a célébrité l’épuise. En taxi, quand toujours le chauffeur l’interroge sur les toilettes – « alors les couches, c’est vrai Monsieur Pesquet? », en avion où il est prié de serrer les paluches, au restaurant avec selfie entre deux bouchées – « c’est comment là-haut Monsieur Pesquet? », à pied où, tel un aimant surpuissant, il agrège en quelques secondes deux badauds, puis 20, 30, 50 – « votre meilleur souvenir, Monsieur Pesquet? » De l’infiniment petit à l’infiniment grand, partout ce même empressement balourd, tendre, oppressant, qu’il décrit comme une donnée physique, de même nature que la pression atmosphérique ou la météo. D’ailleurs, il ne tente pas d’y échapper, se déplaçant dans la rue habillé en… Thomas Pesquet. Soit tête nue, polo bleu marine siglé ESA en lettres capitales et blouson de cuir type aviateur. Pourquoi ne pas s’abriter sous une capuche? Non, ça fait « loubard ». Et ce polo siglé? C’est la tenue de l’agence spatiale européenne, le règlement. Il en a 15 pareil, tous bleu marine, et pas de machine à laver dans son studio parisien, alors il descend au Lavomatic. Les clients sont surpris d’y croiser l’astronaute recordman des sorties extra-véhiculaires, qui, là encore, bonhomme, accepte les photos – pendant l’essorage, sur le trottoir.
Thomas Pesquet, du Lavomatic à la Lune
Dec 07, 2023
7 minutes
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