Découvrez des millions d'e-books, de livres audio et bien plus encore avec un essai gratuit

Seulement $11.99/mois après la période d'essai. Annulez à tout moment.

Mon cahier, journal 1918-1927: Préface de Marianne Geiger et Pierre Lubek
Mon cahier, journal 1918-1927: Préface de Marianne Geiger et Pierre Lubek
Mon cahier, journal 1918-1927: Préface de Marianne Geiger et Pierre Lubek
Livre électronique255 pages2 heures

Mon cahier, journal 1918-1927: Préface de Marianne Geiger et Pierre Lubek

Évaluation : 0 sur 5 étoiles

()

Lire l'aperçu

À propos de ce livre électronique

"Mon Cahier, Journal 1918-1927" est la retranscription intégrale du journal intime tenu par Yvette Nouveau, née en 1905 à Cognac. Permanente introspection écrite d'une plume riche et alerte, témoignant d'une intelligence sensible et précoce, d'une soif d'absolu et de beauté, ce texte, débuté à l'enfance (13 ans) et qui s'achève au passage à l'âge adulte (22 ans) est une foisonnante recherche de soi et du sens de vivre, profondément marquée par une confrontation à la mort, celle de son frère, et un balancement entre espoirs et désillusions, entre volonté et découragement. De Cognac la provinciale à Paris, puis de l'Angleterre à l'Université de l'Ohio, Yvette Nouveau, en écrivant son "Cahier", tout en donnant place à son sens aigu de l'observation, ne se départit jamais de l'objet de sa recherche : sonder avec la plus grande sincérité la construction de sa propre personnalité et l'évolution de ses aspirations, de ses élans, de ses états d'âme, sans rien cacher de son mal de vivre.
Une préface de sa fille, Marianne Geiger-Nouveau, et de Pierre Lubek retrace ce que furent l'environnement familial et la vie d'Yvette Nouveau, femme passionnée, éclairée et en avance sur son temps.
LangueFrançais
Date de sortie4 juin 2024
ISBN9782322532124
Mon cahier, journal 1918-1927: Préface de Marianne Geiger et Pierre Lubek
Auteur

Yvette Nouveau

Yvette Nouveau nait à Cognac, dans une famille profondément laïque, d'un père notable, le journaliste Eugène Nouveau, directeur du journal républicain "La Constitution des Charentes", et précédemment fondateur à Paris du Syndicat des Journalistes républicains, et d'une mère attentionnée, sans profession. Cadette d'une fratrie de trois enfants, elle est tôt confrontée au drame qui assombrira sa jeunesse heureuse: la mort de son frère Henri à l'âge de vingt ans. Étudiante brillante, licenciée ès-lettres, diplômée d'études supérieures d'anglais de l'Université de Paris, elle séjourne un an en Angleterre, puis un an aux Etats-Unis, où elle obtient le titre de Bachelor of Arts de l'Université de l'Ohio en 1927. Après un bref retour à Cognac, elle rejoint, par le Transsibérien, son frère Etienne, avocat dans la Concession française. Elle y séjourne un an (1928-29), y fonde le Collège de Langue Anglaise et y prononce des conférences littéraires. De retour à Paris, elle dirige en 1929-1931 la Librairie d'Extrême-Orient. En 1931, s'écartant de sa vocation, elle passe le concours de Rédactrice du ministère de l'Instruction Publique (qui devient un an plus tard Education nationale). Elle est affectée aux services de l'enseignement primaire, puis technique. En 1935, elle épouse Gyula Geiger, artiste sculpteur puis photographe, juif hongrois (fils du peintre, graveur et illustrateur Richard Geiger), qui a quitté Berlin pour Paris en 1930. Le couple aura deux enfants, Richard (1937-2021) et Marianne (née en 1943, co-auteur de la préface). Yvette Nouveau poursuit une carrière d'administrateur civil qui la ramène à sa passion véritable, le théâtre. En charge au ministère des Beaux-Arts du développement du théâtre pour l'enfance et de "l'Aide à la première pièce" , elle noue de profondes amitiés avec des personnalités émergeantes du monde théâtral (Beckett, Arrabal, Roger Blin, Laurent Terzieff, Charles Vildrac...). Atteinte de longue date d'une affection cardiaque, elle s'éteint en 1962, à l'âge de cinquante-sept ans.

Auteurs associés

Lié à Mon cahier, journal 1918-1927

Livres électroniques liés

Articles associés

Avis sur Mon cahier, journal 1918-1927

Évaluation : 0 sur 5 étoiles
0 évaluation

0 notation0 avis

Qu'avez-vous pensé ?

Appuyer pour évaluer

L'avis doit comporter au moins 10 mots

    Aperçu du livre

    Mon cahier, journal 1918-1927 - Yvette Nouveau

    Le cahier n°1

    Le cahier n°1

    27 février 1918

    Yvette. Voilà pour mon nom. Si j’avais pu choisir mon nom moi-même, je me serais appelée Jane, mais ça n’est pas à refaire. Je ne suis pas baptisée, ce dont je me soucie aussi peu que de l’an 40. Je suis grande pour mes 12 printemps, je suis forte et tout le monde s’extasie sur la vigueur de cette « chère petite ». Quelques kilos de moins ne me nuiraient pas, c’est là mon avis.

    Mes cheveux, récemment coupés à la Jeanne d’Arc, sont bruns, fins, souples…à ce que dit maman.

    Ma figure est ronde et éclairée par deux petits yeux lutins au regard vif.

    Moralement, on dit que je suis intelligente. Peut-être ! Mais je ne suis en aucune sorte un phénomène. Très gaie, par moment je suis au premier rang des têtes folles de mon cours.

    Taciturne, coléreuse et vindicative par moments⁴, je ne supporte ni conseils, ni observations. J’ai la main leste et…gare à qui m’ennuie !

    Je suis désordonnée, mes tiroirs sont de vrais fouillis où se mêlent rubans, boîtes, brochures, journaux de toutes sortes, ce qui fait le désespoir de ma mère.

    J’aime l’étude à mes heures, j’adore la littérature et la composition française faite par un professeur charmant. Hors de l’école, j’aime la lecture. J’ai même beaucoup lu pour mon âge. Je connais un peu de Rostand, Bazin, Gréville, Sévigné, Gyp, Maryan⁵, Marlitt⁶, Labiche, Victor Hugo, Maupassant, Loti et bien d’autres encore⁷.

    Je ne peux pas tenir une aiguille.

    J’admire le dessin, mais je ne suis pas une artiste. La musique me charme, mais je tapote.

    Je suis enthousiaste et le serais plus encore si j’habitais une grande ville au lieu d’habiter Cognac, ce trou, patrie de François Ier, mais réunion d’indifférents et de méchantes langues.

    Paris ! Venise ! Voilà mon rêve. Un, semble prêt de se réaliser. Je vais, je crois, bientôt aller à Paris. Je suis ivre de joie. Je vais donc enfin la voir, cette ville superbe connue dans le monde entier, remplie de monuments de tous les siècles, d’églises majestueuses, de musées tout pleins d’œuvres d’art des plus grands maîtres. Ce Paris où j’ai mes meilleures amies, mon frère, ce que je chéris le plus au monde après maman.

    Je sais pourtant que Paris n’est plus tel que j’aurais pu le voir en des temps meilleurs. Eh, oui ! C’est la guerre.

    Depuis le 1er août 1914, l’Allemagne a commencé contre nous et nos vaillants alliés la lutte qui doit décider du sort de nos nations.

    Pour nous, c’est la Revanche de 1870. Pour eux, une guerre de conquêtes faite avec barbarie, sans respect des lois de l’humanité et causée par l’appétit furieux de l’orgueil du Kaiser et de son mauvais génie, son fils le

    Vous aimez cet aperçu ?
    Page 1 sur 1