ngenge montre comment sa malice calculée est responsable de sa chute. L’histoire se dévoile lentement, mais à un rythme sérieux, délibéré et digne de son cadre. De même, la grammaire et la diction de Ngenge ajoutent à la sensation exotique de l’histoire dans laquelle les personnages autochtones apprennent à parler Anglais. C’est une histoire captivante de l’Afrique coloniale qui examine les nuances de gris entre la culture noire et la culture blanche.

    Kirkus Review, (Critique littéraire)

    Il y a tellement d'histoires africaines qui restent inédites mais Le Pont Dangereux mérite des audiences plus larges. L'auteur a finement conçu ce qui semble être un aperçu historique bien documenté sur le Cameroun dans les années 1920.

    Jada Bradley, Clarion Review (Critique littéraire)

    Le Pont Dangereux est un récit à suspense qui se déroule au Cameroun dans les années vingt. Timothy Epupa Ngenge crée efficacement le suspense dès la première page. La culture, la classe sociale et la race conspirent à empêcher les gens de se comprendre. La prose de Ngenge mélange à merveille l'histoire littérale et les symboles, tels que le pont, pour un effet saisissant. Les fans de Paul Theroux, particulièrement de son premier roman Girls at Play, apprécieront les jeux de pouvoir et les conséquences brutales auxquels ces personnages sont confrontés. Le Pont Dangereux est un roman passionnant habilement conçu.

    Blue Ink Review, (Critique littéraire)

    1ère Partie

    EKONA (ESSER-OECHELHAUSER) 1924

    CHAPITRE I

    Même les hommes et les femmes d'âge mûr qui avaient vu tant de grandes et petites choses au cours des longues saisons de leur vie n'avaient jamais vu les grands arbres de la forêt changer de taille. Ils n'étaient pas là quand ces arbres énormes avaient poussé ; ils ne seraient pas là quand ces géants primitifs tomberaient. Ce n’était pas le cas des hévéas aux racines peu profondes de la plantation de l'homme blanc qui s'élevaient à de grandes hauteurs pendant la saison des pluies et tombaient sur les hautes herbes au cours des tempêtes. Ces arbres s’écroulaient à grand fracas dans l'un des nombreux cours d'eau qui traversaient les grandes surfaces agricoles.

    Les indigènes pataugeaient dans les eaux peu profondes du ruisseau dans un silence total. Leurs yeux ne pouvaient se détacher de la structure massive qui surplombait leurs têtes. Chaque homme qui portait un animal par-dessus l'épaule, comme quelques-uns l'avaient fait, se dirigeait vers l'autre rive sans jeter le moindre regard sur le passage perfide qui semblait cruellement les y inviter. Depuis la construction de ce pont de plantation par les allemands en 1909, très peu de Kameruner (camerounais) l’avaient traversé.

    Les Mokpe d’Ekona Mbengue avaient enterré l'un de leurs frères bien-aimés, mort pendant la construction de ce pont. Il était accidentellement tombé sur les rochers en dessous. La mort brutale et prématurée du jeune homme avait jeté le discrédit sur la structure, désormais considérée comme un plan malveillant ourdi par l'homme blanc pour éliminer le peuple Mokpe.

    Ces hommes d'Ekona Mbengue avaient juré de déjouer un tel complot racial. Ils descendirent la pente et traversèrent le ruisseau. Ils préféraient le contact des rochers mouillés avec leurs pieds nus plutôt que de tomber la tête la première du passage géant. A l’époque où le pont de l'homme blanc n'existait pas, c'était de cette manière que ces hommes et leurs ancêtres avant eux, avaient toujours traversé ce cours d’eau.

    Allongée sur la chaise-longue préférée de son mari, Sally Gray somnolait dans la véranda de la grande ferme. La structure imposante, construite en 1902, était peinte en blanc et vert, couleurs parfaitement assorties au jardin bien entretenu. Les feuilles bruissaient partout et les oiseaux gazouillaient dans le feuillage lointain. Elle était au Cameroun mais les images de l'Écosse rurale étaient profondément ancrées en elle. Cette femme passait son deuxième jour en Afrique en compagnie de son mari, James Gray, premier volontaire britannique à travailler dans les villages autour des plantations d'Ekona. Pour la première fois Décembre serait différent ; pas de neige, pas de réunion familiale autour d'un pudding de Noël, mais heureusement, elle pouvait s'asseoir dehors, vêtue d'une robe légère en raison de la chaleur tropicale, sans craindre d'être gelée jusqu’aux os.

    Le jour précédent, qui était son premier jour sur le continent, son mari et elle avait visité d'autres fermes, admiré la beauté de leur propre concession et le magnifique jardin à l’arrière. Les fruits tropicaux, les fleurs exotiques et le ruisseau tout proche lui avaient donné une impression différente de cette terre. Les histoires lues dans un journal écossais à propos de bandes vindicatives d'indigènes africains attaquant les colons européens et leurs propriétés, n’étaient plus qu’un vague souvenir. Elle s’était retrouvée dans un joli coin de la terre.

    Ce deuxième jour, Sally avait très peu à découvrir. Elle ferma les yeux pour permettre à son esprit de vagabonder à travers les océans et les continents jusqu'à son pays natal.

    Un grand bruit semblait se faire entendre au loin. Un vacarme qui entachait la beauté de cette terre provenait de la direction du ruisseau. La femme eut les nerfs à fleur de peau à mesure que les chants ou les cris se rapprochaient. Quand il devint évident que le grand bruit se rapprochait de leur maison, elle courut rapidement dans le salon et verrouilla la porte en chêne massif.

    En route pour un village lointain en vue d’exécuter leur danse annuelle connue sous le nom de danse des éléphants, les danseurs Mokpe d'Ekona Mbengue avaient décidé de passer par ce chemin pour faire plaisir à l’ami blanc qui vivait de l’autre côté du ruisseau au-delà du pont maléfique. Cet individu était plus ou moins considéré comme un frère. Depuis son arrivée récente en Afrique, aucune cérémonie des Mokpe n'avait eu lieu dans les villages voisins sans sa participation active. Les villageois le considéraient comme un frère, né malheureusement avec une peau étrangère. L'information concernant l’arrivée de la femme de l'homme blanc était parvenue à Ekona Mbengue. Ils avaient donc souhaité exprimer leur respect et leur gratitude à ce couple. James Gray avait beaucoup contribué à améliorer la vie de tous ceux qui vivaient autour des grandes plantations d'Ekona.

    Une fois sortis de l'eau, sur la terre sèche leurs pieds mouillés au contact de la poussière brune étaient devenus noirs comme ceux d’hommes ayant marché sur la poussière de charbon de bois. De l'autre côté du pont ou ‘‘structure de la mort’’, ils avaient perdu toute prudence. Les hommes chantaient joyeusement et avançaient en dansant vers la maison de la plantation.

    Ils furent déçus de trouver la porte de la grande maison fermée, et personne pour les accueillir. Un homme très intelligent et très estimé par les amis dit que les hommes blancs étaient parvenus à la domination parce qu'ils fonctionnaient comme des chauves-souris. Il avait laissé entendre qu'ils dormaient parfois toute la journée et ne travaillaient que la nuit pour cacher ce qu'ils faisaient. A ces mots, les autres danseurs espéraient que les occupants pourraient être obligés de sortir de leur sommeil trompeur pour les voir. Ils chantaient à tue-tête et dansaient comme des hommes ayant collectivement avalé une double dose ‘‘d'herbe de l'agitation’’. La porte était restée hermétiquement fermée.

    Sally se sentait seule et impuissante face au désastre imminent, avec pour seul compagnon l'horreur. La photo vue autrefois dans un journal écossais qui parlait d'une bande armée de guerriers zoulous éméchés refit surface dans son esprit pendant qu'elle tremblait en épiant à travers le trou de la serrure. Le groupe était devenu surexcité car certains hommes grimpaient sur des arbres et d'autres mangeaient des plantes vertes. Elle plaça doucement deux chaises derrière la porte, et tout objet pouvant contribuer à constituer une solide barricade fut ajouté aux chaises. La terreur l’empêchait de garder les mains plaquées sur ses oreilles quand elle les soulevait pour étouffer le bruit extérieur. L'effroi maintenait ses yeux ouverts quand elle voulait se forcer à dormir. Elle se précipita dans la chambre à coucher et saisit deux oreillers qu’elle colla de chaque côté de sa tête pour se protéger du pire vacarme qu'elle ait jamais entendu.

    Comme aucune réponse ne parvenait de la maison, les hommes, déçus et à moitié fatigués, décidèrent de continuer leur voyage. Un jeune homme qui avait vigoureusement dansé sur le bord de la route, lâcha la corde qui retenait sa chèvre. L'animal courut dans l'enceinte de l'homme blanc. Croyant qu'il n'y avait personne dans la maison, les hommes firent ce qu'aucun indigène n'était autorisé à faire : entrer dans la cour d'un homme blanc sans y avoir été invité. Ils sautèrent par- dessus la haie et se précipitèrent vers l'animal dans le but de l'attraper et de regagner rapidement la route.

    Sally fut paralysée de terreur lorsqu’elle entendit des voix dans la cour. Pour la première fois, elle regretta sa décision de visiter l'Afrique. Courant à travers la pièce, elle trébucha et tomba lourdement sur le sol. Elle se releva priant que le bruit de sa chute n'ait pas été entendu par les hommes à l'extérieur. Le fusil de son mari au poing, elle retourna au salon, désormais prête à mourir l'arme à la main. Elle regarda encore une fois à travers le judas, mais il n'y avait personne en vue. Son soulagement fut de courte durée alors que des cris de joie provenaient de l’arrière de la maison où les hommes avaient trouvé et attrapé la chèvre dans l'écurie.

    La peur l'envahit à nouveau tandis que le fusil tombait sur le sol avec un bruit sourd. Elle poussa un cri désespéré et tomba à moitié inconsciente à côté du fusil.

    Les hommes visiblement effrayés réalisèrent qu'il y avait quelqu'un dans la maison. Il devint évident pour eux que cette personne s’était aperçue de leur présence illégale. Aucun de ces hommes n'était prêt à subir une flagellation publique ou à passer une nuit dans la prison locale pour intrusion.

    Il s’ensuivit un mouvement de panique indescriptible car ils couraient dans tous les sens pour éviter ce qu'ils croyaient être une arrestation imminente. Seul l'état de la cour pourrait par la suite témoigner de ce qui s'était réellement passé. Des parterres de fleurs avaient été piétinés, quelques plantes arrachées çà et là, et la haie touffue était ouverte en de nombreux endroits.

    Lasse et totalement épuisée, la femme s’endormit derrière la barricade érigée pour sauver sa vie comme un enfant ayant une conception naïve du monde.

    CHAPITRE II

    Tard dans l'après-midi, James Gray attacha son cheval à l'extérieur de la grande maison. L'homme épuisé ne comprenait pas pourquoi la porte était fermée par un après-midi si chaud et humide. Il alla au jardin mais il n'y avait aucune trace de Sally. Ses fleurs et ses plantes médicinales préférées étaient saccagées. L’homme sut immédiatement que quelque chose d’inhabituel s'était produit en son absence.

    Elle entendit comme dans un rêve, son nom qui semblait résonner comme l’écho sur une colline lointaine. La voix était celle de son mari qui revenait de l'un des villages voisins. Elle repoussa à la hâte tout ce qui se trouvait entre elle et son mari. Lorsque la porte s'ouvrit, Sally s'élança et tomba entre les mains de James. La lourde porte se referma derrière eux ; le pied gauche de l'homme la bloqua à mi-chemin. Cet homme ne comprenait rien : qu’est-ce qui, sur cette terre magnifique, pouvait effrayer à ce point sa femme stoïque et équilibrée. Il embrassa doucement sa joue humide et la porta jusqu’au centre du salon.

    Sally, tu vas bien ?demanda James, alors que ses yeux parcouraient la pièce d'un coin à l'autre.

    La femme blottie contre son mari continuait de trembler muette comme une feuille. Gray pouvait sentir les battements saccadés de son cœur. Lorsque Gray vit son fusil chargé à même le sol, il sut que l'affaire était plus sérieuse qu'il ne l’avait pensé.

    Je ne peux pas expliquer. C'est vraiment plus que... Les mots seuls ne peuvent pas... dit-elle en sanglotant.

    Je veux tout savoir, chérie. Dis-moi ce qui s'est passé en mon absence.

    Des hommes sauvages, dit-elle en tremblant et pleurant.

    Gray savait qu'il n’arriverait à rien si la femme continuait à être aussi agitée. Il la conduisit tranquillement vers la gauche, près de la cheminée et l'installa dans un fauteuil. Il alla chercher deux verres et y versa une boisson. Sally se redressa et tendit la main pour prendre un verre. Pendant qu’ils sirotaient leur boisson, son mari pouvait observer à quel point elle se détendait progressivement. C'était le moment approprié pour parler et poser des questions.

    T’ai-je entendu parler d’homme sauvage ?

    Oh, mon chéri. Ils étaient nombreux. Ils couraient partout, certains sont même entrés dans l'écurie.

    Tu veux dire que des indigènes sont venus directement dans macour ? demanda Gray.

    Oui, en effet. Cette bande de sauvages est arrivée ici.

    Ce sont des amis, pas des sauvages.

    Non, ils sont venus nous tuer. Je pouvais le lire sur leurs visages déterminés. Il n'y avait rien d'amical chez ces indigènes.

    Chérie, je veux que tu comprennes que si tous les européens devaient être tués par les villageois autour de nous, je serais le dernier homme à mourir, voire le seul dont la vie serait épargnée.

    Jim !Jim ! Ne dis plus ça pour l'amour de ta femme. Je ne veux pas croire que tu as été ensorcelé.

    Pas du tout, chérie.

    Tu perds la tête, si tu penses qu'un groupe aussi diabolique puisse avoir de la sympathie pour toi.

    Je crois que c'est la peur et ton manque d'affection

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