Deux daddies pour le prix d’un

Par Lee Savino

Deux daddies valent mieux qu'un…

 

Je suis coincée entre deux daddies dominants — deux meilleurs amis qui rivalisent tout le temps. Bear et Sawyer sont de véritables M. Muscles, mais ils veulent savoir qui est meilleur au lit. Et ils veulent que ce soit moi qui en juge.

 

Leur jeu, leurs règles, mais je peux m'y plier. Ce sont eux qui mènent la danse, aussi bien au lit qu'en dehors, et la désobéissance a de délicieuses conséquences.

 

Alors que la dernière manche approche et que les enjeux sont encore plus élevés, j'espère que ce n'est pas qu'un jeu.

 

Je suis en train de tomber amoureuse, vite, et je ne crois pas pouvoir choisir.

 

Ils veulent tous les gagner. Mais lequel est le plus sérieux ?

• Langue: Français
• Éditeur: Silverwood Press
• Date de sortie: 23 avr. 2024
• ISBN: 9798224390656

Aperçu du livre

1

— E t c’est pour ça que je ne coucherai plus jamais, jamais avec un gars, annoncé-je.

Je pose très prudemment mon verre sur le bar, qui est flou et pas très droit. Je fronce les sourcils. Le bar était droit quand je suis arrivée.

— Plus jamais ?

Le barman se penche vers moi. Il ressemble à un surfeur avec sa peau bronzée, ses cheveux blonds qui lui arrivent aux épaules et ses yeux bleus pétillants.

Dommage que ce soit fini pour moi, les mecs.

— Plus jamais, jamais, confirmé-je.

— Dommage, dit une voix grave au-dessus de ma tête.

Je lève les yeux. Plus haut. Et encore plus haut. Le mec le plus imposant que j’ai jamais vu me domine de toute sa hauteur. Le tissu de son débardeur est tendu sur ses impressionnants pectoraux. Même à deux mains, je n’arriverais pas à faire le tour d’un de ses énormes biceps.

— Waouh ! soufflé-je.

Mon regard fait des va-et-vient entre lui et le barman sexy. L’un ressemble à un mannequin maillot de bain et l’autre serait à sa place en couverture d’un magazine d’haltérophilie. Pourquoi ils ne pouvaient pas débarquer il y a une heure ? Avant que je renonce aux hommes pour toujours.

— Une bouteille d’eau pour la dame, dit le nouveau venu de sa voix grave.

Il fait sombre dans le bar, et la lumière vacillante de quelques écrans de télévisions éclaire son visage.

— Tu es grand, dis-je.

Il me considère en haussant un sourcil. Je prends un moment pour m’émerveiller devant ses lèvres et sa mâchoire parfaites.

— Tu es aussi…

Je réfléchis un instant.

— Très baraqué.

Un large sourire se dessine sur ses lèvres.

— Enfin bref, comme je disais, commencé-je, levant le doigt pour appuyer mes propos. C’est surfait, coucher avec des mecs.

— On dirait que tu n’as pas trouvé le bon mec, dit le barman sexy.

M. Magazine d’haltérophilie et lui échangent un regard.

— Et nan, annoncé-je joyeusement. Mais ce n’est pas grave. Je vais m’acheter un vibro. Un gros.

J’écarte mes mains pour montrer la longueur.

— Un petit ami à piles. Enfin… pas petit…

— Tu penses que cet ami à piles fera l’affaire ? demande le barman.

Je hoche vigoureusement la tête.

Il se penche vers moi, une étincelle espiègle dans les yeux.

— Tu devrais revenir et me faire un rapport complet.

— Pourquoi ? réponds-je en penchant la tête sur le côté. Tu veux en acheter un ?

Le barman tourne la tête pour cacher son rire.

— C’est mieux que la télévision, dit-il au nouveau venu qui acquiesce.

La plupart des clients du bar sont en train de jouer au billard ou de regarder un match sur les télévisions, mais ces deux gars sont totalement focalisés sur moi.

Me sentant toute chose, je pose les mains sur le bar.

Le barman donne une bouteille d’eau à l’armoire à glace, qui l’ouvre et me la tend. Il sourit toujours. Je peux l’entendre se dire à quel point je lui plais. Il me détaille du regard pendant que je bois, et je manque de m’étrangler.

— Doucement, poupée, murmure-t-il, sa voix grave vibrant dans mon oreille.

Un frisson me parcourt. Ses biceps font pratiquement la taille de ma tête. Je nous imagine à l’horizontale, moi glissant sur son corps dur, ma chair tendre moulée contre ses muscles.

Non. Nan. C’est mort.

— Je ne reviendrai pas sur ma décision !

J’essaie de taper sur le bar. Quelque chose se renverse sur ma main. Je fixe la bouteille d’eau maintenant à moitié vide. J’avais oublié que je la tenais.

— Oups !

— Y a pas de soucis, dit le barman sexy avant de tout essuyer avec une serviette.

L’armoire à glace se penche vers moi.

— Pourquoi, poupée ?

« Poupée ». Ça me plaît. Qu’est-ce que je disais, déjà ?

— Ça craint, les mecs. Ils veulent qu’on leur fasse des pipes. Mais ils ne font jamais…

Je hoquette.

— … rien en retour.

Je le sais, car j’en ai personnellement fait l’expérience. Jerry n’était pas un pro au lit, mais si j’ai pu apprendre à sucer une bite, ne devrait-il pas au moins essayer de trouver mon clitoris ?

— Ce n’est pas si difficile à trouver, dit le barman.

C’est alors que je me rends compte que j’ai dit tout ça à voix haute. En temps normal, j’aurais rougi.

— C’est tellement facile pour les hommes d’avoir un orgasme qu’ils ne font aucun effort.

Le nouveau venu assimile mes paroles.

— Le bon mec fait des efforts.

Le barman hoche la tête.

— À vrai dire, le bon mec veille à ce que la dame jouisse en premier, et aussi une deuxième fois, et une troisième fois, continue l’armoire à glace.

Ma mâchoire se décroche.

— C’est vrai, dit le barman, ses yeux bleu clair pétillant.

— C’est impossible, soufflé-je.

— Tu n’as jamais joui plusieurs fois ?

— Je n’ai encore jamais joui avec un mec.

Avec mes premiers compagnons, je simulais, histoire de ne pas les blesser. Avec Jerry, je ne faisais même plus l’effort.

— Quoi ? s’exclame le barman en me fixant.

L’armoire à glace pivote sur son tabouret et se penche intensément vers moi.

— C’est vrai, poupée ? Jamais ?

— Jamais, jamais.

Je soutiens son regard un instant. J’oublie quelque chose. Un pli me barre le front alors que j’essaie de me rappeler.

— Comment tu t’appelles ? demandé-je à l’armoire à glace.

— Bear.

— Bear, répété-je. Teddy Bear ?

— Non, juste Bear.

— Eh bah, on peut dire que ton nom te va bien.

Je me penche en arrière pour l’observer. Si je l’étreignais, j’aurais du mal à faire le tour de son torse avec mes bras.

Cette fois, le barman ne prend pas la peine de cacher son rire.

— Pourquoi je ne t’ai pas rencontrée plus tôt, Evie ?

Est-ce que je lui ai dit mon nom ? Apparemment oui. Je penche la tête sur le côté tandis qu’il tend la main par-dessus le bar et glisse une mèche de cheveux derrière mon oreille. Ses cheveux blonds sont assez longs pour que je puisse faire de même. Ce que je fais. Un petit rire lui échappe et il secoue la tête.

— Demain soir, toutes tes boissons seront gratuites, dit-il en me faisant un clin d’œil.

— Oh, je ne fais pas ça souvent ! lâché-je.

Est-ce qu’il me drague ? Je ne sais pas trop quoi dire.

— J’ai simplement eu une journée pourrie et j’ai besoin de me détendre.

Je n’ai pas été avec Jerry longtemps, mais ce n’est jamais facile, les ruptures. Ou peut-être que j’ai envie d’oublier ses dernières paroles cruelles.

Parler à ce barman sexy guérira tous mes maux. Il est souriant et charmant, et ses cheveux blonds brillent tel un soleil dans le bar sombre.

— Peut-être que tu as besoin d’évacuer la pression.

Il me sourit et je me sens toute chose. Bon sang, il est bel et bien en train de me draguer ! En temps normal, je rougirais, je trouverais une excuse et je me cacherais, mais plus maintenant. J’ai renoncé aux hommes. Je m’en fiche.

— Qu’est-ce que tu suggères ? demandé-je en jouant avec mes cheveux.

Jolie et faussement effarouchée, je suis comme ça.

— Je peux trouver quelque chose, commence le barman.

Au même moment, Bear se racle la gorge. L’armoire à glace nous observe attentivement.

— Pas ce soir, dit-il en me fixant d’un air un peu sévère.

— Oh ! rétorqué-je en faisant la moue.

— Pas ce soir, confirme le barman. Mais plus tard. Est-ce que ça t’intéresserait de jouer à un petit jeu ?

— Bien sûr, murmuré-je. J’aime les jeux.

— Bien.

Le barman lance un regard à Bear, qui fronce les sourcils.

— Quoi ? Elle est parfaite.

Un petit frisson me parcourt, et le barman se retourne vers moi.

— L’un de nous t’appellera.

« L’un de nous » ? Qu’est-ce qui se passe ? Ils me proposent un plan à trois ?

À la télévision, un sportif fait quelque chose de bien pour son équipe, et les hommes dans le bar l’acclament. J’applaudis avec eux, savourant l’ambiance sportive. En temps normal, je serais chez moi à panser mes blessures et à manger des cochonneries en regrettant de ne pas pouvoir me tenir à un régime afin de me trouver un type bien, mais ma dernière conversation avec Jerry m’a tellement énervée que je me suis garée dans le parking du bar des sports et que je suis entrée.

— Alors, c’est quoi le jeu ? demandé-je, une fois le calme revenu. C’est, genre, du billard ?

— Tu aimes le billard, chérie ? demande Bear.

« Chérie ». Comme c’est sympa !

— Je n’y ai jamais joué. Je dois vous prévenir, je suis nulle à la plupart des jeux.

— Tu ne seras pas nulle à ce jeu. Vu ce que tu as dit tout à l’heure, je pense que tu as seulement besoin de trouver de bons camarades de jeu, déclare le barman en me faisant un clin d’œil.

Oooh ! Je hoche la tête et essaie d’avoir l’air expérimentée.

— C’est un jeu sexuel, réponds-je.

J’essaie de lui rendre son clin d’œil, mais je cligne des deux yeux.

— Demain, dit fermement l’armoire à glace, plus au barman qu’à moi. On discutera demain, quand tout le monde aura les idées claires.

— OK d’ac. Je devrais y aller.

Je saute de mon tabouret et attends que la pièce arrête de tourner avant de chercher mon portefeuille.

Bear pose ses grandes mains sur mes flancs et me stabilise.

— Je m’en occupe, dit-il avant de faire un signe de tête au barman, qui lui rend son geste. Et je t’appelle un taxi.

— Oh, pas besoin, je peux prendre un Uber, hoqueté-je.

— Un taxi, répond-il de sa voix grave avant de se tourner vers le barman. Appelle Max.

Le blond hoche la tête et se dirige vers le téléphone.

— Qui est Max ?

J’aimerais pouvoir me souvenir de la chose dont je suis censée me souvenir.

— Un chauffeur de taxi en qui j’ai confiance. Et quand tu seras chez toi, tu devras boire de l’eau avant d’aller te coucher.

J’essaie de lever les yeux au ciel.

— Oui, papa. Tu vas venir me border ?

— Pas cette fois.

Du rouge se répand sur ma poitrine et remonte dans mon cou.

J’atteins la porte et me tourne en chancelant. Bear me domine de toute sa hauteur. Derrière lui, le barman me fait un signe de la main. Je lui rends son geste. Deux canons en une soirée. Dommage que j’aie prêté serment.

— Est-ce que tu as quelqu’un qui sait que tu es ici ? demande Bear. Quelqu’un que tu peux appeler quand tu arrives chez toi ?

— Euh… non.

— Donne-moi ton téléphone.

Sa main engloutit la mienne. Il finit de saisir son numéro au moment où le taxi arrive.

— Voilà. Envoie-moi un SMS quand tu arrives chez toi.

Il m’accompagne jusqu’au taxi et m’ouvre la porte.

— Veille à ce qu’elle entre chez elle, dit-il à Max.

— Y a pas de problème, Bear.

Après un bref instant, je me rends compte que Bear est en train de donner des billets à Max.

J’ouvre la fenêtre. De la pluie mouille mon visage, me réveillant un peu. La chose dont je suis censée me souvenir me travaille.

Bear finit de payer pour ma course et se penche vers moi.

— N’oublie pas de m’envoyer un SMS, ordonne-t-il. Je t’appelle demain.

— Tu vas m’appeler ? Pourquoi ?

Il penche la tête sur le côté.

— Pour savoir comment tu vas.

— Tu n’es pas obligé de faire ça.

— J’en ai envie.

Mon cerveau me crie quelque chose, mais je ne comprends pas.

— Euh… merci.

— Y a pas de quoi, poupée, murmure-t-il. Tout le plaisir est pour moi.

— Et pour moi.

Oups, c’était un peu trop direct. Je cligne des yeux pour dissimuler le désir dans mon regard.

— Salut.

— Salut, poupée.

La voiture s’éloigne et je lui fais un signe de la main. Je n’arrive pas à empêcher une sensation chaleureuse et heureuse de m’envahir à l’idée que Bear soit en train de me regarder partir.

À dix heures quinze, un mardi, le parking du centre commercial est presque désert. Ce qui est une bonne chose, car ça signifie que peu de gens seront témoins de ma crise d’angoisse précédant une séance de shopping.

C’est toujours comme ça. Je tremble, j’ai des sueurs froides. Je reste assise dans la voiture en me disant que j’aimerais pouvoir partir. Ma gueule de bois n’aide pas. Je ne sais pas si ma nausée est due à l’alcool ou à la crainte.

La Marche impériale de Star Wars se met à sonner sur mon téléphone.

— Parfait, marmonné-je avant de répondre. Salut, tata Jen.

— Evangeline ! s’exclame-t-elle, mon nom me faisant grimacer. Tu as une robe ?

— J’allais justement faire du shopping.

— Merveilleux !

J’écarte le téléphone de mon oreille tandis qu’elle jacasse