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Bouillon de poulet pour l'âme de la future maman
Bouillon de poulet pour l'âme de la future maman
Bouillon de poulet pour l'âme de la future maman
Livre électronique388 pages4 heures

Bouillon de poulet pour l'âme de la future maman

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À propos de ce livre électronique

Vous attendez avec impatience que le symbole apparaisse dans la petite fenêtre du test de grossesse, puis vous entreprenez l'aventure fascinante qui changera votre vie et vous transformera en mère. Que vous éprouviez de l'exaltation, de la trépidation ou un peu des deux, Bouillon de poulet pour l'âme de la future maman vous servira d'inspiration pendant que vous vous préparez à devenir mère. Les histoires touchantes de ce Bouillon de poulet sont écrites par des femmes qui seront mères pour la première fois, par des mères de longue date, par des mères adoptives et même par quelques futurs pères. Elles décrivent les joies universelles que vivent les parents en attente d'un enfant, depuis l'annonce de la nouvelle à leur entourage jusqu'au jour où ils peuvent enfin tenir leur bébé dans leurs bras, en passant par la première échographie et les premiers mouvements du foetus... Les témoignages de ce recueil vous iront droit au coeur, apaiseront vos craintes et vous rappelleront qu'à part les nausées du matin et les nuits blanches, la maternité apporte des joies incommensura­bles et redonne à la vie tout son sens.
LangueFrançais
ÉditeurBéliveau
Date de sortie4 mars 2014
ISBN9782890926561
Bouillon de poulet pour l'âme de la future maman

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    Aperçu du livre

    Bouillon de poulet pour l'âme de la future maman - Canfield Jack

    Story

    1

    NOUS ATTENDONS

    UN ENFANT

    La naissance est une si belle façon

    de commencer la vie.

    Don Herold

    Ça changera votre vie

    Mon amie trouve que le temps file. Nous sommes assises dans un restaurant lorsqu’elle me dit avec désinvolture que son mari et elle songent à « fonder une famille ». En fait, son horloge biologique lui rappelle qu’elle devra très bientôt décider si elle veut des enfants.

    « On fait un sondage auprès de notre entourage, dit-elle, mi-sérieuse. Penses-tu que je devrais avoir un bébé ? »

    « Ça va changer ta vie », dis-je en m’efforçant de garder un ton neutre.

    « Je sais, dit-elle. Plus de grasses matinées les samedis, plus de vacances de dernière minute. »

    Mais ce n’est pas du tout ce que je voulais dire. Je regarde mon amie en me demandant quoi lui dire.

    Je veux qu’elle sache ce qu’elle n’apprendra jamais dans les cours prénataux. Je veux lui dire que les blessures physiques de l’accouchement guérissent, mais que la cicatrice émotionnelle laissée par l’éclosion de la maternité est si vive qu’elle restera à jamais vulnérable.

    Je veux la prévenir qu’elle ne pourra plus jamais lire un journal sans se demander : « Et si cet enfant avait été le mien ? » Que chaque accident et chaque incendie la hanteront. Que les images d’enfants affamés lui feront prendre conscience qu’il n’y a rien de pire que voir son enfant mourir.

    Je la regarde. Je regarde ses ongles impeccablement manucurés, son tailleur élégant. Aussi sophistiquée soit-elle, la maternité la réduira à un état aussi primitif qu’une ourse protégeant ses petits. Que le cri « Maman ! » sera comme une sonnette d’alarme qui la fera se précipiter toutes affaires cessantes.

    Je devrais aussi lui dire que sa vie professionnelle sera perturbée, quel que soit le nombre d’années qu’elle a investies dans sa carrière. Certes, elle trouvera une gardienne pour son enfant, mais un jour, elle se rendra à une importante réunion et se rappellera soudainement l’odeur douce de son bébé. Elle devra alors user de toute sa détermination pour résister à la tentation de courir à la maison vérifier si son enfant va bien.

    Je veux que mon amie sache que les décisions du quotidien ne seront plus aussi automatiques. Que le désir d’un garçon de cinq ans d’aller aux toilettes des hommes chez McDonald plutôt qu’aux toilettes des femmes sera tout un dilemme. Qu’en plein milieu du restaurant, à travers les bruits de vaisselle et les cris d’enfants, les questions d’indépendance et d’identité sexuelle seront soupesées avec la sinistre possibilité qu’un agresseur d’enfants soit tapi dans les toilettes. Aussi décidée soit-elle au bureau, mon amie aura constamment des doutes comme mère.

    Je regarde encore ma ravissante amie. Je veux lui dire qu’elle finira par perdre les kilos accumulés durant la grossesse, mais qu’elle ne se sentira plus jamais la même. Que sa vie aujourd’hui si précieuse vaudra moins à ses yeux lorsqu’elle sera mère. Qu’elle donnera sa vie sans hésiter pour sauver celle de son enfant, mais qu’elle se mettra aussi à espérer vivre le plus longtemps possible, non pas pour réaliser ses propres rêves, mais pour voir son enfant réaliser les siens. Je veux également qu’elle sache qu’une cicatrice de césarienne ou des vergetures deviendront pour elle d’honorables blessures de guerre.

    Sa relation avec son mari changera aussi, mais pas de la façon qu’elle le croit. J’aimerais qu’elle puisse comprendre à quel point on aime un homme qui prend toujours soin de poudrer son bébé, ou qui n’hésite jamais à jouer avec son fils ou sa fille. Je pense qu’elle doit savoir qu’elle va de nouveau tomber amoureuse de son mari pour des raisons que, présentement, elle ne trouverait pas très romantiques.

    J’aimerais que mon amie sente le lien qui l’unira à toutes les femmes qui ont, au cours de l’histoire, tenté d’éliminer la guerre, la discrimination, l’alcool au volant. J’espère qu’elle comprendra pourquoi je réfléchis rationnellement sur la plupart des sujets alors que je deviens temporairement maboule quand je parle des menaces de guerre nucléaire qui planent sur l’avenir de mes enfants.

    Je veux aussi décrire à mon amie la jubilation que l’on éprouve à voir son enfant apprendre à frapper une balle de baseball. Je veux qu’elle connaisse le rire argentin d’un bébé qui touche pour la première fois la douce fourrure d’un chien. Je veux qu’elle savoure ces joies qui sont si pures qu’elles font mal.

    Le regard interrogateur de mon amie me fait prendre conscience que j’ai les larmes aux yeux. « Tu ne le regretteras jamais », lui dis-je enfin. Puis je m’avance au-dessus de la table et lui prends la main en faisant une prière pour elle, pour moi et pour toutes les femmes, simples mortelles, qui exercent du mieux qu’elles peuvent la plus sacrée des vocations.

    Dale Hanson Bourke

    Je suis prête

    Mes yeux sont rivés au bâtonnet qui affiche le symbole positif. Aucun doute. Je suis enceinte.

    Seigneur !

    Un mélange d’exultation et de terreur à l’état pur m’envahit. Certes, mon mari et moi avons parlé d’avoir un enfant, mais je ne pensais pas que le projet se concrétiserait si rapidement. Il me semble que nous venons tout juste d’en discuter… À la pharmacie, au rayon des tests de grossesse, je me suis demandé si je devais acheter le paquet contenant un seul test de grossesse ou le paquet en contenant deux. J’avais le sentiment (déjà l’intuition de la future maman ?) qu’un seul test suffirait. Et il a suffi. Nous allons avoir un bébé. Moi qui n’ai jamais changé une couche de ma vie…

    Qu’avons-nous fait ?!

    Joe, mon mari, a commencé l’an passé à parler d’avoir un enfant. Ce projet me faisait plutôt peur. Je ne me sentais pas prête. Quand je voyais un bébé, je me demandais combien de bouteilles de Pepto-Bismol les parents auraient avalées au terme de l’adolescence turbulente de cet enfant, ou combien de dollars coûteraient ses études universitaires. Du coup, le goût d’avoir un bébé me passait.

    Maintenant, mon corps est dans une espèce de manège hormonal dingue et il m’arrive, je l’avoue, de vouloir parfois en descendre.

    J’approche de mes trente ans, mais j’ai la peau boutonneuse d’une adolescente de seize ans. La nausée ne me lâche pas. Mes amis me demandent même de les tenir au courant de mes vomissements. Je ne vais plus nulle part sans un sac pour le mal de l’air. En fait, j’ai vomi dans tant de stationnements de restaurants que j’ai pensé demander à louer mes repas au lieu de les acheter. Ma vessie, elle, a rétréci ; elle est maintenant grosse comme une fève de lima. Je dois aller faire pipi aux treize minutes exactement.

    Et je suis si consciente de la moindre douleur — de très bon augure pour un travail et un accouchement facile ! — que je jurerais avoir senti chaque cellule se diviser au tout début de ma grossesse. Les hypocondriaques ne font pas de bonnes femmes enceintes.

    Vous voulez d’autres preuves ? Quand deux semaines ont passé sans que je vomisse, je panique. Je me sens si normale que je suis certaine que ce n’est pas normal. Peut-être ne suis-je pas enceinte, après tout ? Peut-être ai-je une grossesse hystérique ? Mais mon mari me rassure en disant que le seul élément hystérique de cette grossesse, c’est moi.

    Et que dire de mes sous-vêtements de maternité…

    Je ne sais ce qui fait le plus peur : mon corps qui ne m’appartient plus, ou ces gigantesques culottes « taille unique ». À quatre mois de grossesse, mon ventre est encore à l’étape où les autres se demandent si je suis enceinte ou si j’ai une bedaine de bière. Mon petit ventre de Bouddha est assez gros pour déborder de mes petites culottes de soie élégantes, mais il est trop petit pour les énormes culottes de maternité. En fait, pour l’instant, je peux remonter par-dessus ma poitrine ces fameuses culottes de maternité. Peut-être que je viens d’inventer un tout nouveau type de sous-vêtement, une combinaison petite culotte et soutien-gorge. Si je pouvais vendre cette idée à Wonderbra, je n’aurais plus jamais à me soucier des frais de scolarité universitaire pour mon enfant.

    Je dois dire que la transformation la plus formidable de toutes — plus que de remplir un jour cette culotte de maternité — c’est l’importance démesurée que j’accorde à cette petite personne qui n’est pas encore née. Cela a commencé quand j’ai eu ma première échographie ; quand j’ai vu, que j’ai vraiment et totalement réalisé que c’était notre enfant. Notre bébé. Les nausées, les problèmes de vessie et tous les petits bobos sont devenus insignifiants. Ils ne comptaient plus du tout lorsque j’ai aperçu l’image de cette incroyable personne. Notre bébé.

    À onze semaines de gestation, notre petit miracle était déjà si parfaitement formé, mais si minuscule — à peine quatre centimètres — que mon mari, Joe, l’a surnommé « Minuscule ».

    À l’échographie, il était encore trop tôt pour voir le sexe du bébé, mais j’ai vu une petite fille qui faisait ses premiers pas, entrait à l’école, prenait des cours de conduite, allait à l’université, se mariait et avait des enfants. Toute sa vie est passée devant mes yeux pendant que je regardais l’écran. Puis j’ai pensé au monde vaste et laid qui attendait Minuscule. Un monde rempli de cancers et de guerres, et de danses à l’école. Comment allais-je pouvoir protéger notre enfant contre tout le mal, tout en la laissant découvrir tout le bien ?

    Oui, en cet instant, je me suis rendu compte qu’il y avait bien plus terrifiant que ces informes culottes de maternité. Mais vous savez quoi ? Je me suis rendu compte aussi que j’étais prête.

    Kristen Cook

    L’aventure commence

    La plupart des gens reviennent de Las Vegas avec des gains ou des souvenirs. Mon épouse, elle, est revenue avec un bébé.

    Quand nous sommes descendus de l’avion qui nous ramenait de Las Vegas et que j’ai rangé les bagages de Gina dans notre fourgonnette, ma femme m’a remis un petit paquet. En le déballant, j’ai pensé que c’était un souvenir du voyage que nous venions de faire. C’était un test de grossesse.

    Il faut dire que ma femme et moi essayons de faire un autre enfant depuis un bon moment déjà. Quand j’ai vu le test de grossesse, je me suis demandé Mais qu’est-ce que c’est que ça ? Pas très poétique, je l’admets, mais c’est la vérité. J’ai donc immédiatement levé la tête vers ma femme qui souriait.

    « Mais comment ? » ai-je murmuré, en sachant très bien le comment, mais pas le quand ni le où.

    « J’étais beaucoup plus malade que tu croyais à Las Vegas », a chuchoté Gina pour ne pas réveiller nos deux fils qui dormaient sur la banquette arrière. « Alors maman m’a emmenée chez un médecin. Le personnel médical m’a fait passer plusieurs tests, dont un test de grossesse pour s’assurer que je n’étais pas enceinte. Et tout semble indiquer que je le suis. »

    Un autre bébé. Un troisième garçon ? Une première fille ? Une vague de sentiments et de pensées déferlent de mon cerveau jusque dans mes artères. Je suis heureux. Et j’ai peur. Et je ne suis pas certain d’être un assez bon père. Et je suis fier du « grand frère » Jeremy. Et je suis nerveux quand je pense que Gina et moi serons minoritaires. Et je suis triste pour Matthew qui ne sera plus le bébé de la famille. Et j’espère que nous réussirons à faire en sorte que chacun se sente unique. Et, surtout, je suis tellement en admiration devant Gina qui me prouvera, encore une fois, qu’une femme est un miracle, qu’elle apporte la vie, la beauté et la paix dans un monde qui en a grandement besoin.

    Y a-t-il meilleure nouvelle à apprendre que celle annonçant la venue d’un bébé ?

    L’aventure commence... encore.

    Jim Warda

    Le for intérieur

    Parfois, c’est en essayant d’éclairer les autres qu’on s’éclaire soi-même. L’autre jour, alors que je lisais les messages d’un groupe de femmes sur Internet, je suis tombée sur une âme sœur. Une jeune mère posait une question qui m’a tellement interpellée que je lui ai envoyé une réponse. Son message disait simplement ceci : « Je suis une femme dans la trentaine, mère de deux enfants. Depuis des mois, mon mari et moi nous demandons si nous allons avoir un troisième enfant. J’hésite beaucoup à en avoir un autre, et ce, pour toutes sortes de raisons (certaines ont trait à l’argent, la plupart sont égoïstes). J’aimerais savoir s’il y a d’autres mères qui vivent ce même genre d’incertitude. »

    Soudain, je n’étais plus seule dans mon océan de confusion. Voilà une femme qui se sentait exactement comme moi ! Peut-être n’était-ce pas si dénaturé de ma part d’hésiter à avoir un autre enfant. Je me suis assise à mon ordinateur et j’ai laissé couler les mots et les sensations.

    Bonjour à Stacy et

    à toutes les autres femmes comme elle,

    Je pense à devenir mère. Encore. Toute la maisonnée semble impatiente d’accueillir volontiers un nouveau membre. Mon fils demande une petite sœur ou un petit frère. Mon époux a le sourire fendu jusqu’aux oreilles quand il aperçoit un bébé baveux qui le regarde dans la file d’une caisse au supermarché. Ces petites personnes le séduisent instantanément. Il met alors ses mains sur mes hanches et me chuchote à l’oreille « je suis prêt ».

    À table, mon fils de six ans ramène souvent la conversation à ce sujet. « Maman, je pense que je devrais apprendre à tricoter. Je pourrais faire des chaussettes, des mitaines, des couvertures. Des petites, évidemment. » Quand un enfant de son âge est prêt à remplacer les Pokemon par le tricot, on peut dire qu’il parle sérieusement. De mon côté, je leur ai lu une liste de questions, à la blague : « Êtes-vous certains que vous êtes prêts à supporter mes sautes d’humeur et mes nausées, puis les pleurs du bébé, ses boires de nuit, ses pleurs, ses coliques, ses rots, et encore ses pleurs ? » Mon mari sourit : « Oh oui ! » Et fiston qui répète un enthousiaste « Oui ! »

    Ils semblent si sûrs, sans aucune hésitation. Comment se fait-il ? Soudain, leurs yeux se posent sur moi. Je regarde autour de moi, comme pour trouver quelqu’un à qui poser la question. Personne. Je songe : « Et moi, suis-je prête ? »

    Quand je me pose la question, je m’aperçois que je suis à la croisée des chemins. Comment une mère décide-t-elle de mettre un autre enfant au monde ? Je pourrais poser la question à un million de femmes, mais je pense qu’on doit trouver la réponse en soi, seule. C’est une question qui demande de longues promenades à pied, des bains chauds, des séances de méditation (et peut-être une bonne quantité de chocolat).

    Il me sera toujours facile de trouver des raisons logiques de ne pas tomber enceinte de nouveau : la surpopulation, les difficultés d’élever un enfant dans le monde d’aujourd’hui, les questions d’argent, la différence d’âge entre les enfants, les mille et un malaises de la grossesse… Ce sont toutes des raisons propres à dissuader d’une nouvelle maternité. Le doute occupe beaucoup de place dans mon cerveau. « Es-tu prête à avoir des rages de thon et de melon d’eau durant des mois ? Veux-tu vraiment revoir ton corps se transformer en une sorte de créature extra-terrestre ? »

    Bien sûr, il y a aussi les délicieuses merveilles que la grossesse apporte. Ces merveilles me viennent doucement à l’esprit et effacent les arguments défavorables. Elles sont même renforcées par ma mémoire : l’attente d’une nouvelle vie, les premiers mouvements sous la peau tendue du ventre, l’amour renouvelé entre les parents, la bienveillance que mon fils apprendra dans son nouveau rôle de grand frère, la fierté ressentie quand une grand-mère me complimentera sur la beauté de ma silhouette de future maman. Je m’assois et je me rappelle la sensation d’une main minuscule qui saisit mon doigt, les premiers sourires plein de bulles que l’on reçoit dans la béatitude la plus totale.

    Dans ces moments muets d’introspection, je sais que je dois mettre de côté l’émotivité pure et la raison pure. Je sais qu’une décision aussi importante ne se prend ni avec froideur, ni sur un coup de tête. Je suis davantage que ma raison. Je suis davantage que mes émotions.

    Harriet Beecher-Stowe a dit un jour : « La plupart des mères sont des philosophes instinctives. » Je crois qu’elle a raison. Qu’on appelle cela l’instinct, l’intuition ou la vérité universelle, la majorité des mères sont d’accord pour dire qu’elles sont en lien avec une présence qui les habite intérieurement. Je recherche la quiétude, ces jours-ci, en attendant que débute le dialogue sacré.

    Je repense à la période où je portais mon fils. Durant cette période, on aurait dit que son âme, révélée à moi je ne sais comment, avait pris la décision avec moi. (Comme s’il s’était agi d’une tâche à laquelle il m’aurait demandé, de façon toute cosmique, de prendre part.) J’ai toujours senti que je pouvais honorer sa présence dans ma vie en disant « quand j’étais enceinte POUR lui » au lieu de « quand j’étais enceinte de lui ». Nous avons nommé notre fils Ian, qui signifie « cadeau précieux ». Même si je le materne et l’éduque tous les jours, je me sens reconnaissante de le connaître et d’être un de ses guides dans la vie. La grossesse et la maternité m’apparaissent tout autrement quand je les considère comme des privilèges accordés.

    Lorsque je me pose LA question, je cherche cette présence qui habite mon for intérieur et je me demande… Suis-je prête ? Suis-je appelée de nouveau ? Y a-t-il quelqu’un qui attend que je sois sa mère ?

    Suis-je disposée à porter cette âme et à l’abriter avec la mienne ? Pas seulement pour neuf mois mais pour la vie entière. Saurai-je protéger cette âme sans perdre la mienne en chemin, mais en devenant davantage la personne que je suis, justement grâce à sa présence ? Quand mon cœur pourra répondre « oui » avec reconnaissance et que je sentirai l’Univers me murmurer la même chose en écho… je serai prête.

    Bonne chance,

    Ami

    Ami McKay

    P.-S. Je te ferai part de la date prévue pour mon accouchement : )

    Récompensée plus tard

    Toutes les femmes qui ont eu des problèmes de fertilité savent à quel point le désir d’un enfant peut devenir douloureux. Quand mon mari et moi avons décidé qu’il était temps de fonder une famille, je n’aurais jamais cru que dix longues années de consultations avec des médecins, des consultants et des avocats nous attendaient. J’ai grandi dans une famille très aimante, mais j’étais enfant unique et j’ai toujours voulu avoir plusieurs enfants.

    Ma mère a pris du diéthylstilbestrol (DES), une hormone de fertilité, lorsqu’elle était enceinte de moi. On sait aujourd’hui que ce médicament a causé de nombreux problèmes de santé chez les fœtus de sexe féminin, depuis le cancer des ovaires jusqu’à l’infertilité. Malheureusement, comme ma mère était morte depuis longtemps quand j’ai commencé à essayer de devenir enceinte, je ne connaissais pas ces renseignements médicaux essentiels. Après neuf mois à essayer de concevoir, j’ai senti que Ben et moi aurions beaucoup de difficulté à avoir un enfant.

    La première année où nous avons consulté, j’ai pris des médicaments qui stimulent l’ovulation en plus de subir des inséminations artificielles. Nous pensions que ces traitements fonctionneraient, mais ils n’ont rien donné. Ben et moi étions découragés. On nous a alors suggéré la fécondation in vitro (FIV), qui consiste à injecter à la femme des médicaments pour inciter les ovaires à produire plus d’ovules. Les ovules sont ensuite prélevés des trompes de la femme, fécondés dans une éprouvette et replacés dans l’utérus. Notre premier essai s’est avéré fructueux. Nous étions au septième ciel. J’ai fait très attention à moi, consciente de ma chance d’être enfin enceinte, mais j’ai fait une fausse couche à onze semaines de grossesse. Des jumeaux.

    La déception a été immense, mais au cours de la même année, nous avons essayé deux autres FIV. La première fois, l’intervention n’a rien donné. La seconde fois, elle a fonctionné mais s’est encore soldée par une fausse couche. Après tous ces mois à espérer et à prier, à vivre en fonction de mon cycle ovarien, à consulter des médecins, à subir des prises de sang, à me faire annoncer des nouvelles décevantes au téléphone, j’ai décidé que mon cœur et mon corps avaient besoin d’un temps d’arrêt.

    Au cours des deux années qui ont suivi, mon mari et moi avons changé d’emplois et axé nos vies sur nos carrières. Si nous ne pouvions pas être parents, nous pouvions au moins réussir notre vie professionnelle. Après avoir déménagé dans une autre ville, nous avons décidé de consulter de nouveau et d’envisager l’adoption. Nous avons donc repris les traitements, les tests, les rendez-vous médicaux… avec le même résultat décourageant : pas de bébé.

    Entre-temps, deux amis très chers, Kathy et Shawn, ont eu leur deuxième enfant, un garçon. Ils avaient déjà une fille de trois ans dont Ben et moi étions parrain et marraine. Lorsque nous sommes allés chez eux pour assister au baptême, Kathy nous a clairement fait comprendre qu’elle et Shawn étaient contents d’avoir deux enfants et que leur famille était terminée. Kathy nous a alors offert d’être mère porteuse pour nous si jamais l’idée nous intéressait. Profondément reconnaissants de leur offre d’amour, nous leur avons répondu que nous n’avions pas encore abandonné nos essais et que nous y réfléchirions.

    Tel que prévu, nous avons ensuite pris des informations au sujet de l’adoption. On nous a appris que le coût moyen d’une adoption variait entre 18 000 $ et 25 000 $ dans notre région. Et voilà que le découragement nous gagnait de nouveau, l’adoption étant beaucoup trop coûteuse pour nos moyens. Après six autres fécondations in vitro difficiles et infructueuses, je me suis retrouvée complètement démoralisée. Par un très froid matin de janvier, j’ai pris le téléphone et j’ai fait l’appel le plus difficile de ma vie. J’ai appelé ma chère amie Kathy et lui ai demandé si elle était toujours disposée à porter un bébé pour nous. Quelle sensation j’éprouvais de savoir qu’il existait quelqu’un d’assez aimant et compatissant pour nous offrir un cadeau aussi précieux ! Je sentais que je serais profondément et éternellement reconnaissante à mon amie Kathy.

    Encouragés par un regain d’espoir, nous avons entrepris d’envoyer mes embryons congelés dans une clinique de fertilité située dans la région où habitait Kathy. Ensuite, Kathy a fait deux heures de route par jour pendant deux semaines pour subir les interventions nécessaires. Elle a fait cela par pure bonté, en sacrifiant généreusement son temps familial pour que, moi son amie, je puisse avoir une famille. C’était en mai 1997. Au moment même où Kathy essayait d’être enceinte avec mes embryons, je faisais un « dernier essai » à la maison. Je me disais que si elle et moi essayions en même temps, quelque chose de magique arriverait.

    Pas de chance. Ni Kathy ni moi ne sommes devenues enceintes. Durant les quatre mois qui ont suivi cet échec, Ben et moi étions hébétés, engourdis, presque endeuillés. Nous avions essayé toutes les options possibles. Cela faisait neuf ans maintenant, et nous nous sentions au bout du chemin.

    Nos assurances allaient bientôt échoir, par ailleurs. Jusqu’à maintenant, nos assurances couvraient les traitements très coûteux de fécondation in vitro, mais cette couverture se terminait en décembre de cette année-là. Comme Kathy se montrait très motivée et motivante, nous avons décidé de la laisser essayer une fois de plus avant la fin de l’année. En octobre, donc, notre médecin était d’accord, une fois de plus, à reprendre la procédure : prélever mes ovules, les féconder, les congeler et les expédier à la clinique de Kathy. Ben et moi avons convenu aussi que ce serait notre dernier (et onzième !) essai de FIV. En cas d’échec, nous allions devoir accepter le destin que Dieu nous réservait : ne pas avoir d’enfants à nous, apprécier ce que nous avions, et consacrer nos vies l’un à l’autre et à notre famille élargie.

    À la dernière minute, toutefois, un problème s’est présenté avec les assurances. Un règlement disait que, dans une situation de mère porteuse, il fallait que la vraie mère se fasse implanter un minimum de deux embryons (sur les dix à douze normalement prélevés) alors que la mère porteuse recevait les autres embryons (un acte de « bonne foi » en quelque sorte). Même si nous espérions que tous les embryons congelés soient envoyés pour Kathy, nous nous sommes bien sûr pliés aux exigences des assurances.

    Alors que nous attendions impatiemment des nouvelles de la fécondation in vitro de Kathy, je me suis rendue chez mon médecin pour subir le test de grossesse de routine de ma fécondation in vitro. Mon rendez-vous tombait le lendemain du congé de l’Action de grâce. Dans toutes les autres fécondations in vitro, on m’avait implanté quatre à six embryons. Cette fois-ci, comme nous ne visions qu’à satisfaire les exigences de l’assureur et que nous voulions maximiser les chances de Kathy, j’en avais reçu seulement deux. Je savais donc que mes chances d’être enceinte étaient de minces à nulles. Ce matin-là, quand je me suis levée à l’aube, pour me taper deux heures de route pour aller subir ce test de grossesse, je

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