LES EXILÉS DU CORONAVIRUS
DEPUIS LE COVID, LA VILLE LEUR EST DEVENUE INSUPPORTABLE. ILS SONT DÉJÀ DES MILLIERS À REDESSINER LEUR FUTUR
Et si le « monde d’après » ressemblait à celui... d’avant ? Avec, en guise de valeurs sûres, un potager et un poulailler. Depuis les années 1970, 4,5 millions de Français ont quitté les grandes villes en quête d’air pur et d’espace. Au contact de la nature, ils voulaient donner un nouveau sens à leur vie. La crise sanitaire a eu l’effet d’un accélérateur. Aujourd’hui, grâce au télétravail, beaucoup rêvent d’une nouvelle migration.
VIEILLES BÂTISSES, CHÂTEAUX, PLATES-BANDES ET YOGA POUR RESSUSCITER AU GRAND AIR
ATTENTION, TOUT N’EST PAS ROSE. LES HIVERS SONT ARIDES ET SOLITAIRES. L’UTOPIE PEUT VIRER À LA DÉPRIME
Olivier, 50 ans, est infirmier. Un soir, après une journée à voir des vies vaciller, il est allé chercher sur le Net des lendemains qui chantent. Pour s’« amuser », il a pianoté « château » ; alors est apparue cette maison siècle, près de Montargis, «au cœur d’une région agricole au ciel large ». Un rêve. Avec son compagnon, médecin, il avait choisi de se confiner à distance des malades et d’un trois-pièces sans balcon, à Puteaux.Accompagnés de leurs deux ados, ils ont rejoint une maison de famille du côté de Barbizon. C’est là que tout a commencé: «Après le travail, on pouvait décompresser, s’évader. Ça nous a aidés à rester efficaces.» Fini les roulements de chariots et les sonneries de la machinerie médicale, place aux chants d’oiseaux, à l’herbe, aux petites fleurs… «On a réalisé que cette vie-là, sur des bases plus terriennes, c’était maintenant ou jamais.» Ils hésitaient. Ce qui les a décidés : l’atelier du peintre Zao Wou-ki, installé dans une dépendance. «Le lieu semble encore habité par son âme », lance Olivier. Où prendre un meilleur nouveau départ?
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