Des traces dans le ciel: Les écrivains-aviateurs

Par Francis Labarthe

Avec leur perspective aérienne unique et créatrice, les écrivains-aviateurs offrent un regard lucide et libéré des limites terrestres lorsqu’ils composent. Cette distance favorise l’imagination et les conduit souvent à une écriture symbolique et humaniste, imprégnée de compassion, d’empathie et d’amitié. Cette approche est particulièrement marquée chez ceux qui utilisent le conte en tant que moyen d’expression, comme c’est le cas de Jonathan Livingstone, le goéland de l’auteur Richard Bach, ou encore de Antoine de Saint-Exupéry avec Le Petit Prince.




À PROPOS DE L'AUTEUR

Francis Labarthe a travaillé comme enseignant, puis a exercé dans l’administration et dans la gestion commerciale. Aujourd'hui, en parallèle, il consacre son temps libre à l’écriture, explorant notamment le thème des écrivains-aviateurs, inspiré par les pionniers de l’Aéropostale à l’instar de Jean Mermoz, Antoine de Saint-Exupéry et Joseph Kessel.

• Langue: Français
• Éditeur: Le Lys Bleu Éditions
• Date de sortie: 4 juin 2024
• ISBN: 9791042229009

Aperçu du livre

Francis Labarthe

Des traces dans le ciel

Les écrivains-aviateurs

Essai

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© Lys Bleu Éditions – Francis Labarthe

ISBN : 979-10-422-2900-9

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Préface

Qui songerait à le contester : les paysages de l’enfance façonnent le paysage intérieur de l’adulte. Sur un autre plan d’observation, on peut dire sans grand risque d’erreur qu’une figure mythique rencontrée dans l’enfance, qu’elle soit livresque ou bien réelle, marque à jamais un individu. Ce fut le cas pour Francis Labarthe qui, tout jeune, découvrit Mermoz : une photographie de couverture, un livre, un homme. À partir de là, tout un univers en faisceaux va rayonner. Cet univers, c’est celui de l’aviation et de ceux qui ont écrit pertinemment (et souvent avec grâce et perfection) sur le sujet, car ils furent pilotes. Une sorte de « compagnie céleste » en quelque sorte dominée, comme le dieu organisateur, un personnage et un seul, un personnage de haute envergure qu’ont décrit aussi bien Mermoz (Mes vols) que Saint-Exupéry (Vol de nuit) ou Kessel (Mermoz) : Didier Daurat. Une implacable autorité qui ne le rendit pas moins apprécié de ses pilotes. Figure de chef s’il en fut.

Labarthe, dans son livre riche en narrations et portraits, nous plonge au cœur d’une épopée, laquelle a bien sûr à voir avec l’aventure de l’Aéropostale, mais aussi avec l’aventure guerrière : la Première Guerre mondiale (L’équipage de Kessel), la seconde (Pilote de guerre de Saint-Exupéry). Double aspect de l’aventure donc, mais au-delà, aventure humaine, tout simplement, car ce que nous montre l’auteur de Traces dans le ciel, c’est l’exceptionnelle implication de ces pilotes dans leur mission. Mission : un terme religieux, certes, mais n’a-t-on pas évoqué à propos de l’engagement sans équivalent de ces pilotes, la « religion du courrier » ? Ici, c’est un triple lien qui unit ces pilotes : la passion du vol, le goût du risque et une prédisposition – une vocation – pour l’écriture. Là se trouve le vrai sujet du livre, sculptant son relief, lui donnant tout son intérêt.

S’il existe quelques figures centrales dans le trombinoscope que Francis Labarthe nous donne à voir, d’autres, moins connues du grand public, notamment celles de femmes, ne sont pas oubliées et c’est un bien. On peut juger là, dans ce recensement étoffé, du travail effectué par l’auteur. Sans doute, parmi ces pilotes, certains ont œuvré davantage en solitaire que les « vedettes » de l’Aérospatiale unies par une solidarité quasi fraternelle, mais leur investissement, leur implication dans la mission reste la même. L’aviation comme passion irréductible. Enfin, non sans originalité, effectuant un détour par la fable chère à Esope, Labarthe nous propose un bestiaire. Nombre de ces aviateurs-écrivains, en effet, ont manifesté, dans l’un de leurs livres au moins, leur attachement, à un animal spécifique (goéland, chien, lion, éléphant…). Portée symbolique dans certains cas, dans d’autres relations affectives bien réelles pour l’animal, d’un autre ordre que la fraternité humaine, mais tout aussi riche.

À l’évidence, cette belle étude présente un double intérêt : nous faire voyager en compagnie d’êtres d’exception, et mettre à la disposition de tout un chacun un répertoire précis de ces passionnés d’aviation… et d’écriture.

Raymond Espinose

Avant-propos

Notre intérêt pour l’aviation est ancien puisqu’il remonte à notre enfance ou plutôt à ce début d’adolescence, à cet entre-deux âges où les choses manquent encore de netteté pour être bien assimilées. D’ailleurs, le facteur déclencheur de cet attrait fut un livre de la collection Rouge et or, Mes vols de Jean Mermoz. Ce livre, édité en 1959, est toujours en notre possession. Nous avions donc une douzaine d’années lorsque l’on nous l’offrit, mais nous avons oublié l’auteur de ce cadeau, peut-être les parents. En revanche, la biographie de Balzac écrite par André Billy, offerte par une tante extravagante, fait qui nous est resté en mémoire dans