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La vérité est tailleur
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Livre électronique132 pages1 heure

La vérité est tailleur

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À propos de ce livre électronique

La matinée avait pourtant débuté de façon ordinaire, semblable à toutes les autres. Mais après avoir maudit l’alarme de son réveil, englouti un café, puis traîné sa carcasse jusqu’à la salle de bain, la terrible et inéluctable découverte était sur le point de bouleverser les perspectives journalières de chacun. En un instant, les vêtements avaient disparu sans laisser de trace, mystérieusement remplacés par quelque chose d’aussi incongru que ridicule. La semaine promet d’être longue…

 À PROPOS DE L'AUTEUR

Entre les murs de la ville, Alexandre Flenghi recherchait une brise légère, empreinte d’humour. En créant des récits pour s’évader, cet écrivain a développé un attachement pour ses histoires et il souhaite à présent les partager avec vous.
LangueFrançais
Date de sortie5 mars 2024
ISBN9791042217761
La vérité est tailleur

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    Aperçu du livre

    La vérité est tailleur - Alexandre Flenghi

    Lundi 25 octobre

    5 h du matin, palais de l’Élysée

    « Ça par exemple ! Qu’est-ce que c’est que ce cirque ? s’exclame le second valet de chambre du président, alors qu’il ouvre l’armoire à costumes.

    — Mais tais-toi donc, idiot ! lui ordonne aussitôt le premier, en criant à voix basse. Tu vas réveiller monsieur Tintamarre avec ton boucan ! Tu sais pourtant comme moi ô combien il est soupe au lait quand il se lève du pied gauche.

    — Quand on est de droite, c’est d’autant plus contrariant…

    — Je peux savoir ce qu’il te prend de brailler ainsi, à six heures du matin ?

    — Correction, cinq heures… N’as-tu pas lu le sous-titre ?

    — Mais ça n’a aucune importance, cornichon ! On ne hurle pas comme un aveugle qui a perdu son bâton quand le président dort, bon sang !

    — Je te trouve très bruyant, pour quelqu’un qui réclame le silence…

    — Tu m’agaces, à la fin ! Je te signale qu’il nous reste à peine une demi-heure pour préparer les habits et le petit-déjeuner de monsieur avant que son réveil sonne la Marseillaise. Tu vas donc aller chercher une belle chemise blanche, bien gentiment, une jolie cravate en soie et un fichu costume, avant que je fasse un rapport sur ton évident manque d’efficacité dans l’exercice de tes fonctions !

    — Justement… les costumes…

    — Quoi, les costumes ? Ils sont dans l’armoire, comme depuis toujours !

    — Ça, je le sais bien !

    — Ne me dis pas que tu as égaré la clef, bougre d’andouille que tu es ?

    — Tu me prends pour un irresponsable, ma parole ! L’armoire à costumes ne ferme pas à clef, je ne risque donc pas de la perdre… CQFD ! Que dis-tu de cela ?

    — J’en dis que tu es un imbécile, voilà tout ! Ras la couenne de toi et de tes remarques stupides qui me font perdre mon temps… je vais aller le chercher moi-même, ce costume !

    — Tu vas t’excuser de t’en être pris à moi quand, à ton tour, tu vas ouvrir cette armoire…

    — M’excuser de rien du tout, oui ! Seul un benêt dans ton genre est capable d’hésiter durant vingt minutes devant une armoire pleine de costumes, tous bleus et identiques !

    — Tu vas le regretter…

    — Ça par exemple ! Qu’est-ce que c’est que ce cirque ? »

    6 h du matin, maison de la famille Tamain

    Brisant soudainement le doux silence d’une reposante nuit, l’affreuse alarme téléphonique du brigadier Maxime Tamain se déclenche, le tirant aussitôt de sa torpeur. L’homme se redresse, d’un coup d’un seul, s’asseyant sur le bord du matelas en agitant la nuque d’un mouvement circulaire, comme pour dégraisser ses articulations rouillées par un sommeil trop profond. La semaine commence à peine, mais elle s’annonce abominable…

    Son supérieur hiérarchique, le brigadier-chef Magret, a prévu plusieurs jours de mise à l’épreuve pour ses subalternes, comprenant toute une batterie de tests ridicules ayant pour but de mettre ses hommes à niveau, afin qu’ils soient en mesure de faire face à des situations auxquelles ils ne seront jamais confrontés. Maxime porte en horreur ces soi-disant exercices de la fonction publique, tous aussi inutiles qu’avilissants au possible, mais courbe docilement l’échine en bon soldat de l’État, acceptant l’impensable par souci du devoir ; veillant pour la patrie, telle est leur devise.

    Foutue semaine en perspective, je vous le dis !

    Maxime traîne péniblement ses pieds sur la moquette de la chambre, évitant de faire trop de bruit pour ne pas réveiller son épouse, Christelle, qui a la chance de pouvoir profiter de trente minutes supplémentaires de sommeil avant d’affronter à son tour la fatidique alarme. Tel un zombie programmé pour effectuer chaque jour les gestes similaires ; Maxime se rend dans la salle de bain, envoie une giclée d’eau sur son visage sans même prendre le temps de se regarder dans le miroir, puis il traverse le couloir qui mène à la cuisine, vacillant, heurtant les murs à la façon d’un homme ivre, cherchant dans la pénombre le salvateur interrupteur qui le sortira peu à peu de son brouillard. Comme les réveils sont difficiles…

    Maxime ouvre un placard et attrape une boîte de laquelle il sort une capsule. Fort heureusement pour lui (ainsi que pour tous ceux qui ne sont pas du matin), la technologie actuelle rend la préparation du café si facile que même un somnambule arthritique en serait capable. La machine vibre de tout son être, faisant un assourdissant vacarme qui semble pourtant si insignifiant en pleine journée, quand la vie bat son plein. Il attrape ensuite une tasse et tire une chaise dans laquelle il s’affale, avant de commencer un long travail d’émergement qui va tout doucement le ramener à la réalité.

    « Coucou p’pa ! fait subitement Léo en entrant à son tour dans la cuisine. Le petit déjeuner est prêt ?

    — Mais… bloque Maxime en se frottant les yeux. C’est quoi cette tenue ?

    — J’arrivais plus du tout à dormir, alors je me suis déjà préparé pour l’école. Au moins, je ne me ferai pas disputer aujourd’hui parce que je suis en retard, pas vrai ?

    — Ça ne répond pas du tout à ma question ! s’agace le père. Tu peux me dire pourquoi tu es habillé en costume de pirate pour aller à l’école ?

    — Je n’ai pas trouvé mieux en cherchant dans ma commode…

    — Tu vas arrêter de te ficher de moi, oui ? File dans ta chambre et enfile quelque chose de convenable avant que je m’énerve pour de bon !

    — Mais, papa…

    — Y’a pas de mais ! Se lever aussi tôt est déjà une épreuve en soi, je n’ai pas besoin de tes gamineries pour me compliquer la tâche. Disparais ! »

    Et baissant piteusement le front, Léo s’en retourne à sa chambre pour obéir à son père, laissant ce dernier en slip au beau milieu de la cuisine, recouvrant peu à peu ses esprits le temps que le café fasse son effet.

    « Je peux savoir ce qui te fait beugler dans la maison à une heure pareille ? fait alors Christelle qui arrive en peignoir, des marques d’oreillers encore fraîchement imprimées sur un des côtés de son visage.

    — À ton avis ? s’irrite aussitôt Maxime. Le petit débarque attifé d’un costume de pirate pour aller à l’école, mais c’est encore moi qui me fais enguirlander parce que je (il mime des guillemets) beugle dans la maison.

    — Léo n’a pas de costume de pirate.

    — Eh bien, ce devait être un costume de corsaire… quelle différence ?

    — Tu me prends pour une idiote ou je rêve ? se froisse immédiatement Christelle. Tu me crois incapable de faire la différence entre un pirate qui pille sans foi ni loi les bateaux et un corsaire mandaté par l’autorité de sa nation pour combattre les navires ennemis en temps de guerre ?

    — Et voilà, c’est parti… Notre chère professeure des écoles commence sa journée en faisant sa madame je-sais-tout, avant même le lever du soleil !

    — Mais ça n’a rien à voir, imbécile ! Tu cherches toujours à me dévaloriser en prétendant ma méconnaissance sur tel ou tel sujet, alors que je sais très bien qu’un corsaire et un pirate sont deux choses totalement différentes !

    — Non, mais j’hallucine là ! On est vraiment en train de parler des pirates dans notre cuisine, à même pas 7 heures du matin ?

    — Coucou maman ! intervient alors Léo qui fait son retour, interrompant au bon moment une conversation qui allait dégénérer.

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