À propos de ce livre électronique
Après le départ de Carter, j'étais convaincue que je l'avais bel et bien oublié. Les contes de fées n'existaient pas. J'ai appris à être heureuse, tout en évitant l'engagement comme la peste. Un autre chagrin d'amour aurait été insupportable. L'amour n'existait tout simplement pas comme je me l'étais imaginé autrefois.
J'ai essayé de guérir et d'aller de l'avant, tandis que Carter devenait une rock star, prenant le monde d'assaut.
Nous vivions deux vies totalement différentes.
Mais lorsqu'il revient sans prévenir, les vieux sentiments refont surface comme s'ils n'avaient jamais disparu, et je suis déchirée entre revivre le passé ou aller de l'avant, seule.
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Avis sur Leah - Guérir nos blessures
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Aperçu du livre
Leah - Guérir nos blessures - R.J. Lewis
LEAH - GUÉRIR NOS BLESSURES
CARTER, #2
R.J. LEWIS
Grey Eagle PublicationsTABLE DES MATIÈRES
Prologue
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Carter
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Épilogue
Extrait de Borden par R.J. Lewis
Extrait de Cœurs troublés par Meagan Brandy
À propos de l’auteur
Notes
PROLOGUE
CARTER
La première sensation que j’éprouvai fut celle de l’eau glacée sur mes jambes.
J’ouvris les yeux, mais je ne vis rien. Je battis rapidement des paupières et tentai de secouer ma tête endolorie pour y voir plus clair, en vain. Tout était noir.
J’étais au bord de la crise de nerfs. Oppressé et en état de choc, je me débattis. J’essayai de comprendre ce qui se passait, mais j’étais trop désorienté pour réfléchir correctement. Je ne comprenais pas. Mon cerveau n’enregistrait rien. Je me sentais désemparé et terrifié, à m’efforcer de recoller les morceaux dans l’obscurité la plus totale.
J’entendis du métal tinter au-dessus de ma tête, et l’eau glacée remontait à présent au niveau de mes hanches sur le siège.
Le siège.
J’étais dans un putain de siège.
Je me souvenais de ça.
J’essayais de défaire ma ceinture, mais mes mains tremblaient. Mes respirations se firent laborieuses. Qu’est-ce qui se passait ? Je l’ignorais. J’ouvris la bouche et hurlai une suite de sons incohérents tandis que ma nervosité atteignait des sommets vertigineux.
Je ne vois rien.
Je ne vois rien, bordel.
Qu’est-ce que je faisais ? Je ne savais pas.
Je n’arrivais même pas à défaire ma ceinture.
J’étouffais, je me sentais piégé.
Je vais mourir ici.
— Là, je vous tiens, dit une voix familière.
Je reconnus l’hôtesse de l’air qui m’avait offert des cacahuètes avant le décollage.
Julie.
C’était son prénom.
Entendre sa voix me soulagea.
Ses mains touchèrent les miennes, et j’entendis la ceinture se défaire.
— Allez-y ! s’écria Julie. L’eau monte. Il faut partir. Tout de suite !
— Je ne vois rien, balbutiai-je, peinant à croire que ce son vulnérable sortait de ma propre bouche. Je ne… Je ne vois rien. Tout est noir.
Je laissai échapper un nouveau souffle tremblant.
— Ne me laissez pas, ne me laissez pas !
Sa main saisit mon bras, et elle me souleva de mon siège. J’avais du mal à me tenir droit. J’avais l’impression d’être incliné bizarrement, et mon corps ne parvenait qu’à plonger en avant. Soudain, l’eau s’engouffra à l’intérieur et atteignit mon visage en quelques secondes.
— Je vous tiens ! hurla Julie. Je vous tiens ! Ne me lâchez pas ! Tenez bon ! Nous devons sortir d’ici à la nage !
J’inspirai profondément et obéis.
J’étais désorienté. Je ne voyais plus rien ; la main qui entourait la mienne m’était indispensable, et elle m’emmenait de plus en plus haut. Je donnai des coups de pied et nageai en dépit de la douleur intense que je ressentais dans mon autre bras. Il était cassé. C’était la seule explication possible, et c’était douloureux.
C’était atroce, putain.
Soudain, un énorme objet passa entre nous, et mon seul espoir me fut arraché. Projeté en arrière sans crier gare, je tâtonnai afin de retrouver sa main. Je tendis les deux mains dans toutes les directions, attendant que cette prise dans l’obscurité me revienne.
Mais les secondes passèrent, et je ne sentis rien.
Je restais seul avec les cris qui résonnaient au fond de moi.
Je fus envahi par la peur de la mort.
Je continuai à donner des coups de pied et à nager, ignorant tout de l’environnement dans lequel je me trouvais.
Est-ce que je tournais en rond ?
J’avais mal aux poumons, des vertiges et l’impression que mon corps avait été battu par l’eau glacée. Je n’avançais pas. Mon Dieu, je nageais probablement dans la mauvaise direction. Je m’enfonçais de plus en plus dans l’eau, dans les ténèbres, dans les confins de la mort.
Je meurs.
Je suis en train de mourir.
Et le pire, c’est que je ne trouvai aucune pensée pour m’apaiser dans les bras de la mort. Rien d’autre… qu’elle, mais elle n’était plus là, et c’était ma faute. Je l’avais repoussée après nous avoir brûlés vifs, tous les deux.
Je n’ai rien.
On ne peut pas emporter d’argent dans sa tombe. Ni de récompenses ou de garces hypocrites qui rivalisent pour attirer votre attention dans le seul but d’être sous les feux de la rampe.
Rien de tout cela n’a d’importance à vos yeux lorsque vous frappez à la porte de la mort.
J’allais mourir en homme seul, après une vie remplie de regrets.
Des regrets auxquels je ne pourrais rien changer.
Qu’aurais-je pu faire différemment ?
J’aperçus un vague rideau de lumière, et une brise violente me frôla le visage. Je compris instantanément que j’étais sorti de l’eau, et j’inspirai avec force avant de tousser. Je sentis le sang dans ma bouche et en ravalai le goût cuivré. Puis je poussai des cris incohérents et tournai sur moi-même dans l’eau stagnante.
Je ne voyais toujours rien, mais l’obscurité se fit plus claire, et j’émergeai.
Je suis vivant.
CHAPITRE UN
CARTER
Je pris son visage entre mes mains, et plongeai mon regard dans le sien quand elle leva ses magnifiques yeux bruns vers moi.
La fille qui ne m’avait jamais abandonné.
La sublime voisine qui me suivait jusqu’au ruisseau pour m’écouter chanter, et moi…
Je lui tournais le dos.
Quel imbécile…
J’inspirai, les yeux brûlants. Je ne pus empêcher une larme de s’échapper de mon œil ni mon cœur de tambouriner dans ma poitrine jusqu’à tomber à ses pieds.
— Je ne sais pas si je commets une erreur, chuchotai-je, honnête avec moi-même pour une fois. Et le problème, c’est que si c’est le cas, il sera probablement trop tard. Tu as toujours été plus sage que moi, Leah. Plus mature. Je t’envie à cause de ça. D’avoir toujours été si forte, et d’avoir toujours cru en moi. Je ne l’oublierai jamais. Tu es la seule personne qui ait jamais vu le potentiel en moi. Je penserai à toi chaque minute. Je…
Une bouffée d’émotions me submergea, et je dus m’interrompre pour reprendre mon souffle.
— Tu n'es pas obligé de continuer, murmura-t-elle.
Je n’aimais pas quand elle faisait ça : quand elle me consolait comme si mes sentiments comptaient plus que les siens. Parce que je savais que cela lui faisait du mal, à elle aussi. Je savais qu’elle était en train de s’effondrer, mais qu’elle faisait bonne figure pour moi.
Je hochai la tête, comprenant que cela allait être la chose la plus difficile que j’avais jamais eu à faire.
Lorsqu’elle commença à reculer, je sentis mon cœur accélérer et la panique m’envahir. Je fis un pas en avant, réduisant l’écart entre nous, et approchai mon visage du sien dans une tentative désespérée de retrouver ce contact.
Je n’aurais pas dû faire ça, je le savais, parce que j’allais peut-être aggraver les choses…
Je l’embrassai, doucement et lentement.
Je voulais lui rappeler notre premier baiser.
Je voulais qu’elle se souvienne que lorsque je l’avais embrassée dans cette chambre des années auparavant, je voulais y aller doucement ; je voulais savourer ses lèvres parce que j’avais rêvé d’embrasser cette bouche dès que j’avais posé les yeux sur elle.
C’était mal.
Très mal.
Pourquoi je faisais ça, bordel ?
Je l’ignorais, mais lorsque j’ouvris les yeux et les plongeai dans les siens, je sentis le lien entre nous se resserrer, comme s’il résistait à la rupture.
— À bientôt, dis-je.
Elle m’adressa son fameux sourire, celui qui était empreint de douleur. Ce sourire, je ne le connaissais que trop bien…
Qu’est-ce qui ne tournait pas rond, chez moi ?
Pourquoi ne pouvais-je pas être normal pour elle ?
Paniqué, je reculai d’un pas, incapable de la regarder en face.
En montant dans cette camionnette, je sus, sans l’ombre d’un doute, que je fuyais. Je fuyais mon passé.
Je fuyais Leah.
Je me fuyais moi-même.
Elle était dans mes bras une seconde plus tôt, et l’instant d’après, nous démarrions. C’était un cauchemar dont je n’arrivais pas à me réveiller. Je fermai les yeux et passai mes mains dans mes cheveux, serrant les mèches si fort, espérant oublier la douleur dans ma poitrine.
Elle s’était battue pour nous, et moi…
Je ne retrouverais jamais quelqu’un comme elle.
— Qu’est-ce que je fabrique ? chuchotai-je alors que la distance continuait à se creuser entre nous. Qu’est-ce que tu fous, Carter ?
Alors que je luttais pour empêcher la souffrance de s’immiscer dans mon propre cœur, elle m’avait offert le sien, et je l’avais détruit.
À présent, elle allait me filer entre les doigts, et je ne pourrais rien y faire parce que…
Je le méritais.
Je me réveillai en pleine nuit, au son du doux clapotis de la pluie sur le toit, le ventilateur tournant à pleine puissance dans le coin de la pièce. La brise vint m’effleurer, tandis que je restais immobile, mon cœur tambourinant dans ma poitrine, la sueur ruisselant sur mon visage.
Je gémis, refermant les bras sur mon torse, chuchotant :
— Leah…
Il fallait que je me lève, que je fasse bouger mes jambes, que j’aille la retrouver dans son lit, que je me glisse sous ses draps comme je le faisais avant sans qu’elle en ait conscience. Combien de nuits l’avais-je serrée contre moi, me sentant entier dans l’obscurité ?
Je roulai sur le côté et sortis du lit, les jambes lourdes lorsque mes pieds touchèrent le sol froid. En quittant la chambre, je savais que quelque chose n’allait pas. J’étais encore hébété, mais j’avais l’intention de la retrouver…
Elle est partie.
Je me figeai, le regard perdu dans l’obscurité, ne voyant rien d’autre que le passé qui défilait dans mon esprit.
Elle est partie.
Je fis les cent pas, la respiration saccadée…
Quand je me réveillais comme ça la nuit, l’esprit encore embrumé, mes pensées folles n’avaient aucune logique.
Tout était possible dans ces moments-là.
— Je pourrais rentrer, murmurai-je. Je pourrais revenir en arrière…
Cela semblait plausible.
Tendre la main et remonter le temps comme on remonte une horloge. Je pourrais traverser ce mur comme on passe une porte, ressortir de l’autre côté et la voir assise sous son porche, l’air solitaire.
— Qu’est-ce que je lui dirais ? me demandai-je.
Si je pouvais revenir en arrière, et qu’elle apercevait un étranger s’approcher d’elle, l’homme qui serait finalement la raison de son chagrin d’amour…
Qu’est-ce que je lui dirais ?
M’agenouillerais-je devant elle comme je le faisais en ce moment dans l’obscurité ? Lui tendrais-je la main pour qu’elle la prenne, ou la chasserais-je d’un geste en lui disant : « Laisse le petit voisin tranquille. Arrête de le suivre. Tu mérites mieux, Leah. Tu es un rayon de soleil, et tu as le monde à tes pieds, ma belle. Ne laisse pas les mauvais moments te détruire. Ne sois pas comme lui, ton voisin, qui fuit ses démons comme un lâche. Je suis un lâche, Leah. »
Je ne pus retenir mes larmes tandis que ma main restait tendue dans l’obscurité. Peu importe l’endroit où je me trouvais à cet instant, ce n’était pas chez moi, je n’étais pas à ma place, car elle n’était pas là, et je…
— Tu me manques, murmurai-je, la gorge nouée par le temps qui passait.
Combien de semaines s’était-il écoulé ?
Le silence était un supplice, et je n’étais qu’un raté, pris de secousses, dévoré par les regrets et les remords.
Elle m’évinçait.
Je n’avais pas eu de ses nouvelles, je ne savais pas ce qui se passait de son côté, et c’était ainsi que tout devait se dérouler.
Remonter le temps…
Si je pouvais revenir en arrière, je ne serais plus l’homme que je suis aujourd’hui.
Si je pouvais revenir en arrière, je serais ce garçon qu’elle désirait ardemment, et je…
Je m’effondrai, enfouissant ma tête dans mes mains, par terre. L’espace d’un instant, j’agis comme si elle avait pris la main du garçon que j’étais. Comme si, lorsqu’elle me souriait, je lui souriais à mon tour et que je n’avais pas peur.
Je fredonnai malgré ma douleur, rampant jusqu’à ma chambre, mais pas jusqu’à mon lit. Je pris mon carnet et mon stylo sur la table de nuit. Je m’adossai au mur, arrachai le capuchon du stylo avec mes dents et le recrachai sur le sol à côté de moi.
Je murmurai une mélodie depuis le cœur de ma souffrance, me laissant porter par les paroles dans ma tête…
— Tu me manques… chantai-je à mi-voix. Mon âme sœur me manque…
Si je pouvais m’exprimer à travers ma musique, peut-être qu’elle écouterait mes chansons et saurait qu’elles parlent d’elle, de nous, et peut-être…
Peut-être qu’elle reviendrait vers moi, ou que je reviendrais vers elle, et que tout cela n’aurait été qu’une erreur que nous pourrions réparer.
Un vœu pieux, j’en étais conscient, assis là, à me noyer dans un espoir que j’avais écrasé en elle.
Je l’avais détruite.
J’avais tout gâché, et je ne méritais pas de la retrouver.
Je ne la méritais pas.
Elle passait certainement à autre chose, de son côté, et je…
En fin de compte, je devais en faire autant.
CHAPITRE DEUX
LEAH
2013
24 ans
— Je te quitte.
Debout derrière le canapé, je cillai. Je l’avais deviné dix minutes plus tôt, mais peu importe.
J’observai Brett faire le tour de la pièce pour ranger sa Xbox et ses jeux vidéo. Je crois que ça m’attristait plus que son départ à lui.
— Pourquoi tu largues ma meilleure amie, déjà ? l’interrogea Mél depuis le canapé en savourant son pop-corn alors que les publicités défilaient en arrière-plan. Je pense que j’ai besoin de l’entendre de ta bouche, parce que je suis un peu perplexe.
Brett marqua une pause, expirant avec force. Il nous dévisagea d’un air exaspéré, comme si nous étions trop bêtes pour comprendre. En me pointant du doigt, il lui répondit :
— Je sais avec qui elle est sortie ! Cette rockstar qui fait la une des magazines ! Je ne peux pas rivaliser avec ça. Je ne me suis pas engagé pour vivre dans le mensonge ! Je l’ai vu à la caisse aujourd’hui, et je jure qu’il se moquait de moi. Il me disait que je n’étais rien d’autre qu’un second choix !
Mél me jeta un coup d’œil, les yeux écarquillés, avant de répliquer :
— Tu l’as vu à la caisse ?
Il se raidit. Détournant le regard, il marmonna dans sa barbe :
— Oui, je l’ai vu.
— Sérieusement ?
— Oui, enfin c’était un magazine, mais il me regardait, donc oui, ça m’a paru réel. C’était symbolique, Mél.
Quand elle se retourna vers moi, je haussai les épaules. Honnêtement, je m’en fichais. J’avais tenu bon avec ce type pendant deux mois, ce qui était déjà un exploit en soi. Il était drôle, mais dans le genre trop maladroit, au point de faire pitié. Il avait des jeux vidéo géniaux, ce qui rendait les soirs de semaine plutôt amusants, et le sexe…
…
…
Eh bien, le sexe (si on peut appeler ça ainsi) était probablement ce qui me manquerait le moins chez Brett le dentiste. Je n’arrivais toujours pas à me débarrasser du souvenir de nos premiers ébats, seulement quelques jours plus tôt – après des semaines frustrantes passées à s’embrasser et à se peloter –, et de la façon dont il avait écarté mes jambes comme personne ne l’avait jamais fait auparavant, jusqu’à ce que mes articulations me fassent mal. Je n’étais vraiment pas souple. Peut-être lui avais-je laissé croire que je l’étais, je l’ignorais.
Il s’était positionné entre mes jambes et m’avait fixée du regard pendant dix bonnes secondes. Comme s’il essayait de lire en moi. Il n’avait pas réussi. Pas du tout. Il était finalement parvenu à me pénétrer, et ce qu’il avait dit ensuite m’avait littéralement pourri les neurones.
— T’aimes ça ? Oh, oui, je sais que t’aimes ça ! Tire mes cheveux, bébé. Tire mes cheveux !
Il était chauve.
— Vas-y, bébé, fais-le.
Je me souviens d’avoir griffé son crâne, en faisant semblant de tirer, et cet énergumène avait grogné comme si c’était du sérieux.
J’ai remis en question mes choix de vie.
Je n’invitais pas n’importe qui dans mon lit.
Je partageais mon corps avec un autre être humain, et j’avais tout gâché à ce moment-là.
Je ne m’en étais toujours pas remise, et j’avais évité de coucher avec lui depuis. J’avais essayé de rompre, mais j’avais fini par me sentir mal pour lui, ce qui était vraiment naze.
Ce souvenir me faisait encore frémir ; j’avais crié de douleur – je le jure, mes hanches auraient pu se déboîter si je n’avais rien dit –, et il s’était arrêté brusquement. Le sexe avait duré cinq secondes, qui étaient déjà cinq secondes de trop selon moi. Ma douleur l’avait effrayé. Bondissant en arrière, il s’était rhabillé et avait décampé, son crâne chauve criblé de griffures roses, tandis que je passais la nuit à soigner mes maux avec un sac de glace entre les jambes.
Depuis lors, la communication entre nous était guindée et maladroite, et voilà où nous en étions.
Je continuai à le regarder fouiller mon appartement à la recherche de ses affaires, mais il n’avait pratiquement rien laissé chez moi, à l’exception des trucs qu’il avait apportés pour la soirée jeux, qui s’était avérée très amusante.
Lorsqu’il eut enfin terminé, il s’approcha de moi, un carton rempli de jeux dans les mains, et s’arrêta un peu trop près à mon goût.
— On aurait pu être bien ensemble, Leah, dit-il d’un ton désespéré. Ça aurait pu être génial si ton passé n'était pas aussi pourri.
— Techniquement, on n’aurait jamais pu être bien ensemble, répondis-je catégoriquement. On ne peut pas changer le passé, Brett.
Il pouffa.
— Peut-être bien. La prochaine fois que tu seras avec quelqu’un, assure-toi d’avoir oublié l’homme qui l’a précédé. Je te souhaite une belle vie.
Abasourdie, je déclarai simplement :
— Toi aussi.
Après ça, il sortit en trombe de l’appartement en claquant la porte derrière lui.
Pendant un long moment, il y eut un silence pesant dans l’air. Nous nous regardâmes, Mél et moi, sans trop savoir quoi dire, essayant d’assimiler l’absurdité de la situation.
— Tu es douée pour trouver des barjos, chérie, ricana-t-elle, brisant le silence.
— C’est ce fichu site de rencontre. Je ne sais pas pourquoi je tombe toujours dans le panneau.
J’allai m’effondrer sur le canapé à côté d’elle, le regard rivé sur la télévision.
— Leurs photos sont toujours très prometteuses.
— Arrête de te fier au physique.
— Tu as raison, acquiesçai-je. Peut-être que je suis superficielle et que mon chevalier servant est un concierge qui pèse deux cents kilos et qui travaille dans une prison de haute sécurité.
— Écoute, si tu décides de sortir à nouveau en boîte, tu pourras trouver de très bonnes opportunités.
— Non, refusai-je. En général, ce ne sont que des histoires sans lendemain, et je n’aime pas être aussi détachée émotionnellement.
— C’est toujours mieux qu’un mec qui te demande de lui tirer les cheveux pendant le sexe alors qu’il n’a pas un seul poil sur le caillou.
— Il a un léger duvet à l’arrière de la tête.
— Leah.
— Il devait parler de ça.
— À mon avis, on devrait sortir demain et te trouver quelqu’un.
Je soupirai et secouai la tête.
— Non, je ne peux pas demain.
— Pourquoi pas ? On sera samedi. C’est déjà nul de ne pas sortir un vendredi soir après une semaine pourrie.
J’arquai un sourcil dans sa direction.
— Ce n’est pas la bonne semaine, Mél.
Elle se tut et me dévisagea.
— Oh, comprit-elle, ses épaules s’affaissant. Merde.
— Comme tu dis.
— Tu n'es pas aussi censée aller à la salle de sport ?
— Si.
— Tu rentreras quand ?
— Tard. J’ai un cours de fitness, et je serai sûrement lessivée. Sors t’amuser sans moi.
Elle eut l’air déçue, mais opina quand même. Je pris mon livre sur la table basse et commençai à lire pendant qu’elle zappait. Nous étions des adeptes du canapé. Cinq années de disette nous avaient obligées à dépendre de cette déesse nommée télévision pour tromper l’ennui.
Notre situation financière n’avait jamais été aussi bonne. Mélanie n’était plus serveuse, mais barmaid dans un bar chic en ville. Le trajet était un peu pénible pour elle, mais elle disait que les pourboires en valaient la peine. J’étais une comptable débutante, mais mon salaire était merveilleux par rapport à ce qu’il avait été. Maintenant qu’il y avait plus d’argent sur nos comptes, nous nous rendions souvent en ville pour faire du shopping. Quitter l’appartement nous permettait d’oublier l’époque où nous passions notre temps devant la télévision. Nous habitions toujours à Abbotsford, dans une belle résidence tranquille dotée de toutes les commodités modernes, et nous nous en sortions bien.
— Putain de merde, murmura-t-elle tout à coup.
Je levai les yeux de mon livre et les posai sur la télévision. Je me crispai immédiatement en voyant le visage de Carter remplir l’écran. Il sortait d’un restaurant, la tête baissée,
