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Sourire à la vie
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Livre électronique139 pages2 heures

Sourire à la vie

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À propos de ce livre électronique

Après des années de mal-être, une lueur d’espoir apparaît pour Céline qui va enfin savourer chaque moment que la vie lui offre. Grâce à un diagnostic clair, elle comprend mieux sa maladie et parvient à l’accepter. Désormais, elle s’efforcera de voir le côté positif des choses plutôt que le négatif. Même si cela représente un défi quotidien, elle est prête à s’engager dans ce combat de tous les instants.




À PROPOS DE L'AUTRICE

Après avoir été diagnostiquée avec une dépression due à un état de stress post-traumatique, Céline Philippe a décidé de rédiger son autobiographie. Son but est de partager son expérience, les hauts et les bas de cette maladie, dans l’espoir de se libérer de ses émotions, de progresser et, éventuellement, de venir en aide à d’autres personnes confrontées à la même situation.
LangueFrançais
Date de sortie6 avr. 2024
ISBN9791042232726
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    Aperçu du livre

    Sourire à la vie - Céline Philippe

    Chapitre 1

    Les infirmières passent toujours deux fois par jour et me posent régulièrement les mêmes questions pour essayer d’évaluer mon état. Nous sommes samedi et cette semaine, il y avait Thomas à la maison. Je le ramène demain. Il est souvent présent quand les infirmières passent, alors je n’arrive pas trop à parler parce que je sais que ça va l’inquiéter et j’en ai pas envie. Ce soir, l’infirmière m’a reparlé de l’hospitalisation sous contrainte pour me perfuser et tout ce qui s’en suit pour que je puisse manger. Parce que niveau alimentation, ce n’est toujours pas ça. Je ne mange pas ou très peu. Cette semaine, j’ai mangé ou plutôt grignoté un peu de temps en temps, parce qu’il y avait Thomas, sans me faire vomir, mais aujourd’hui j’ai mangé un peu plus que d’habitude. J’ai culpabilisé, alors je me suis fait vomir.

    Mon père qui ne comprend rien à ça, au fait que c’est une vraie maladie, que c’est pas juste pour se faire remarquer, vient de me faire des réflexions. Il m’a demandé si j’avais mangé, question à laquelle je n’ai pas répondu et il m’a dit: « Je me demande si tu fais pas exprès ». Je lui ai répondu ironiquement que si, je faisais exprès. Et il m’a répondu: « T’es chiante ». Alors je suis un peu sur les nerfs, déjà que je n’avais pas trop le moral depuis la fin de journée. Il fallait qu’il en rajoute une couche.

    Autrement, je me rends deux fois par semaine au centre d’accueil thérapeutique à temps partiel, autrement dit le CATTP. J’ai pas trop envie d’y aller, mais si j’ai envie d’aller mieux, il faut que je m’y rende alors je me force.

    C’est un peu compliqué d’interagir avec les autres patients. J’arrive un peu à parler, mais que quand c’est les autres patients qui commencent la discussion. Parfois, je reste à distance des autres et je les observe. J’y vais le lundi matin et jeudi après-midi pendant deux heures de temps le jeudi. Le lundi, c’est toute la matinée à partir de 9 h 15. Mais le lundi matin, il y a une personne que je connais donc je suis un peu plus à l’aise, disons plutôt que je me sens moins seule.

    Lundi dernier, j’ai joué avec eux, j’ai fait que deux parties, mais c’est déjà un début. Quant à jeudi, je suis restée dehors à parler avec d’autres patients.

    Dans ce centre, il y a des encadrants qui sont aide-médico-psychologique et les autres personnes, je ne sais plus leur profession. Il me semble qu’il y a une infirmière.

    Je me force un peu à y aller, mais c’est une bonne chose pour moi, je le sais. Ça peut m’aider à aller vers les autres, à rencontrer d’autres personnes, à échanger avec sur n’importe quel sujet…

    L’infirmière à domicile vient deux fois par jour et je trouve ça bien. Parce que ça me permet de parler avec elle de ma journée et dire comment je me sens en début de soirée. J’étais un peu réticente au début, mais finalement je trouve que c’est une bonne idée. Bon en ce moment, je parle pas beaucoup parce qu’il y a Thomas et parfois même mon père. Alors je dis rien, mais je leur parle bien.

    Je me suis pesée ce matin, j’ai perdu un kilo. Ça fait deux kilos en moins, en moins d’un mois. Si je dis ça aux infirmières, je ne sais pas ce qui va se passer. J’ai peur qu’elles m’hospitalisent.

    Tant que je ne m’aimerai pas, que je n’aurai pas le corps que je veux, que je ne m’accepterai pas comme je suis, je ne mangerai pas comme il faut. Je le dirai aux infirmières quand j’en aurai l’occasion, c’est-à-dire quand je serai toute seule. Pas ce matin en tout cas, parce que je suis dehors avec mon père et ma mère. Sauf si entre temps, je me retrouve seule.

    L’infirmière est venue, elle m’a demandé comment s’était passée la nuit. Je lui ai dit que je me suis réveillée quatre fois, déjà pour aller aux toilettes. Après, je sais que c’est « normal », parce que je fais que boire. Et après je ne sais plus pourquoi je me suis réveillée. Elle m’a demandé aussi ce que j’allais faire aujourd’hui, mais ça je ne sais pas. Sûrement vous écrire et cet après-midi, il faut que je ramène Thomas chez lui parce qu’il a des rendez-vous cette semaine et moi demain matin, je vais au CATTP.

    Ce matin, je ne me sentais pas trop bien, j’ai failli faire un malaise vagal, mais j’ai pris un petit filou à boire et je me suis allongée avec les jambes en hauteur pour faire passer ce malaise. Ça va mieux maintenant. Par moment, j’avais envie d’aller aux toilettes, mais j’y arrivais pas alors j’ai toute de suite pensé à une rétention urinaire. Finalement, j’ai réussi à aller aux toilettes. J’avais mal au ventre aussi, mais c’est passé. Maintenant, je vais plutôt bien, de bonne humeur.

    Comment je fais pour aller mieux ? J’essaie de penser aux choses positives de la vie, à ma famille, mes amies de la danse qui sont pour moi une deuxième famille.

    J’ai aussi pas mal de choses mises en place pour m’aider à aller mieux. Les infirmières à domicile, l’infirmière, le psychiatre, la psychologue et le CATTP. Tout ça mis bout à bout fait que j’arrive à remonter un peu la pente. Après il y aura forcément des moments où je serai mal parce que ce n’est que le début de ma guérison.

    Une chose est sûre, dans mon cas, c’est une prise en charge assez conséquente et pas toujours facile, mais j’en ai besoin. Je suis aussi passée par plusieurs hospitalisations qui n’ont pas été toujours simples, mais il a fallu que j’en arrive là pour pouvoir en ressortir plus forte. Je ne suis pas restée longtemps hospitalisée parce que pour que j’aille mieux, le travail à faire se trouve dans la vie courante. C’est un travail à faire sur moi. Et une hospitalisation plus longue, pour moi, n’aurait pas été bénéfique parce que le peu de temps que je suis restée, je me suis attachée au personnel et ce n’est pas une bonne chose.

    Lorsque le médecin m’a annoncé ma sortie, je pensais que ce n’était pas la bonne décision, mais après réflexion, il est vrai que c’était ce qu’il fallait faire parce que ça devenait moins bénéfique pour moi.

    Grâce à tous ceux qui m’accompagnent, aux choses mises en place comme aller au CATTP, ça me permet de retrouver de plus en plus le sourire, la joie de vivre.

    Mais quand j’aurai un travail, mon logement avec Thomas, j’irai mieux aussi même si la séparation de mon domicile actuel avec mes parents et ma petite sœur va être compliquée au début, il le faut, je pense pour mon bien-être. Je dois voler de mes propres ailes, faire ma vie, avoir des projets que ce soit professionnels ou personnels comme fonder ma famille.

    Chapitre 2

    Aujourd’hui, je peux enfin dire pour la première fois depuis longtemps « je suis très fière de moi ». Pourquoi je dis ça ? Parce que je viens de recevoir les exemplaires de mon premier livre et en les voyant je me suis dit j’ai de réelles qualités et je suis capable de faire quelque chose et ça me satisfait énormément. Je suis fière de moi et de tout ce que j’ai accompli jusque-là. Certes, je ne suis pas guérie pour autant, mais pour la première fois je dis que je suis fière de moi et c’est une grande fierté. Je vais vite le marquer sur mon arbre des fiertés que m’a donné ma psychologue.

    Je suis allée au CATTP. Ça s’est très bien passé, j’ai fait une partie du jeu des dix mille points, elle a duré plus d’une heure. Ensuite, j’ai regardé les journaux, j’ai fait les mots mêlés qu’il y a à la fin puis je suis retournée vers les autres pour les regarder jouer. Toujours au même jeu, c’est leur jeu préféré.

    Le lundi matin, j’aime bien y aller parce que j’arrive à parler avec eux, ils m’intègrent bien et sont tous gentils. Le jeudi, c’est pas pareil parce que je ne les ai vu qu’une fois donc je suis un peu plus sur la retenue, mais ça va se débloquer petit à petit, tout du moins je l’espère. À moi aussi de faire les efforts pour faire en sorte de m’intégrer au groupe. Je pense qu’il me fait un peu de temps, mais ça devrait aller mieux jeudi, je vais essayer de faire des efforts et aller vers les autres.

    J’ai noté un réel changement dans mon état psychologique. Je me sens mieux, je souris davantage et je commence à retrouver la joie de vivre. Avec mon copain, je ne me prends plus la tête avec lui notamment en ce qui concerne sa recherche de travail parce que soi-disant il cherche vers chez moi, mais il ne trouve rien. Pourtant ce n’est pas le boulot qui manque. Donc je le laisse se débrouiller tout seul et je ne dis plus rien.

    Malgré tout, je désespère face à ma situation professionnelle. Je n’ai toujours pas de travail, j’envoie des candidatures qui n’aboutissent pas, j’ai des entretiens qui restent sans réponse et quand j’ai des réponses c’est négatif. C’est ça qui me pèse le plus en ce moment, de ne pas trouver de travail. Je me demande pourquoi je n’arrive pas à trouver, pourquoi on ne me prend pas, je doute de mes capacités. Après je me dis que peut-être avec les livres que j’écris je vais pouvoir en faire mon métier s’ils se vendent bien. Mon éditeur m’a dit que j’avais un style limpide et que l’ensemble de mon premier ouvrage était tout à fait cohérent. J’ai peut-être une chance de trouver ma voie en écrivant. J’ai envoyé un deuxième ouvrage que j’ai écrit qui est ni plus ni moins que la suite de mon premier livre. Ce dernier est plus long que le premier.

    Je garde quand même espoir en ces deux premiers ouvrages qui vont peut-être me permettre de m’ouvrir des portes sur ma vie professionnelle, tout du moins je l’espère.

    J’ai toujours adoré écrire, mais jamais je n’aurais jamais cru pouvoir faire un livre qui serait édité et publié. Comme quoi, il y a toujours de l’espoir là où on ne pense pas en trouver.

    J’ai peut-être sombré dans la dépression, mais cela m’a permis d’écrire et de me libérer de toutes les choses que je n’ai pas pu ou pas réussi à dire jusqu’à maintenant. Avec du recul, je pense qu’il y a toujours du positif dans le négatif.

    Certes quand on tombe très bas, quand on est très mal au point de ne plus vouloir ou réussir à se lever le matin, c’est compliqué de voir le côté positif des choses. J’ai mis énormément de temps à le comprendre et à l’accepter. Parce que quand on est pas bien, on a du mal à accepter que c’est possible d’aller bien, qu’il y a des choses positives dans la vie et que si l’on est sur terre c’est qu’on a notre place et il serait dommage de ne pas en profiter tant que cela est possible. Alors je sais que c’est facile à dire, mais si je le dis c’est parce que moi aussi j’ai pensé à m’enlever la vie, à vouloir partir de ce monde parce que je m’y sentais pas à ma place, mais je me suis rendu compte, avec le temps, que c’est à nous de

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