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Et si les Fêtes m'étaient contées
Et si les Fêtes m'étaient contées
Et si les Fêtes m'étaient contées
Livre électronique326 pages4 heures

Et si les Fêtes m'étaient contées

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À propos de ce livre électronique

Fruit de 25 ans de recherches, il répond à bien des questions sur les origines réelles et l'assimilation progressive de ces traditions que nous fêtons sans trop savoir pourquoi.

Qu'en est-il réellement de la Naissance de Jésus, que se passe-t-il dans le ciel à Noël, que représente le sapin de Noël ? Quelles sont les couleurs traditionnelles de Noël. D'où vient la fameuse bûche de Noël. Qu'en est-il du Père Noël et comment le distinguer de Saint-Nicolas. Quelques traditions gastronomiques liées au cycle de Noël. L'Épiphanie et les rois mages. La galette des Rois. La Chandeleur, la fête des chandelles, certains pouvoirs attribués aux chandelles. La coutume des crêpes. Aux origines du Carnaval et ce qu’il signifie.

La fête de Pâques et comment elle est déterminée. L'œuf de Pâques et le symbolisme de l'œuf ainsi que quelques aspects insolites, quelques œufs peu ordinaires et pourquoi multicolores? Les feux de la Saint-Jean, l'embrasement de la roue, la réaction de l'Église et l'assimilation du culte de Mithra.

Que signifient Halloween et ses potirons illuminés et grimaçants. Savez-vous que son origine est dans la fête de Samain ? L'assimilation d'Halloween ainsi que les réelles origines de la Toussaint. La Toussaint est-elle vraiment une fête chrétienne? En quoi sommes-nous redevable au Christianisme celtique et de sa transmission ainsi que de ses curieux rites. Et enfin, une bibliographie importante et détaillée sur le sujet complète judicieusement le travail.

Mais ce qui fait que ce livre est unique en son genre, c'est l'approche du problème au départ d'une tradition universelle. Vous y trouverez une belle histoire, celle de votre culture, venant de la nuit des temps et dont la lecture vous permettra de répondre aux questions de vos enfants et pourra même vous conduire, peut-être jusqu'au fond de vous-même.
LangueFrançais
ÉditeurXinXii
Date de sortie17 déc. 2013
ISBN9782960018424
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    Aperçu du livre

    Et si les Fêtes m'étaient contées - Alain de Maisonneuve

    Et si les Fêtes m'étaient contées…

    Alain de Maisonneuve

    4e édition

    Origines et secrets oubliés

    des fêtes traditionnelles

    Editions l'Etoile

    Sentiers de la Tradition

    Copyright © Editions l'Etoile, Bruxelles, novembre 2012

    Tous droits de traduction, d'adaptation et de reproduction, par quelque procédé que ce soit, réservés pour tous pays

     E-Book Distribution: XinXii

    http://www.xinxii.com

    Table des Matières

    Avant-propos

    Introduction

    Noël

    Naissance de Jésus

    Étapes de l’assimilation

    Que se passe-t-il dans le ciel à Noël ?

    L'arbre sacré

    Le sapin de Noël

    Le sapin ou l'if ?

    Les couleurs de Noël

    La bûche

    Et le Père Noël ?

    Saint Nicolas ou Père Noël?

    Quelques traditions gastronomiques

    L'Épiphanie

    Et les Rois Mages?

    La Galette des Rois

    La Chandeleur

    La fête des Chandelles

    Koré et les Mystères d'Eleusis

    Du dieu Loup aux Lupercales

    Imbolc

    Des chandelles aux certains pouvoirs

    La coutume des crêpes

    Aux origines du carnaval

    Le nombre 40 et ce qu'il représente

    Que signifie le Carnaval

    Pâques

    Calendrier Julien ou Grégorien

    La détermination de la date de Pâque

    La Pâque juive

    L'Œuf de Pâques

    Un œuf rouge

    Le symbolisme de l'œuf

    Quelques aspects insolites de l'Œuf

    Quelques œufs peu ordinaires

    Les feux de la Saint-Jean

    Embrasement

    La Roue symbole solaire

    La réaction de l'Église romaine

    L'assimilation du culte de Mithra

    Halloween

    La signification d'Halloween

    Samain

    Les potirons illuminés et grimaçants

    L'assimilation d'Halloween

    La Toussaint

    La commémoration

    Les origines

    La Toussaint est-elle une fête chrétienne ?

    Le christianisme celtique

    La transmission

    De curieux rites

    En guise de conclusion

    Un dernier mot

    L’auteur

    Bibliographie

    Endnotes

    Avant-propos

    Commencée en 1972, cette recherche fut publiée d’abord sous forme d’articles dès 1974. Plus de trente-cinq ans plus tard, au fil de nombreuses lectures, d'investigations, de vérifications de documents reçus ou découverts, j’ai cru bon de présenter aujourd’hui une version mise à jour.

    L'accueil très favorable réservé tant à la première qu'à la seconde ou la troisième édition de ce livre, fit que ces éditions furent rapidement épuisées. Les nombreux encouragements et de nouvelles pistes de réflexion permettent aujourd'hui de présenter au public une quatrième édition, longtemps attendue, revue et augmentée.

    Les idées et les principes, exposés ici en toute simplicité, sont étayés par des données et des informations émanant d'écoles du passé et par les découvertes d'érudits chercheurs contemporains qui ont permis de dégager des enseignements pour la plupart ignorés, méconnus, oubliés, volontairement ou involontairement, ou restés dans l’ombre des temps écoulés.

    L'ouvrage, ayant un nombre de pages limité, ne peut être un travail d'érudition ou de critique historique. C'est une œuvre de vulgarisation, où toutes les sources ont été indiquées sans que soit abordé le problème de leur valeur comparative. Nous y renvoyons le lecteur s'il désire pousser plus avant l'étude des thèmes abordés.

    Pour éviter les surcharges qui auraient rendu difficile la lecture de l’ouvrage, j’ai divisé mon travail en huit grandes parties reprenant les principales fêtes traditionnelles, réservant éventuellement à plus tard le soin de parler de celles dont je n’aurais pas abordé le sujet. Pour ce faire, je serais d'ailleurs très heureux si des lecteurs avaient la gentillesse de m’envoyer leurs remarques, leurs informations ou de nouvelles pistes de recherche. Je les en remercie d'avance.

    Introduction

    Les fêtes rythment le cycle annuel de toutes les traditions religieuses et initiatiques. Au cours du temps, elles rompirent la monotonie de la vie ordinaire et suspendirent les obligations, la rigueur, la fatigue et parfois le stress ou les humiliations du travail. Elles exercèrent un vif attrait voire une fascination sur le peuple. Dans ce domaine, le christianisme lui apporta une complète satisfaction, de par la multiplicité et l'éclat de ses fêtes dont beaucoup étaient (ou sont heureusement encore) légales et rémunérées. Il est, d’autre part, assuré que des fêtes chrétiennes ont été habilement instaurées par l'Église aux mêmes dates que des fêtes païennes car ces dernières étaient si populaires qu'elles auraient été indéracinables et qu’une interdiction de celles-ci eût été tout à fait vaine et inutile.

    Rompant avec le passé spirituel du pays, la fête est devenue aujourd'hui une réjouissance commémorative d'un événement ou d'un personnage, que l’homme prend plaisir à évoquer. Elle répond aussi au besoin qu'a ce dernier de s'exprimer, de réfléchir, sur des phénomènes propres aux mystères du monde ou à la vie en société, en réunissant des individus, des familles ou des communautés, habituellement ou par nécessité, séparés dans la vie quotidienne et qui s'engagent ainsi dans une même participation festive.

    Les fêtes sont inhérentes aux croyances, originellement, en l’honneur du Vivant et de la peur de la Mort, ainsi que de l'Inconnu qui découle du cycle universel de Vie, Mort et Renouveau.

    Le point de départ des religions doit être recherché dans la croyance en une puissance sacrée qui transcende l'univers, une puissance capable d'agir sur la fertilité, le rythme des saisons, la naissance, la mort... La mort est de tous les mystères, le plus frappant, le plus énigmatique et le plus inquiétant. Les premières traces de croyances et de pratiques religieuses sont liées à la sépulture des morts. Elles vont donner naissance à un culte extrêmement développé qui laisse penser que l'homme préhistorique avait déjà l'idée d'une survie après la mort. Les dieux et les créatures fantastiques de l'Antiquité sont tous des « esprits », des morts qui contrôlent la vie des humains selon leur gré. Chaque épidémie, chaque tremblement de terre, chaque disette est l'oeuvre des dieux ou des esprits qui se vengent si les hommes ne se montrent pas à la hauteur de leurs exigences. Pour apaiser ou prévenir la colère des ancêtres, les peuples ont mis en place de nombreux rituels à certaines dates de l'année.

    Pour s'exprimer au cours de celles-ci, l'homme fait appel aux symboles, établissant ainsi un rite qui est propre à sa société, son clan, sa communauté, voire sa famille, qui la caractérise et maintient sa cohésion. C’est ainsi que les événements rituels, sacrés ou traditionnels fêtés amènent une division du temps aboutissant à un calendrier (montrant la progression, le passage [le mot ritum en latin a cette signification] de l’état profane à l’état de réalisation).

    Mais l'homme moderne semble avoir perdu le sens réel de la fête. Arraché à son environnement géographique et humain, isolé au milieu des villes tentaculaires, écrasantes, fatigantes, aliénantes, réductrices, voire inorganiques, il a en grande partie oublié ses origines ou ses traditions et ne connaît plus rien, ou presque plus rien, de ces fêtes que pouvaient structurer les communautés de jadis, se contentant de reproduire des rites sociaux, vidés de leur signification dont il ne comprend la plupart du temps plus le sens profond et qu’il exécute par simple obligation ou conformisme social ou culturel.

    Au détriment des traditions ancestrales, généralement transformées et figées en folklore, s'est imposée la fête foraine, c'est-à-dire la fête artificielle, étrangère, mercantile, marchande. Au rythme régulier des fêtes saisonnières qui accordaient l'homme à son milieu naturel, s'est substitué le hoquet, le bruit¹, strident jusqu’à rendre sourd des musiques hot, hard, rapp et autres techno. Les hystériques de la radio et de la télévision, et autres jeux vidéos ont remplacé les grands créateurs du passé et imposent leur présence abrutissante et annihilante à des êtres devenus passifs et comme robotisés, comme sous influence. Aujourd'hui nombreux sont ceux qui doivent subir les divertissements factices qu'impose le conformisme ambiant (ou une insidieuse manipulation subliminale à but mercantile).

    Une sorte de basculement est en train de s'opérer qui doit nous solliciter impérativement.

    L'impact des religions ou de certaines idéologies (pas toujours si innocentes qu'elles pourraient paraître) dans leurs excès qualifiés d'intégrisme n'est qu'une conséquence de la portée universelle des formules simplifiées et/ou simplificatrices résultant de la méconnaissance, de l’oubli et de l’utilisation ou la récupération mercantile ou politique de la spiritualité. A ce titre, méfions-nous de la pernicieuse tentation de transformer l'esprit et la liberté laïques en intégrisme laïque.

    Quand les esprits deviennent à ce point envoûtés, que la lucidité ou la connaissance fait place à l'entraînement aveugle ou à la manipulation mercantile, il importe de redonner de l'éclairage aux valeurs traditionnelles.

    Le succès des rassemblements populaires, des marches, du chant populaire, qu’il soit folksong, country ou autre et de l'écologie en ses valeurs idéologiques, philosophiques ou pratiques (défense et restauration de la nature et des produits naturels) s'explique notamment par le désir confus d'une partie croissante de la population d'échapper à la manipulation, à l'ahurissement, à l'abrutissement et de renouer avec les valeurs des grandes cérémonies collectives d'autrefois.

    Depuis que l’Humanité a accédé à la conscience, elle s’est rendu compte de la régularité de cycles qui rythment sa vie. Parmi une multitude, le premier et le plus immédiat est sans doute celui de l’alternance régulière des jours et des nuits.

    Essayons d’en indiquer les moments essentiels. C’est d’abord ce que les hindous appellent : l’heure de Brahmâ, le Soleil va se lever, un côté du ciel s’éclaircit. Le noir profond pâlit en bleu, une couronne claire annonce l’imminence de l’astre de la lumière. De l’autre côté du ciel, c’est encore la nuit semée d’étoiles. Depuis l’émergence dorée de l’astre du jour, la lumière ne va cesser de croître, jusqu’à midi plein. Le Soleil est alors à son zénith et l’ombre que porte un bâton fiché en terre (qu’on appelle aussi le gnomon²) est la plus courte de la journée. Après cette apothéose, ce minuscule mais perceptible temps d’arrêt, l’ombre s’allonge et la course parabolique du char de Phoebus tend à rejoindre l’Occident pour y disparaître dans un flamboiement majestueux et mélancolique. La nuit envahit alors le ciel. A l’est, commencent à scintiller, devancées par Vénus (Vesper), les myriades d'étoiles galactiques.

    Parmi nos ancêtres, quelques originaux, surdoués, que la nuit captive, ne peuvent oublier dans le sommeil, les questions qui les préoccupent. Ils observent, notent, pensent et méditent. Ils ont vu et compris que la nuit et le jour sont complémentaires, donc semblables et comparables. A l’instar de tout ce qui vit, la nuit, comme le jour, naît, croît, atteint une apogée pour ensuite diminuer et mourir. Et de même que le milieu du jour inaugure la marche vers la nuit, le milieu de la nuit annonce l’arrivée de la lumière. De jours en jours et de nuits en nuits, l’observation s’est poursuivie, affinée et devint l’Astronomie. Une activité interprétative a suivi, donnant naissance à ce qui devint l’Astrologie.

    Les quatre temps forts du cycle journalier : aurore, midi, crépuscule et minuit, marquent la structure de tous les cycles et permettent de s’orienter sur la Terre qui nous porte. Ils sont, en somme, le témoin de lois universelles. Nos cathédrales et tous les temples dignes de ce nom sont orientés, au moins symboliquement : selon l’Orient³ d’abord, d’où vient la Lumière, puis le Midi, où brille le Soleil, et le Septentrion, domaine de la Lune, enfin l’Occident, où se trouve la porte qui conduit à l’extérieur de l’espace sacré. Toute cathédrale, église ou temple est donc un condensé symbolique de l’univers et de son harmonie.

    Le cycle évoqué permet aussi de rendre compte des saisons de l’année : l’aube de l’année, le passage de la nuit au jour, est l’équinoxe de printemps. Les feux de midi sont aussi ceux du Solstice et de la Saint-Jean d'Eté. L'équinoxe d’automne est le soir de l’année. A Noël, Minuit plein va sonner à l’horloge solsticiale.

    Le mot solstice vient d'ailleurs du latin sol, solis (le Soleil, le dieu Soleil, parfois identifié à Apollon) et de stare (s'arrêter). Solstice est un terme d'astronomie désignant le point de l'écliptique (cercle décrit annuellement par le centre du Soleil) où le Soleil atteint sa déclinaison maximale (+23°27') ou minimale (-27°27'). Il désigne également le moment de l'année où commencent l'été (déclinaison maximale) et l'hiver (déclinaison minimale), le jour le plus court et le jour le plus long. Le solstice est une ancienne fête solaire. La liturgie des Dominicains ne chante-t-elle pas un Soleil ignorant le déclin, les Vêpres le Sol Iustitiatae? Il symbolise la fin d'un cycle et le début d'un autre. Il incarne le vieux mythe de l'Éternel Retour. Au solstice d'hiver, le Soleil semble vaincu par les Ténèbres, la nuit semble triompher sur le monde. C'est l'antique peur de la victoire de l'obscurité, de la disparition de la Lumière. Mais l'astre invaincu revient rétablir son règne. Dans la mythologie scandinave, le Soleil, avant d'être dévoré par le loup, donne naissance à un nouveau Soleil pour assurer sa pérennité. Le solstice d'hiver est une des plus anciennes fêtes agraires de la religion populaire indo-européenne.

    C’est donc en héritiers d’une longue tradition que l’on s’assemble afin de passer symboliquement ensemble le cap, la porte du Solstice d’hiver, dédiée depuis l’avènement du christianisme à saint Jean l'Évangéliste, attribuée plus tard à la naissance de Jésus et auparavant, à Janus Bifrons, le dieu au double visage des Romains, fils d'Apollon vivant sur le bord du Tibre qui avait le pouvoir de connaître à la fois le passé et l'avenir. Le symbole cosmique passe, de civilisation en civilisation, toujours identique dans son essence malgré la diversité de ses manifestations culturelles.

    Les plus anciennes fêtes auxquelles il soit possible de remonter semblent être celles de la région mésopotamienne (sumérienne)⁴, berceau de plusieurs civilisations, où furent érigés les premiers observatoires astronomiques⁵ et où furent retrouvées les plus anciennes traces de textes écrits⁶ sous forme de tablettes gravées. Les rites sumériens semblent bien fournir la clef des fêtes et ce depuis les temps préhistoriques, tout comme ils livrent celle de beaucoup de fêtes ethnographiques.

    On s'imagine presque toujours que les fêtes ont été instituées pour donner du repos à l’homme. En fait, originellement, les fêtes n’eurent pas pour but le repos de l’homme. Elles ne furent pas, par principe, des jours de gaieté ou de plaisir. Elles ont eu pour objet de faire accéder l’homme au domaine du transcendant, au domaine "de ce qui transcende l’homme", sans viser à alléger ses efforts. C’est par voie de conséquence qu’elles en sont peu à peu venues à introduire progressivement dans la vie sociale des périodes de détente. L’alternance du sacré et du profane constituait du reste, à elle seule, un rythme délassant.

    C'est ainsi qu'il y eut toujours, dès le début, des fêtes tristes, des fêtes de deuil, des fêtes de mort, qui conditionnaient les fêtes de joie, c’est-à-dire des fêtes de renaissance ou de résurrection.

    L’essentiel n’était pas, du moins directement, la joie de l’homme : c’était l’immersion (de l’âme) dans le suprahumain. C’est cette immersion dans le transcendant qui avait pour résultat la béatitude de la pensée et elle s’obtenait grâce à une période préalable d’ascèse.

    La fête constituait un temps de sacralisation. Ce qui comptait, c’était l’imprégnation par une sorte de force surnaturelle invisible, invisible⁷, transcendante, contenue dans un emplacement sacro-saint où se célébrait le rituel de mort ou de résurrection.

    En définitive, la fête marquait l’emprise exercée par une énergie spirituelle sur une ou plusieurs journées humaines, qui échappaient par cette voie, au courant ordinaire de la vie. La fête reposait sur une fusion dans le sacré⁸ . Plus tard, ce sacré se personnifia en une divinité autonome ou locale; mais pendant longtemps, il se suffit à lui-même, sous sa forme la plus haute, qui se trouvait du reste en connexion étroite avec un ancêtre initiateur, instaurateur d'une liturgie ou des rites inhérents à la solennité locale. C’est cette liturgie qui donna primitivement un caractère transcendant au jour de fête.

    L’histoire des fêtes humaines fut d’abord celle du rituel primordial, instauré par un ancêtre instaurateur des rites commémorant un événement jugé surnaturel fondateur, avant de devenir celle des dieux, aux temps historiques, quand se fut constitué, par méconnaissance ou oubli progressif de l’élément fondateur, le polythéisme. Toute fête fut alors attribuée à une divinité spéciale, fêtée ou invoquée localement d'abord, mais qui, suite à l'installation de comptoirs commerciaux, de migration de population ou de colonisations diverses, suivit ses adorateurs ou sectateurs. C'est ainsi, par exemple, qu'Artémis d'Éphèse, dont le temple était classé par les Anciens parmi les sept merveilles du monde⁹, la déesse Mère, déesse des Phocéens, suivit ceux-ci lorsqu'ils fondèrent au VIe siècle av. J.-C. Massalia (qui deviendra plus tard Marseille) et en devint la déesse Mère (bien que vierge) et protectrice.

    L'Église chrétienne s'appropria le rayonnement de la déesse à son profit, selon une démarche constante à travers les siècles et les pays, les cultes païens étant partout assimilés au culte chrétien. Les anciens dieux prenant les apparences des saints, Artémis d' Éphèse n'a pas failli à cette tradition¹⁰ .

    Les premiers dieux du polythéisme furent alors considérés comme les éléments fondamentaux du sacré qui rénovait chaque groupe social dans une enceinte sacrée. Cette transcendance se manifestait au centre du groupe, au point où se rejoignent les six bras de la croix spatiale; sous la forme d’une pierre, d’un arbre, d’une source, d’un animal, d’une lance, ou d'un objet sacro-saint placé sur la hauteur divine, non loin du feu surnaturel. Il fut le pôle ou l’ombilic des choses, avant de descendre au rang d’un dieu séparé, ou plus tard, par dégénérescence ou méconnaissance progressive d’un démon, d’un Esprit, voire d’un défunt.

    Au début donc, tout se présente comme soudé : les fêtes, les rites initiatiques, les personnalités fondatrices (devenues plus tard les dieux), les êtres ou les objets utilisés comme véhicule de la force transcendante (devenus, eux aussi, à la longue, des dieux), la distribution en jours sacrés, du temps qui sépare une fête annuelle de la suivante, la constitution d’un espace liturgique, ou espace sacré, autour duquel et vers lequel restent constamment tournés les regards de la communauté locale, l’agencement et le rythme de la vie collective.

    Les hommes d'aujourd'hui, s'ils ignorent ou ont oublié le sens profond de ces jours de fêtes religieuses, n'en devinent pas moins qu'il s'agit d'une tradition plongeant ses racines dans le plus sacré de nos peuples, dans l'héritage des Ancêtres.

    Mircea Eliade, bien connu pour ses études symboliques et anthropologiques nous apprend que : Le sacré est un élément dans la structure de la conscience et non un stade dans l'histoire de cette conscience. Il serait de ce fait un phénomène universel dans le temps et dans l'espace¹¹ .

    Célébrer une fête religieuse comme Noël, c'est avant tout renouer avec une fête ancestrale et plusieurs fois millénaire. Mais il ne s'agit pas de procéder à la façon des archéologues et des ethnographes, quoique leur apport soit précieux, car qui n'a pas de passé n'a pas d'avenir. C'est ainsi qu'on déracine une jeunesse (et une population) en la coupant de son passé et de ses traditions. Cette célébration n'est pas une reconstitution. Bien comprise, elle doit être vivante et joyeuse, en harmonie avec le temps présent.

    Et si le mot religieux dérange ou paraît rétrograde, souvenons-nous qu'en tout mot français il y a, en général, une origine latine ou grecque. Ainsi en va-t-il pour le mot religion qui peut se décomposer en:

    Préfixe : re = retour = ex. : retourner

    = répétition = ex. : redire

    = renforcement ex. : réunir

    Radical : lig = ligare = lier

    = legere = lire

    = legis = lois

    Terminaison : ion : c'est en général la transformation d'une forme du verbe latin en nom.

    Dans cette acception, être religieux suppose le fait de réunir, de lier, de relier, de revenir ou retourner aux sources (donc de se remettre en question(s); et, enfin de lire et relire, afin de méditer. Et qu'est-ce lire sinon déchiffrer, décrypter, décoder, reconnaître et (essayer de) comprendre ce qui constitue le message caché.

    Ainsi Firmin Vale Amesti signale que : chaque nouvelle religion n'est qu'une copie au carbone d'une ou de plusieurs religions antérieures et que les apparentes différences ne se trouvent que dans les noms dont sont baptisés" à posteriori les personnages et les choses : c'est-à-dire une simple transposition d'archétypes¹² ".

    Mais, quand on parle de religion, il ne faut pas confondre le concept de religion ou même d’acte religieux ou fête religieuse avec une Église constituée et son dogmatisme (telle l’Église catholique romaine). Le catholicisme romain est le plus beau parti dogmatique qui soit avec l'infaillibilité du Pape et l’autorité sans appel du Sacré Collège, où rien n'est accepté de ce que ceux-ci n'enseignent ou ne reconnaissent.

    Etre Chrétien, c'est vivre selon une religion basée sur l'Amour, la Charité (Caritas), la Solidarité, la Fraternité, le Respect de l'homme, de la Nature et de la Tradition. Ce n’est pas obéir aveuglément, fût-ce même à la demande du pape ou des évêques.

    Renouer avec la Tradition c'est retrouver le fil perdu. C'est revenir aux sources vives de notre communauté de culture et de civilisation afin de se ressourcer et reprendre forces aux moments de faiblesse ou de doute pour mieux préparer l'avenir.

    La fête selon la Tradition réinsère l'homme dans son cadre cosmique et sacré. Renouer avec les fêtes de la vieille Tradition, c'est affirmer notre fidélité de lien et de continuité à l'héritage ancestral et par-là même à notre identité.

    En cette fin du XXe siècle, la fête garde une dimension fondamentalement communautaire et le moment privilégié où, près des flammes claires des flambeaux, l'individu se ressource à la mémoire ancestrale, avant que tout ne s'oublie...

    Noël

    Noël est probablement l'une des plus belles fêtes et histoires du monde et pourtant, nous ignorons, pour la plupart, son origine et son développement au cours du temps.

    Noël est une tradition exceptionnelle dans l'histoire de l'humanité et une fête pleine de symboles : un véritable code secret qu'il nous appartient de déchiffrer et de méditer.

    L'origine de cette fête suffit à en déterminer le caractère. Fête mésopotamienne très ancienne, elle s'est déplacée vers l'Ouest, en suivant plusieurs routes vers Rome et la Grèce. A chaque étape, elle s'est modelée à l'image des peuples rencontrés, jusqu'en Israël, où elle absorbe et s'assimile la légende d'Adonis né dans une étable. Par une autre route, la fête de Noël traverse les Balkans, remonte la vallée du Danube jusqu'au cœur de l'Europe où elle fusionne admirablement avec des coutumes de peuples de souche indo-européenne (celtiques) pour se répandre parmi les croyances et coutumes des

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