Arsène le vieux laboureur
Par Christian MALE
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À propos de ce livre électronique
Puis viendront les tracteurs, le matériel lourdement mécanisé, relégant les hommes au second rang au lieu de simplement les soulager dans leur quotidien. Commence la désertification des campagnes, la fuite en avant, le progrès sans bornes.
Arsène résiste et reprend la ferme de ses parents. A vingt ans il n'a peur de rien. Il se confrontera toute sa vie à la politique agricole commune, à Bruxelles, aux décisions parfois iniques de certains dirigeants.
Parvenu à la retraite, il se retrouve seul, sans femme ni enfants s'apercevant un peu tard que la terre lui a tout pris. Il se voit très mal vieillir seul dans sa grande maison devenue austère.
A moins que !
Parfois le hasard.
Christian MALE
Christian MALE est originaire du Limousin et plus précisément de la Basse Marche qu'il porte constamment en son coeur. Terre de ses jeux d'enfants sur laquelle il aime vivre et qu'il raconte à travers ses romans. Il y évoque la vie d'autrefois, cette vie paysanne dure et douce à la fois, là ou chacun s'en allait à l'ouvrage gardant toujours à l'esprit l'essentiel et le présent, sans jamais s'encombrer de superflu. L'auteur est un écrivain régional qui compte déjà huit romans de terroir à son actif. Il aime parcourir ce qu'il reste de ses lieux d'enfance, pestant contre une certaine forme de progrès excessif et qui a tellement transformé la nature qu'aujourd'hui, nombreux sont ceux qui se posent les vraies questions sur l'avenir du monde, la pollution, la malbouffe, les maladies galopantes et autres allergies résultant de l'inconséquence des hommes ou des systèmes (ou des deux)...
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Aperçu du livre
Arsène le vieux laboureur - Christian MALE
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Christian
Male
Ecrivain régional
Du Limousin
Originaire d’un hameau typique de la Basse Marche, Christian Male est un écrivain régional qui s’attache à faire revivre les histoires et coutumes de la paysannerie Limousine et du Bas Poitou voisin. Il a déjà publié les ouvrages suivants :
Aux éditions de la Vétizou – 87130 Neuvic Entier
Fils des quatre saisons
Fernand des chaumes
Aux éditions Books on Demand – 12/14 rond point des champs Elysées, Paris 8ème
Fernand des chaumes – réédition
Amours et trahison en haut Limousin
La roulotte bleue
On l’appelait l’idiot du village
Lorsque Grand-mère me racontait – La batteuse-
Embarqué à 17 ans sur un dragueur de mines
Arsène le vieux laboureur est son petit dernier !
Dans le but de favoriser la distribution de ce livre et d’en faire profiter un maximum de lectrices et de lecteurs, il a été imprimé en gros caractères (Times New Roman calibre 22 au format 14,8 x 21) afin de faciliter la lecture aux personnes malvoyantes.
L’Auteur.
Photos :
Couverture et 4ème de couverture :
collection personnelle de l’auteur.
Intérieur :
Photos de : Christian Male, auteur,
Internet/club Vendeuvre
Ass. les vieilles soupapes
Ferme de la Bernardière (Millac 86)
Collection particulière (Darvizat 87)
Remerciements.
Je tiens à remercier ici toutes les personnes qui m’ont aidé avec gentillesse et… patience afin de faire figurer dans ce nouveau roman un maximum de photos noir et blanc d’outils et appareils agricoles ayant servi depuis les années cinquante. Il importait de montrer combien les transformations se sont développées à grande vitesse. Le progrès a été fulgurant au cours des cinquante dernières années, provoquant même le départ de centaines de milliers d’hommes vers d’autres horizons. Autant d’animaux de trait allaient connaître le chemin des abattoirs ou pour les plus chanceux une reconversion dans les métiers de loisirs…
Ces photos n’ont qu’une seule prétention : celle d’accompagner le texte et permettre avec sans doute un peu de nostalgie, de revoir les instruments chers à nos grands parents. Il est difficile de trouver aujourd’hui ces « vieilles choses » rongées par le temps qui passe, par les intempéries, la nature, les ronces et les orties qui ont depuis longtemps repris leurs droits…
Un grand merci à ces agriculteurs qui ont fait avec moi le tour de leurs bâtiments afin de me permettre de prendre quelques photographies, notamment là-bas à « La Bernardière » près de Millac dans la Vienne ou encore à Darvizat non loin de Mezières sur Issoire en Haute Vienne.
Merci à tous, très sincèrement.
Ce nouveau roman est
La continuité (tome II)
Du roman
Fils des 4 saisons
Chers lectrices,
Chers lecteurs,
Ce nouveau roman peut à juste titre être considéré comme la suite logique de « Fils des quatre saisons ». En effet, les enfants de cette époque ont fait leur vie. Certains sont devenus artisans, commerçants, fonctionnaires ou encore militaires, avocats, notaires ...
Cependant, il en est un certain nombre qui sont restés à la ferme, au pays… pour y travailler la terre. Beaucoup étaient les fils des paysans de l’époque, propriétaires de leurs fermes. Ils ont poursuivi l’œuvre familiale entreprise et se sont frottés à l’agriculture devenue de plus en plus moderne. Ils ont labouré, élevé des bovins, des ovins, souvent les deux…
Aujourd’hui tous sont retraités, avec plus ou moins de bonheur. Ils ont travaillé toute une vie comme des forçats, se pliant par obligation beaucoup plus que par volonté aux décisions européennes venues de là-bas, de Bruxelles ou de Strasbourg, bref, d’endroits où ils n’avaient jamais mis les pieds. Les affaires de la ferme ont souvent été menées avec difficulté au point que certains ont été contraints de mettre la clé sous la porte.
Le progrès, arrivé assez tardivement dans ce coin de Basse Marche et du Bas Poitou voisin, est allé si vite par la suite… trop vite, au point que celui qui ne pouvait pas suivre ce mouvement et cette cadence d’adaptation moderne, a été irrémédiablement abandonné au bord du chemin.
Il semble que ce progrès annoncé n’ait pas été bien fameux pour le paysan, ni pour personne d’ailleurs puisqu’avec lui, ont également débarqué des millions de tonnes de produits chimiques, engrais, vaccins et tous autres produits phytosanitaires déversés sur l’immensité des cultures et prairies du pays…
Il aura fallu 60 ans avant que les populations réagissent à travers le monde, que l’on accepte de parler d’erreurs, d’abus, de destruction massive de la nature, faune et flore indifféremment.
Ce roman n’est ni à visée politique ni écologique et bien pensant. C’est juste l’histoire du jeune Arsène, agriculteur né dans les années 1950, au siècle dernier ! Agriculteur comme bien d’autres – car de nos jours le mot paysan est devenu tellement péjoratif… - Un agriculteur qui a voué sa vie entière à la culture et l’élevage, à sa ferme familiale et ses hectares de bonne terre nourricière et généreuse. Il s’est battu sans jamais renoncer contre le grand système de la fameuse consommation de masse et sa cohorte d’imbécilités et d’apprentis sorciers qui entre-autre ne juraient que par l’agriculture intensive et la production du même nom, destinées l’une et l’autre à nourrir la masse…
Parvenu enfin à la retraite, il se rend compte qu’il est seul ! Ses parents ont disparu depuis bien longtemps, lui est célibataire, sans aucun enfant, comme beaucoup de ses copains paysans. Certains de ses amis en grande difficulté, lâchés par les banques, abandonnés par l’impitoyable système ont préféré mettre fin à leur existence devenue misérable…
Seul ! Il est seul face à son destin, dans sa grande et belle maison de ferme… A moins que !
Mais je ne vous en dirai pas plus…
Les péripéties de toute une vie de paysan sont tellement nombreuses, elles pourraient faire sourire parfois… souvent pleurer aussi tant ce beau métier est torturé depuis plus d’un demi siècle.
Je vous souhaite en tous cas :
Bonne lecture !
SOMMAIRE
La fin d’une vie autarcique
Productivité, rendement, intensification.
Le progrès change tout.
Une période charnière.
Les anciens lâchent les rennes.
Un garçon fait de la résistance.
Mais qui est donc Arsène ?
Arsène, apprenti paysan.
Années 80 et premières difficultés.
Quand l’étau du progrès se resserre.
Des initiatives de survie peu banales.
L’espoir renait dans le cœur d’Ernest.
L’heure de la retraite et le bilan d’une vie.
Epilogue.
La fin d’une vie autarcique.
Le fils des quatre saisons et sa petite sœur, nés en pleine période du baby boum, avaient connu un bonheur inestimable : celui de pouvoir vivre une enfance et un début d’adolescence heureuses, bercés tous les deux par les grands travaux d’une agriculture fort peu mécanisée et que certains (des mauvaises langues sans doute !) disaient moyenâgeuse.
Ce milieu très laborieux, n’en était pas moins immensément bucolique et chaque journée s’écoulait paisiblement, enveloppée dans son écrin de nature, aussi belle que variée. Nos jeux de gosses étaient sains, simples et géographiquement presque sans limites puisque nous pouvions courir à perdre haleine par champs et prairies. Quel enfant le peut encore aujourd’hui ?
A bien y réfléchir, cette vie paysanne, héritée de toutes les générations précédentes, avec ses avantages bien palpables mais également ses défauts tout de même nombreux, se complaisait ainsi. Chacun vivait bien et tous avaient leur place dans cet univers. Ils ne manquaient pas de le faire savoir et n’auraient jamais imaginé que de leurs bureaux d’études parisiens, des technocrates, des ingénieurs agronomes, et autres techniciens spécialisés (en quoi, on se le demande ! disaient les anciens) étaient penchés sur de nombreux dossiers émanant d’une volonté des hommes politiques du moment. Ces politiciens voulaient mettre en œuvre une France entreprenante, imaginative, prospère et audacieuse… (Cela aurait pu être).
Ils commençaient à jeter les bases de ce que serait la nouvelle agriculture en utilisant des mots qui revenaient de plus en plus souvent dans leurs conversations, des mots tels que: moderne, rentable, exploitation, chiffre d’affaire et d’autres encore, s’inspirant sans l’ombre d’un doute du modèle américain et notamment de ce qui pouvait se passer en Californie à une époque où la technologie la plus avancée et la plus performante, après avoir balayé d’un revers de manche les animaux de trait, remplaçait l’homme, celui-ci étant devenu le serviteur de la machinerie technologique.
En soi, cela aurait peut-être pu fonctionner… mais pourquoi les responsables de notre pays ne nous disaient-ils pas que ces mêmes Californiens qui demeuraient ainsi « esclaves » des machines n’étaient que des sous-payés, de pauvres hères vivant misérablement et qui auraient beaucoup envié sans doute, les conditions de vie de nos agriculteurs Français considérés comme des moyenâgeux !…
Sur ces terres d’outre atlantique, les pauvres bougres étaient pris, happés inexorablement par un système recherchant le profit, la rentabilité à tout prix. Exploités par les grandes firmes, ils étaient payés une bouchée de pain pour conduire des machines qui effectuaient automatiquement le travail en lieu et place des bêtes et des hommes, ceux d’avant qui, en un rien de temps, étaient passés de la condition d’agriculteurs à celle de serviteurs. J’ai presque envie de dire de serfs ou de vilains… (Vous parlez d’un progrès !).
Il me semble que même si les intentions des hommes politiques Français des années 1960/1965 et suivantes, étaient louables en ce sens qu’ils souhaitaient extraire l’agriculture Française de sa condition artisanale et sans doute un peu archaïque, aucun d’entre eux, à mon sens n’a pris la réelle mesure de ce qu’il eut été vraiment nécessaire de réaliser pour nous rendre plus heureux.
Oui, l’homme a été oublié ! L’homme est passé à l’arrière-plan et dûment sacrifié sur l’autel de la rentabilité.
Les années cinquante et soixante étaient porteuses de projets qui touchaient à l’urbanisme, à l’économie et l’industrie. Cela était également valable pour le monde agricole, pour ce poumon vert, ce garde-manger de notre pays que les hauts responsables entendaient bien développer …
Mais comment ?
En effet, ne dit-on pas que l’on ne parle bien que… des choses que l’on connaît bien ?
Alors qu’à cela ne tienne, l’école d’agronomie allait engendrer des ingénieurs, des hommes formés beaucoup plus en technocrates qu’en experts agricoles à notre goût ….
D’ailleurs et pour la petite histoire, j’ai toujours trouvé croustillant de voir une telle école implantée en plein cœur de Paris… sauf à considérer que Paris soit un grand tas de fumier sur lequel on ferait pousser quelques fleurs… Mais c’est un point de vue de paysan !
Si Paris est la capitale du pays, elle n’est pas la France, très loin s’en faut! et nous autres les paysans n’étions pas dupes… D’ailleurs, nous nous sommes toujours méfiés viscéralement des ingénieurs dits agronomes et de leur cortège de techniciens. Que pouvait-on leur enseigner ? On ne fait pas pousser des poireaux et de la luzerne sur les avenues de Paris ! Le Boulevard St Michel ne me parait pas très fertile en la matière ! Il faut raison garder et appeler un chat un chat.
Si les grandes réformes politiques sont l’apanage de la capitale et de ses élites… et la encore ce mot nous fait tordre de rire, l’agriculture au quotidien est le travail des paysans du Limousin, du Languedoc, de lorraine ou d’ailleurs. A chacun son occupation et… les vaches seront bien gardées !
Le cheval tirait paisiblement le râteau à foin dans les prairies… C’était avant ! il y a longtemps. On l’appelait « la râteleuse » !
Hélas ! Cela n’a pas été le cas et le monde agricole allait passer rapidement sous la férule d’apprentis sorciers dont les tours de passepasse qu’ils allaient tirer de leur chapeau finiraient par plonger la France verte dans un chaos inextricable dont nous ne sommes toujours pas sortis en